Rubriques > Énergies, Ressources, Transports, Pollutions > Transports > Transports aériens > Agir contre les Pollutions du Trafic Aérien > Agir contre les Pollutions du Trafic Aérien en Région > Bourgogne Franche-Comté >

Jura : aéroport de Dole-Tavaux : lettre à Monsieur François Durovray, Ministre délégué chargé des Transports.

Agir contre les Pollutions du Trafic Aérien

 Aéroport de Dole-Tavaux : lettre à Monsieur François Durovray, Ministre délégué chargé des Transports. 2.10.24
Après avoir entendu ce mardi 1 octobre monsieur le 1er ministre, particulièrement attendu sur la question budgétaire, déclarer lors de son discours de politique générale que « la véritable épée de Damoclès, c’est notre dette financière colossale (…) qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice », et affirmer devant les députés « Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants », assurant que la lutte contre le réchauffement climatique sera "au cœur de l’action" du gouvernement, Serre Vivante, associations jurassienne de protection de la nature et de l’environnement, membre de la fédération France Nature Environnement, a écrit à Monsieur François Durovray, Ministre délégué chargé des Transports.
Cette correspondance fait suite à un autre courrier adressé au premier ministre, dès le lendemain de sa nomination, au sujet de la situation déroutante du soutien de l’État à l’aéroport Dole.
Avec l’appui de FNE Bourgogne Franche-Comté, l’association a en effet formulé un recours gracieux contre l’arrêté préfectoral n°24-105-BAG portant attribution d’une subvention au titre de la dotation de soutien à l’investissement des départements signé le 30 mai 2024 par le préfet Franck Robine, aujourd’hui directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur.
Si ni la préfecture de région Bourgogne Franche-Comté, ni les services du 1er ministre n’ont à cette heure encore répondu à leur interpellation, les ONG environnementales espèrent que les services du ministère des Transports auront à cœur de se saisir du dossier afin d’abroger l’arrêté d’attribution de subvention à la plateforme aéroportuaire de Dole-Jura
Pascal Blain, président

2024 09 Lettre au 1er Ministre
2024 08 Demande de recours gracieux

 Triste journée pour la planète : on inaugure ce jeudi 12 septembre 2024 la nouvelle aérogare de l’aéroport de Dole-Tavaux.12.09.24
Notre maison brûle et nous regardons ailleurs
Aujourd’hui on coupera des rubans et sablera le champagne pour se féliciter du ripolinage des bâtiments d’accueil des passagers, sans ne rien dire surtout du piteux état de la piste, dégradée depuis 2018 au point de compromettre la sécurité des vols. L’été 2024 a été marqué par une série d’événements climatiques extrêmes qui devraient rappeler à tous l’urgence d’agir pour protéger notre planète. Partout dans le monde, la crise climatique s’intensifie, laissant derrière elle des communautés dévastées et des écosystèmes en péril. Il y a urgence à limiter les émissions de CO2 et à s’adapter aux conséquences de la crise climatique, ce qui implique d’accroître massivement les financements en faveur du climat (enjeu éminemment délicat qui sera au cœur de la prochaine COP29, conférence mondiale sur le climat en novembre à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan). Sourds à cette terrible réalité, les vieux messieurs qui nous gouvernent s’obstinent, avec leur logique anachronique du siècle dernier, en invoquant la nécessité de « désenclaver le territoire » à vouloir développer le secteur aérien jusque dans nos campagnes. Les défis sont immenses, et au-delà des beaux discours qu’ils savent parfois tenir pour donner le change, il y a vraiment urgence à ce que les actes soient en conformité face aux enjeux climatiques et environnementaux.
C’est un non-sens de vouloir mobiliser toujours plus de ressources naturelles dans un monde fini
L’argent public, pourtant toujours de plus en plus rare, coule à millions alors que pour boucler son budget l’Etat creusera encore davantage le déficit national. La Commission européenne ouvre une consultation publique pour réviser les lignes directrices de 2014 sur les aides d’État dans le secteur de l’aviation. Celles-ci prévoyaient que les soutiens aux aéroports non rentables soient définitivement supprimés après une période de transition de 10 ans, en avril 2024. Si un sursis jusqu’en 2027 a été arraché par les acteurs du secteur aérien arguant de la pandémie de Covid-19, il reste indispensable de les modifier pour les rendre conformes aux objectifs du pacte vert car elles ne répondent absolument pas au besoin d’atténuer l’impact climatique et environnemental du secteur de l’aviation.
Les ONG environnementales en appellent à un sursaut de la raison
Aux côtés de France Nature Environnement Bourgogne Franche-Comté, fédération régionale des associations de protection de la nature et de l’environnement, l’association Serre Vivante a formulé un recours gracieux contre l’arrêté préfectoral attribuant une subvention à cette plateforme aéroportuaire et contesté les délibérations des collectivités qui entendent développer son fonctionnement. A qui fera-t-on croire que les dizaines de milliers de voyageurs qui s’envolent pour le Maroc ou le Portugal dépenser leurs économies contribuent au soutien du commerce, de l’artisanat et de l’agriculture de Bourgogne Franche-Comté ? C’est à l’aune de ces constats que la Région a en avril dernier courageusement décidé de retirer son soutien financier lors de l’actualisation du schéma régional aéroportuaire. Encouragé par la récente décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui a condamné l’État suisse pour son inaction climatique et a reconnu le droit des populations d’être protégés contre les effets néfastes du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie, les ONG environnementales invitent nos décideurs à réexaminer le dossier dans l’intérêt général et à renoncer eux aussi au développement de l’aéroport de Dole-Jura. Cet acte exemplaire est le moins que puissent attendre les millions de colibris pour continuer à agir dans leurs gestes quotidiens en faveur d’un monde vivable et désirable demain.
Lien : https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/13915-Aides-dEtat-dans-le-secteur-de-laviation-Lignes-directrices-de-la-Commission-sur-les-aeroports-et-les-compagnies-aeriennes-revision-_fr
serre.vivante wanadoo.fr

