Après la fin de l’esclavage, au temps des colonies, toutes les richesses exportables des pays soumis par la force des armes étaient accaparées par l’envahisseur européen. Quand tous les pays de la planète sont devenus officiellement indépendants, la finance a remplacé progressivement les armées d’occupation et pris le contrôle des économies du Sud. En 2010, 50 ans après la fin du colonialisme, alors que les indépendances africaines viennent d’être fêtées à Nice fin mai, le pillage des ressources des pays en développement (PED) n’a jamais été aussi intense. L’accaparement des terres, par lequel des États et des investisseurs privés louent ou achètent des dizaines de millions d’hectares de terres agricoles en Asie, Afrique et Amérique latine pour produire de la nourriture ou des agro-combustibles, renforce le pouvoir néocolonial sur les PED. Après avoir appauvri les peuples du Sud par une mainmise sur l’exploitation de leurs richesses, la finance internationale s’attaque maintenant à l’appropriation directe de leurs territoires.