Bhopal
Yonne Lautre
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Anniversaire de Bhopal : trente ans après la catastrophe, la tragédie continue19 janvier 2015, par Yonne Lautre
En décembre 1984, la ville indienne de Bhopal était le théâtre d’une des plus importantes catastrophes industrielles de l’histoire, dont les terribles conséquences humaines et environnementales se font encore sentir aujourd’hui. Bhopal apparaît aussi comme un cas d’école de la difficulté pour les victimes d’obtenir justice face aux entreprises multinationales et à leurs dirigeants, particulièrement lorsqu’il s’agit de populations pauvres d’un pays du Sud de la planète. Bilan en trois parties du trentième anniversaire de Bhopal, par Sunita Narain et Chandra Bhushan du Center for Science and Environment de New Delhi.
http://multinationales.org/Anniversaire-de-Bhopal-trente-ans
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30 ans après Bhopal : « C’est de pire en pire »12 décembre 2014, par Yonne Lautre
Le 3 décembre 1984, dans une usine de pesticides appartenant à Union Carbide, 30 tonnes d’isocyanate de méthyle explosaient, et un nuage de gaz se déployait sur le quartier misérable entourant l’usine. À elle seule la « nuit du massacre » fit 8000 morts. La catastrophe continue à faire des victimes, car aucun travail de décontamination n’a été effectué. Anabel Schnura a fait un stage de trois mois dans une clinique de Bhopal et témoigne de la situation locale.
Où as-tu travaillé, au juste ?
Anabel Schnura : À Bhopal, à la Sambhavna Trust Clinic, qui soigne les victimes d’Union Carbide. Et qui ne se contente pas de soigner les gens sur place, mais se bat pour que les coupables rendent des comptes.
La clinique ne soigne que les victimes de Bhopal ?
Oui, cela fait 29 000 patients.
Et il en arrive toujours de nouveaux ?
Oui, parce que le poison s’est fixé dans les gènes et que la nappe phréatique est contaminée. Aujourd’hui ce sont les générations suivantes qui ont des problèmes. La majorité souffre d’atteintes aux voies respiratoires et aux poumons. Mai il y a aussi des cas de cancer et de cécité.
Que faisais-tu concrètement ?
Nous avons collaboré avec les Health Workers. Ils se rendent régulièrement dans les communautés et les bidonvilles pour informer et sensibiliser sur place les gens qui n’arrivent pas à venir à la clinique. Ils les mettent en garde, entre autres, contre la consommation de l’eau et leur expliquent ce qu’ils risquent : des éruptions cutanées etc.
On n’a jamais cherché à nettoyer les sols et à décontaminer la zone en général ?
Non, 30 ans après la première nuit, le spectacle n’a pas changé. On n’a rien nettoyé, on trouve encore des bouteilles de chloroforme qui traînent juste à côté des bidonvilles. Et en mai dernier, il y avait des élections, mais personnes n’était autorisé à pénétrer dans cette zone, parce qu’on discute toujours de ce qui pourrait arriver.
Union Carbide n’a rien fait non plus ?
L’entreprise a versé quelques petits dommages et intérêts, mais elle n’a rien fait de vraiment tangible. Puis en 2001 elle a été vendue et appartient désormais à Dow Chemical, qui estime « ne plus rien avoir à faire là-dedans » Comme pour cette raison les produits chimiques continuent à s’infiltrer dans le sol, la nappe phréatique est polluée. Et les gens boivent l’eau, car il n’y a pas beaucoup de réservoirs. Ils utilisent cette eau pour se laver, laver leur nourriture - bref, pour tout.
C’est une histoire sans fin.
Oui. Pendant la première nuit et juste après, environ 20 000 personnes ont péri, et maintenant 100 000 sont touchées. C’est de pire en pire. En 2007, deux scientifiques ont effectué une étude pour évaluer le degré de contamination du sol et de la nappe phréatique. Et nous avons un peu poursuivi l’expérience avec un simple fil de cuivre, qui permet de voir s’il y a ou non contamination, mais pas d’en mesurer le degré. L’entourage immédiat est pollué, on le sait, mais nous devrions maintenant voir dans quelle mesure la zone contaminée continue à s’étendre.
