Corrélation entre croissance économique et émissions de gaz à effet de serre
1°) Croissance économique et augmentation des émissions de GES
Des chercheurs australiens ont mis en évidence, en 2007, la corrélation étroite entre croissance économique et augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES). [1]
Les émissions mondiales de GES ont augmenté de 3% par an entre 2000 et 2005, contre 1% d’augmentation au cours des années 1990, du seul fait de la croissance économique mondiale durant cette période.
"Une des principales raisons de l’accélération de la croissance des émission est que, globalement, nous brûlons davantage de carbone par dollar de richesse créée".
8 milliards de tonnes de carbone étaient émises en 2005 au plan mondial dans l’atmosphère par le biais des rejets de CO2, contre 6 milliards de tonnes dix ans plus tôt.
2°) Récession et baisse des émissions de GES
La crise économique actuelle entraîne une baisse importante de la consommation d’énergie fossile et donc des émissions de GES associées, confirmant le lien étroit entre niveau d’activité économique et émissions de GES :
« La demande mondiale de pétrole a reculé de près de 4 % au premier trimestre 2009. Il faut remonter au début des années 1980 pour trouver un rythme de baisse aussi fort.
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) ne croit plus à un rebond de la consommation avant 2010.
Les experts de l’AIE, qui tablaient jusqu’à présent sur un rebond de la consommation mondiale de produits pétroliers durant la seconde partie de l’année, ont désormais abandonné cet espoir...
Depuis janvier 2009, la consommation pétrolière de la planète recule à un rythme compris entre 3,5 % et 4 %
D’où vient la chute actuelle ? Des pays industrialisés, bien sûr, ceux qui sont les plus touchés par la crise économique et financière.
C’est en particulier le cas des Etats-Unis, où la demande a diminué de 5 % en février, et surtout du Japon, où, avec la violente récession, elle a plongé de 23 %, selon les premières données.
En Europe, le recul est globalement moins marqué, même si les automobilistes et les routiers roulent moins, et que les usines qui utilisent du fioul ou du naphta tournent au ralenti. » [2]
Alors que la corrélation entre niveaux d’activité économique et émissions de GES ne fait plus guère de doute, certains persistent à croire que la croissance économique mondiale est compatible avec les grands équilibres écologiques de la Planète et de son climat. [3]
« La vigueur des convictions idéologiques se mesure à leur capacité à résister aux coups de boutoir de la réalité. »[4]
D. DELESTRE
[1] CO2 emissions increasing faster than expected. CSIRO. 22/05/07
http://www.csiro.au/news/GlobalCarbonProject-PNAS.html
[2] Pétrole : la demande mondiale en chute libre .D.C. Les Echos. 14/04/09.
http://www.lesechos.fr/info/energie/4853404-petrole-la-demande-mondiale-en-chute-libre.htm
[3] http://www.shcp.gob.mx/Documentos_recientes/g20_communique_02042009.pdf
[4] Le capitalisme est l’avenir de l’homme. Eric Dupin. La guerre des idées. Manière de voir. N°104. avril –Mai 2009.