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Michel Kloboukoff : Climat : dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité pour mobiliser

Chroniques & Brèves

21 février 2018 Michel Kloboukoff : Climat : dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité pour mobiliser

« La planète est suffisamment riche pour permettre à dix milliards d’humains de vivre bien si nous en préservons la biodiversité et savons vivre en harmonie avec les autres espèces. »

Veuillez trouver ici le texte des initiateurs de l’appel sur le site de Mediapart :
Pourquoi cet appel, pourquoi son succès ?

Cet appel pourtant déjà au conditionnel ignore en plus l’état de délabrement de notre écosphère. Même à dix milliards, le paradis pour tous serait donc toujours possible, pourvu qu’on vive en harmonie avec la nature !

D’UN EUPHEMISME A L’AUTRE, VERS LE SUICIDE COLLECTIF....EN APESANTEUR..."AVEC UN RECIT POSITIF"....JOUANT SUR L’ADDICTION !!!!

Cette incapacité à mobiliser se heurte à ce qu’on s’adresse encore à ce qu’était l’"espèce humaine" en lieu et place de ce qu’elle est devenue, soit une force de la nature, une force géologique. Il n’y a pas eu cette prise de conscience collective. Aussi, sommes-nous naïfs en fondant notre action sur des réactions humaines. Par contre, cela aiderait de se situer du côté des réactions climatiques, en maniant la foudre sans ambiguïté (dixit Moïse). Mais encore, le peuplement est un important accélérateur de la survenue du pire.

Il faut se rendre sur les sites du gouvernement pour découvrir ce qu’il en sera des côtes françaises et en général de notre pays. Un pays pourtant privilégié puisque disposant d’importantes régions côtières et de fleuves, dans ce contexte de réchauffement global, outre son relief lui garantissant bien des avantages climatiques.

Dans ce passé récent, j’ai fais circuler un document1 rappelant que ce sont les alertes les plus péjoratives qui sont la condition de la mobilisation de tous, contrairement aux appels en douceur préconisés à tort depuis toujours. On ne peut plus ignorer qu’après l’entrée dans l’irréversible il ne peut plus s’agir que de dire toute la vérité, rien que la vérité à moins de vendre de l’avenir toujours possible.

MK

1 -https://e-rse.net/espoir-peur-communiquer-ecologie-269340/#gs.zCc9zMM

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2018/01/01/biosphere-info-le-syndrome-de-lautruche/

A propos d’ennemi -selon le Syndrome de l’autruche-, donc de cause externe, il en va tout autrement quand il est question de pathologie (?), de "cause interne". Il s’agirait de ce qui est inhérent à l’espèce humaine au travers d’une démarche prométhéenne de plusieurs dizaines de milliers d’années. Qu’importe qu’on appelle ça néolibéralisme, pour l’incarner dans le temps politique en Occident, ou communisme, voire fascisme, quand c’est ce qui nous mène au pire.

Notre espèce agit telle une force de la nature dans le contexte de la croissance exponentielle dans ce milieu fini. Il n’y a pas lieu de s’adresser à une quelconque humanité mais bien à ce qu’elle est devenue et à ce qui la représente*, pilotant l’écocide en cours.

MK

* Trump, entr’autres...pour qui à l’évidence ne veut rien savoir


6 février 2018 Michel Kloboukoff : TEMPS POLITIQUE ET TEMPS ECOLOGIQUE : LA DISJONCTION

Ecologie politique
Il ne faut pas confondre l’écologie qui est une science avec l’écologie politique.

"l’écologie devient politique lorsque la défense d’une culture du quotidien converge avec la question de la survie de l’espèce humaine et la prise en compte des modalités concrètes de réalisation de la démocratie."

TEMPS POLITIQUE ET TEMPS ECOLOGIQUE : LA DISJONCTION

En écologie politique nous considérons qu’il y a deux forces en présence, l’une au sein de l’écosphère représentée par les activités humaines (comme force de la nature), l’autre étant celle de la réaction de l’écosphère, la réaction climatique.
Temps politique : c’est celui de l’époque de la domination planétaire du néolibéralisme qui se caractérise différemment selon les régions du monde. Le temps politique où nous sommes est celui de la mondialisation des économies sur une lancée prométhéenne exponentielle (extrême).
Temps écologique : c’est celui du bilan à l’instant t des effets des activités humaines quand notre espèce* agit sur l’écosphère provoquant la réaction climatique que cela suppose (effets différés et rétroactifs).

