"Projet d’Autoroute Troyes Auxerre Bourges en question" : " Jurassic parc Auxerrois" par Yonne Nature Environnement et AVITEC

, par  AVITEC, Yonne Nature Environnement, Zamorano Abelardo , popularité : 1%

  Le projet TAB (Troyes ­ Auxerre ­ Bourges) = A26 intégrant le Contournement Sud d’Auxerre a été retiré le 14 mai 2008(CNDP) par le maître d’ouvrage (MEDDAT)

Les associations du Collectif « Cohérence Territoriale Environnementale et Démocratique de l’Auxerrois ­ Yonne » se réjouissent du retrait du projet TAB : Troyes­Auxerre­Bourges, par le MEDDAT, lors de la séance du 14 mai 2008 de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public).

Elles tiennent à rappeler les exigences exprimées au niveau national d’un véritable moratoire sur les autoroutes et les infrastructures de même envergure ainsi que l’application concrète des conclusions du Grenelle de l’Environnement à ce sujet.

Elles remercient tous les délégués associatifs nationaux et les autres membres de la CNDP défavorables au projet.

Les associations ne contestent aucunement le Débat Public, bien au contraire, mais elles contestent le bien­fondé d’un dossier estimé « suffisamment complet » (voir l’article 2 de la décision de la CNDP du février 2007 et la législation en vigueur), et qui implique des investissements de l’ordre de 2 000 à 2 700 Millions d’ €uros (évalués à 1 500 M € en 2007...).

Ce vieux serpent de mer et dinosaure conceptuel des années 60, masquant le vide sidéral de nombreux politiques locaux, avait déjà fortement mobilisé les associations locales dans les années 1992­1996.

Ce projet n’a jamais pu démontrer sa pertinence, ni apporter la preuve concrète d’un trafic suffisant ­ et qui serait regrettable ! ­, comme l’ont démontré le Rapport d’Audit sur les infrastructures de transports de l’Inspection des Finances et du Conseil Général des Ponts et Chaussées de février 2003.

Ce rapport démontrait la non­rentabilité de la plupart des projets routiers et fixait un seuil minimal de 15 000 véh/jour pour envisager des infrastructures 2X2 voies et/ou supérieures.

Or, les dernières données du trafic (DDE­Yonne 2004, SETRA cité dans le SRIT (Schéma Régional des Infrastructures de Transport) de Bourgogne affichent en mars 2007 :

­* pour la N 77 : 7 700 véh/jour en sortie de Troyes et 4 900 en entrée d’Auxerre,

*­ pour la N 151 : 6 900 véh/jour en sortie d’Auxerre et moins de 4 000, voire 2 000 après Clamecy vers Bourges...

Les associations ne sont pas du tout opposées aux aménagements nécessaires pour atteindre une meilleure sécurité et une bonne fluidité de cet axe : aménagements toujours différés pour orienter subrepticement l’opinion publique vers la nécessité d’un projet autoroutier.

 Le Contournement Sud, un cheval de Troyes (de la ville et du cheval en béton...) ?

L’intégration récente du Contournement Sud d’Auxerre dans le projet TAB dévoile enfin les véritables intentions des initiateurs de ces deux projets, qui à grand renfort de communication ont toujours affirmé le contraire : le Contournement Sud serait déconnecté du projet A26.

Il serait à usage local de l’agglomération, le remède miracle pour soulager la circulation intérieure de la ville, etc.

Néanmoins son envergure était de 2 X 2 voies avec terre­plein central, avec voies supplémentaires de doublement et engloberait un ouvrage d’art qui enjamberait la vallée de l’Yonne de plus de 200 mètres.

Un tracé du contournement avec 7 variantes, toutes à quelques centaines de mètres de celui de l’A 26, circulait depuis 2006 avec une projection fantaisiste du trafic de 34 000 véh/jour en 2015-2025...et ont été présentés au public en 2006.

Ce projet, issu d’un DVA (Dossier Voirie Agglomération), avait proposé en 1999 plusieurs scenarii de rocades dans un périmètre d’études très exigü autour de la ville centre et avait jeté son dévolu sur le plus cher !

