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Dominique Coqueret : Peindre pour GAZA "Une Pieta palestinienne" & "Du châtiment à l’extermination"

Peinture

 "Une Pieta palestinienne" 31.08.25
Une jeune mère palestinienne tient dans ses bras, avant qu’on l’enterre, le corps de sa fillette enveloppée dans un linceul ficelé, dont elle a ouvert l’extrémité pour voir une dernière fois le visage blafard de son enfant, dont les cheveux noirs tombent sur le drap blanc maculé de sang. Le visage est totalement intériorisé, mais intensément présent, les yeux clos, des larmes coulent sur ses joues. Elle se tient debout devant un pan de mur sali par la guerre, au milieu des décombres alors que des explosions continuent de s’abattre sur son quartier. Deux fenêtres ogivales rescapées attestent que les bâtiments religieux et culturels ont été délibérément ciblés. Cette femme ne voit plus rien et n’entend même plus le vacarme qui ravage autour d’elle le lieu où elle vivait ; elle n’est qu’un cœur souffrant, tourné vers son enfant, debout, toujours belle et digne.

 GAZA "Du châtiment à l’extermination" 28.08.25

Ce qui se passe à GAZA est affreux, l’horreur même, une incompréhensible abomination.

Le tour pris par la guerre à GAZA entre l’armée israélienne et les combattant du Hamas a manifestement subi un changement d’objectif : le passage de la « vengeance » en réponse à l’attaque du 7 Octobre, si abominable qu’elle ait été, à l’extermination planifiée d’un Peuple, le Peuple Palestinien, celui-même qui habitait la Palestine quand les survivants de la Shoah sont venus y réclamer l’hospitalité.

Les destructions méthodiques des quartiers d’habitation de GAZA-VILLE, puis de KHAN YOUNES, et de RAFAH, les bombardements ciblés sur les hôpitaux, les écoles, les lieux culturels et religieux, la destruction des champs, des centrales électriques et des stations de pompage… tout cela atteste sans ambiguïté la volonté de rayer de la carte ce peuple « étranger » avec lequel les Israéliens ne veulent plus cohabiter.

Il s’agit bien d’un « Génocide ».

Comment comprendre que les descendants des victimes de la Shoah en 1943-44 soient devenus les bourreaux qui après avoir chassé les Palestiniens de leurs immeubles détruits, les réduisent maintenant à la famine par un blocus qui interdit l’entrée des centaines de camions prêts à apporter une aide humanitaire.

Et le ciblage méthodique de plus de 200 journalistes présents sur les lieux, éliminés un par un par des drones, prouve l’intention de faire taire, de cacher les atrocités commises.

Alors j’ai voulu peindre l’horreur pour l’exorciser, comme d’autres en témoignent par la photographie. Indigné au plus haut point, comme le fut Stéphane HESSEL peu de temps avant de quitter ce monde, j’ai voulu montrer l’étendue des tentes de réfugiés sur la plage de Deir Al-Balah, le gigantesque cratère creusé au centre du camp de Jabalia, les immeubles en flamme sous les bombes au phosphore, et cet interminable file de femmes et de vieillards tenant leurs enfants et petits-enfants par la main, fuyant vers le Sud par la seule grande rue Salah Al Deen. Me hante encore l’image de cet enfant de 7 ans, maigre et triste, aux 2 bras amputés, dont les 2 moignons dépassaient de son tee-shirt, alors je l’ai peint sur ce tableau pour me rappeler de lui, comme cette jeune fille amputée d’une jambe qui se tient à côté de lui. Et encore plus de 300 personnages-fantômes qu’on a prévenus par radio qu’ils n’avaient qu’un quart d’heure pour quitter leur immeuble avant qu’il soit rasé, qui ont dû fuir avec un simple baluchon. Ils représentent 2,3 millions d’humains dans cette situation.

Oui, dans l’histoire récente, il y a des Peuples que l’on a voulu exterminer pour les spolier de leur territoire : les Indiens d’Amérique au XVIII°-XIX° s., les Arméniens en 1915, les Juifs lors de la 2° guerre mondiale, les Tutsis au Rwanda en 1994, les Rohingyas en Birmanie de 2012 à 2017, les Ouïgours au Xinjiang depuis 2009, et maintenant les Palestiniens… Et à chaque fois que survient un « nettoyage ethnique », un régime nationaliste est à la manœuvre.

Mais à présent, l’ignominie s’exécute en plein jour, nous en sommes tous témoins.

Cela se passe avec la complicité hypocrite des pays occidentaux vendeurs d’armes.

N’y a-t-il n’y a plus d’éthique en ce monde ? Par haine de l’autre ou par intérêt, le pire est accompli au vu et au su de tous. De plus en plus la corruption règne en maître, les lois sont contournées, la justice est bafouée, les Institutions internationales « gênantes » comme l’ONU désavouées…

Précisons qu’il n’y a dans ce texte aucune trace d’anti-sémitisme, par contre il s’agit bien d’une condamnation du régime politique sioniste tel qu’il est devenu actuellement en Israël.

Un cri s’élève alors : Comment arrêter le massacre, obtenir la Paix, et retrouver les principes de respect, de justice et de solidarité qui sont les valeurs fondatrices de sociétés, de toute communauté, du « vivre ensemble » ?

Portfolio

Par Coqueret Dominique (Dr)

Publié le mardi 2 septembre 2025

Mis à jour le mardi 2 septembre 2025