* - qui est devenue une force de la nature-

Il ne faut pas confondre les activités humaines au sein de l’écosphère (le temps politique)avec les effets qui résultent des activités humaines sur l’écosphère (le temps écologique = le référentiel).

Ce qui est fait sur terre a des implications climatiques planétaires qui sont devenues globales. Les effets de son action en tant que force de la nature sont sans rapport avec le temps politique qui relève de l’activité humaine tournée vers elle-même et délibérément sans rapport avec l’écosphère. L’espèce humaine ne domine pas les effets de ses actions sur l’écosphère elle est une force aveugle. Il y a césure entre ce qui est fait -sur terre- par notre espèce et ce qui en résulte au niveau de l’écosphère.

C’est ce hiatus qui permet de réaliser que le temps politique est foncièrement distinct du temps écologique qui est celui de l’ultime réalité.

L’entrée dans l’irréversible climatique permet de réaliser à quel point le temps politique n’a pas de rapport avec le temps écologique. En conclusion, le temps historique, celui de la politique, devrait s’inscrire dans le temps écologique, donc les activités humaines au sein de la Nature et non le contraire (celui de la « nature » au sens le plus large). Trois fois hélas parce que justement l’espèce humaine ne maîtrise rien !!
MK

Accessoirement : L’écologie devint politique dans la foulée du grand mouvement politique de Mai 68 qui s’est conclu par l’immobilisation de la France avec les occupations d’usines. Ainsi, ce fut à cette époque que fut entreprise l’écologisation de la politique, mais encore celle de l’ensemble de la vie sociale. Politiser l’écologie ne se pouvait sans avoir écologisé le politique condition sine qua non. Ecologiser le politique était le résultat d’une mutation, il y a eu un saut qualitatif dans la prise de conscience révolutionnaire du moment.


8 juin 2016 Michel Kloboukoff : Effondrements (vidéo)

MON OPINION :

Combien même on est averti, cette conférence (d’une heure) est édifiante. Visiblement Pablo Servigne appartient à un courant qui a fait son deuil de l’avenir pour la société dans laquelle nous vivons, de la même façon que Clive Hamilton1 . Quoiqu’il en soit, la vie se poursuivra sans doute sur un autre mode pour les humains. Ce qui n’est pas du tout la thèse illustrée par le film L’épopée du pétrole (2010) dans lequel intervient Colin Campbell de l’ASPO2. En définitive, suite à une catastrophe climatique irréversible c’est la vie sur Terre qui va se trouver réduite à des hydrocarbures (Lire ci-dessous). Il s’agit d’emballement climatique" irréversible dans ce cas, ainsi qu’il en est selon d’autres hypothèses.

MK

1 Clive Hamilton a écrit REQUIEM pour l’espèce humaine.

2 ASPO Association d’étude du peak oil (des ingénieurs de la profession d’extraction des hydrocarbures)

L’épopée du pétrole

TP, Australie Durée : 90 minutes

Résumé : L’incroyable voyage du pétrole. Depuis sa naissance dans les profondeurs au temps des dinosaures, jusqu’à nos jours où il devient l’indispensable ingrédient de la vie moderne... Quelle est son histoire ? D’où vient-il ? Quand sera t-il épuisé ? Où va t-il nous conduire ? A mesure que nous approchons du pic de production, le pétrole révèle son ironie provocatrice : les dernières données scientifiques suggèrent que notre fuite en avant pour exploiter les réserves restantes nous conduit sur une route dangereuse pour l’avenir. Une route que la planète a déjà croisée...

MON COMMENTAIRE
[ L’EPOPEE DU PETROLE.docx (15.2 Ko) ]

Ce documentaire australien, de 2007, est passé sur Ushuaïa en octobre et novembre 2010. On y retrouve une contribution de Colin Campbell de l’ASPO (géologue célèbre pour l’étude du peak oil). On y établit une démonstration scientifique à partir de la photosynthèse avec la captation de la lumière solaire qui se fossilise en hydrocarbures. C’est le grand voyage du CO2 à partir du jurassique qui va se conclure par la création de ces mers d’hydrocarbures où puise notre espèce qui les volatilise.

Nous nous préparons à réunir les conditions nécessaires à l’anoxie (asphyxie) des océans - http://fr.wikipedia.org/wiki/Anoxie_(eau) – quand les océans privés de vie à l’issue d’un super effet de serre fournirent les fonds aptes à se transformer en hydrocarbures.

