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Madagascar : La ruée vers les pierres précieuses met une zone humide et sa communauté sous pression
Yonne Lautre
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Madagascar : La ruée vers les pierres précieuses met une zone humide et sa communauté sous pression23 décembre 2021, par Yonne Lautre
- La découverte de pierres précieuses près de la plus grande zone humide de Madagascar a engendré un boom minier qui menace l’environnement et la communauté locale.
- La commune rurale d’Andilana Avaratra a vu sa population presque doubler car les mineurs y affluent de tout Madagascar à la recherche de béryl, une espèce minérale qui comprend des pierres précieuses comme l’aigue-marine.
- L’activité minière, qui n’est pas autorisée, a laissé des traces sur une colline et menace de déverser de grandes quantités de sédiments dans le lac Alaotra, un site Ramsar qui abrite des espèces uniques et menacées.
- La présence des mineurs a également entraîné une recrudescence de la criminalité et des maladies sexuellement transmissibles. La communauté locale ne tire que peu d’avantages de ce boom.
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Femmes, forêts et industries extractives : le cas des femmes autochtones Mikea à Madagascar22 décembre 2019, par Yonne Lautre
La société Base Resources a été autorisée à détruire la forêt de Mikea à condition de créer une zone pour le projet de compensation de la biodiversité, ce qui, à son tour, impose aux communautés des restrictions cruciales dans l’accès à leurs forêts. Ce aggrave encore la situation des femmes.
https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/femmes-forets-et-industries-extractives-le-cas-des-femmes-autochtones-mikea-a-madagascar/ -
Un projet d’exploitation minière à Madagascar déclenche des manifestations et divise la communauté25 septembre 2019, par Yonne Lautre
Une société minière australienne, Base Resources, prévoit débuter bientôt son projet d’exploitation de sables minéraux dans le sud-ouest de Madagascar.
La compagnie affirme que le projet représente une opportunité de développement pour la région. Il est appuyé par la plupart des représentants gouvernementaux et des maires locaux.
Toutefois, des groupes d’opposition locaux ont réclamé l’abandon de ce projet, invoquant les nombreux impacts environnementaux négatifs qu’il pourrait entraîner et en soutenant que celui-ci a été rendu possible en raison d’ententes foncières corrompues.
Il a été question de disputes entourant le projet dans les médias malgaches depuis déjà plusieurs années, et celles-ci deviennent de plus en plus enflammées à l’aube de la concrétisation. Plus récemment, un tribunal de Madagascar a libéré neuf membres de la communauté qui ont été détenus pendant six semaines, accusés d’avoir participé à la destruction du camp d’exploration de Base Resources.
https://fr.mongabay.com/2019/09/un-projet-dexploitation-miniere-a-madagascar-declenche-des-manifestations-et-divise-la-communaute/ -
Madagascar : JUSTICE A ETE RENDUE AUX 9 CITOYENS QUI S’OPPOSENT AU PROJET D’EXPLOITATION D’ILMENITE BASE TOLIARA DANS LE DISTRICT DE TOLIARA II14 juin 2019, par Yonne Lautre
Neuf habitants de Benetse, Ampototse et Tsiafanoke avaient été arrêtés le 2 mai 2019 et mis en détention provisoire depuis le 9 mai 2019 en raison de leur participation à la manifestation de contestation du projet d’extraction d’ilménite de Base Toliara que les habitants de ces villages ont effectuée ensemble le 17 avril 2019. Le procès de ces 9 citoyens mentionnés ci-dessous a eu lieu le vendredi 7 juin 2019 au Tribunal d’Instance de Fianarantsoa :
1. Francklin RABEMANANJARA Edmond
2. Sosia Tsiasa
3. Nicolas Rajaonarivelo
4. Zazà
5. Tolomana Sasima dit Daody
6. Mborozy dit Redomo
7. Raphael
8. Ilaina Tovondrainy Martial
9. Hugo
Le Tribunal d’Instance de Fianarantsoa a délibéré sur cette affaire ce 13 juin 2019, et a décidé
- la relaxe de tous les prévenus au bénéfice du doute sur les chefs d’accusation de destruction d’objets mobiliers et d’incendie volontaire ;
- leur condamnation à 6 mois de prison avec sursis pour l’attroupement non armé sans autorisation ;
- de débouter la partie civile de sa demande de dommages et intérêts d’un montant d’un milliard d’Ariary.
Les organisations de la société civile signataires de ce communiqué se félicitent de ce jugement qui témoigne clairement du respect des droits des neuf détenus à une justice équitable et impartiale, et de la reconnaissance réelle des libertés et des droits fondamentaux qui leur sont accordés par les Conventions internationales sur les droits de l’homme que Madagascar a ratifiées, en particulier le droit de défendre leurs moyens d’existence, leurs terres et le patrimoine naturel national.
