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Journée mondiale du Refus de la Misère : ATD Quart Monde appelle à en finir avec la pauvrophie et demande l’effectivité des droits.

17 octobre 2017 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère

La 30e Journée mondiale du refus de la misère sera marquée le 17 octobre 2017 (ou peu avant ou peu après) par une multitude d’événements en France et dans le monde, ayant tous un point commun : donner la parole en premier lieu aux personnes confrontées à la pauvreté, afin qu’elles mobilisent la société dans un commun refus de la misère.
https://resistanceinventerre.wordpress.com/2017/10/17/17-octobre-autour-de-la-journee-mondiale-du-refus-de-la-misere-2017-partout-en-france-et-dans-le-monde/


17 octobre 2016 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : De l’humiliation et l’exclusion à la participation : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes Message de M. Cassam Uteem

Message de M. Cassam Uteem,
Président du Mouvement International ATD Quart Monde,
à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère
17 octobre 2016

Cette année, le thème de la Journée Mondiale du Refus de la Misère - De l’humiliation et l’exclusion à la participation : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes - est un rappel pour nous tous que, trop souvent, l’humiliation et l’exclusion restent le sort des personnes vivant dans l’extrême pauvreté. En dépit des énormes sacrifices que les parents vivant dans la pauvreté font pour subvenir aux besoins de leurs enfants, ils n’arrivent pas toujours à surmonter leurs difficultés. Ces difficultés sont encore souvent aggravées par une société, qui – sans connaître ni comprendre ce quoi les gens sont réellement confrontés – adopte un comportement stigmatisant et condescendant à leur égard, porteur de jugement. Nous devons mettre fin aux préjugés envers les pauvres qui nourrissent de telles attitudes.

Vous qui vous êtes sentis rabaissés, humiliés, et exclus, sachez que nous sommes à vos côtés dans votre lutte et que nous admirons le courage que vous déployez face à des conditions inacceptables. Que cette journée mondiale vous permette de renouveler vos forces et l’espoir qu’ensemble nous réussirons à briser le cercle vicieux de la pauvreté. C’est en nous serrant les coudes et en comptant les uns sur les autres que nous devenons encore davantage capables de refuser la misère et de la vaincre.

Vous, les dirigeants du monde, il vous incombe de mettre en lumière que ceux qui vivent dans la pauvreté sont déjà activement engagés à améliorer la vie de ceux qui sont proches d’eux. Nous devons les impliquer dans la conception et la mise en œuvre de projets qui bénéficient particulièrement aux plus pauvres. Il est essentiel de les écouter pour mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes, partout dans le monde, en gardant toujours en tête le but de ne laisser personne de côté.

Dans notre monde divers, il nous faut travailler tous les jours pour trouver une compréhension mutuelle et vivre ensemble en harmonie. Cela nécessite d’innover continuellement. Un élément clé de cette innovation est d’assurer la participation des personnes vivant dans la pauvreté pour qu’elles influencent non seulement les politiques qui les concernent mais qu’elles deviennent aussi partenaires pour la transformation de nos sociétés.

Toute autre approche est vouée à l’échec, et conduit au gaspillage de l’intelligence des personnes qui ont une expérience unique de résistance et de lutte. Je pense à ces enfants et à ces jeunes privés de l’accès à l’éducation. J’ai aussi en tête ces familles qui n’ont d’autres choix que celui de vivre dans des lieux où elles sont condamnées à un avenir sombre, privées comme elles le sont de l’accès au travail, à la formation ou à la santé.

Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes exige de tout faire pour que chaque personne se sente respectée dans son droit inaliénable d’être humain et reconnue dans sa dignité. Nous pouvons tous enrichir l’humanité de notre connaissance, de notre spiritualité, de notre sentiment d’être utile aux autres. Chacun de nous est artisan de la création commune d’un monde plus juste et plus profondément solidaire.