Il apparaît que 4 à 5 fois plus de CO2 qu’au début de l’aire industrielle seraient suffisants pour provoquer ce cataclysme. Ces dernières années on a observé que le Gulf stream avait cessé de fonctionner durant quelques jours. On sait qu’il contribue aussi à oxygéner les océans…

Comparée au fameux champs pétrolier de Gawar http://fr.wikipedia.org/wiki/Ghawar

la mer du Nord n’en serait que le dixième du volume. Il représente le plus formidable stock de chaleur solaire accumulée sous forme de carbone. En ce qui concerne la découverte éventuelle de nouveaux champs pétroliers elle est en décroissance depuis 1965.

Ce documentaire que nous devons tous voir est l’ultime explication qui devrait sous tendre tous nos raisonnements en politique et servir de référence fondamentale à ce que nous avons fait. Nous sommes parvenus à ce stade où il n’y a plus de distinction à opérer entre hydrocarbures et climat. Tout se jouant maintenant, ce n’est pas l’injonction « sortez du capitalisme » qui donne la réponse, ni même l’accusation « les riches détruisent la planète » quand c’est la démarche de l’espèce qui est en cause lorsqu’on sait qu’il n’y a pas « d’après capitalisme » possible.

Il y a eu une époque devenue très difficile à vivre à partir de 2005, quand on a réalisé notre dépendance au pétrole et ce que signifiait le pic de production mondiale. Puis, ce fut la découverte de l’espèce humaine comme force de la nature quand les limites de la croissance exponentielle dans un milieu fini induisaient celles du réchauffement climatique avec +2.4°C, avant l’emballement climatique irréversible. Aujourd’hui, il s’agit de l’aboutissement planétaire de l’utilisation des hydrocarbures qui nous propulse par la destruction du vivant vers leur création au jurassique. L’extermination du vivant nous renvoie au « plus jamais ça » des guerres (mues par le pétrole) et des camps de la mort quand fut initiée la solution finale qui se potentialise par l’écocide.

Michel Kloboukoff

Lien vers la vidéo

http://www.dailymotion.com/video/x4ck623


25 août 2013 Chroniques & Brèves de Michel Kloboukoff : "Tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre »

Par cette contribution je souhaite aider à recadrer tout débat en fonction des échéances définies par le GIEC 2007 par opposition à la thèse de Daniel TANURO : « Il faut intégrer l’écologie dans la lutte sociale ».

1) LIRE LE COMMENTAIRE DE JEAN GADREY : Blog Archive » Daniel Tanuro : post-croissance et anticapitalisme

http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2010/09/27/daniel-tanuro-post-croissance-et-anticapitalisme/

2)LIRE LE COMMENTAIRE DE TOUPIE : Daniel TANURO L’impossible capitalisme vert

http://www.toupie.org/Bibliographie/fiche.php?idbib=727

+2.4°C Faire face au pire pour en différer la survenue

“tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre » Smithsonian Magazine

Pour Serge Latouche l’expression la "décroissance" n’est qu’un slogan. Serge Latouche dit que la "décroissance" n’est pas un concept mais un "mot d’ordre", "c’est un slogan" avec "un côté provocateur"," il n’est pas symétrique de la croissance", "il n’y a pas de théorie de la décroissance".

Le slogan est bref, lapidaire et facilement mémorisé, il exprime une idée qu’on veut diffuser (fonction de recrutement) ou autour de laquelle on veut rassembler (fonction de reconnaissance, de ralliement).

Nous nous faisons fort de nous fonder, notamment sur les conclusions du GIEC 2007, en conscience de celles du Club de Rome, chacun sachant que notre espèce potentialise le franchissement du seuil de l’irréversible climatique.

Indépendamment du GIEC, le documentaire scientifique australien L’épopée du pétrole (avec la participation de Colin Campbell de l’ASPO) met en scène l’ensemble du processus de ce qui est censé survenir avec le franchissement du seuil de l’emballement climatique par l’utilisation des hydrocarbures. Le phénomène apparaît sans merci tant à l’égard des riches que des pauvres, puisqu’il affecte l’ensemble de l’écosphère.

