Asphyxie

Je me sais privilégiée,
Y a qu’à voir où je suis née
Mourir d’une sécheresse, par la faim ?
Aucun risque, il y a les magasins

A ce vivant sacrifié dans le monde
Pour mille raisons, à chaque seconde
Je désespère, je me révolte
Bien à l’abri, derrière ma porte

Je critique, dis que je milite
Ne suis-je pas plutôt en fuite ?
Faire au mieux, avoir bonne conscience
Avec tellement d’incohérences...

"Mon" monde n’est pas généralité
De quel droit juger les désespérés ?
Je rêve d’un réveil des plus grands
De l’empathie, sans faux-semblant

Croire en une nouvelle utopie
Ou la modération serait un acquis
"Il est urgent de ralentir"
Tandis que la Terre se voit périr

De ce désespoir aux animaux
Transformer sa peine en quelques mots
De la sensation d’être démunie
Chercher une voie, une sortie...

 Maquis

 Sans renoncement

Je suis née dans une année charnière
Chute d’un mur, fin d’une guerre
Bicentenaire de la révolution
Période de folles évolutions

À mon échelle, je me souviens
De quelques trucs, plutôt bien
D’événements festifs et joyeux
Qui nous faisaient croire au ciel bleu

Bien sûr il y eut d’autres conflits
Mille misères et intempéries
Pourtant le monde tourne rond
Lutte pour trouver une solution

Sommes-nous des êtres inadaptés
Incapables de se décider ?
Comprendre ce qui est bon pour nous
Sans devenir complètement fous...

Je ne veux pas ressusciter le passé
Je veux croire qu’on peut changer
Avoir conscience des vieilles erreurs
Pour viser, toujours, une vie meilleure

 Intempéries

Bientôt les pieds dans l’eau ?
Les nuages accouchent de ruisseaux
On les presse, les écrase, les essore,
Comment font-ils pour pleurer encore ?

La pluie s’est lassée des claquettes
L’heure n’est plus à la fête
On parle plutôt d’inondations
Vous pouvez ranger les cotillons

Populations évacuées, risques de crues
Sur l’air d’un "on vous avait prévenus"
Mais on préfère garder nos œillères
Pour fuir les larmes de la Terre

 Des Luttes et des Espoirs

Y a -t- il un endroit sur Terre
Où l’on ne fout pas tout en l’air ?
N’y a-t-il vraiment pas de solution ?
Quel avenir pour la liberté d’expression ?

Je ne veux pas me couper du monde
J’voudrais m’informer sans me morfondre
Où se cache l’optimisme ?
Les bonnes nouvelles, pour changer de prisme

Si quelqu’un a une idée,
Qu’il se manifeste au pied levé !
Seriez-vous prêts à relever ce défi ?
Et partager des instants jolis ?

Pour que cette semaine soit moins triste
Pas besoin de danser le Twist.
Endormez-vous chaque soir simplement
Gardant au cœur ce qu’il y a de charmant

 Un nouveau record

Je laisse l’émotion me gagner
Y a un besoin à exprimer
Entre frustration et colère
Âme solitaire dans un désert

Gérant mal cette sensation
J’ sais pas ce qu’en dira mon crayon
Face à une telle déconvenue
Je dois dire que je ne sais plus

Le silence, dit-on, est d’or
Pourtant y a de quoi crier fort
Réveiller quelques consciences
Les sortir de cette errance

Comment être persuadés
Qu’un tel chemin détient la clé ?
Réouvrons, les livres d’Histoire
Nous, les épargnés, de ces cauchemars

Ce monde ne tourne pas bien rond
Comment ne plus en être le pion ?
Je m’accroche à une envie d’y croire
Celle qu’il reste toujours un espoir...

 Laisser parler le papier

Je suis allée voter
Pourtant, c’était pas gagné
Où est ma carte d’électeur ?
J’ai cherché pendant des heures

J’avais de quoi être identifiée
Alors tout s’est bien passé
Droits et devoirs du Citoyen
J’ai accompli l’un des miens

Peut-être que ça ne va rien changer
Peut-être que les dés sont déjà jetés
Mais je veux que ma voix soit entendue
Même si je crains la déconvenue

L’essentiel est d’essayer
Continuer de croire, et d’espérer
J’ai choisi ce qui me tenait à coeur
J’ai cru voter pour un monde meilleur...

