– Anne Genetet et les domestiques de Singapour : un problème éthique 3.10.24
Lorsqu’elle était expatriée à Singapour, la ministre de l’éducation nationale, Anne Genetet, dirigeait une société spécialisée dans la formation et le recrutement du personnel de maison. Ses « conseils » pour gérer les domestiques ont fait polémique. Pourquoi sont-ils problématiques ? Le point de vue d’un professeur de philosophie qui a longtemps enseigné à Singapour.
https://theconversation.com/anne-genetet-et-les-domestiques-de-singapour-un-probleme-ethique-240082
– Rentrée 2024 : quel budget pour l’école ? 30.08.24
La ministre démissionnaire Nicole Belloubet a appelé en cette rentrée 2024 à « sanctuariser » le budget de l’Éducation nationale. Retour historique sur l’investissement de l’État pour l’école.
https://theconversation.com/rentree-2024-quel-budget-pour-lecole-237790
– Réarmer l’école ? Mais de quelle guerre parlons-nous ? 4.02.24
Par Roger-François Gauthier
Docteur en sciences de l’éducation
Alors que le président Emmanuel Macron ne cesse d’appeler à « réarmer » l’école, ce slogan apparaît comme la poursuite de l’armement d’une certaine conception de l’école, pour effacer l’idéal d’une école commune et pour en faire un jeu aberrant de recherche de compétition et de « résultats ». Séparatiste et désespérante, une telle école est condamnée à devenir de plus en plus inégalitaire et à assigner les élèves perdants à des savoirs minimums.
https://aoc.media/opinion/2024/01/25/rearmer-lecole-mais-de-quelle-guerre-parlons-nous/
– Christophe Kerrero le recteur de Paris démissionne en opposition à une décision du ministère 3.02.24
Fait rarissime, le recteur de Paris a remis sa démission, vendredi 2 février. Dans une lettre, il regrette la décision du ministère de l’Éducation nationale et d’Amélie Oudéa-Castéra de suspendre l’un de ses projets, censé permettre plus de mixité sociale.
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/education-nationale-le-recteur-de-paris-demissionne-en-opposition-a-une-decision-du-ministere_6341965.html
"Aux personnels de l’Académie de Paris le 2 février 2024
Mesdames, messieurs,
Je quitte aujourd’hui mes fonctions de recteur de l’académie de Paris, quand notre École est en proie au doute et que la situation exige pourtant une mobilisation de chacun de ses acteurs.
Je reste plus que jamais attaché au service public d’éducation et je serai toujours aux côtés de ceux qui la font.
Je m’adresse à vous une dernière fois comme recteur, pour vous inviter à ne jamais perdre espoir. L’Education nationale incarne chaque jour cet espoir, en conduisant pas à pas sa jeunesse vers l’idéal humaniste constitutif de notre pays. Vous en êtes son âme, sa force vive, vous qui vous engagez chaque jour auprès d’elle.
Tout au long de ces années j’ai été le témoin privilégié de votre dévouement au service de l’Ecole. Quand tous les autres ont renoncé, vous demeurez les derniers fantassins de la République. Vous incarnez le discours de la raison et l’héritage des Lumières, partout. Parfois jusqu’à perdre la vie.
Le sens de l’École dépasse vos individualités. Je sais que trop d’entre vous se sentent seuls au sein de l’institution, mais malgré les différences, les oppositions, nous formons une communauté unie autour d’un socle inébranlable : cette conviction que chaque enfant peut révéler le meilleur de lui-même grâce à l’engagement de tous. L’espoir pour et en l’Ecole, il repose sur vous.
Vous le savez, la reproduction sociale caractérise encore beaucoup trop notre système éducatif. Paris en est un exemple, certains diront un miroir grossissant. Toute mon action aura
été de vouloir inverser cette tendance, même modestement. Notre mission première est de donner l’espoir en même temps que l’éducation aux élèves les plus éloignés de la réussite.
Notre pays passe à côté de trop de talents et mon parcours personnel m’y rend particulièrement sensible. J’ai été l’un de ces élèves en échec et il s’en est fallu de peu que je ne rejoigne la cohorte des exclus si certains professeurs, dans un autre cadre, n’avaient cru à mes capacités révélées plus tardivement. Il est si facile de passer à côté d’un élève. Croire en chacun d’entre eux, n’exclure personne est une ardente obligation pour faire société.
Je remercie les inspecteurs, conseillers pédagogiques, directeurs et professeurs des écoles pour leur engagement. Dans le combat contre les inégalités de destin, l’école primaire est la
mère de toutes les batailles. J’emporte avec moi les souvenirs de chaque visite d’école, nos échanges, le regard émerveillé des enfants qui découvrent. Les dédoublements systématisés,
l’attention accordée aux évaluations et l’effort porté sur des formations plébiscitées par les professeurs ont permis d’obtenir des progrès significatifs chez nos élèves. Je vous invite à
poursuivre et creuser ce sillon, sans jamais renoncer. Vous rendez là l’un des plus grands services à la nation.