Le globe terrestre, la planète Terre, ne sera pas affectée par l’écocide ; il ne saurait donc y avoir de « Terre-Mère » et moins encore partant des droits de l’homme (DH). Outre que notre humanité ne nous est pas acquise à la naissance, mais au cours de notre socialisation (ce qui témoigne de l’insuffisance des DH).

Nous appartenons à l’écosphère en fonction de laquelle l’écologie définit sa mission.

Notre discours politique se superposera toujours à l’état de l’ensemble des écosystèmes (écosphère). Si le socialisme a mis de longues années avant d’être être reconnu, il ne saurait en être autant de l’écologie et de ses courants politiques qui se fondent sur une finitude, soit +2.4°C. Pas de « socialisme » sans pétrole, il est d’essence productiviste et prométhéenne. Le socialisme (outre la définition qu’en donne JC Michéa) n’ayant jamais concerné que l’avenir radieux, quand la révolution industrielle relève de l’essence de la pensée néolibérale assise sur la consommation des hydrocarbures par km3.

Le franchissement du seuil acquis, nous ne saurions faire plus que de tenter de le différer. Si le franchissement était en cours, l’écologie perdrait tout son sens.

Depuis les conclusions du rapport du GIEC 2007, j’ai relayé à plusieurs reprises des documents confirmant les scénarios les plus sévères pour 2100 (hausse de 3.5°C à 5°C). Ce qui laisse supposer que les +2.4°C pourraient être atteints vers 2050. Que faut-il penser d’une transition qui débuterait en 2015 quand les 2.4°C seraient sur le point d’être potentialisés, transition censée s’étaler sur une période de 40 à 50 ans ?

Il est acquis qu’on n’ose pas utiliser le juste mot après des slogans tels que développement durable, transition ou décroissance. En fait quel est-il ?

AU SUJET DU CLUB DE ROME, EXTRAIT :

« Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tous les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement. La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, « The world is on track for disaster… », autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Ce désastre, comme le résume le physicien australien Graham Turner, qui a succédé à Dennis Meadows comme rédacteur coordonnateur, découlera du fait que, si l’humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030.

Le désastre n’est donc plus loin de nous, mais tout proche. 2020 est d’ailleurs considéré par certains experts comme une date plus probable. L’effondrement pourrait se produire bien avant 2030. Autrement dit tous les projets envisagés pour le moyen terme de 10 ans seraient impactés, voire rendus inopérants. »

LIRE TOUT LE TEXTE :
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/080412/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-la-date-de-la-catastrophe

Quelle stratégie ? Parce que ne subsisterait plus que l’éventuelle possibilité de retarder la survenue du pire, ou d’en atténuer les effets. A partir de quel moment devient-il criminel de parler de "développement durable" ou de nier l’évidence de l’horreur absolue à laquelle vont être confrontées ces "générations futures" déjà nées depuis 1960 ?

Dans cette hypothèse, il ne saurait plus y avoir d’écologiste qui ose encore parler d’avenir sans être négationniste et la question est bien posée de savoir à partir de quand l’écologie politique se trouve dans l’obligation de se renommer ; les écologistes ayant échoué à empêcher le pire après 50 ans de lutte ils seraient délégitimés .

Rappelons ici que ce n’est pas l’écologie politique qui fait le climat, mais que c’est le climat qui fait la raison de l’écologie politique en partant de constats planétaires ; le domaine de l’écologie politique étant celui de la maîtrise de l’initiative part rapport à l’écosphère, ce qui est un continuum à l’opposé de celui de la nouvelle raison néolibérale du monde essentiellement prédatrice qui se définit par la cupidité.

Ici, se joue le seul recours possible dans la course contre la montre, sachant que nous ne saurions plus « nous approprier ensemble l’avenir de notre monde », notre seule chance passe par la reconnaissance de la finitude quand les principes de la vie vont être définitivement mis en cause.


Michel Kloboukoff 25.08.13


23 juin 2013 Chroniques & Brèves de Michel Kloboukoff : La "décroissance", en soi, une mystique ?

La "décroissance", en soi, une mystique ?

Pour Serge Latouche l’expression "décroissance" n’est qu’un slogan. Serge Latouche dit que la "décroissance" n’est pas un concept mais un "mot d’ordre", "c’est un slogan" avec "un côté provocateur"," il n’est pas symétrique de la croissance", "il n’y a pas de théorie de la décroissance" (écouter son discours)

http://www.dailymotion.com/video/x1ho9e_serge-latouche-la-decroissance_news.