 Dole-Tavaux, l’aéroport de trop ! Communiqué de presse du 29.08.24
L’aéroport de Dole-Tavaux fait l’objet depuis 2007, date de son transfert par l’État au Conseil général du Jura de multiples controverses, et l’on peut sérieusement douter de l’intérêt général de cet équipement.
On aura essayé : la preuve est faite que cet aéroport ne peut vivre que sous perfusion…
Toutes les études économiques montrent que les enjeux de mobilité sont limités, les habitants de Bourgogne Franche-Comté utilisant pour leurs déplacements aériens massivement les aéroports de Roissy (TGV direct depuis Belfort, Besançon, Dijon et Le Creusot), Lyon Saint Exupéry, Bâle/Mulhouse et Genève. Le Département du Jura aura pourtant depuis 2010 injecté dans Dole-Jura quelques 40 millions d’euros d’argent public. Autant d’argent qui ne sera pas utilisé pour dynamiser l’économie locale, rénover les collèges, soutenir les plus démunis, aider à la prise en charge de la dépendance, … Seul aéroport situé en région ayant une activité commerciale avec un trafic low cost annuel de 100.000 à 135.000 passagers, Dole-Jura ne génère pas de flux touristiques à destination de la Bourgogne Franche-Comté mais seulement un trafic sortant vers quelques destinations méditerranéennes (Maroc et Portugal). Les tentatives répétées de liaison vers Londres ont toutes été un échec. Les coûts d’exploitation croissants, liés notamment à des exigences réglementaires plus contraignantes, ne sont pas couverts par d’éventuelles croissances du trafic et/ou des revenus. Et la faible population de la zone de chalandise fait que l’atteinte d’un équilibre économique ne sera jamais envisageable (la Cour des comptes chiffrait ce point d’équilibre à 800 000 passagers par an en 2015). La Région Bourgogne-Franche-Comté a finalement retiré son soutien financier à la plateforme aéroportuaire en avril 2024 à l’occasion de l’actualisation de la stratégie aéroportuaire régionale.
Prendre l’avion est l’une des activités les plus polluantes
Les émissions d’un seul vol, pour un passager, dépassent ce qu’émet une majorité d’humains en un an, toutes activités confondues. Un A/R Dole/Marrakech en Boeing 237 émet 0,803 tonnes de CO2[1] alors que pour rester dans un budget carbone annuel compatible avec les accords de Paris sur le climat, chaque Français devrait globalement rester en dessous de 2 tonnes de CO2eq / an.
Le site WEB du Département de Côte d’Or prétend que « la protection de la biodiversité et de l’environnement est devenue un élément central des politiques et des actions conduites en Côte-d’Or » sous la présidence de François SAUVADET. En octobre 2022 François REBSAMEN affirmait que « « Face à l’urgence climatique, il n’existe pas d’autre réponse que de s’engager résolument dans la transition énergétique. C’est le défi que relèvent la ville et la métropole de Dijon depuis le début des années 2000 ». De son côté, Jean Pascal FICHÈRE déclare que « le plan climat air énergie territorial de l’agglomération pour la période 2020-2026 est le reflet de la volonté du Grand Dole de jouer pleinement son rôle moteur pour aller plus loin que ce qui a déjà été fait pour adapter le territoire aux changements environnementaux à venir, diminuer ses émissions de Gaz à Effet de Serre, réduire sa consommation d’énergies fossiles, augmenter la part des énergies renouvelables et améliorer la qualité de l’air ». Et pourtant ces élus locaux, tout comme André ACCARY, président du Département de Saône et Loire, ont annoncé l’engagement de leur collectivité au sein d’un partenariat interdépartemental et métropolitain aux côtés du Département du Jura pour assurer le fonctionnement et même développer l’activité de l’aéroport jurassien.
Les associations de protection de la nature mobilisées pour le climat et la biodiversité
Depuis plusieurs semaines les environnementalistes interpellent ces élus qui affirment vouloir ainsi « désenclaver » la Bourgogne Franche-Comté, sans considération à ce que le prix à payer soit une atteinte irréversible à la biosphère. « Comment peut-on encore envisager une croissance sans limite dans un monde aux ressources finies ? » s’interroge consterné Pascal Blain, président de l’association Serre Vivante, mobilisée aux côtés de sa fédération, France Nature Environnement Bourgogne Franche-Comté dans ce bras de fer.
Aujourd’hui elles dénoncent ensemble une décision de l’État de contribuer au financement de mise en conformité aux normes européennes de sécurité de la piste. Détériorée depuis plusieurs années cette dernière doit en effet être entièrement reconstruite, dans les règles de l’art. Le coût des travaux voisinera sans doute les 8 millions d’euros … Ne serait-il pas raisonnable de profiter de la situation pour cesser tout nouvel investissement, avant que la réglementation européenne vienne mettre définitivement un terme aux dérogations encore accordées aux aides d’État aux aéroports secondaires (les lignes directrices de 2014 prévoyaient une période transitoire de 10 ans, prolongée après la crise du COVID jusqu’en avril 2027) ? Au-delà de l’opportunité de cette subvention contraire aux engagements du gouvernement en faveur d’une politique bas carbone, les associations s’interrogent aussi sur sa légalité et les conditions dans lesquelles elle a été attribuée. À ce stade elles ont déposé un recours gracieux auprès du Préfet de région Bourgogne Franche-Comté, l’alertant sur les risques juridiques et financiers liés à l’opération et lui demandant de bien vouloir abroger l’arrêté d’attribution de subvention à la plateforme aéroportuaire de Dole-Jura, pour éviter des nuisances climatiques accrues préjudiciables en particulier à la santé des personnes les plus vulnérables, des enfants et des personnes âgées.
Avec la rentrée on attend maintenant des réponses, après le grand silence de la période estivale.
Pascal Blain, président
serre.vivante wanadoo.fr