Ce DVA n’a jamais consulté la population ! L’agglomération, l’aire urbaine (dans un rayon de 20 km) avec ses 85 000 habitants répartis en 60 communes, n’ont jamais véritablement été pris en compte, ainsi que le trafic engendré par 25 000 emplois intra muros.
L’agglomération auxerroise se développe, a contrario, vers le Nord et l’Ouest.

Malgré les comptages et les études déjà réalisés, aucune enquête Cordon n’a été effectuée, les données INSEE n’ont pas été exploitées et l’APS (Avant Projet Sommaire) n’a jamais été approuvé par la Direction nationale des
routes.

 L’étalement urbain : Maîtrise de l’espace ? Quel développement ?

Ainsi, malgré l’évolution de l’opinion publique qui est de plus en plus consciente :

­
* des problèmes dus à l’étalement urbain et à la surconsommation des terres agricoles et des espaces naturels (50 000 ha des terres agricoles, 8 500 ha de friches et 5 700 ha de forêts disparaissent chaque année : IFEN). Combien dans l’Yonne et l’Auxerrois ?
­

* de l’impact prouvé de nos activités humaines sur le climat (GIEC), en particulier celui des transports routiers auxquels s’ajoutent le renchérissement et la raréfaction de l’énergie fossile, le département de l’Yonne et l’Auxerrois, a encore des élus qui encouragent 1 000 hectares de nouvelles zones d’activités en sorties d’autoroutes (+ 2 000 ha autour du Contournement Sud et la
ville...) sans réhabiliter prioritairement les friches industrielles existantes à moitié vides ou occuper rationnellement les zones d’activités existantes, loin d’être pleines.

Ces élus présentent le projet TAB comme une sortie de crise, une planche de salut pour le développement économique et touristique local, qui peut, parfaitement par ailleurs, être une valorisation d’un tourisme d’étape sans autoroute.

Ils s’aventurent inconsidérément ­ le Schéma Directeur (SDAU) est caduc depuis des années ­ sans avoir préalablement élaboré les instruments de cadrage du territoire obligatoires que sont les SCOT, PDU, PLH, contrat d’Agglomération, PLU des communes de la CA...
« Parce que l’ouverture d’Auxerre au sud, bordé par le futur contournement routier, s’inscrira dans un développement
économique et d’habitat de Haute Qualité Environnementale et bioclimatique... ».

On s’apprête à détruire le sud de la ville (certes sous l’égide du « Développement Durable » et de la HQE !), relativement préservé depuis le XIX siècle, et considéré à juste titre comme « paysage patrimonial et agricole à conserver ».

 Aménagement du territoire ?, Gouvernance territoriale ?

Pourtant les alternatives pour un autre développement ne manquent pas, voir les « 40 Propositions pour des territoires robustes et désirables », formulées par FNE pour son 32è congrès *.

Il faudrait à nos décideurs locaux, toutes familles politiques confondues, un saut
conceptuel, ou simplement un sursaut d’intelligence ou encore un renouvellement définitif de nos donneurs­d’ordre, pour enfin envisager, en toute transparence, de nouvelles solutions élaborées collectivement dans le respect des négociations du Grenelle de l’Environnement et de l’intérêt général.

Cette solution, proche de la nouvelle gouvernance, enterrerait définitivement ce qui, aux yeux des associations, a été et sera toujours un projet d’arrière­garde et décalé : l’autoroute A 26 !
Auxerre, le 22 mai 2008

Pour le Collectif, les associations Yonne Nature Environnement (France Nature Environnement) 06 32 41 46 88

Association Villes et Territoires de l’Yonne (AVITEC) 03 86 46 77 44

* le 28 mars 2008 à Strasbourg, en présence des ministres Borloo et Barnier www.fne.asso.fr


Documents annexes à demander à yonne.lautre laposte.net

1/ Communiqué du 19 décembre 2007 de la CNDP Commission Nationale du Débat Public

2/ Communiqué du 14 mai 2008 de la CNDP Commission Nationale du Débat Public

3/ Communiqué du 22 mai 2008 Jurassic parc Auxerrois

Navigation

AgendaTous les événements

Publications Derniers articles publiés