17 octobre 2016 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : Message d’Isabelle Pypaert Perrin, Déléguée générale du Mouvement

Message d’Isabelle Pypaert Perrin, Déléguée générale du Mouvement international ATD Quart Monde, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre 2016

Une nouvelle humanité sans misère verra le jour

« Le plus pauvre nous le dit souvent : ce n’est pas d’avoir faim ou de ne pas savoir lire, ce n’est même pas d’être sans travail qui est le pire malheur de l’homme. Le pire des malheurs, c’est de se savoir compté pour nul au point ou même vos souffrances sont ignorées. Le pire est le mépris de vos concitoyens, car c’est le mépris qui tient à l’écart de tout droit, qui fait que le monde dédaigne ce que vous vivez. Il vous empêche d’être reconnu digne et capable de responsabilité. Le plus grand malheur de la pauvreté extrême est d’être comme un mort vivant, tout au long de son existence » disait Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde.

Au cœur de cette Journée mondiale du refus de la misère, sont présentes toutes les personnes qui font face à la violence de la misère infligée par les privations et par le mépris, toutes celles qui sont chassées d’un lieu à l’autre par les conflits, mais aussi par la sécheresse, les inondations, la faim : quel accueil trouvent-elles tous les jours parmi nous ?
Des frontières se ferment encore plus entre les pays, d’autres invisibles se dressent entre des quartiers et des communautés. Des murs s’érigent entre les hommes, l’escalade vers toujours plus de sécurité pour les uns jette les autres dans une vulnérabilité absolue. Tant de personnes, en cherchant la vie, la risquent et disparaissent sans laisser de traces.

L’indifférence et l’ignorance alimentent les préjugés et les peurs jusqu’à inspirer parfois des politiques publiques qui considèrent les personnes démunies comme des suspects ou des assistés et non comme des détenteurs de droits et de responsabilités.
C’est un gâchis pour les sociétés. Elles se privent ainsi de l’expérience des personnes dont le quotidien est fait de résistance, de courage et de patience pour trouver les chemins qui nous libéreront des divisions et amèneront la paix.

« Dans la misère, on n’est que l’ombre de soi-même, dit ce père de famille d’Allemagne. Pour s’en sortir il faut pouvoir sauter par-dessus son ombre. Mais pour passer au-dessus de ton ombre, tu dois avoir à côté de toi quelqu’un qui croit en toi, plus que tu n’y crois toi-même. »

Et Mme Louise de République Démocratique du Congo explique : « Dans notre Mouvement, on ne trouve pas l’argent mais l’intelligence qui peut aider à sortir ensemble de la misère. Notre objectif, c’est de voir la personne qui est le plus enfoncée dans la misère. On l’appelle, on lui dit : « Lève-toi, tu en as la force ». Je l’emmène avec moi, je lui apprends à porter les charges comme moi, et on continue ensemble dans le travail. On fait en sorte qu’aucune personne ne soit laissée en arrière. Si on suit cette philosophie qu’on applique ici, il n’y aura plus de misère dans le monde de demain. »

Ce combat, que portent Mme Louise et ce père de famille en Allemagne, pour la reconnaissance de la dignité de tous se mène dans bien des lieux.
En France, dans une cité délabrée, des habitants se sont mis ensemble pour repeindre leur cage d’escalier maculée d’inscriptions infamantes.
Au Guatemala, des parents très pauvres ont trouvé la force de parler avec des enseignants, de dialoguer avec le Ministère, jusqu’à obtenir la gratuité de l’école publique.
Dans le monde, à l’initiative du Mouvement ATD Quart Monde, des milliers de personnes ayant l’expérience de la grande pauvreté, rejointes par des fonctionnaires, des acteurs de terrain, des universitaires, ont réfléchi ensemble en croisant leurs savoirs. Leurs travaux ont influencé les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, par lesquels les chefs d’État se sont engagés à œuvrer pour un développement qui « ne laisse personne de côté ».