A mon arrivée, chacun de mes interlocuteurs me répétait que notre académie était la plus ségréguée de France : une académie de contrastes, où les établissements les plus prestigieux
côtoyaient des ghettos scolaires. On me répétait aussi que rien ne changerait, dans une Académie trop exposée. C’était une donnée, presque une fatalité. En un peu plus de trois ans, nous avons pourtant pu inverser les courbes. La réforme de l’affectation en. Seconde, la modification du recrutement à Louis-Le-Grand et Henri-IV, la recomposition de la carte des formations et des lycées, afin de rebattre les cartes de la mixité sociale et scolaire, autant de combats, difficiles, souvent solitaires, mais qui ont fédéré notre Académie. Ils ont donné espoir. En démontrant l’efficacité d’une politique publique volontariste, malgré les pressions de ceux qui veulent que rien ne change. En transformant le destin de milliers d’élèves pour qui le champ des possibles s’est ouvert, concrètement, au-delà des mots et des postures convenues. Vous avez su accompagner ces changements profonds, alors même qu’ils bouleversaient le fonctionnement de vos établissements et je vous en remercie. Grâce à votre action et en particulier à celle de l’ensemble des chefs d’établissement de l’Académie qui savent ma reconnaissance, nous avons pu contrer l’assignation à résidence et la hiérarchie mortifère entre lycées.
Cet élan en faveur de l’élargissement des élites au service d’un pacte républicain renforcé,
ne dépassait guère al dimension symbolique. Oui, comme l’évolution du recrutement sur la
montagne Sainte-Geneviève. Mais notre pays est sensible aux symboles, surtout quand ils sont porteurs d’espoir pour ceux qui en ont si peu. Et quand une élève de collège vient à votre rencontre pour vous remercier d’avoir ouvert des lycées qui lui semblaient interdits, vous vous rendez compte que vous êtes cette élève, que vous êtes tous ceux qu’elle représente et cela vous donne une force insoupçonnable. Même si je n’ai pu conduire ce projet préfigurateur d’une évolution ambitieuse de notre modèle des classes préparatoires à son terme, je sais qu’il a ouvert la voie à une réflexion sur l’égalité des chances qui se poursuivra.
Avec les années, j’ai acquis la conviction que l’École peut évoluer et relever le défi du niveau
des élèves et de leur épanouissement comme individu, à condition de s’appuyer sur
l’expérience des acteurs de terrain, soutenus par les acquis de la recherche. Nous sommes le
ministère de la raison. C’est ce chemin que nous avons suivi à Paris et qu’il faut poursuivre car la tâche est immense. Pour éviter les ferments de division et de haine qui mènent au pire, il nous revient de toujours travailler à un consensus scolaire reposant sur nos valeurs.
Je pars heureux du travail accompli avec chacun d’entre vous. Toute réalisation humaine est
fragile. Ce que l’on tient pour acquis un jour peut disparaître le lendemain. Mais je veux vous
redire ici que ce que nous avons fait évoluer ensemble, montre simplement que c’est possible. Que nous sommes capables de nous rassembler autour de projets justes et bons. Qu’au service du progrès des élèves, nous sommes capables de relever tous les défis. C’est cela que je souhaite vous transmettre au moment de vous quitter et de vous souhaiter courage et succès dans votre mission, la plus belle et la plus noble qui soit à mes yeux."
Christophe KERRERO
– « Historiquement, nous n’avons jamais connu un tel niveau d’attaque contre l’école publique » 18.01.24
Historienne de l’éducation, enseignante en lycée et à l’université, Laurence de Cock s’alarme du démantèlement en règle que traverse l’école publique, chahutée par les ministres successifs, dont Gabriel Attal. Entretien.
https://basta.media/historiquement-nous-n-avons-jamais-connu-un-tel-niveau-d-attaque-contre-l-ecole
– « Le projet macroniste est de stopper l’élan de démocratisation de l’école » 17.01.24
Uniforme à l’école, généralisation du SNU... Les annonces de Macron viennent confirmer la « vision » rétrograde laissée par Gabriel Attal au ministère de l’Éducation, et des projets de réforme qui renforcent une volonté de tri social.
https://basta.media/le-projet-macroniste-est-de-stopper-l-elan-de-democratisation-de-l-ecole
– Enfants d’Amélie Oudéa-Castéra dans le privé : "Un fossé se creuse entre la ministre et les professeurs de l’enseignement public", juge le Snes-FSU 12.01.24
Amélie Oudéa-Castéra "a tout simplement jeté le discrédit sur l’école publique alors même qu’elle en est la ministre", a cinglé Sophie Vénétitay, vendredi sur franceinfo, après les propos de la ministre de l’Education nationale sur la scolarisation de ses enfants dans le privé.
https://www.francetvinfo.fr/sports/amelie-oudea-castera/enfants-d-amelie-oudea-castera-dans-le-prive-un-fosse-se-creuse-entre-la-ministre-et-les-professeurs-de-l-enseignement-public-juge-le-snes-fsu_6299631.html