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Soulèvements de la Terre : Pourquoi nous n’avons pas répondu à la commission d’enquête parlementaire sur les « groupuscules »

Résistances climatiques, territoriales, paysannes face à l’artificialisation des terres et aux ravages agro-industriels

 Pourquoi nous n’avons pas répondu à la commission d’enquête parlementaire sur les « groupuscules »
Nous étions convoqués aujourd’hui à 14h30 en vue d’être auditionnés par une commission d’enquête parlementaire. Un questionnaire nous a été adressé. Nous avons choisi d’y répondre par écrit, comme l’ont fait nos camarades de la confédération paysanne. Ces 18 questions portent sur des faits qui font déjà l’objet de poursuites judiciaires ou administratives : le procès pour organisation et participation à la manifestations de Sainte Soline et la procédure de dissolution administrative en cours à l’encontre des Soulèvements de la terre. Main dans la main, les députés LR, LREM et RN se prennent pour des policiers enquêteurs, des procureurs et des juges. Un inacceptable régime de confusion qui témoigne d’une situation dans laquelle la séparation des pouvoirs n’est plus de mise. Le parlement, rendu superflu par l’autoritarisme présidentiel, se rabat sur des œuvres de basse police.

L’intitulé de la commission donne le ton : « commission d’enquête parlementaire sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023 ainsi que sur le déroulé de ces manifestations ».

Ce titre en dit long. Il y aurait donc des « groupuscules ». Ils seraient « structurés ». Ils seraient « auteurs de violences » commises entre le 16 mars et le 3 mai 2023. Or que c’est-il passé entre mars et mai 2023 ? Après des semaines de grèves et de mobilisation historique, le gouvernement dégaine le 49-3 pour passer au forceps une loi. Une loi rejetée par l’ensemble des syndicats. Une loi rejetée par une immense majorité de la population. Une loi à laquelle s’opposent la majorité des députés, au point que le gouvernement n’ose pas la soumettre au vote.

Nous sommes la seule démocratie occidentale dans laquelle le parlement est à ce point décoratif. 5 ans de présidentialisme brutal, de règne arbitraire et solitaire d’un homme mal élu, voilà ce qui caractérise l’autoritarisme à la française. Et si c’était cela qui était le déclencheur de l’éphémère embrasement de mars ? Une explosion de colère populaire, des feux de poubelles qui se répandent partout dans les grandes métropoles et les petites villes de campagne. En réponse un déferlement de violences policières. Comment le justifier ? En agitant le spectre de la « violence des groupuscules » !

Le 25 mars le gouvernement a fait tirer massivement sur la manifestation de Sainte Soline. 200 blessées, de nombreuses personnes mutilées, certains manifestant-e-s échappent in extremis à la mort. Deux se retrouvent dans le coma en urgence vitale absolue. Après des années d’alertes lancées par Bassines Non Merci, la Confédération paysanne et les associations environnementales, le gouvernement préfère tirer à vue plutôt que de suspendre les travaux pour rouvrir le dialogue.
Des recours administratifs contre les bassines sont pourtant en cours d’examen.

Cette commission d’enquête déshonore un peu plus le parlement. Celui-ci n’emploie pas ses capacités d’enquête à éclaircir le rôle du cabinet Mc Kinsey ou du fond de pension Black-rock dans la destruction des systèmes de solidarité. Il ne les emploie pas à analyser les conséquences hydriques du réchauffement climatique et des sécheresse pluri-annuelles sur la pérénité du modèle agricole.Il ne les emploie pas à interoger les derives de la cellule DEMETER. Il ne les emploie à faire la lumière sur l’usage des armes prétendument « non létales » par le maintien de l’ordre.

Nous savons déjà ce qu’augure cette commission : une loi sécuritaire de plus. On ne les compte plus. Des interdictions administratives de manifester calquées sur le modèle des interdictions de stade. Des moyens nouveaux pour censurer les réseaux sociaux en situation de mouvement social. De nouveaux leviers pour interdire et réprimer les manifestations. Une loi de plus à laquelle il faudra s’opposer en actes.

 Lafarge, Daesh et la DGSE. La raison d’Etat dans le chaos syrien
Ce mardi 19 septembre avait lieu une audience à la cour de cassation concernant dans cadre de l’affaire Lafarge en Syrie dans laquelle le cimentier et ses dirigeants sont par ailleurs accusé de fiancement du terrorisme. Alors que le terme terrorisme plane frauduleusement autour du désarmement de l’usinne de Bouc-bel-Air, voilà l’occasion d’un petit retour en arrière.
https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/lafarge-daesh-et-la-dgse-la-raison-d-etat-dans-le-chaos-syrien

https://lessoulevementsdelaterre.org/

Par Soulèvements de la Terre

Le mercredi 27 septembre 2023

Mis à jour le 27 septembre 2023

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