 Les défenseurs de la nature saisissent la justice en vue du retrait de l’autorisation d’exploitation de l’aérodrome de DOLE TAVAUX 31.03.24
Serre Vivante, association de protection de la nature, a déposé auprès du tribunal administratif de Besançon une requête à l’encontre de la décision de la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile Nord Est autorisant la
société EDEIS à exploiter l’aérodrome de Dole-Tavaux N° CSA F DSAC/NE 001-2020 (doc 1). Ce document n’aurait jamais du être validé au regard de la situation de la piste, par respect pour les usagers du service proposé …
Si la planète absorbe une grande quantité de CO2, principalement via les forêts et les océans, cela ne permet plus depuis plusieurs décennies déjà de compenser les gaz à effet de serre émis par les activités humaines qui
déséquilibrent le cycle naturel du carbone… L’emballement du changement climatique, l’inaction malgré les alertes de nos scientifiques, font qu’il est sans doute bientôt trop tard pour organiser la transition et qu’il
devient urgent de bifurquer !
Prendre l’avion est l’une des activités les plus polluantes : les émissions d’un seul vol, pour un passager, dépassent ce qu’émet une majorité d’humains en un an, toutes activités confondues. Voler n’est pas compatible avec un mode de vie bas carbone.
Beaucoup de nos décideurs publics cherchent (encore) à (se) convaincre de la prétendue nécessitée de développer la desserte aéronautique d’une région qu’ils considèrent comme « enclavée ». Le ton est donné : la desserte aérienne de la petite ville de Dole est considérée comme « vitale ». En quoi les liaisons aériennes opérées depuis Tavaux, essentiellement vers Porto ou Marrakech, seraient-elles indispensables au développement économique et à la création d’emplois en Bourgogne Franche-Comté ? L’absence de desserte aérienne compromettrait la compétitivité des entreprises qui y sont installées ? C’est oublier qu’à part les îliens, tous les habitants de France métropolitaine ont un accès direct à l’ensemble du réseau routier
national dont la longueur totale dépasse le million de kilomètres et, via ce réseau, aux autres modes de transport, ferroviaires et aériens. La densité du réseau routier français qui atteint près de 2 km de route par km2, est supérieure à celle de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie ou du Royaume-Uni. Plus de 93% de la population se trouve à moins de deux heures d’un aéroport connecté à au moins un hub intercontinental : à l’heure du TGV et du réchauffement climatique, peut-on raisonnablement vouloir un aéroport
à sa porte, pour tout le monde ?
Face à l’urgence climatique et à l’érosion sans précédent de la biodiversité du fait des activités humaines, il revient aux associations de protection de la nature et de l’environnement d’assumer leur responsabilité de lanceurs d’alertes pour tenter de préserver la santé et les conditions de vie de tous.
http://serre.vivante.free.fr/

Par Rédaction Yonne Lautre

Publié le mercredi 2 octobre 2024

Mis à jour le mercredi 2 octobre 2024