Le chemin est long pour libérer le monde de la misère. Nous progressons tant que nous gardons confiance dans l’être humain et que nous nous mettons ensemble à l’école de ceux qui résistent depuis toujours à la grande pauvreté, refusant que quiconque soit humilié et déconsidéré. Joseph Wresinski nous a mis en route avec détermination. Comme lui nous continuons à croire qu’« une nouvelle humanité sans misère verra le jour, puisque nous le voulons.


16 octobre 2016 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : lundi 17 octobre ATDQM dévoile le nom pour désigner la discrimination pour pauvreté

A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, lundi 17 octobre, ATD Quart Monde dévoilera le nom retenu pour désigner la discrimination pour précarité sociale. Cette annonce fait suite au vote unanime de la loi qui a introduit cette discrimination dans la législation française le 14 juin 2016.

Sondage

Lors du vote de la loi à l’Assemblée nationale, ATD Quart Monde a lancé une mobilisation sur les réseaux sociaux avec le hashtag #UnNomPourDireNon afin de recueillir des suggestions. Six propositions se sont imposées et ont été soumises au vote des internautes : Classisme, Paupérophobie, Pauvrophobie, Pauvrisme, Ptochophobie et Misérophobie. La dénomination choisie devra être forte et simple à la fois pour être comprise de tous et faciliter son usage. L’objectif final est de faire entrer officiellement ce néologisme dans le dictionnaire, ce qui nécessite 30 000 occurrences du mot.

Un nom pour gagner un combat

ATD Quart Monde se bat depuis 2009 pour faire reconnaître cette discrimination qu’elle constate tous les jours sur le terrain mais que beaucoup ont du mal à admettre. Ce néologisme permettra de rendre visible la discrimination pour précarité sociale de même que les mots racisme, homophobie et xénophobie qualifient des discriminations reconnues et inacceptables.

www.atd-quartmonde.fr


30 septembre 2016 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : à partir de 17h30, à la Maison de Quartier Rive Droite à Auxerre

Ce 17 octobre 2016 , lors de la journée mondiale du refus de la misère, ensemble, nous allons re-fonder notre groupe dans l’Yonne.

Nous vous invitons à un échange autour des actions de tous , culturelles et autres, actions qui relient les personnes, vivant la pauvreté ou non, et qui permettent la rencontre au-delà des préjugés.

Nous sommes engagés de façons diverses, et souhaitons cultiver ces liens,

pour garder du courage là où nous sommes, sans nécessairement surcharger nos agendas !

pour créer et proposer des occasions de partages,

pour inventer de nouvelles formes d’actions dans nos villes et villages,

ou inventer comment les partager avec tous.

Rendez-vous le lundi 17 octobre, à partir de 17h30,

à la Maison de Quartier Rive Droite,

18 avenue de la Résistance à Auxerre, l’entrée se fait au dos du bâtiment !

Merci de transmettre à ceux qui pourraient être intéressés ;

Dites-nous si vous souhaitez être informés, même si vous ne venez pas le 17 octobre.

À bientôt, amicalement

Françoise Leclerc , Pascal Monseu

http://atd.hautetfort.com/media/02/01/2812888804.png

atdquartmonde.auxerre gmail.com


17 octobre 2014 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : 42 000 sans domicile 2 millions vivent avec moins de 650 euros par mois 200 000 jeunes en décrochage scolaire 1,9 million de travailleurs pauvres

La France compte deux millions de personnes vivant avec moins de 651 euros par mois, 3,6 millions de mal-logés et 3,5 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire. La grande pauvreté persiste en France.

http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1648&id_rubrique=123&id_groupe=9&id_mot=76


13 octobre 2014 17 octobre Journée Mondiale du Refus de la Misère : A La Pause du Pont à Auxerre entre 15h et 18h30

Pour réfléchir ensemble, échanger nos meilleures idées ;

Dire comment nous luttons contre la misère, contre les préjugés,

Et comment nous faisons pour ne laisser personne de côté.

