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Raphaël Darley : Enfin de bonnes raisons d’être optimiste !

Les Chroniques de Yonne Lautre

L’acidification des océans est une des conséquences de l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère. En effet, les océans sont un des pièges à carbone (ils absorbent environ 25 % de nos émissions) mais cette concentration contribue à diminuer l’alcalinité de l’eau de mer. Certes, on n’en est pas encore à ne pas pouvoir se baigner sans risquer de sortir de l’eau sans maillot de bain, mais cette acidification a d’autres conséquences moins visibles. Elle affecte notamment la capacité d’un certain nombre d’organismes marins à fabriquer du calcaire pour leurs coquilles. Ainsi, les huîtres risqueraient, à moyen terme, de disparaître ?

Diantre, mais alors comment faire un réveillon sans huîtres ?

Des chercheurs du monde entier se sont penchés sur cet épineux problème pour tenter de sauver nos agapes et des solutions sont en train de voir le jour.
La plus avancée de ces solutions nous vient du M.A.C.R.O.N. (Maritime Associated Center Research Operating Natural ) et elle est tellement formidable qu’elle mérite sans doute un prix Nobel.

Les chercheurs se sont intéressés au Bernard l’hermite qui a cette capacité à repérer des coquilles vides pour s’y installer et sont parvenus à isoler le gène responsable de ce comportement (gène qui d’ailleurs est aussi présent chez le Cuculus canorus).
Après plusieurs essais infructueux, ils viennent de réussir à intégrer ce gène dans l’ADN des huîtres qui développent alors la capacité de rechercher une protection externe pour se développer.

Et c’est là que le hasard fait bien les choses.

Un chercheur ayant malencontreusement laissé tomber dans l’aquarium expérimental l’emballage de ses Chicken McNuggets™, quelle ne fut pas sa surprise de voir des huîtres génétiquement modifiées (HGM) délaisser les coquilles de bigorneaux pour emménager dans l’emballage en question.
L’expérience a été renouvelée avec le même succès en jetant dans l’aquarium divers autres emballages (Big Mac™, McMuffin™ Egg & Bacon...).

Cette découverte est extrêmement importante car elle permettrait de développer une ostréiculture écologiquement responsable et soutenable sur les continents de plastique qui agrémentent nos océans. Ainsi, on pourrait produire, à très bas coût, des quantités impressionnantes d’huîtres dont la consommation ne serait plus réservée aux plus nantis et avancer ainsi dans la construction d’une société socialement plus équitable. Dans ces conditions, on peut raisonnablement s’interroger sur la nécessité de limiter la production de plastique où d’en développer un recyclage qui serait bien futile.

Encore une preuve - si pour certains d’entre vous il en fallait encore une - que la science n’a pas dit son dernier mot et que l’avenir n’est pas aussi sombre que certains voudraient nous le faire croire !


Remarque : Yonne Lautre publie cette chronique qui n’engage que son auteur.

Par Darley Raphaël

Le jeudi 10 février 2022

Mis à jour le 10 février 2022