On ne dit pas non plus : Si nous ne pouvons pas décontaminer, au moins nous allons loger les occupants ailleurs ?
Bhopal a 1,8 million d’habitants. Tant de gens s’entassent sur un si petit espace qu’on ne peut pas les déplacer. Bhopal est coupé en deux par des lacs. Il y a d’une part la vieille ville et d’autre part la ville nouvelle. L’explosion a eu lieu dans la vieille vile, où se trouvent les bidonvilles. Les gens qui y vivent ne peuvent se permettre de déménager. Ceux qui habitent de l’autre côté disent : « ce n’est pas notre affaire, c’est la leur. » Ils ne s’aventurent pas du côté où s’est produite l’explosion, parce que la criminalité y est plus élevée et qu’il y règne une grande pauvreté. Et c’est chez eux qu’on reconstruit et qu’on embellit.
L’usine était vraiment en plein milieu de la zone ?
Oui, nous habitions à 500 m à vol d’oiseau de l’ancienne usine. Nous sommes aussi allés la voir. C’est tout simplement une ruine gigantesque, avec une barrière tout autour, et pleine de trous. Et juste à côté de la barrière, les gens vivent dans leurs cabanes de tôle ondulée. Ils y cultivent ce qu’ils mangent, et bien sûr tous leurs aliments sont contaminés. Beaucoup sont très ignorants. Nous avons fait la connaissance d’un homme d’un certain âge, qui vivait dans l’autre Bhopal, mais qui était politisé et qui connaissait l’histoire de Bhopal. Et pourtant, il allait nager tous les jours dans le lac pollué ; nous, nous avons dit : « Seigneur, jamais nous ne ferions ça ! » Et puis, ils ferment tous un peu les yeux et pêchent du poisson dans les lacs. Un jour, nous avons mangé de ce poisson, un médecin nous a vus et nous a passé un bon savon : comment pouvions-nous manger ça !
N’y a-t-il pas des partis qui disent : si nous arrivons au pouvoir, nous ferons quelque chose ?
Si, il y en a, mais ce sont de très petits partis. La femme du directeur de la clinique est membre de l’AAP, le « Parti des petites gens. ». Elle œuvre pour qu’on entame des travaux de décontamination
Si à Bhopal un parti déclare ; « Nous voulons qu’on fasse enfin quelque chose », on pourrait pourtant penser qu’il aura des électeurs ?
Les gens des bidonvilles sont pratiquement ignorants, ceux qui ne le sont pas vivent de l’autre côté et ils ferment les yeux et disent « ce n’est pas notre affaire, nous on habite ici et on est en sécurité ». Et voilà Modi qui arrive et qui raconte aux paysans qu’il va leur mettre l’électricité et l’eau courante. Et ils le croient. Il est à la télé, il est partout, sur des affiches magnifiques. Pourquoi aller voter pour une petite bonne femme avec un balai à la main, qui vous dit : « Je me bats pour vos droits » alors que de l’autre côté il y a un monsieur riche qui vous promet que « vous aurez l’électricité et l’eau courante. »
Le 30ème anniversaire changera-t-il quelque chose ?
La clinique projette déjà d’organiser à nouveau des actions de grande ampleur. On espère qu’il va se passer quelque chose. Mais quel sera le résultat ? Personne n’en sait rien. Et il faut aussi voir jusqu’à quel point les autorités toléreront des actions politiques.
Il y a 5 ans, pour le 25ème anniversaire de la catastrophe, l’Initiative pour Bhopal a organisé une caravane. Deux de leurs étapes ont été les sites de Bayer à Leverkusen et à Institute, aux USA, car le site de fabrication appartenait originellement à Union Carbide et l’usine jumelle était située à Bhopal. Lors d’une explosion à Institute en 2008, on a frôlé une catastrophe de type Bhopal.