Invitation rendez-vous :

Vendredi 17 octobre,

A La Pause du Pont

70 rue du Pont, à Auxerre

Entre 15h et 18h30

Françoise Leclerc du Sablon

Equipe de la Pause du Pont

Secours Catholique Auxerre


17 octobre 2013 Refus de la misère le 17 octobre « CE 17 OCTOBRE, OSONS LA JUSTICE ! OSONS LA PAIX ! »

Journée mondiale du refus de la misère

« Là ou des hommes sont condamnés

à vivre dans la misère,

les droits de l’homme sont violés,

S’unir pour les faire respecter

est un devoir sacré »

17 octobre 1987,

Joseph Wrézinski,

parvis des Droits de l’Homme

au Trocadéro à Paris.

Vous trouverez ci-joint le courrier de la délégation générale d’ATD Quart Monde à cette occasion.

Nous nous retrouverons,

vous êtes invité à passer,

A Auxerre, au 70 rue du Pont,

au café solidaire

« la Pause du Pont »,

Entre 15 h et 18h30

Et nous échangerons autour des idées fausses, sur les pauvres et la pauvreté, à partir d’un petit livre, document écrit par ATD :

En finir avec les idées fausses sur la pauvreté et les pauvres,

Couverture du livre "En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté"


14 octobre 2012 Refus de la misère le 17 octobre « CE 17 OCTOBRE, OSONS LA JUSTICE ! OSONS LA PAIX ! »

Message d’Isabelle Perrin Déléguée Générale du Mouvement ATD Quart Monde à l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre 2012

Qui aurait pu imaginer, le 17 octobre il y a 25 ans, qu’en rassemblant des milliers de personnes du monde entier, au pied de la Tour Eiffel à Paris, un homme de la grande pauvreté, Joseph Wresinski, initierait ce qui est devenu aujourd’hui « la journée mondiale du refus de la misère ? »

Journée du refus de l’intolérable :
Tout récemment, à la Nouvelle Orléans, des familles transplantées loin de chez elles suite à l’ouragan Katrina ont publié ensemble un livre unique : « On n’est pas censés vivre comme ça » [1] Elles y racontent la solidarité et la communauté qu’elles construisaient, en dépit de la misère, dans des quartiers mal réputés qu’elles ont dû fuir chassées par l’ouragan. Demeurant dispersées parce que la ville refuse de les accueillir à nouveau, elles portent témoignage de leur histoire et refusent par cet écrit de voir leur communauté disparaître de l’histoire de l’humanité.

http://www.atd-quartmonde.org/Chaque-jour-cultiver-la-paix.html


17 octobre 2011 Refus de la misère le 17 octobre « CE 17 OCTOBRE, OSONS LA JUSTICE ! OSONS LA PAIX ! »

Le 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère, le Secours populaire, plus que jamais, porte haut et fort la parole de ceux que l’on n’entend jamais, les oubliés de la société qui survivent dans un quotidien de plus en plus précaire.

http://www.secourspopulaire.fr/actualite.0.html?&cHash=c215ed229d&id_actu=5644


11 octobre 2011 Refus de la misère le 17 octobre

Message d’Eugen Brand, Délégué général du Mouvement international ATD Quart Monde,
à l’occasion du 17 octobre 2011, Journée mondiale du refus de la misère.

« CE 17 OCTOBRE, OSONS LA JUSTICE ! OSONS LA PAIX ! »

Aujourd’hui, s’érigent partout de nouveaux murs. Là, haute frontière bétonnée entre des peuples, rendant quasi-impossible la circulation et la rencontre des personnes ; ici, barrières d’acier en zone industrielle prêtes à se fermer pour empêcher toute installation à des communautés qui n’ont nulle part où aller. Partout ces murs font honte à ceux qui les construisent, et asphyxient ceux qui les subissent. Censés garantir la sécurité des uns, ces séparations condamnent les autres à l’insécurité, l’enfermement, l’errance ou la misère. Elles réduisent à néant toute reconnaissance mutuelle, préalable à toute construction commune. Tout le monde y est perdant.

