Ségolène Royal a présenté jeudi dernier l’appel à initiatives « 200 territoires à énergie positive pour une croissance verte » du ministère de l’Energie. Le cahier des charges vient de sortir. Qu’en pensent les territoires à énergie positive ?
Une définition : 100% renouvelables et développement local !
« L’apparition du concept de territoire à énergie positive dans l’article 1 du projet de loi témoigne de l’importance que la Ministre de l’Energie porte au développement et à la mise en œuvre de stratégies locales de transition énergétique ambitieuses. Mais il faut être clair sur la définition : c’est objectif 100% renouvelables et approche en faveur du développement local ! », avertit Jacky Aignel, Président de la Communauté de communes du Mené et fondateur du réseau Territoires à énergie positive.
Depuis juin 2011, le réseau Territoires à énergie positive (TEPOS) rassemble les territoires ruraux qui visent l’objectif de réduire leurs besoins d’énergie au maximum, par la sobriété et l’efficacité énergétiques, et de les couvrir par les énergies renouvelables locales. Plus de 40 territoires sont déjà engagés dans la démarche. Ils se retrouvent chaque année lors des rencontres nationales qui rassemblent plus de 300 participants. Cette année, rendez-vous les 24-26 septembre à Mimizan pour la 4è édition !
Ne pas réinventer la poudre
« Le ministère prévoit d’accompagner les territoires : club national, réseau des communautés régionales, démarche de labellisation, etc… Tout cela existe déjà ! », s’étonne Yannick Régnier, animateur du réseau TEPOS. « Le ministère doit jouer la complémentarité avec les dynamiques nationales, régionales, territoriales existantes, pour en démultiplier l’efficacité. Plutôt que de réinventer la poudre et semer la confusion… Nous sommes évidemment ouverts au dialogue ».
Un exemple : la reconnaissance européenne Territoire à énergie positive, établie et partagée par 10 pays européens, dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, permet déjà d’identifier les territoires engagés dans une transition énergétique effective. Cette reconnaissance constitue un signe de qualité, garanti par la marque déposée « TEPOS Territoire à énergie positive ».
« Nous sommes convaincus de l’intérêt d’un appel à initiatives pour faciliter l’engagement des territoires. Il en existe déjà depuis plusieurs années, à l’initiative des Régions et de l’ADEME », souligne Jean-Marc Bouvier, vice-Président de la Communauté de communes du Val de Drôme. « D’après notre expérience, le plus efficace, c’est de soutenir les collectivités pendant plusieurs années, à partir d’un engagement politique à atteindre le 100% renouvelables. Après une période d’amorçage, nos stratégies énergétiques porteront leurs fruits : les projets et actions réalisés génèreront en effet des nouveaux revenus, des économies et des emplois dans nos territoires ».
Mettre en capacité les territoires ruraux
L’implication des territoires ruraux est nécessaire pour l’atteinte des objectifs nationaux fixés dans la loi. Ils doivent être les principaux destinataires, dans la durée, des aides « TEPOS » accordées. « Demain, les territoires ruraux fourniront les villes en énergies renouvelables, dans une logique de cohésion territoriale, comme ils sont aujourd’hui leur pourvoyeur alimentaire. Les aires urbaines ne peuvent pas devenir 100% renouvelables seules », précise Michel Maya, maire de Tramayes et co-président du CLER. « Pour les villes, prévoir l’avenir, c’est donc consentir une rupture d’égalité au profit de la solidarité avec les territoires ruraux, moins pourvus en moyens financiers ».
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