Madame, Monsieur,
Vous allez être consultés, au cours des six semaines qui viennent, pour donner votre avis sur le projet de déviation et de pont entre Mardié et Darvoy. Depuis bientôt vingt ans, c’est la seule solution que le Département envisage comme remède miracle à tous les problèmes... mais sans jamais la mettre en œuvre.
C’est qu’une nouvelle route de 14 km avec un franchissement de la Loire, en plus des nombreux problèmes qu’elle susciterait, coûterait au moins 100 millions d’Euros, soit l’équivalent d’une année entière sans aucun autre investissement pour le Département.
Hélas, cette déviation n’apporterait aucune solution satisfaisante aux nuisances produites par le trafic routier local.
Ce trafic évolue régulièrement à la baisse depuis dix ans, ce qui le place 25% en deçà des prévisions qui étaient à l’origine du projet. Plutôt que de diminuer la circulation automobile, rajouter un pont attirerait encore plus de camions dans le Loiret et pourrait doubler les trafics et leurs nuisances dans plusieurs communes du secteur comme Sandillon ou Mardié ( selon une étude de trafics commanditée par le Conseil départemental ).
Outre l’effet à long terme, en particulier sur le dérèglement climatique et la pollution de l’air, une nouvelle route provoquerait immédiatement des dégâts considérables à la biodiversité et aux paysages de la Loire, déstabiliserait un système hydrogéologique fragile et mettrait en danger des exploitations agricoles et forestières.
Au lieu de nous mener en bateau depuis si longtemps avec son projet pharaonique, le Département aurait dû étudier et
mettre en œuvre les autres aménagements qui auraient déjà amélioré la fluidité du trafic et la sécurité à moindre coût.
Il est essentiel que vous participiez à l’Enquête publique unique POURQUOI ?
Parce que seule votre opposition massive et argumentée permettra d’éviter ce terrible gaspillage, en obtenant que l’enquête s’achève par un avis défavorable au projet.
QUAND ?
Pendant la durée de l’enquête : du 8 février au 17 mars 2016 inclus.
COMMENT ? En vous exprimant personnellement et selon les règles de l’enquête.
Votre opposition à ce projet doit être fondée sur des arguments précis et déterminants.
Par exemple, vous pouvez commencer votre texte par : « Je m’oppose fermement à ce projet de nouveau pont sur la Loire pour les raisons suivantes : 1. ... , 2. ... , etc ».
Pour cela, vous pouvez vous aider de la liste au verso pour choisir les arguments qui vous motivent le plus. N’hésitez pas à les reformuler, ou à les compléter avec vos propres idées.
DONNEZ VOTRE AVIS !
⇒ Soit directement sur un des registres prévus à cet effet dans les mairies de Jargeau, St.-Denis-de-l’Hôtel, Mardié, Darvoy, Sandillon et Marcilly-en-Villette ;
mais aussi de Bou, Férolles, et Saint Cyr en Val.
⇒ Soit sur papier libre, préparé chez vous, avec vos propres arguments ou en vous inspirant des arguments proposés au verso du présent document. Il vous
suffira ensuite de le coller dans le registre en mairie ou de le déposer à l’une des adresses indiquées ci-après.
Nous refusons cette déviation routière et ce pont ; nous dénonçons l’absence d’efficacité sur les nuisances urbaines et le manque d’utilité publique réelle de ce coûteux projet d’une autre époque.
– Ce projet avait été fondé sur une prévision de 2% par an de croissance des trafics : ils ont au contraire baissé de 10% en dix ans dans le Loiret. Prévisions démenties pour le pont actuel et prévisions pour 2030 sans plus de réalité. Par contre, l’ouverture d’une route supplémentaire ne manquerait pas de relancer trafics et nuisances, retardant d’autant une transition nécessaire vers des modes de déplacements partagés moins coûteux, plus sûrs et plus respectueux de l’avenir... et du climat.
