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Côte d’Or : Et si la Mairie de Dijon offrait un corridor écologique au Suzon, pour la Journée mondiale de l’eau ?

Défendre la biodiversité et les sites naturels

 Et si la Mairie de Dijon offrait un corridor écologique au Suzon, pour la Journée mondiale de l’eau ? 22.03.24
Le 22 mars est la Journée mondiale de l’eau, instituée par l’UNESCO pour attirer l’attention sur l’importance de l’eau douce et plaider pour la gestion durable de cette ressource naturelle. L’eau : grande absente des quartiers de Dijon…
Nous révélons que la Ville de Dijon a dans les cartons un projet de valorisation des berges du Suzon, qui devrait logiquement être étendu jusqu’au site de projet de Venise-2.
Déjà reconnu comme espace stratégique de biodiversité
D’une superficie de 3 hectares, le site de projet Venise-2 est situé sur les berges du Suzon dans le quartier Toison d’Or et s’est vu accorder en janvier 2023 un permis de construire pour 85 logements. Le collectif "Sauvons les berges du Suzon" a déjà fait état de la biodiversité présente sur le site, des enjeux de préservation de la ripisylve et de l’importance de garder un îlot de fraîcheur. Les citoyen.ne.s l’ont d’ailleurs labellisé Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon (RUBS).
Rappelons que l’urbanisation de cet espace serait en totale contradiction avec le Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD) de Dijon Métropole, qui dans ses Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP), souligne l’importance de « maintenir et développer les réservoirs et corridors de biodiversité de la trame verte et bleue (TVB) en milieu urbain », notamment par la « renaturation de l’espace urbain » !
En page 5 du dossier OAP, le site du Suzon est identifié sur une carte comme un « espace stratégique pour les continuités écologiques et le développement de la TVB en milieu urbain » :
Un corridor écologique qui peut être étendu !
En nous intéressant à la problématique de la protection du Suzon en milieu urbain, nous avons découvert que la Ville a défini dans le PLUi-HD un emplacement réservé sur 500 mètres le long du Suzon au bord de la route d’Ahuy, avec pour objet la « valorisation paysagère du Suzon ».
En décembre 2023, l’examen des relevés de propriété des parcelles concernées montre que la Ville de Dijon et l’Etablissement Public Foncier Local (EPFL) possèdent 90 % des terrains de cet emplacement réservé.
Le Maire de Dijon a donc la solution sous les yeux ! Dans la suite logique de cet emplacement réservé, il doit aussi préserver la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon, pour former un véritable corridor écologique jusqu’au Boulevard Galliéni, où le Suzon entame son voyage souterrain sous la ville…
Plutôt que bétonner en amont et devoir installer en aval, dans les années à venir, des solutions techniques pour protéger la population des inévitables inondations, et si la Mairie de Dijon se lançait dans l’hydrologie régénérative ?
C’est simple : il suffit de laisser sa place à la nature, en interdisant tout projet d’imperméabilisation des sols. Par contre, ça va à l’encontre des intérêts des bétonneurs… Quel sera finalement le choix de l’équipe municipale, quand elle aura intégré tous les enjeux et arguments que nous développons depuis 18 mois ?
Collectif Sauvons les berges du Suzon
alerte-beton riseup.net
https://www.facebook.com/100085552113599

 Dans la zone inondable du Suzon, la lutte progresse sur tous les fronts, notamment judiciaire avec trois recours engagés par le collectif 23.02.24
la lutte progresse sur tous les fronts, notamment judiciaire avec trois
recours engagés par le collectif, recap ici :
https://docs.google.com/spreadsheets/u/6/d/1m24520whHwS4lOR6Jh_lUkYGI5SVnpK3ZodRbu8r-3Y/edit
recours qui coûtent cher et pour lesquels on a lancé une souscription
qui peut utilement être relayée :
https://www.helloasso.com/associations/les-amis-de-la-terre-cote-d-or/collectes/sauvons-les-berges-du-suzon?fbclid=IwAR2T1spi1dt7Xc7qFSt_QUvRf05863V_hAXpQPPbYWStLv9ti2-Pm62-xKg
ici tous les liens utiles pour suivre la lutte :
https://docs.google.com/document/d/1PP_nD6iiSXg6HU9LJbuJkiPMgGE6GDHeLp2sISNjkPo/edit
et la page facebook avec des actualités régulières :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100085552113599
cordialement
Collectif Sauvons les berges du Suzon

 Dans la zone inondable du Suzon, Nathalie Koenders affirme que “le risque de crue est inexistant”. L’ancienne championne de kayak va devoir ramer pour expliquer cet étrange paradoxe. 25.01.24
Lors de la réunion publique du mercredi 24 janvier, les habitant.e.s du quartier de la Charmette ont interpellé la première adjointe du Maire de Dijon, sur le risque d’inondation aggravé par le projet immobilier Venise-2 qui viendrait bétonner une “zone naturelle d’expansion des crues” du Suzon. Mme Koenders a nié l’existence d’un risque de crue sur le terrain de Venise-2, aléa qui figure pourtant clairement sur la carte des risques d’inondation du PPRN de Dijon !

