24 octobre 2017 Sexe et virginité : aux origines d’un fantasme masculin

Dans son dernier livre, Sexe et mensonge : la vie sexuelle au Maroc, paru en septembre 2017, Leïla Slimani souligne l’importance que revêt la virginité dans la société marocaine, tandis que les progrès techniques permettent aujourd’hui à des filles de redevenir artificiellement vierges. Quelle est l’origine du tabou de la virginité féminine ? S’agit-il seulement de contrôler les naissances ou bien d’assouvir aussi, par la même occasion, un désir masculin de domination sexuelle ?
Le « jardin verrouillé »

Dans les sociétés patriarcales de l’Antiquité, la virginité est perçue comme une question essentiellement féminine.

Au début du VIe siècle av. J.-C., le législateur Solon encourage les jeunes Athéniens à se rendre dans des bordels afin de se déniaiser, dès leurs premières pulsions adolescentes. Dans les cités antiques, la prostitution d’esclaves offrait aux hommes de tous âges des services sexuels réguliers et bon marché.

Par contre, pour la femme « libre », c’est-à-dire fille et épouse de citoyen, il y avait un avant et un après : la perte de la virginité était illustrée par l’éclatement de l’hymen, cette membrane qui obstrue en partie l’entrée du vagin. Les médecins grecs n’en avaient qu’une connaissance imprécise : l’hymen était le nom qu’ils avaient donné à la membrane, parfois au vagin dans son ensemble vu comme une membrane, que le mari devait déchirer lors de sa nuit de noces. Alors que la fille était conduite à son époux, ses proches entonnaient un chant appelé « hyménée », un mot devenu synonyme de mariage. La rupture de la membrane symbolisait la transformation de la fille vierge en une femme mariée dont l’horizon serait désormais la maternité.

https://theconversation.com/sexe-et-virginite-aux-origines-dun-fantasme-masculin-85773


24 octobre 2019

Par Rédaction Yonne Lautre

Le jeudi 24 octobre 2019

Mis à jour le 12 février 2023