 La saison des pluies

Je cherche une goutte de lumière
Faire osciller cette atmosphère
Changer toutes ces nuances de gris
Contre des couleurs à l’infini

Les yeux en quête d’éclats
Un rayon de soleil qui s’pointerait là
Sentir sa caresse sur la peau
Savourer cette sensation de chaud

Pas question de brûler sous les UV
Juste de quoi nous éclairer
Un équilibre de lumière douce
Tendre comme un lit de mousse

Aussi vitale que soit la pluie
J’me sens gagnée par l’ennui
Nostalgique des 4 saisons
La météo retrouvera-t-elle une raison ?

J’sais bien qu’elle fait ce qu’elle peut
Faut-il se réjouir des jours pluvieux ?
Ou apprendre à invoquer le soleil
Quel serait le meilleur conseil ?

 Repas du bout du monde

Je rase, je coupe, je m’enflamme
Pas besoin d’avoir des états d’âme
Ne me parlez pas d’environnement
Je réfléchis en terme de rendements

Peu importe les forêts
Chacun fait ce qui lui plaît
Peu importe les océans
Les profits passeront avant

Des attitudes qui menacent
Les écosystèmes mis en place
Que feront les générations
Face aux futures inondations ?

Un contenu dans une assiette
Qui questionne, retourne la tête
D’où viennent les aliments
Dont on se sert nonchalamment ?

Ferme du futur, champ de terre
Essayer d’être plus exemplaire
Où trouver les informations
Sur l’impact des consommations ?

Faire des choix en conscience
Chercher un allié dans la Science ?
Car quelque soit la valeur des devises
Ça ne servira pas à sauver la mise...

Itc.

...Ou quand on vient de regarder le documentaire C’est pour demain de Guy Lagache...

 Une leçon de piano

Joue pour l’univers
Offre lui quelque chose de beau
N’aie pas peur, persévère
Trouve ta voix au piano

La vie c’est cet état d’esprit
Choisis ton prisme, souris
Tout est question de vibrations
Partage tes plus belles émotions

Entoure-toi des bonnes personnes
À ce qui fait écho et résonne
Respire en pleine nature
Offre toi un peu d’air pur

N’oublie pas de remercier
Tous les trésors rencontrés
Le chant d’un merle, une hirondelle
Pour toujours croire à l’arc-en-ciel

 Fais un voeu

J’souhaite que nous survive demain
Qu’la Terre se refasse un chemin
Débarrassée de ses parasites
Qu’auront essayé de prendre la fuite

A la nature, j’souhaite le meilleur
Et pardon pour tout ce malheur
Ne parlons plus d’évolution
Face à la chair à canon

Quelle audace cette humanité
Soi-disant êtres de supériorité
Capables de tout détruire
Tout en gardant le sourire

J’voudrais un monde d’amour
Ecarter quelques vautours
Si chaque chose a sa raison
Essayons d’être au diapason

 Vacances, j’oublie tout

Des photos du bout du monde
Loin des lieux où pleuvent les bombes
Comment sur une même planète
Les contrastes peuvent être si nets ?

Insouciance et volupté
Contre misère et vies armées
Comment retrouver un équilibre
Si les cœurs restent impassibles ?

On préfère se regarder le nombril
Tant qu’on n’est pas pris pour cible
"C’est loin, ça nous touche pas"
Empathie, montre la voie...

L’impuissance est mortifère
J’rêverais d’arrêter les guerres
J’voudrais bien cultiver l’espoir
En ai-je encore le pouvoir ?

J’parle même pas d’écologie
Nos comportements sont pure folie
L’humanité court à sa perte
De la vie...On fait place nette

 La grande faucheuse

Qu’avez-vous contre les coucous ?
Ces plantes n’seraient pas à vot’ goût ?
Vous n’aimez pas les pâquerettes ?
Pas même les petites violettes ?

Pourquoi toute cette rancœur ?
Ne méritent-elles pas le rang de fleur ?
Que deviendront les abeilles
Qui se nourrissaient de leur pollen ?

Les acharnés de la tondeuse
Pourraient me rendre boutonneuse
Tellement je m’sens agacée
Par toutes ces coupes imposées

Il faut que le gazon soit droit
Interdit aux petits faux-pas
Si une herbe joue les rebelles
Elle paiera d’un coup d’scalpel

Humanité encore bien étrange
La perte de contrôle, ça dérange
Une "mauvaise herbe" peut effrayer
Mieux vaut une pelouse bien rasée ?

Il suffirait d’un peu de minutie
Pour que jardin rime avec poésie
Si on laissait grandir la prose
Entre deux allées de roses ?

 Vaporeuses Futilités

 I Feel Good

"Bien dans sa peau"
C’est plutôt rigolo
Un corps comme un habit
Modifiable à l’envie ?