Pourtant, de part et d’autres de ces obstacles infranchissables, parfois en prenant de grands risques, des femmes, des hommes, des jeunes, des enfants aussi, inventent des brèches, ouvrent des fenêtres, proposent à ceux de l’autre bord des rencontres, des fêtes, où chacun reste pour l’autre un invité à connaître, un chercheur de la justice, sans qu’aucun n’impose une seule manière de vivre et de croire.

Parfois, la mobilisation de milliers de citoyens, des plus humbles aux plus prestigieux, ne suffit pas à sauver de la mort un seul innocent, de l’expulsion une seule famille. Fragile, l’espoir est balayé, au point de rendre oppressante la question : « A quoi bon se mobiliser puisque, derrière leurs murs de lois, de règlements et de certitudes, les pouvoirs ne veulent ni voir, ni entendre, ni partager ? » Où puiser alors le courage nécessaire pour tenter encore des actions de solidarité, sans basculer dans une violence qui ne ferait qu’allumer d’autres violences, écraser d’autres vies innocentes ? Dans une époque particulièrement marquée par des événements qui déchirent la fraternité, où puiser l’énergie et le désir de vivre ensemble, en paix, qui seront plus forts que la peur de l’autre, plus forts que la méfiance envers ceux qui vivent autrement, plus forts que le rejet de ceux qui survivent d’expédients parce qu’ils n’ont pas le choix ?

 « Osons la justice ! Osons la paix ! » lançait il y a trente ans, le Père Joseph Wresinski. Ce défi inspire toujours le Mouvement ATD Quart Monde, qui ne cesse d’initier, avec d’autres, des milliers de rencontres entre des mondes qui s’ignorent, ouvrant à des rassemblements, créant jour après jour une histoire libérée des pouvoirs et des savoirs accaparés, des fausses sécurités, une histoire dont ceux qui endurent toutes les crises sont les premiers inspirateurs.

Ce 17 octobre, osons des rencontres qui ressourceront notre énergie, notre courage et nos ambitions. Le 17 octobre, cela commence par cet homme qui, dans son quartier voué à la destruction, n’a plus de porte en état de s’ouvrir, et qui, depuis sa fenêtre au rez-de-chaussée nous a dit : « Entrez ». Comme lui, ce 17, osons inviter. Osons entrer.


5 octobre 2010 Refus de la misère le 17 octobre Journée pour rendre visible le courant du refus de la misère le 17 octobre rassemble de plus en plus de personnes.

Un article de Nathalie Barrois. 5 octobre 2010

En Haiti, ce grand courant du refus de la misère, nous le vivons avec force chaque jour depuis le tremblement de terre du 12 janvier, comme en témoignent les familles les plus pauvres de Port au Prince à travers tous leurs gestes de solidarité, au quotidien. Comme en témoignent les mots de soutien, dans les dessins, les patchworks, tapis d’éveil, sacs reçus du monde entier … chacun confectionné avec tant de cœur et d’amitié.

http://www.atd-quartmonde.org/Journee-pour-rendre-visible-le.html


17 octobre 2022

ATD Quart Monde s’inquiète de la multiplication, ces dernières semaines, des discours laissant croire que les pauvres seraient responsables de leur situation ou qu’ils s’en satisferaient. Ces discours ont des conséquences délétères  : en plus de pointer du doigt des personnes qui sont déjà fragilisées dans leur accès aux droits, ils servent à justifier le recul des droits, comme en témoignent les réformes à venir du RSA et de l’assurance chômage. Ils contribuent à augmenter encore le taux déjà alarmant de non recours aux droits. 

