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Poser la question des violences sexuelles comme question politique : La culture du viol, qu’est ce que c’est ?
Yonne Lautre
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Poser la question des violences sexuelles comme question politique : Petit précis de culture du viol (et autres évidences troubles)20 décembre 2017, par Yonne Lautre
Polémique Polanski, affaire Weinstein, nombreux procès de viols sur (très jeunes) mineurs requalifiés en « atteinte sexuelle » ou menant à des condamnations avec sursis : ces derniers mois ont été riches en affaires médiatiques questionnant les agressions et harcèlements que subit le genre féminin ainsi que la notion de consentement. Le sujet des droits (bafoués) des filles et des femmes semble avoir enfin gagné sa légitimité : les médias s’en emparent, les employeurs des accusés prennent de vraies mesures contre eux et ne semblent plus vouloir les couvrir, et Emmanuel Macron lui-même s’est exprimé sur ce sujet le 25 novembre 2017 à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Mais notre président, s’il a eu quelques jolies paroles et a repris le slogan bien-connu « la honte doit changer de camp », a aussi affirmé ne pas vouloir… d’une « société de la délation ». Un choix de mot bien étrange, avec lesquels il fait probablement référence aux hashtags #metoo et plus encore #balancetonporc qui ont fleuri sur les réseaux sociaux et créé l’occasion pour toutes (ou même tous) de dénoncer des agressions et agresseurs passées. Étrange, car il n’échappe à personne que les termes « dénonciation » et « délation » ne sont pas du tout connotés de la même manière, et que si le premier reflète une certaine forme de justice, de réparation, le second porte la marque de quelque chose de vil ou de sournois, et fleure quelque peu la pastille… Vichy. Les femmes qui se sont exprimées en masse sur Twitter et Facebook ne seraient-elles donc que de petites collabos revanchardes et mesquines ? L’usage d’une telle expression semble démontrer que le désir de légitimer les luttes contre les violences sexuelles est encore un peu hésitant, et pour cause : pas si facile d’en finir avec ces violences si profondément ancrées dans notre société encrassée de culture du viol.
La culture du viol, qu’est ce que c’est ?
https://theconversation.com/petit-precis-de-culture-du-viol-et-autres-evidences-troubles-89186
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« La misère sexuelle n’explique pas à elle seule le viol. » Les réponses féministes aux critiques de l’extrême gauche7 juillet 2017, par Yonne Lautre
Le dernier livre de Todd Shepard, Mâle décolonisation, paru chez Payot, propose une relecture des questions sexuelles telles qu’elles se sont posées dans les débats publics français des années 1960 et 1970 : qu’il s’agisse de la libération sexuelle ou du viol, les débats font constamment référence aux « arabes ». Dans les magnifiques chapitres 8 et 9, l’auteur apporte un éclairage inédit sur l’histoire du mouvement féministe, en montrant la difficulté à imposer la question des violences sexuelles comme question politique. Une fois encore, une résistance féroce s’est manifestée à l’extrême gauche, au nom d’un argument particulièrement pervers : ce serait un combat raciste stigmatisant « les Arabes ». Loin d’ignorer la question du racisme, nous explique Todd Shepard, les féministes françaises ont en réalité subi la manière dont il a été instrumentalisé par des hommes blancs. Après l’introduction du chapitre 8, nous publions, en plusieurs parties, l’analyse que fait l’auteur du viol de « Brigitte ».