Est-il du genre confortable,
Plutôt souple et malléable ?
Ou rigide et étriqué
Qui ne fait rien d’autre qu’embêter ?

Quoique l’on fasse, où que l’on aille
On le trimballera vaille que vaille
Autant apprendre à se supporter
On peut même réussir à s’aimer

Il sera toujours "trop" ou "pas assez"
Faut savoir le valoriser
Tricher est assez futile
Se dénigrer bien inutile

Une peau en moyen de locomotion
Accomplissant des miracles à foison
Capable de se régénérer
Vibrer, grandir et respirer

Quoique l’on soit on peut être fier
D’être unique sur cette Terre
Peu importe ce qui nous fait défaut
Nos corps sont carrément beaux !

@Itc.tera

 Bonté fatale

Qu’est-ce que la beauté ?
Comment peut-on en juger ?
Organiser concours et compétitions
Pour élire le plus beau fion...

D’où viennent ces croyances
Pour sélectionner des tendances ?
Ne sommes-nous que des objets ?
Une silhouette pour faire rêver

Etablir des critères dans un entre-soi
Déterminer une norme sans autre choix
Alors qu’il n’y a rien de plus personnel
Qu’une beauté qui provoque une étincelle

L’histoire s’amuse de l’anatomie
Fait tout changer, même les habits
Pourquoi donc cultiver le mythe
De trouver la parfaite esthétique ?

Le vivant n’a pas de codes
C’est plutôt chacun sa mode
Tout en soi abrite une lumière
Il est temps d’allumer les réverbères

 Ode à la Mousse

J’avais un petit bout de mousse
Sur un lopin de terre
Je l’ai arrosé
Il est redevenu vert

Ses crochets se sont fixés
Ont trouvé une place où s’installer
Tapis rempli de douceur
Un isolant, un protecteur

En toi vibre un écosystème
Où la vie s’épanouit sans haine
Tu aimes à te développer
Faut juste qu’on te fiche la paix

L’humain n’a pas compris
Il t’élimine sans répit
A coup de produits, de poisons
Il te chasse pour du gazon

Mousse prise pour nuisible
A quel moment cessera le crime ?
Si on observait mieux les forêts
Avec un peu de chance on comprendrait

Redonnons au végétal sa valeur
Aussi essentiel que les petites fleurs
Le vert est la couleur de l’espoir
La mousse rêve de nous le faire voir

Itc.

Une rencontre, un échange autour du végétal avec un spécialiste et l’organisation de nouveaux
savoirs en vers… de Terre ?
Vous voulez vous réconcilier avec la mousse de nos régions ?
http://www.laforetdesgeantsverts.com/
http://www.alain-bresson.com/

 Avenir Prometteur

 Pikinini

Pikinini

On remet ça ?
Encore une fois ?
Natalité en baisse
Il faut que cela cesse

Faites l’amour ou la guerre
Faites preuve de savoir-faire...
À quoi bon faire des bébés
Si c’est pour les exterminer ?

Pensez à la société...
Les retraites, vous y songez ?
Qui s’occupera de vous
Sans enfant à vos genoux ?

Je veux bien écouter vos leçons
Mais, franchement, à quoi bon ?
Encourager la vie sans cohérence
Recommandations tellement vides de sens

Les discours se vomissent
Toutes les belles paroles glissent
Commencez par respecter les populations
Avant de craindre les prédictions

Si ici on fait moins de bébés
Il serait temps de se questionner
Quitte à pouvoir espérer un futur
Autant que ça soit en évitant les murs.
Itc.

 L’air de rien

Je suis une expression du vent
Je le respire inconditionnellement
Un air vivant qui anime
Le voici douce médecine

Une caresse qui s’expose
Agissant selon sa prose
A essayer de la capturer,
Il n’y aura rien à gagner

Mouvement fluide de va et vient
Capable de déplacer les chagrins
De ces équilibres atmosphériques
Naissent des situations magiques

Invisible créature,
Souffle transparent de la nature
On te sait nous envelopper
Cela suffit pour exister

 Mon effet mer

J’habite à côté d’une rivière
Une veine puissante de la Terre
Elle sillonne sur des kilomètres
Tel le jaillissement d’un être

Elle ne connaît pas la mesure
Son courant file à vive allure
D’un rien elle pourrait nous emporter
Il suffirait de se laisser aller...

Pure source de contemplation
Repos de l’esprit, en suspension
Du bruit de ses vagues, et leurs mouvements
Elle est pour l’âme un enchantement
Itc.