Ce slogan s’oppose à "la religion de la croissance". Il ne saurait y avoir de religion de la décroissance, pas plus que celle d’un slogan ; avec bien sûr son pape, ses prêtres et autres inquisiteurs ou porte-paroles. Il n’y aurait que des sectes, du même nom, se vouant à un culte.

Le véritable sujet à tous points de vue est en dernière analyse la lutte contre l’écocide, pour que l’espèce se mette en référence par rapport à l’écosphère, quel que soit l’angle sous lequel on l’aborde.

Nous nous faisons fort de nous fonder, notamment sur les conclusions du GIEC, pour nous situer sur cette liste de la "Décroissance" d’ATTAC.

Chacun sachant que notre espèce potentialise le franchissement du seuil de l’irréversible climatique.

slogan

Phrase courte et facilement mémorisée, qui exprime une idée qu’on veut diffuser (fonction de recrutement) ou autour de laquelle on veut rassembler (fonction de reconnaissance, de ralliement).
Slogan publicitaire.
Slogan politique.

http://www.ptidico.com/definition/slogan.htm

mot d’ordre, locution

Sens 1 Consigne d’action commune à un groupe. Synonyme instruction

Sens 2 Consigne, instruction. Synonyme instruction

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/mot-d-ordre/

· objection, n. f.

XIIIe siècle. Emprunté du bas latin objectio, « action de mettre devant, d’opposer ». Argument que l’on oppose à une affirmation, à une proposition, à une demande. Formuler, soulever une objection, des objections. Une objection fondée, non fondée. Prévenir, réfuter une objection. Répondre à une objection. Il n’y a pas d’objection à cela, la chose est imparable, incontestable. Faire objection, présenter des objections au cours d’un procès. Expr. Objection, votre honneur ! formule propre à la procédure du système judiciaire anglo-saxon, parfois employée en France dans le langage courant. • Spécialt. Objection de conscience, voir Conscience.

http://www.cnrtl.fr/definition/academie9/objection


13 février 2012 Chroniques & Brèves de Michel Kloboukoff : Une révolution dans la connaissance : la société précède l’individu, la coexistence précède l’existence de soi.

« L’homme moderne –occidental, précisons-le - préfère croire que, dans ses rapports avec les autres, il n’est pas question de son être mais seulement de ses avoirs, de ses intérêts (auxquels s’ajoute éventuellement un sens moral – mais un sens moral qu’il assume en se définissant lui-même, encore une fois, comme un sujet autonome). »

François Flahault Le paradoxe de Robinson (2005) livre en demi-format 175 p. prix seulement 3 euros

Chapitre 5 p60 à p75- Une révolution dans la connaissance : la société précède l’individu, la coexistence précède l’existence de soi.

EXTRAIT p73 à p75 Un fois admis que la conscience n’est pas une lumière magique qui naît d’elle-même, force était de reconnaître aussi l’existence d’une activité mentale non consciente, base sur laquelle se développe la conscience (du point de vue scientifique, la question : « Y a-t-il une activité mentale non-consciente ? » ne se pose plus : le problème est au contraire de comprendre comment une activité mentale consciente est possible).

Nous croyons être conscients de ce que nous pensons et disons. Mais, si nous sommes à peu prés conscients des informations que transmettent nos paroles, nous sommes beaucoup moins conscients de l’acte relationnel que nous faisons en adressant ces paroles à l’interlocuteur. A la différence du langage humain, celui des singes (les sons et les mimiques qu’ils produisent) n’est pas fait de mots désignant des choses. C’est pourquoi, contrairement à nous, ils n’ont pas besoin d’avoir un sujet de conversation pour communiquer. Leur langage est inséparable de leurs interactions, il est entièrement immergé dans leur vie relationnelle. Cette dimension interactive –cette tension entre, d’une part, la propension vitale à l’expansion de soi et, d’autre part, la nécessité non moins vitale de « faire avec » ses semblables – n’est pas moins présente chez nous. Seulement elle nous est en partie masquée par la dimension la plus consciente, la dimension informationnelle (ce dont nous parlons). La tradition occidentale a privilégié le versant informationnel du langage et son maniement conceptuel aux dépens de son versant interactif. Du coup, nous concevons l’être humain comme un sujet dont la grande affaire est de connaître et d’agir sur le monde comme si ce sujet était extérieur à l’environnement dans lequel il agit. Une telle idée de soi n’empêche évidemment pas que nous ayons à exister dans le même bain que les autres, avec eux ou contre eux. Mais elle permet de s’imaginer que, en tant que « sujet rationnel », nous ne sommes pas pris dans cette interdépendance, ce qui est flatteur.