Coordination contre les méfaits de BAYER
Postfach 15 04 18
40081 Duesseldorf, Allemagnewww.CBGnetwork.org (aussi en francais)
e-mail : CBGnetwork aol.com -
30 ans après la catastrophe de Bhopal, ils continuent de demander justice3 décembre 2014, par Yonne Lautre
Les résultats d’un nouveau sondage, publiés le 1er décembre, montrent que les citoyens indiens et américains sont clairement favorables à ce que l’entreprise Union Carbide soit jugée pour la fuite de gaz ayant causé la mort de plus de 20 000 personnes et l’empoisonnement de plus d’un demi-million d’autres à Bhopal, en 1984.
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Bhopal : 30 ans après la catastrophe, le poison tue encore3 décembre 2014, par Yonne Lautre
Dans la nuit du 2 décembre 1984, un nuage de gaz toxique a asphyxié la ville de Bhopal, en Inde. Cet accident industriel a provoqué plus de décès que les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima réunies et il reste la référence mondiale la plus meurtrière.
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Dow Chemical doit comparaitre devant un tribunal indien au sujet de la catastrophe de Bhopal9 novembre 2014, par Yonne Lautre
Envoyez un message au Président Directeur Général de Dow pour exiger que Dow comparaisse devant le tribunal et garantisse que UCC réponde des faits qui lui sont reprochés.
Monsieur Andrew N. Liveris, Président Directeur Général de Dow Chemical,
Je souhaite vous faire part de ma grande inquiétude quant à l’incapacité de Union Carbide Corporation (UCC), filiale détenue à 100 % par Dow, à répondre des faits accablants qui lui sont reprochés en rapport avec la fuite de gaz survenue dans la ville indienne de Bhopal en 1984. UCC a d’ailleurs été qualifiée d’« évadé judiciaire » par la justice de ce pays.
Le 4 août 2014, le Premier Juge de Bhopal a adressé directement à Dow une assignation à comparaître devant les tribunaux le 12 novembre de la même année.
Je vous exhorte à garantir que Dow réponde à l’assignation qui lui a été signifiée pour le 12 novembre 2014 et se présente devant le tribunal de Bhopal concerné. Il est de la responsabilité de Dow de garantir que UCC réponde enfin des faits qui lui sont reprochés.
En se conformant à cette injonction légitime, Dow agirait en cohérence avec son engagement qu’il revendique comme intègre et respectueux du droit.
À l’approche du 30ème anniversaire de la catastrophe de Bhopal, Dow doit prouver qu’elle respecte les droits humains, et agir pour que justice soit faite.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président Directeur Général mes salutations,
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Bhopal Brèves Bhopal, la ville des cancers2 mars 2011, par Yonne Lautre
En, 1984 une cuve d’isocyanate de méthyl explosait dans l’usine de pesticides d’Union Carbide de Bhopal, faisant des milliers de victimes asphyxiées par le gaz. 26 ans après la catastrophe, la population en souffre encore. Un suivi sanitaire des personnes affectées par le gaz, les « gas affected people », avait été réclamé par les victimes et prévu par les autorités indiennes. L’Indian Council Medical Research (ICMR) s’apprête à publier un nouveau rapport sur l’évolution des cancers entre 1988 et 2007 : une étude déjà contestée par les ONG.
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Bhopal Brèves : « Après 25 ans, le nombre des victimes augmente »13 juin 2010, par Administrateurs du site
Les gaz toxiques, échappés en 1984 de l’usine Union Carbide en Inde, contaminent toujours la population, qui réclame justice.
C’était le 1er décembre 1984, à Bhopal en Inde. Un accident industriel sans précédent. Vers minuit, un nuage de gaz toxiques s’est échappé de l’usine de pesticide de Union Carbide, tuant sur le moment 3 800 habitants et plus de 25 000 sur le long terme.
http://www.rue89.com/2010/06/13/bhopal-apres-25-ans-le-nombre-des-victimes-augmente-154696
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Bhopal Brèves : Un verdict dérisoire, 25 ans après9 juin 2010, par Administrateurs du site
Un tribunal de la tristement célèbre ville de Bhopal en Inde vient de condamner à des peines de deux ans de prison les anciens responsables de l’usine de pesticides dont l’explosion en 1984 a causé près de 25 000 morts et 100 000 blessés depuis. Une « insulte » pour les associations de victimes, qui regrettent l’absence de plusieurs responsables parmi les prévenus.