  Flash info

Angoisse au paroxysme
Annonce comme un séisme
Le camembert est en danger
C’est ça, le rôle de l’actualité

Informer de ce qui est dérangeant
Sans jamais prendre de gants
Trouver des sujets à sensations
Jusqu’à la vie des champignons

Se sentir lanceur d’alerte
Surtout quand ça touche à l’assiette
Soyons prêts à sauver le patrimoine
Ou à bien bosser comme des ânes

En réalité, c’est un prétexte
Pointer du doigt un truc complexe
Comment l’humanité habite le monde
Pouvant tout détruire en une seconde

Convaincus d’avoir raison
On sabote tout sans façon
À toucher même la génétique
Quitte à semer des vents de panique

Expérimentations qui malmènent
Pour assouvir du superficiel
Espèces vivantes en danger
Va-t-on un jour s’en inquiéter ?
Itc.

  Sérénité inversée

Les oiseaux chantent comme au printemps
Il n’y a rien de plus troublant
Ne me parlez pas d’adaptation
C’est une mauvaise proposition

Combien d’espèces seront sacrifiées
Au seul nom de notre fierté ?
Pour protéger une vision mercantile
La vie est-elle donc si futile ?

Arrêtons les réponses laconiques
Comprenez ce vent de panique
Il est même trop tard pour avoir peur
Cessons d’être de simples râleurs

C’est aujourd’hui, maintenant ou jamais
A-t-on encore le droit d’espérer ?
La Terre ne connaît pas les euphémismes
Elle nous le dira au prochain séisme...
Itc.

 Tout ou rien

Je n’ai pas froid

Je ne comprends pas

Je me croyais en hiver

Suis-je au bon endroit sur Terre ?

Revisiter les cours de sciences

Les 4 saisons n’ont plus de sens

Se passer de chauffage en janvier

Perdre la sensation des pieds gelés

« Vive les économies d’énergie ! »

Une bonne nouvelle ? C’est pas dit

La facture sera sans doute salée

Sans avoir trop à patienter

Toutes les catastrophes nous le signalent

On s’assure un avenir pas banal

Si on refuse de faire des concessions

Il ne restera que l’abdication

L’avenir, ça n’est pas seulement demain

Difficile pourtant de voir plus loin

On ne sait pas se distancier

Ni considérer les messages du passé

Bilan des erreurs, des maladies

Rester à faire l’autruche, dans le déni

L’ego peine à reconnaître l’erreur

Et tant pis s’il provoque des malheurs

Même nos larmes sont trop salées

Nos yeux, totalement asséchés

Retrouver un passage dans le désespoir

Se libérer de toutes les idées noires

Continuer la lutte coûte que coûte

Avec discernement pour clé de voûte

Il n’est jamais trop tard pour bien faire

Essayons enfin de quitter la galère

Itc.

 Stochasticité

La nature est une artiste
De quoi rendre fétichiste
Moi, je mets en mots ce que je vois
Pas de quoi en faire tout un plat

Une source aux mille beautés
Toujours de quoi émerveiller
Une toile d’araignée qui gèle
Est encore mieux qu’une fine dentelle

Paréidolie, usure du temps
La vue se nourrit en voyageant
Tous les sens peuvent être sollicités
Il suffit de se l’autoriser

Loin d’être le fruit du hasard
La Terre est une œuvre d’art
Sciences, religions ou magie
Peu importe, c’est inouï

Dire qu’on est membres de la création
Dommage qu’on soit un peu brouillon
La chance de vivre en éphémères
Toute chose finira poussières

Itc.

  Ne paniquez pas

Pourquoi se faire du tracas
Pour un petit crabe qui passe par là ?
Pas besoin de se faire du mauvais sang
On a tout un tas de bons traitements

Traiter les causes plutôt que les conséquences ?
Voyons, faites preuve d’un peu de bon sens !
Comment ferions-nous notre blé
Si on vous préserve en bonne santé ?

Y’a pas d’mal à être malade
Arrêtez un peu vos salades
La chimie sauve souvent des vies
Ayez confiance, on vous sourit...

Pollution de l’alimentation et des sols
Ou de l’air, vive le pétrole
C’est bien joli de critiquer
Avez-vous une solution pour avancer ?

Triste constat pour les démunis
Comment résister à tous les soucis ?
Peut-être en plantant quelques fleurs ?
Un leurre pour apaiser les cœurs
Itc.

Portfolio

Par Perreau Isabelle

Publié le jeudi 5 septembre 2024

Mis à jour le jeudi 5 septembre 2024