Une double peine pour les travailleurs pauvres et précaires
Cette réforme affectera principalement les travailleurs les moins diplômés et les plus vulnérables, celles et ceux qui ont commencé leur carrière tôt et qui seront obligés de travailler plus, alors qu’ils exercent les métiers les plus éprouvants. En accélérant l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, à horizon 2027 et non plus 2035 comme prévu par la réforme Touraine, d’avantage de travailleurs à la carrière hachée devront travailler plus longtemps. Parmi les plus pauvres de ces personnes à la vie professionnelle en pointillé, il ne sera même pas question de bénéficier du relèvement du minimum de pension à 1 200 euros brut par mois, puisqu’il est réservé aux carrières complètes.
Pour ces travailleurs précarisés, cette réforme est une véritable injustice : devant travailler plus longtemps, leurs chances de bénéficier d’une retraite en bonne santé – ou d’une retraite tout court – va encore se réduire. Certains cotiseront toute leur vie pour une retraite qu’ils ne pourront pas vivre. Car, si l’espérance de vie sans incapacité en France est en moyenne de 64,4 ans pour les hommes et 65,9 ans pour les femmes selon la Dress, il existe de fortes inégalités. Ainsi, 25% des hommes les plus pauvres décèdent avant l’âge actuel de départ à la retraite, contre seulement 6% des plus riches.
Plus de précarité pour les seniors ni en emploi, ni en retraite
https://www.atd-quartmonde.fr/pourquoi-atd-quart-monde-soppose-a-la-reforme-des-retraites-en-cours/