Cette culture du sujet connaissant a produit des résultats brillants. Mais paradoxalement, elle s’est payée du prix d’une méconnaissance : se présentant à ses propres yeux en tant qu’individu rationnel (ou en tant qu’Homo economicus, celui-ci étant un sous-produit de celui-là), l’homme moderne a oublié que la vie en société est le lieu où il est question pour lui d’exister : il a préféré croire qu’il était doté par nature d’un sentiment d’exister suffisant, une sorte de noyau pré-social (ou supra-social). Certes, il lui faut bien reconnaître que l’être humain se trouve aux prises avec ses semblables. Mais cela ne l’empêche pas de nier que le désir d’exister y soit pour quelque chose. L’homme moderne –occidental, précisons-le - préfère croire que, dans ses rapports avec les autres, il n’est pas question de son être mais seulement de ses avoirs, de ses intérêts (auxquels s’ajoute éventuellement un sens moral – mais un sens moral qu’il assume en se définissant lui-même, encore une fois, comme un sujet autonome). La vie en société ne lui apparaît donc pas comme le milieu vital dont dépend son être même. La portée ontologique de la vie en société a beau faire partie de l’expérience quotidienne, il ne la pense pas. Précisément parce que l’idée qu’il se fait de lui-même répond moins à un effort de connaissance qu’au désir de soutenir son sentiment d’exister, il lui faut éviter que cette idée de soi soit humiliée par les faits, il lui faut se protéger de ce qu’il vit grâce à ce qu’il croit.


1er février 2012 Chroniques & Brèves de Michel Kloboukoff : Vive la croissance !

2012 ETUDE A PROPOS DU TEMPS DE TRAVAIL

"Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste." Kenneth Boulding

Incantations aux pôles sur fond de débâcles parfumées au méthane, les pieds dans le permafrost

"L’homme a maintenant acquis une telle domination sur le monde matériel et un tel pouvoir d’augmenter en nombre qu’il est probable que toute la surface de la Terre sera envahie par cette anomalie (l’homme) , jusqu’à l’annihilation de chacune des belles et merveilleuses variétés d’êtres animés." (Charles Darwin au milieu du XIXè).

"C’est en lisant Malthus que Darwin eut l’idée fondatrice de la sélection naturelle qui bâtit toute la théorie de l’évolution. C’est en regardant l’homme non pas comme le héros mais comme une simple pièce du grand puzzle de la nature que Darwin et Malthus comprirent que l’humilité face aux grands mouvements lents et chaotiques de la vie sur Terre devait être la base de toute théorie sur notre avenir.

QUELQUES CONSIDERATIONS

Partant de l’idée qu’il serait encore possible d’influencer l’ordre des choses, imaginons non pas le possible mais le nécessaire. Notre espèce s’est séparée de ses écosystèmes auxquels elle est étrangère. Elle est à ce point devenue extra-terrestre qu’elle leur mène une guerre totale.

Il n’y aurait guère que deux positionnements, soit tels les économistes on se situe dans la foulée de la démarche de l’espèce devenue force géologique, précipitée vers le gouffre par son énergie cinétique, et on tente de freiner des deux pieds. Ce qui serait un moindre mal, sachant qu’on ne pourrait plus que retarder la survenue de l’emballement climatique irréversible. Il importe d’en être conscient et de le dire sachant qu’il n’y aurait plus d’autre solution. A l’opposé, pensant encore disposer du temps nécessaire pour échapper au pire – constatant que nous venons de faire fausse route - on en appelle à la raison pour se mettre en référence avec l’écosphère. De cela il résulte une toute autre façon de considérer le « travail » puisque n’étant plus séparé de la vie en société il n’y aurait plus de « travail », sachant qu’il n’y a pas d’autre but à la vie que la vie en société.

Au travers de l’acceptation de la notion de « travail », il y a le consentement à la marchandisation, l’acceptation du mode de vie en apnée quand les raisons de vivre sont abstraites. Ce qui revient à considérer que notre humanité précède la vie en société –quand c’est le contraire- et que ce qui nous rassemble n’est que d’ordre matériel ; sans rapport avec le vivant.

