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Hautes-Alpes : À 3 300 m d’altitude, Travaux gelés sur le glacier - Nous reviendrons au printemps s’il le faut ! - Vidéo Partageons c’est sympa

Défendre la biodiversité et les sites naturels

13 octobre Hautes-Alpes : À 3 300 m d’altitude, Travaux gelés sur le glacier - Nous reviendrons au printemps s’il le faut !

une sélection de photos publiables de l’occupation du glacier - https://we.tl/t-O5qtxfLiLT

la vidéo qui accompagne ce communiqué - https://twitter.com/lessoulevements/status/1712817279556084122

un lien vers le communiqué - https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/travaux-geles-sur-le-glacier-nous-reviendrons-au-printemps-s-il-le-faut

Ce vendredi 13 octobre, après une semaine d’occupation et de blocage des travaux du 3e tronçon du téléphérique sur le glacier de la Girose, les occupant.e.s lèvent le camp et laissent la météo continuer de bloquer les travaux. Certain.e.s étaient présents au village pour une conférence de presse avec des paysan.ne.s locaux et des membres du collectif la Grave autrement.

Aujourd’hui nous quittons notre campement éphémère à 3400m d’altitude. La neige arrive demain pour prendre le relai et bloquer après nous les travaux jusqu’au printemps. Un permafrost fait maison immobilise d’ores et déjà la mini pelle.

Si on compte bergeronettes, pipits spioncelles, accenteurs alpins, niverolles, chocards et linotes nous étions bien 300 cette semaine. Tous.tes de passage sur ce glacier qui nous accueilli à crevasses ouvertes. D’humains, une quarantaine sont passés, se relayant, venus des vallées voisines ou de plus loin. Certains à la journée pour ravitailler, d’autres pour camper plusieurs nuits ; guides, naturalistes, étudiant.e.s, philosophes, techniciens des travaux de haute montagne, artistes, mécanicien.ne.s, artisan.ne.s... Tous.tes liés à la montagne et à ce qu’elle nous offre d’ailleurs ; tous.tes concerné.e.s par la bétonisation des vallées et leur asservissement au tourisme.
Nous plions banderoles, mais avant rendons hommage à quelques une d’entre elles :

« Nous sommes les glaciers qui se défendent »

Selon les scientifiques, le glacier de la Girose, en 2050 n’existera plus. Pour l’instant il a l’air tout sauf mort, et c’est un géant. Nous avons bu de son eau préhistorique et de sa neige d’automne, nous avons dormi allongés sur sa glace, nous avons mangé notre bouillie d’alpiniste sur son rognon rocheux. Il abreuve nos vallées l’été, il retient nos montagnes. Pour les 25 ans qui lui reste à vivre, nous pensons qu’il mérite mieux que d’être survolé en téléphérique par une poignée de personnes en ayant les moyens, et d’être -c’est à prévoir- damé et raclé pour sécuriser son accès.

Cette part presque sauvage du monde nous voulons la préserver. Nous voulons préserver le glacier et ses usages d’un énième aménagement mortifère : le glacier aussi a le droit à la retraite et cette fois-ci elle ne sera pas remise à plus tard.

« Ça presse mais la SATArde »

Nous pensons qu’il est urgent de trouver d’autres manières de vivre en montagne. Le modèle que la SATA défend en aménageant un 3e tronçon date d’un autre temps. C’est une fuite avant, qui considère l’artificialisation des montagnes comme la seule solution pour y vivre. Pourtant partout où elle opère, la SATA touche déjà aux limites de son modèle : pompant illégalement dans les nappes pour abreuver ses canons à neige, râclant les derniers glaciers, et montant toujours plus haut pour exploiter les derniers flocons.

La Grave autrement, c’est le nom du collectif local qui s’est battu ces dernières années contre le projet et c’est aussi ce qu’on souhaite à cette vallée : ne pas s’engouffrer dans la spirale infernale de l’investissement dans l’aménagement touristique, mais cultiver d’autres possibles, forts d’une paysannerie locale et d’une vie digne entre les saisons.

« J’y suis, Girose » (ou « Zad (vraiment) partout »)

Ce n’est pas un lieu de vie, c’est un lieu de passage. C’est un glacier à défendre avec cette semaine des températures clémentes allant de 10° à – 7°. C’est un lieu où nous nous sommes rencontré.e.s et où nous serons heureux.ses de revenir.

Il y a quelques jours, la gendarmerie venait nous présenter un arrêté municipal interdisant le bivouac sur l’intégralité du glacier, et jusque la fin du printemps. Par ce geste, la mairie assume la privatisation du glacier pour la SATG. De notre côté, nous avons ignoré l’arrêté et avons rêvé pour ce printemps d’un camp de base autogéré, bloquant travaux et nous permettant de parcourir les cimes voisines.

« Attention marmottes »

Cette semaine, le directeur de la SATA nous comparait à « des marmottes, qui montent au moindre bruit [d’hélicoptère] ». Nous sommes fier.e.s de l’analogie et revendiquons aujourd’hui notre entrée en hibernation. Une précision naturaliste s’impose néanmoins puisque les marmottes se seraient depuis bien longtemps éteintes si elles « montaient » au moindre bruit. Les marmottes auraient plutôt sifflé, pour prévenir leurs consœurs et les autres animaux de l’arrivée d’un prédateur, d’un danger. Nos sifflements ont d’ailleurs été entendus puisque de nouveaux « hurluberlus » - un autre compliment que nous adresse la SATA – sont montés nous rejoindre. Depuis le glacier de la Girose jusqu’aux mega-bassines en passant par tous les projets de contournements routiers et de hangars logistiques, nous continuerons à siffler bien fort, dressées sur nos pattes arrière, pour dénoncer la poursuite de l’aménagement capitaliste du territoire.