http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article6609
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Bhopal Brèves Catastrophe de Bhopal : 25 ans d’impunité21 décembre 2009, par Administrateurs du site
Par Agnès Rousseaux (21 décembre 2009)
La catastrophe de Bhopal, en Inde, c’était en décembre 1984 : plusieurs milliers de morts, un demi million de personnes empoisonnées par une fuite de produits toxiques dans une usine de pesticides. Le PDG de l’entreprise court toujours, après un quart de siècle de procédures, de compromissions et de complicités locales. Les habitants, eux, continuent de mourir. L’écrivain indien Indra Sinha raconte leur histoire dans un roman, « Cette nuit-là ».
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Bhopal Brèves « Cette nuit-là », le combat d’un écrivain pour Bhopal9 décembre 2009, par Administrateurs du site
Il y a vingt-cinq ans, c’était le drame de Bhopal, la plus grave catastrophe industrielle à ce jour : 8000 morts instantanées, jusqu’à 15.000 par la suite. 500.000 malades ou handicapés à vie. Cette semaine, le bus du Bhopal Medical Appeal était de passage à Paris. A son bord : Inda Sinha, romancier anglo-indien, auteur de « Cette nuit-là », traduit en France deux ans après avoir été finaliste du prestigieux Man Booker Prize. Rencontre.
La démission étatique devant le virus libéral -
Bhopal Brèves « C’est la cupidité des multinationales qui est responsable de Bhopal »7 décembre 2009, par Administrateurs du site
Communiqué de presse du 7 Décembre 2009
Coordination contre les méfaits de BAYER
Le 3 décembre dernier coïncidait avec le 25e anniversaire de la catastrophe de Bhopal, le pire accident chimique de tous les temps. La Coordination contre les méfaits de Bayer s’est entretenue à cette occasion avec Rachna Dingra (32 ans) de l’ « International Campaign for Justice in Bhopal » (Campagne internationale pour la justice à Bhopal).
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Bhopal Brèves Catastrophe de Bhopal, quelques enseignements après un quart de siècle3 décembre 2009, par Administrateurs du site
Depuis la catastrophe de Bhopal il y a 25 ans et qui aura marqué l’histoire de la société industrielle, les victimes demandent toujours reconnaissance d’un droit à la santé et à vivre dans un environnement sain, sans ce site qui continue de polluer.
http://www.actu-environnement.com/ae/news/25e_anniversaire_catastrophe_bhopal_9062.php4
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Bhopal Brèves Les victimes de Bhopal réclament toujours justice3 décembre 2009, par Administrateurs du site
(De Bhopal) Les routes en terre sont, de part et d’autre, bordées d’obscures échoppes branlantes. La retentissante cacophonie des klaxons écrase tout autre bruit. Les camions crachent de gros nuages de fumée noire dans un air que le soleil de midi et la poussière rendaient déjà irrespirable. Les quartiers nord de la ville de Bhopal (Madhya Pradesh) ne sont donc pas de ceux que l’on montre dans les brochures touristiques.
http://www.rue89.com/route-indes/2009/12/02/25-ans-apres-bhopal-reclame-toujours-justice
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Bhopal Brèves Mettre un terme à vingt-cinq ans d’injustice27 novembre 2009, par Administrateurs du site
Bhopal, il faut mettre un terme à vingt-cinq ans d’injustice
Le 2 décembre 1984, peu avant minuit, une fuite de plusieurs milliers de tonnes de produits chimiques mortels s’est produite dans l’usine de pesticides de la société Union Carbide à Bhopal, dans le centre de l’Inde. Près d’un demi-million de personnes y ont été exposées. Entre 7 000 et 10 000 personnes sont mortes peu après, et 15 000 autres au cours des vingt années qui ont suivi.
Le 2 décembre 2009, les habitants de Bhopal marqueront le 25e anniversaire de cette catastrophe. Amnesty International se joindra à eux pour attirer l’attention sur les graves conséquences que cette fuite, qui remonte à 1984, continue d’avoir en termes de droits humains. [Lire la suite...]
Demandons au Premier ministre indien de mettre fin à vingt-cinq ans d’injustice
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Risques & Accidents & Catastrophes écologiques
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