Ainsi, nous serions dans une obligation vitale, relocalisant les « emplois » d’aboutir à une vie en société.

Après l’âge de 50 ans, j’ai vécu les emplois en intérim, les stages et les licenciements économiques. Cela ne suffisant pas j’ai dû faire 4 heures de trajet par jour en région parisienne pour m’épuiser à l’écran (CAO). Quoique d’une endurance marathonienne, un jour que le RER entrait en gare, j’ai songé froidement à me jeter dessous.

Ce mode de vie, même ramené aux 35h, est absolument inacceptable et les revendications de tous ordres qui visent à l’aménager ne me donnent rétrospectivement qu’envie de vomir. De même qu’on ne peut pas vivre –littéralement écoeurés - suspendu à l’idée de la retraite et mobiliser pour elle.

J’ai bien d’autres arguments. Toute ma compassion et mon empathie vont à celles et à ceux qui auront déprimé, qui auront lutté et rebondi pour exister. Après des séries d’état de choc, enfin parvenus à la retraite, il n’est pas rare qu’ayant perdu ses raisons de vivre, par effets différés on se suicide parce qu’on a été tué quelque part.

Michel Kloboukoff


29 février 2020

« La planète est suffisamment riche pour permettre à dix milliards d’humains de vivre bien si nous en préservons la biodiversité et savons vivre en harmonie avec les autres espèces. »

Veuillez trouver ici le texte des initiateurs de l’appel sur le site de Mediapart :
Pourquoi cet appel, pourquoi son succès ?

Cet appel pourtant déjà au conditionnel ignore en plus l’état de délabrement de notre écosphère. Même à dix milliards, le paradis pour tous serait donc toujours possible, pourvu qu’on vive en harmonie avec la nature !

D’UN EUPHEMISME A L’AUTRE, VERS LE SUICIDE COLLECTIF....EN APESANTEUR..."AVEC UN RECIT POSITIF"....JOUANT SUR L’ADDICTION !!!!

Cette incapacité à mobiliser se heurte à ce qu’on s’adresse encore à ce qu’était l’"espèce humaine" en lieu et place de ce qu’elle est devenue, soit une force de la nature, une force géologique. Il n’y a pas eu cette prise de conscience collective. Aussi, sommes-nous naïfs en fondant notre action sur des réactions humaines. Par contre, cela aiderait de se situer du côté des réactions climatiques, en maniant la foudre sans ambiguïté (dixit Moïse). Mais encore, le peuplement est un important accélérateur de la survenue du pire.

Il faut se rendre sur les sites du gouvernement pour découvrir ce qu’il en sera des côtes françaises et en général de notre pays. Un pays pourtant privilégié puisque disposant d’importantes régions côtières et de fleuves, dans ce contexte de réchauffement global, outre son relief lui garantissant bien des avantages climatiques.

Dans ce passé récent, j’ai fais circuler un document1 rappelant que ce sont les alertes les plus péjoratives qui sont la condition de la mobilisation de tous, contrairement aux appels en douceur préconisés à tort depuis toujours. On ne peut plus ignorer qu’après l’entrée dans l’irréversible il ne peut plus s’agir que de dire toute la vérité, rien que la vérité à moins de vendre de l’avenir toujours possible.

MK

1 -https://e-rse.net/espoir-peur-communiquer-ecologie-269340/#gs.zCc9zMM

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2018/01/01/biosphere-info-le-syndrome-de-lautruche/

A propos d’ennemi -selon le Syndrome de l’autruche-, donc de cause externe, il en va tout autrement quand il est question de pathologie (?), de "cause interne". Il s’agirait de ce qui est inhérent à l’espèce humaine au travers d’une démarche prométhéenne de plusieurs dizaines de milliers d’années. Qu’importe qu’on appelle ça néolibéralisme, pour l’incarner dans le temps politique en Occident, ou communisme, voire fascisme, quand c’est ce qui nous mène au pire.

Notre espèce agit telle une force de la nature dans le contexte de la croissance exponentielle dans ce milieu fini. Il n’y a pas lieu de s’adresser à une quelconque humanité mais bien à ce qu’elle est devenue et à ce qui la représente*, pilotant l’écocide en cours.

MK

* Trump, entr’autres...pour qui à l’évidence ne veut rien savoir

Par Kloboukoff Michel

Le samedi 29 février 2020

Mis à jour le 25 mars 2023