Ces discours sont d’autant plus inquiétants au moment où l’inflation pèse lourdement sur les plus pauvres. Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France dont 3 millions d’enfants. 9 millions de personnes qui voient leurs conditions de vie déjà précaires se dégrader face à l’augmentation de l’énergie, de l’alimentation et des loyers. Autant de postes de dépenses incompressibles qui pèsent plus lourdement sur le budget des plus pauvres. Et ce ne sont pas les 4 % d’augmentation des minima sociaux, la hausse de 3,5 % des APL ou les primes distribuées ponctuellement qui permettront de faire face durablement à l’augmentation du coût de la vie. 

Plus que des coups de pouce ou des réformes stigmatisantes, c’est bien d’un renforcement de laccès aux droits dont ont besoin les personnes les plus pauvres pour pouvoir vivre dignement.  Pour ATD Quart Monde, cela passe notamment par un revenu décent, assurant une vie digne, condition sine qua non pour pouvoir se projeter dans l’avenir, et par un accompagnement humain de qualité plutôt qu’une quelconque conditionnalité à l’octroi des minima sociaux, comme le prévoit la future réforme du RSA. Au lieu d’augmenter les contrôles et le durcissement d’accès aux droits des personnes privées d’emploi et des travailleurs précaires, comme prévu par la réforme de l’assurance chômage, ATD Quart Monde appelle à repenser l’emploi. Cela passe par la création d’emplois bien rémunérés et qui ont du sens, des conditions de travail dignes et décentes, une formation et un accompagnement de qualité accessibles à toutes et tous et des droits renforcés pour les salariés, à l’image de ce qui se fait dans les Territoires zéro chômeur de longue durée. Enfin, il faut concilier écologie et justice sociale. Alors qu’ils sont contraints à une vie sobre, les plus pauvres sont aussi les premiers impactés par les effets du changement climatique et de la crise énergétique. Face à cette double peine, ATD Quart Monde appelle à des mesures favorisant une transition écologique juste et ambitieuse, notamment en matière de rénovation énergétique, de mobilité propre et d’alimentation choisie et de qualité accessible à toutes et tous. 

Pour Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde  : « La Journée mondiale du Refus de la Misère est l’occasion de rappeler que la pauvreté n’est pas un choix, mais une violence subie. Nous ne connaissons aucune personne qui fasse volontairement le choix du chômage ou du RSA. Nous devons sans relâche lutter contre les discours qui affirment le contraire, car en renvoyant les pauvres à leur responsabilité individuelle, on veut faire oublier celle de l’État qui n’est pas à la hauteur dans la lutte contre la pauvreté. Il y a urgence à mettre en œuvre des réformes qui renforcent les droits et leur application au quotidien, au lieu de détricoter notre système de protection sociale sur fond de pauvrophobie. l’État doit prendre sa part de responsabilité dans la lutte contre la grande pauvreté et pour cela nous avons besoin d’être rejoints par le plus grand nombre dans ce combat.  » 

Comme le rappelle, un groupe de militantes Quart Monde, allocataires du RSA  : «  On nous accuse souvent d’être des profiteurs, des fraudeurs, des fainéants qui préfèrent se la couler douce avec le RSA plutôt que de travailler. Ceux qui tiennent ces propos sont dans l’ignorance de ce que nous vivons au quotidien, trop loin de nous pour percevoir le degré de courage, la ténacité, la résistance dont on doit faire preuve au quotidien pour rester des hommes et des femmes debout. Vivre dans la grande pauvreté, ce n’est pas vivre, c’est survivre. Vivre dans la grande pauvreté, c’est gérer l’ingérable, c’est passer d’une urgence à une autre. C’est être en lutte sur tous les fronts en même temps. » Retrouvez plus de témoignages et des idées fausses déconstruites dans Résistances, le journal du Refus de la Misère .

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Par ATD Quart Monde, Rédaction Yonne Lautre

Le lundi 17 octobre 2022

Mis à jour le 17 octobre 2022