Nous exprimons notre reconnaissance et notre profond respect aux neuf patriotes pour leur courage et leur détermination à défendre le capital naturel de leur région et les droits des communautés sur leurs terres ancestrales.
Nous appelons les autorités compétentes à prendre acte de la décision du Tribunal, et à satisfaire sans plus tarder les demandes légitimes des nombreux habitants du district de Toliara II pour l’arrêt du projet d’extraction d’ilménite Base Toliara.
13 juin 2019
CRAAD-OI : Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement - Océan Indien - craad.madagascar gmail.com ; http://craadoi-mada.com
Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY
patrimoine.malgache yahoo.fr ; http://terresmalgaches.info, www.facebook.com/TANYterresmalgaches -
Madagascar : mouvement populaire d’opposition au projet minier Toliara Sands Base Toliara6 juin 2019, par Yonne Lautre
Comme vous le savez sûrement, neuf citoyens de Benetse, Ampototse et Tsiafanoka du district de Toliara II, opposés au projet minier d’extraction d’ilménite de la société australienne Base Toliara (dénommée Toliara Sands auparavant) ont été arrêtés le 2 mai et emprisonnés en détention préventive à Fianarantsoa depuis le 9 mai. Les motifs d’inculpation sont : ‘destruction volontaire de biens appartenant à la société Base Toliara, incendie d’objets mobiliers et attroupement non armé non abandonné après l’annonce de sommation’
Après un report de l’audience du 20 mai « à la demande de la partie adverse », une audience est prévue ce vendredi 7 juin.
A cette occasion, nous avons l’honneur de vous faire parvenir une video intitulée « CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR LE MOUVEMENT POPULAIRE D’OPPOSITION AU PROJET MINIER TOLIARA SANDS – BASE TOLIARA »
https://drive.google.com/file/d/1dzAoMt3fXcjNlZpSUaVjmDRg1rFOW6Ud/view?usp=sharing
Merci pour le temps et l’attention que vous accorderez au visionnage de cette video, ainsi que pour sa diffusion.
Cordialement
Le Collectif TANY -
Projet minier DNI METALS à Madagascar : RESPECTEZ LA LIBERTE D’EXPRESSION DES CITOYENS ET ARRETEZ DE PROFERER DES MENACES CONTRE LES PERSONNES QUI REFUSENT DE CEDER LEURS TERRES !2 octobre 2017, par Yonne Lautre
Suite à une transaction en juillet 2015 avec Mme RANDRIANASOLO Mamy Estelle, détentrice du permis d’exploitation artisanale PRE n° 38642, la société canadienne DNI METALS a commencé les travaux de prospection sur le terrain en avril 2017 dans le village d’Ambatolampy, un hameau de quelques centaines d’habitants situé dans le Fokontany de Vohitsara, Commune rurale d’Ambinaninony, District de Brickaville, Région Atsinanana.
LES FAITS
Pour les besoins de ses travaux d’exploration et de recherche, la société DNI, qui n’est pas un « petit exploitant », a abattu très rapidement les arbres et détruit les récoltes. La société se vante d’avoir réalisé la construction d’infrastructures (route, points d’eau) qui sont en fait nécessaires à ses propres travaux mais n’a pas tenu compte de l’avis de chacun des propriétaires des terrains concernés.
Les habitants se plaignent et contestent, informent les originaires du village partis vivre en ville et à l’étranger, alertent les organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme de la région et dans le monde. Le 4 septembre 2017, la Solidarité des Intervenants sur le Foncier - SIF – publie une « Lettre ouverte à Messieurs le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie Nationale, le Commandant du Groupement de Toamasina et le Commandant de Compagnie de Brickaville » pour dénoncer la violation des droits de propriété individuelle effectuée par la société DNI, droits reconnus par l’article 34 de la Constitution de Madagascar, et d’autres irrégularités par rapport aux dispositions du Code Minier (1). Le 12 septembre, l’ONG canadienne Mining Watch adresse une lettre à la société canadienne DNI METALS pour appuyer les revendications des agriculteurs qui demandent l’arrêt des travaux miniers qui ont eu lieu sur leurs terres sans leur consentement dans de nombreux cas, et l’augmentation du montant des dédommagements (2).
L’étude des faits et de la chronologie des évènements par les uns et les autres finit-elle par convaincre la société de l’injustice et de l’illégalité de certains de ses agissements ? Des responsables de la société DNI METALS rencontrent la communauté locale d’Ambatolampy à plusieurs reprises au mois de Juillet et les discussions sur la « compensation » des habitants suite aux dégâts subis par les activités de prospection de la société durent jusqu’à présent. La société DNI déclare pourtant dans sa lettre à l’ONG Mining Watch ne pas avoir de conflit avec les habitants (3). Des villageois déclarent se sentir obligés de signer un contrat avec la société, d’autres continuent à refuser en soulignant le caractère inacceptable de la situation, des méthodes appliquées et de la spoliation de leurs droits.
