Dès le lendemain d’un procès suspendu, le mouvement pour la défense de l’eau s’est lancé dans un méga-bassines tour, autour du Mignon asséché par l’irrigation intensive.
Un cortège s’est formé dans l’esprit du convoi de l’eau après un premier rendez-vous à 15km de Niort et a marqué un premier arrêt qui s’imposait, près du chantier nouvellement démarré à Priaires. Premier constat naturaliste aux abords du chantier : très peu de biodiversité à observer dans ces champs désertiques, mis à part les nombreuses pousses de datura, une plante bio-indicatrice qui révèle la piètre qualité des sols et leur contamination. Une barricade sur l’unique route menant au chantier a été érigée avec des roundballers et tas de bois, pour entraver la circulation des machines. 200 personnes ont ensuite fait le tour du chantier, lourdement gardé par des gendarmes fièrement dressés sur des tractopelles. De premières grilles ont alors chuté, annonciatrice des mobilisations à venir si le chantier devait se maintenir et petit geste de soin collectif après les grenades de Sainte-soline. Des photos sont visibles là : https://twitter.com/lessoulevements/status/1700452625471218081?s=20
Après le passage en force du gouvernement et de la coop de l’eau, le mouvement avait annoncé devant l’agence de l’eau qu’il devrait mettre en oeuvre le moratoire lui-même. Il a commencé dès ce matin.
Le second arrêt s’est effectué sur la SEV 17 de Mauzé-sur-le-Mignon dont le chantier avait été envahi et mis à mal par le mouvement anti-bassines le 22 septembre 2001. Elle a été remplie cet hiver en puisant dans la nappe, alors que nous traversions une sécheresse hivernale historique et que 80% des nappes étaient à un niveau bas ou très bas au 1er mars 2023. Elle a aujourd’hui l’apparence d’une prison de haute sécurité en plein désert agro-intensif avec ses 3 rangées successives de barrière, ses rouleaux de barbelé à lame, ses caméras en tout genre et les rondes de gendarmes qui viennent la surveiller tous les quart d’heure. Sa construction puis sa sécurisation h24 ont fait monter d’un gros cran le coût des bassines pour les irrigants. Pourront-ils tenir ce niveau de militarisation pour les prochaines ?
Avant de se disperser, nous sommes allés pique-niquer autour de ce qui reste du mignon, cours d’eau à sec aujourd’hui et sur les ressource duquel cinq bassines prétendent puiser demain.
Il s’agissait aujourd’hui d’un constat en forme d’avertissement, de repérage et de premiers gestes qui en annoncent d’autres. Il est grand temps que cessent les bassines !