28 juillet 2023 LDH en Bourgogne-Franche-Comté : Qui sont « les ennemis de la République » ?
Communiqué de la LDH Bourgogne-Franche-Comté
Qui sont « les ennemis de la République » ?
Lors de la dernière session du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté M. Odoul, élu du RN, à propos des violences qui ont suivi la mort de Nahel, s’est lancé dans une diatribe contre ceux qu’il désigne les « ennemis de la République ».
Il s’en est pris à la Ligue des droits de l’Homme, cette « officine d’extrême gauche » qui serait « depuis bien longtemps sortie du champ républicain », l’accusant de cautionner les violences.
Combattre les injustices, le racisme et les discriminations, défendre les libertés, l’égalité des droits et la fraternité, la LDH l’a fait tout au long de son histoire et c’est encore vrai aujourd’hui. Si elle s’oppose aux projets liberticides et aux dérives autoritaires, elle ne soutient pas la violence d’où
qu’elle vienne. Elle agit par le droit et aujourd’hui, avec d’autres organisations elle demande la révision du code de la sécurité intérieure et l’abrogation de l’article L435-1 encadrant l’usage des armes par la police.
Pour le RN et l’extrême droite, contester la politique du maintien de l’ordre dans notre pays, refuser les stigmatisations et les discours de haine seraient en contradiction avec les valeurs républicaines.
En conséquence, la LDH « mérite la suppression de toutes ses subventions et peut-être sa dissolution ».
Suppression des subventions ?
Il faut rappeler que cela est déjà fait dans les communes gérées par le RN et autres élus d’extrême droite. Plus de salles municipales, plus de subventions pour la LDH et les associations qui déplaisent.
Dissolution ?
Critiquée, attaquée ? La Ligue des droits de l’Homme l’a souvent été. Mais interdite, elle l’a été une seule fois. C’était sous le régime de Vichy. Et son président, Victor Basch a été assassiné ainsi que son épouse, par la Milice. Milice dont certains fondateurs sont issus et sur lesquels le RN prend soin
de se taire.
Dans un Etat démocratique, une association comme la LDH doit pouvoir critiquer et contester des lois et décrets qui lui semblent injustes et liberticides. Si cela n’était plus possible, nous serions vraiment sortis du champ républicain et de l’Etat de droit.