Bonsoir Mme Koenders,

Permettez-moi d’intervenir en tant qu’habitante du quartier de la Charmette. Lors de la réunion publique à la Maladière la semaine dernière, vous avez été interpellée sur la nécessité d’abandonner les projets immobiliers le long des cours d’eau à Dijon afin de limiter les risques d’inondation.

J’ai découvert, grâce au collectif “Sauvez Suzon”, que ma maison se trouve dans la zone inondable du Plan de Prévention des Risques d’Inondation, qui date de 2015. Merci à ces lanceurs d’alerte, mais je suis très inquiète de vos réponses.

J’ai lu qu’avec votre collègue Antoine Hoareau, vous aviez reconnu un risque d’aggravation des crues à l’avenir, du fait du changement climatique et de pluies beaucoup plus intenses ; mais en même temps vous avez contesté que le terrain du projet immobilier Venise 2, peut constituer une zone d’expansion des crues du Suzon.

Si on regarde bien le plan, ce terrain est déjà situé en zone inondable ! Le projet Venise 2 porte bien son nom ! Il me paraît donc essentiel de considérer dès maintenant ces 3 hectares des berges du Suzon comme une zone d’expansion des crues. C’est-à-dire un bassin de rétention où l’eau viendra se stocker pour limiter la crue et éviter l’inondation du quartier Charmette situé en aval. Il ne faut pas artificialiser ces terres ! Sinon, en cas de pluie diluvienne, c’est bien plus de maisons que sur cette zone bleue qui seront inondées, et plus fortement. Vous avez en tant qu’élue la responsabilité d’assurer la sécurité des Dijonnais et Dijonnaises.

Mme Koenders, allez-vous enfin vous décider à abandonner le projet Venise 2 ?

La première adjointe, qui devait s’attendre à être interpellée sur ce sujet d’inquiétude pour de nombreux riverains du quartier Charmette, a répondu en lisant un texte (fourni par ses services ?). Elle a terminé en affirmant :

“Pour le projet Venise 2, le terrain n’est pas une zone d’expansion de crue car le lit du Suzon est bien plus bas [...] et le risque de crue est inexistant à cet endroit.” - écouter

Gros problème : le terrain du projet Venise 2 est bien situé en zone inondable, selon la carte du Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) de la Ville de Dijon, reprise dans le PLUi-HD et superposée ici au plan masse du programme immobilier :

Dans son arrêté de non-opposition au projet Venise 2, le Préfet de Côte d’Or reconnaît également que le terrain est situé en zone inondable :

D’autre part, ce n’est pas pour rien que le promoteur prévoit de construire ses maisons sur PILOTIS !

Des riverains ont aussi rappelé à Mme Koenders que des crues du Suzon ont déjà entraîné des inondations du quartier Charmette, notamment en 1967 où toutes les rues adjacentes avaient été inondées, jusqu’au milieu du terrain de foot.

Une habitante dépitée, a finalement rappelé cette évidence à Mme Koenders :

“Le principe d’une crue, c’est que l’eau monte… parfois jusqu’à sortir de son lit !”

La première adjointe au Maire de Dijon va devoir ramer très fort pour expliquer aux Dijonnais.es cet étrange paradoxe d’un “risque de crue inexistant”... en zone inondable. Heureusement, comme ancienne championne de kayak, en pagaie elle s’y connait !

On a bien rigolé, soyons maintenant un peu sérieux :

Rappelons que le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) de la Ville de Dijon date de 2015, qu’il se base sur une étude hydrologique partielle de 2009 et sur des coefficients que Météo France a déclaré obsolètes en 2017, du fait de la modification des précipitations liées au changement climatique.

Concrètement, aujourd’hui une large partie du quartier Charmette se situe déjà en zone d’aléas faible et moyen pour le risque inondation.