Merci pour le soutien qui nous a été apporté, depuis la canton ou depuis plus loin, merci à celles et ceux qui étaient prêt.e.s à nous rejoindre, qui ont pris le relai ou qui resteront vigilant.e.s pour que la SATA ne soit pas tentée de travailler lors d’une fenêtre météo cette automne. Maintenant nous savons comment rester sur le glacier ; si malgré les référés en cours et le mouvement de contestation le projet n’était pas abandonné, nous reviendrons au printemps. Nous serons plus nombreux.ses encore, et accompagné.e.s par d’autres qui n’ont d’habitude pas accès à la montagne mais qui comme nous veulent se défendre de l’artificialisation du monde.

L’équipe glaciaire des Soulèvements de la Terre, marmottes, hurluberlus, et plus encore.


13 octobre Hautes-Alpes : À 3 300 m d’altitude, la ZAD la plus haute de France s’installe sur un glacier

La Meije : une ZAD à 3500m d’altitude a stoppé des travaux pour défendre le glacier agonisant de Girose
Le glacier de Girose, en voie de disparition, connaît une bétonisation accélérée avec la construction sur son flanc du troisième tronçon du téléphérique de La Grave-La Meije. Un projet dont la durée de vie est minime, dix ans maximum, l’enneigement de la zone se réduisant. Pour stopper le chantier, une ZAD s’est installée à 3 500 mètres d’altitude.
https://lareleveetlapeste.fr/la-meije-une-zad-a-3500m-daltitude-a-stoppe-des-travaux-pour-defendre-le-glacier-agonisant-de-girose/


9 octobre Hautes-Alpes : À 3 300 m d’altitude, la ZAD la plus haute de France s’installe sur un glacier

cp - les travaux du 3e tronçon du téléphérique ont été bloqués ce lundi par l’occupation du chantier sur le glacier de la Girose.

contact tel ou visio avec les occupant.es sur le glacier ou leur relais dans la vallée :
07 58 76 61 79 / 07 58 76 73 63

Dossier de photos utilisables sur l’occupation : https://www.swisstransfer.com/d/7aec48da-5c77-4460-84f3-6ac2dbe17500

L’hélicoptère de la SATA (Société d’Aménagement Touristique de l’Alpe d’Huez et des Grandes Rousses) avec son directeur et des employés est resté en stationnaire au-dessus du camp établi depuis samedi à 3500 d’altitude puis est reparti, devant les occupants.e.s.

Par ailleurs, une pelle mécanique restée sur les lieux a été immobilisée tout en douceur par un entourage de pierre et ainsi transformée en cairn. Nous sommes la roche et la glace qui se défendent. (cf photos sur Twitter "les Soulèvements de la Terre")

Hier, pendant qu’un rassemblement d’une grosse centaine de personne avait lieu en face de nous hier à l’appel de La Grave Autrement et Mountain Wilderness, et que des cordées venaient nous ravitailler sur le glacier, nous avons constaté là-haut comment la SATA "protège" les androsaces en bétonnant sa cousine plus commune, saxifrage a feuilles opposées. (cf photos sur Twitter"les Soulèvements de la Terre")

Nous restons pour l’heure sur place avec l’équipe glaciaire des Soulèvements dela Terre, des alpinistes locaux, guides et naturalistes attentifs pour nous assurer que le chantier ne reprenne pas cet automne. C’est le moment de montrer son soutien à la lutte menée par La Grave autrement et Mountain Wilderness contre le 3e tronçon du téléphérique afin d’obtenir l’abandon définitif du projet. Nous défendons avec elles et eux les montagnes et glaciers contre les conséquences de leur artificialisation accrue en pleine crise climatique. Nous voulons aussi attirer l’attention sur un ensemble de conséquences absolument préoccupantes, notamment sur la dégradation des ressources en eau et les projets de construction de bassines des neiges. L’hiver dernier encore, la SATA a pompé illégalement dans les nappes pour fabriquer de la neige artificielle.

Cette occupation temporaire est un levier parmi d’autre pour porter le débat sur ce que sera un avenir désirable et réaliste pour nos montagnes et vallées, sans être aveuglés par d’uniques critères d’exploitation marchande et des fantasmes aménagistes anachroniques.

L’équipe glaciaire des Soulèvements de la terre


9 octobre Hautes-Alpes : À 3 300 m d’altitude, la ZAD la plus haute de France s’installe sur un glacier

Les Soulèvements de la Terre viennent de monter à La Grave un campement pour bloquer les travaux préparatoires du prolongement du téléphérique de la station.
https://www.leparisien.fr/hautes-alpes-05/a-3-300-m-daltitude-la-zad-la-plus-haute-de-france-sinstalle-sur-un-glacier-des-hautes-alpes-09-10-2023-EFP6TWRU6JB7LKLX2V7XRJ57ZU.php


21 juillet Hautes-Alpes : une minuscule plante freine un projet de téléphérique

L’extension du téléphérique sur un glacier divise La Grave, une station des Hautes-Alpes. Parmi les griefs des opposants, l’omission d’une espèce protégée, l’androsace du Dauphiné, une plante menacée par le projet.
https://reporterre.net/Hautes-Alpes-une-minuscule-plante-freine-un-projet-de-telepherique


15 octobre

Par Rédaction Yonne Lautre

Le dimanche 15 octobre 2023

Mis à jour le 15 octobre 2023