– Avec seulement un tiers de baisse des trafics dans les gros bourgs, les nuisances n’y seraient pas moins perceptibles ; mais ces nuisances directes se reporteraient sur d’autres villages : le nouveau pont attirant vers l’est de nombreux véhicules de l’AgglO, on pourrait aller jusqu’à doubler le trafic de la D951 dans Sandillon et de la D960 dans Mardié (étude SORMEA) : totalement inacceptable.
– Le sud de Donnery, l’est de Mardié, le Val, les plaines agricoles de Darvoy et de Sandillon seraient immédiatement perturbés par la nouvelle route de multiples manières, dont notamment : les impacts des passages en surélévation sur la voie ferrée et sur la levée de la Loire ; une carrière liée intimement à la déviation ; de nouveaux fractionnements des espaces, etc. Et, à terme, par une urbanisation parasite indésirable mais inévitable. Pour soulager les bourgs industrieux ou commerçants, on gâcherait ainsi la vie de centaines de foyers établis dans des quartiers ou des secteurs tranquilles.
– Votre Etude d’impact le reconnaît enfin : en raison d’un kilométrage total plus que doublé, ce serait plus :
de trafics, de pollutions, d’insécurité liée à la vitesse, de bruits partout... pour : un faible gain de temps !
– Coût (des travaux seuls) : plus de 100 000 000 €... qui seraient cent fois plus utilement consacrés à l’éducation (équivalent : 6 collèges de 600 élèves) ou au social (1000 places en EHPAD).
Nous refusons les graves atteintes irréversibles qui menacent les superbes paysages de Loire, les milieux naturels et la biodiversité exceptionnelle du Val ; la perte des terres agricoles et de forêts qu’entraîneraient la déviation et le pont, sans compensations réelles possibles : nous devons préserver la biodiversité et la ruralité de nos villages pour les générations futures !
– Il est impératif d’épargner la Coupure verte du SCOT de l’AgglO, la “Trame Verte et Bleue”, le Patrimoine mondial UNESCO et bien sûr les précieux milieux ligériens qui, avec leur exceptionnelle faune sauvage (150 espèces d’oiseaux, Castors...) et leurs végétaux rares protégés par l’Europe au titre de NATURA 2000, seraient détruits d’abord par les travaux, puis par les effets de la nouvelle route.
– Sacrifiant des dizaines d’hectares de terres fertiles pour son emprise, fractionnant des exploitations agricoles ou forestières, une nouvelle route génèrerait immanquablement des implantations d’activités (commerciales, logistiques, carrières...) défigurant le secteur, entraînant une dérive de l’urbanisation vers la “banlieue”, la perte irrémédiable du caractère de nos villages et de nos bourgs, le naufrage du commerce de bourg qui a fait la prospérité de Jargeau, et la baisse de l’activité tourisme-loisirs liée notamment à "Loire à vélo", à la randonnée et aux gîtes.
– Les fondations profondes du pont porteraient atteinte à un système de rivières souterraines complexe et fragile, menaçant la régularité et le débit de l’alimentation en eau des sources du Loiret.
Des mesures alternatives, écartées jusqu’à présent, pourraient pourtant sans délai et à un coût raisonnable apporter des améliorations de fluidité, de sécurité et en matière de bruit. Et donc du mieux-être aux riverains des routes départementales dans nos bourgs :
Une passerelle cyclistes-piétons accrochée au pont actuel, sécurisant les utilisateurs ; un rond-point circulaire supprimant le “cisaillement” en sortie sud de ce pont ; un carrefour D921/D960 rationnellement aménagé et bien régulé au nord. Des aides à l’insonorisation phonique des habitations, des chaussées anti-bruit. Des transports collectifs : la réouverture de la ligne SNCF Orléans/Châteauneuf-sur-Loire avec des “navettes bus” entre la gare de Saint-Denis-de-l’Hôtel et les bourgs de Jargeau, Fay-aux-Loges et Donnery ; la création de bus entre Saint-Denis-de-l’Hôtel et La Source ; l’extension du réseau cyclable etc.
Comment en douter : un simple réglage des feux et du plan de circulation de Saint-Denis-de-l’Hôtel a apporté il y a peu une amélioration spectaculaire de la fluidité du trafic en pointe !