Or le PPRN souligne (p. 8-9) l’importance de « préserver au mieux les champs d’expansion des crues des cours d’eau », et précise que « pour cela les champs d’inondation des cours d’eau sont systématiquement traduits en zone Rouge, même en présence d’aléa faible d’inondation, dès lors qu’ils se situent en dehors d’un contexte urbain existant. »

Un recours contentieux est d’ailleurs en cours contre le non-opposition du Préfet au Dossier Loi sur l’Eau de Venise-2.

Nous estimons que l’emprise très importante, 3 hectares, que constitue le site naturel de la plaine et des berges du Suzon, et le fait qu’il soit situé à proximité immédiate - 900 mètres - du début de la zone agricole (au nord) aurait dû amener le préfet à appliquer un principe de précaution en considérant que ce champ d’expansion naturel des crues du Suzon est de fait situé en zone non urbanisée, puisque n’étant lui-même pas urbanisé, et ainsi le considérer comme ayant un statut de zone Rouge, ce qui aurait eu pour effet de rendre inconstructible cet espace.

Par ailleurs, dans son Dossier Loi sur l’Eau, le promoteur de Venise-2 calcule lui-même que du fait de l’artificialisation du terrain, le coefficient de ruissellement va augmenter de 50 %, et prévoit le rejet des surplus de ruissellement directement dans le Suzon comme solution de traitement des eaux pluviales.

Il est clair que la bétonisation des 3 hectares des berges du Suzon va avoir un impact sur le débit du cours d’eau, qui plus est en cas de forte pluie.

Au mépris des arguments avancés tant dans les recours judiciaires par les associations qui ont requis contre les différents actes de Venise-2, que lors des réunions publiques par des habitants, et en ignorant les avertissements de la vice-présidente du groupe 3 du GIEC, Valérie MASSON-DELMOTTE, pourtant venue à Dijon leur expliquer l’importance de réviser leur Plan de Prévention des Risques Naturels, les élu.e.s Dijonnais regardent dans le passé !

Interrogés par les riverain.e.s du quartier Charmette dans deux réunions publiques, les élu.e.s de la Ville de Dijon maintiennent que le terrain n’est pas une zone d’expansion des crues, et affirment même que le risque de crue est inexistant.

Comment est-il possible d’être si catégorique en 2024, face au changement climatique ?

Entendra-t-on un jour le (la ?) Maire de Dijon, après une inondation catastrophique, nous faire cette macronade : “Mais enfin qui aurait pu prédire que le Suzon sortirait de son lit ?”

La réponse est simple : abandon du projet immobilier Venise 2 et reconnaissance complète de la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon !

Collectif Sauvons les berges du Suzon

alerte-beton riseup.net

 Biodiversité à Dijon : les élu.e.s incapables de passer de la théorie à la pratique ! 8.12.23
Fin novembre à Dijon : destruction de la prairie Delaunay … sous prétexte d’en augmenter la biodiversité ! Nous dénonçons un exemple flagrant de l’incapacité des élu.e.s de la Ville de Dijon à mettre en pratique le mot “biodiversité”, que l’on retrouve pourtant partout dans leur comm sur papier glacé.
Le 28 novembre, les riverains ont assisté, impuissants, à la destruction de la prairie à luzerne jouxtant l’allée Robert Delaunay dans le quartier Toison d’Or.
Une question les taraudait : qui avait donc décidé de la destruction de cet espace, pourtant si précieux pour les papillons et les hérissons ?
Sûrs d’eux, les élu.e.s de la Ville répondent, pour l’un, que c’était pour y planter "une forêt nourricière" (noyers, noisetiers, etc.), "pour que les habitants du futur quartier Venise 2 puissent aller s’y promener". Pour l’autre, l’explication coule de source : ils vont planter un "jardin vertical" avec des arbres et arbustes de différentes hauteurs, pour augmenter la biodiversité de ce terrain soi-disant inculte.
On manque de s’étrangler en entendant de telles bêtises !
Petit cours de biologie pour débutants …
Jusqu’à présent, la prairie était fauchée une fois par an, en fin de cycle floristique, par les services municipaux. Pratiqué durant de nombreuses années, ce simple entretien a suffi pour que le terrain devienne le siège d’une remarquable variété de papillons de jour, adaptés aux prairies et milieux ouverts, et le refuge de hérissons, espèce protégée.
En l’espace de quelques heures, l’action de machines - qui plus est gourmandes en dérivés pétroliers - est venue détruire plusieurs décennies de cycles naturels.
Selon l’expression désormais consacrée : “qui aurait pu prédire” que le retournement et le tassement de la terre, et l’adjonction de copeaux détruiraient complètement les végétaux et la faune ?
Ce genre de méconnaissance des cycles biologiques, en parfaite contradiction avec les objectifs de protections affichés par la Mairie, nous interpelle et nous met en colère. Ce funeste épisode illustre une nouvelle fois l’inconséquence et l’ignorance de la Mairie, ainsi que l’incohérence entre les mots et les actes.
Petit rappel des règles d’urbanisme…
Il faut souligner le fait que cet espace d’un hectare, dont environ 70 % - soit 7000 m² - ont été détruits, est protégé comme Espace d’Intérêt Paysager et Écologique (EIPE) dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal - Habitat et Déplacements (PLUi-HD).
Les EIPE y sont définis ainsi :
Espaces d’intérêt paysager et écologique (EIPE)
Les espaces d’intérêt paysager et écologique (EIPE) identifiés aux documents graphiques au titre des articles L.151-19 et L.151-23 du code de l’urbanisme sont à préserver. Tous travaux ayant pour effet de modifier ou supprimer des éléments de paysage et non soumis à un régime d’autorisation doivent faire l’objet d’une déclaration préalable en vertu de l’article R. 421-23 du code de l’urbanisme.
Et l’article R.421-3 du Code de l’Urbanisme stipule que :
Doivent être précédés d’une déclaration préalable les travaux, installations et aménagements suivants :
(…)
h) Les travaux ayant pour effet de modifier ou de supprimer un élément que le plan local d’urbanisme ou un document d’urbanisme en tenant lieu a identifié, en application de l’article
Nous affirmons que les travaux effectués sur la prairie Delaunay ont effectivement eu "pour effet de modifier des éléments de paysage". Dans la mesure où de tels travaux réalisés sur un terrain privé doivent faire l’objet d’une déclaration préalable, il nous semble évident que les mêmes travaux, effectués sur un terrain public, doivent aussi faire l’objet d’un processus de réflexion solide, étayé par des études et expertises préalables probantes.
Nous attendons que la Ville de Dijon fournisse les études qui montrent que cette prairie était sans importance pour la faune et la flore, et sa destruction sans impact sur la biodiversité du site …
La Nature peut faire preuve de résilience, à condition qu’on lui en laisse le temps. Dans le contexte du chaos climatique et de l’effondrement de la biodiversité, il est de la responsabilité des élu.e.s locaux de prendre soin du bien commun.
Le collectif Sauvons les berges du Suzon apporte, pour sa part, un soin particulier à l’entretien de la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon, poumon vert de biodiversité en ville, qui a fait l’objet d’un fauchage manuel, sans outil à moteur, en fin d’été.
Constatant la gestion désastreuse des sites naturels par la Ville, nous redoublons de vigilance pour protéger la RUBS d’un tel saccage !
Collectif Sauvons les berges du Suzon
alerte-beton riseup.net

 Dans son dernier mémoire en défense, la Ville de Dijon nie les impacts du changement climatique sur les inondations du Suzon 30.11.23
Sauvons les berges du Suzon
Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon (RUBS)
Communiqué - 30 novembre 2023
Dans son dernier mémoire en défense, la Ville de Dijon nie les impacts du changement climatique sur les inondations du Suzon
Depuis plus d’un an, le collectif Sauvons les berges du Suzon, soutenu par de nombreuses associations locales et des milliers de riverains, lutte contre la bétonisation de 3 hectares de nature en ville, décidée par la municipalité, sur le site de projet dit “Venise 2”.
La bataille se situe actuellement au niveau juridique, avec trois recours contentieux menés de front contre ce projet dévastateur. Pour plus de clarté, ce tableau récapitulatif permet de suivre l’avancée des procédures et d’accéder à tous les documents afférents, que nous avons décidé de rendre intégralement publics.
En novembre, la Ville de Dijon, qui multiplie les écrits d’avocats aux frais du contribuable, a déposé un mémoire en défense suite à l’attaque du permis de construire par deux riverains et quatre associations de protection de l’environnement.
Tissu de mauvaise foi, ce mémoire montre surtout que la collectivité n’accorde aucun intérêt aux impacts et risques du changement climatique pour la ville et la sécurité de ses habitants.

Merci de ne signer que l’une ou l’autre.

Cyberaction sur un site associatif, militant & français 1 881 signatures
Pétition sur change.org, un site marchand international 2 962 signatures
Total 4 843 signatures

Par Rédaction Yonne Lautre

Le vendredi 22 mars 2024

Mis à jour le 22 mars 2024