Certaines affirmations publiées dans des articles de presse méritent une vérification rigoureuse sur le terrain : la société DNI emploie-t-elle réellement 80% de la population locale ? De nombreuses familles d’Ambatolampy ont refusé de venir à la séance de distribution de kits scolaires par la société DNI.
Par contre, l’un des aspects importants du conflit qui ne semblent jamais abordés dans les articles favorables à la société minière concerne les contrats signés par la société minière avec des villageois dont la plupart sont des propriétaires possédant un document légal :
- La notion de « location » du terrain n’est pas mentionnée du tout, la durée et le montant de la location proprement dite ne sont donc pas explicités ;
- la durée de la mise à disposition du terrain n’est pas précisée mais décrite comme étant « le temps que dureront les travaux de la société » (« mandritra ny fotoana iasan’izy ireo ») ;
- dans le même contrat figure une sorte d’engagement à travailler pour la société et/ou une promesse de travail de la part de la société sans aucun détail sur les conditions de travail, le type de travail, le salaire ni la durée.
Par ailleurs, diverses autorités qui ont probablement pris des engagements forts vis-à-vis de la société minière continuent d’agir sur le terrain pour amener l’ensemble des communautés locales à accepter le projet minier. Pour cela, divers moyens ont été mis en œuvre au cours du mois de Septembre :
- l’organisation de séance de réconciliation des habitants dirigée par les chefs coutumiers tangalamena ;
- des astuces verbales de la part de certaines autorités telles que « pour nous permettre de mieux défendre vos intérêts, arrêtez de parler et de contester » ;
- et surtout des menaces d’emprisonnement proférées aux personnes qui ont refusé de céder leurs terres « au cas où elles continueraient à agir ou à parler ».
NOS QUESTIONS et NOTRE APPEL
Les principaux faits présentés ci-dessus suscitent des questions concernant le respect des lois de la République de Madagascar :
- qui a décidé que cette « grande société canadienne d’envergure internationale » pouvait devenir titulaire du permis PRE destiné uniquement aux petits exploitants, aux personnes physiques de nationalité malagasy ou aux groupements d’individus de nationalité malagasy, selon le Code minier en vigueur ?
- quel numéro porte le permis de recherche qui a été prolongé du 20 juin 2017 au 20 décembre 2017 par le certificat daté du 11 juillet 2017 délivré par Monsieur le Directeur Interrégional des Mines de Toamasina ?
- quel(s) article(s) du Code minier utilisent les responsables lorsqu’ils cherchent à transformer en permis d’exploitation industrielle le PRE actuel, selon la lettre de Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie au Président de la Plateforme SIF datée du 21 septembre ?
Pendant que des habitants continuent à refuser de céder leurs terrains, même en échange de compensation, le Collectif TANY appelle les citoyens du monde, de tous les pays et de tous les continents à :
- signer la pétition lancée par SumOfUs pour que le projet minier de la société DNI METALS s’arrête définitivement (3) ;
- protester énergiquement contre les intimidations et menaces subies par les citoyens d’Ambatolampy et de Vohitsara qui ne commettent aucun crime ni infraction mais défendent leurs biens, leurs terres ancestrales et leurs droits ;
- soutenir les défenseurs de la terre et de l’environnement en se tenant prêts à manifester une solidarité de diverses manières en toutes circonstances.
Le Collectif TANY tient à rappeler que la liberté d’expression est un principe de l’Etat de droit garanti par l’article 10 de la Constitution en vigueur à Madagascar et un droit fondamental reconnu par différents traités internationaux que la République de Madagascar a ratifiés.
Paris le 02 octobre 2017
Le Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY
patrimoine.malgache yahoo.fr ; http://terresmalgaches.info ; www.facebook.com/TANYterresmalgaches
Références
(1) Déclaration de la SIF - Solidarité des Intervenants sur le Foncier : Ambatolampy – Brickaville : la société minière canadienne DNI accapare les terres de la population locale : https://www.facebook.com/SIFMADA/posts/1259791984126565
(2) Lettre de Mining Watch à DNI du 12 septembre 2017 :
Version anglaise : Madagascar Farmers Confront Canadian Junior Mining Company https://miningwatch.ca/ news/2017/9/12/madagascar- farmers-confront-canadian- junior-mining-companyVersion française : https://miningwatch.ca/fr/news/2017/9/13/des-citoyens-de-madagascar-en-col-re-contre-la-mini-re-canadienne-dni-metals
(3) Lettre de DNI à Mining Watch du 14 septembre 2017 :
(4) Pétition de SumOfUs : https://actions.sumofus.org/a/a-canadian-mining-company-is-breaking-promises-in-a-madagascan-village