Google, quel enjeu ?
On n’est jamais déçu avec Google. Condamné,
le 8 mars, par le tribunal
de grande instance de Paris pour avoir numérisé illégalement
des titres appartenant au groupe
La Martinière, le géant américain avait refusé d’obtempérer à l’injonction de publier – pendant quinze jours – le jugement sur la page d’accueil de son site Google Livres. Il arguait du dommage commercial que cela lui causerait. La cour d’appel vient de lui signifier qu’il n’était pas au-dessus de la justice, même française, et l’a débouté de sa demande, ce mardi. Ce nouvel épisode d’un feuilleton judiciaire à rebondissements vaut surtout par ce qu’il nous indique de l’attitude de l’entreprise : une conception très désinvolte du droit, qui ne saurait se mettre en travers de sa mission, entendez ses intérêts. C’est ainsi qu’on l’a vu imposer à la bibliothèque municipale de Lyon une clause de confidentialité contraire à toute transparence dans les marchés publics. C’est ainsi encore qu’il considérait son projet d’accord avec les auteurs et les éditeurs américains comme valable dans le monde entier, à charge pour les écrivains français, indiens ou égyptiens, ou à leurs ayants droit, de signaler explicitement, et dans des délais serrés, leur désaccord, faute de quoi ils seraient considérés comme consentants. Des ambitions qu’il a fallu, là encore, retoquer, mais qui en disent long.
http://www.humanite.fr/2010-03-25_Cultures_Google-Le-cheval-de-Troie-californien-fait-etape-a-Rome