Le débat fait rage autour de la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-soline ce samedi 25 mars. Alors que deux personnes sont actuellement entre la vie et la mort, nous tenons à vous redire notre version des faits après de multiples vérifications et rappeler que nous disposons de nombreux témoignages (élus, paysans, observateurs LDH, ...), photos et vidéos pour l’accréditer.
Nous apprenons cet après-midi qu’une deuxième personne, touchée à la trachée ce samedi et qui avait été rapidement hospitalisée en urgence vitale est désormais à nouveau dans un état grave avec son pronostic vital engagé.
Elle s’ajoute à S., la personne dans le coma depuis samedi après-midi hospitalisée au CHU de Poitiers. Celle-ci aurait reçu une grenade GM2L au niveau de la tête. Entre le moment où elle a été blessée (13h30) et le moment où l’ambulance est arrivée (15h10), il s’est écoulé 1h40. L’hélicoptère du SAMU a décollé à 17h10, soit 3h40 plus tard. Le SAMU n’a pas pu intervenir plus tôt car il a été entravé par la police. Il est actuellement dans le coma après une intervention cette nuit, son pronostic vital reste engagé. Nous considérons que le gouvernement est gravement fautif, et responsable de son état critique actuel et de ce qui pourrait encore survenir de pire. Vous retrouverez ci-après le détail du déroulé de la prise en charge des manifestant-e-s que nous avons pu recouper auprès d’observateurs de la ldh, d’élus et de médecins de l’équipe médic de la mobilisation présents sur place :
Une médecin urgentiste lui ayant porté secours témoigne aujourd’hui et pointe la responsabilité de la préfecture pour le retard de sa prise en charge par les urgences : vous pouvez retrouver son témoignage complet dans Reporterre : https://reporterre.net/Medecin-a-Sainte-Soline-je-temoigne-de-la-repression
Rappelons que contrairement à ce qui a été annoncé par le ministre de l’Intérieur et la préfecture, ce ne sont pas 7 blessé.es, mais plus de 200 que nous recensons. Parmi eux, nous comptons au moins 40 blessé.es graves, une personne risque de perdre son oeil, beaucoup de plaies délabrantes aux jambes et au visage (machoires arrachées) provoquées par des grenades GM2L et des LBD. Une dizaine de personnes ont été transférées au CHU, une vingtaine de personnes avec leur pronostic fonctionnel engagé ou mutilées. 3 personnes ont même eu leur pronostic vital engagé. Nous sommes inquiets pour ces blessés, la priorité est et doit être à leur prise en charge.
Quelques images complétées : https://driveterrecom.girofle.cloud/s/qmifk4NEGsj95RC
La LDH a publié un fil : https://twitter.com/LDH_Fr/status/1639985463690706950?s=20 ; et un communiqué : https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2023/03/Premiere-synthese-Sainte-Soline-VF-1.pdf
Ils dénoncent un usage immodéré & indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair, empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain. Pendant ce temps, la priorité du ministre de l’Intérieur semble être de mobiliser ses forces pour fouiller les affaires des blessés graves à l’hopital, allant même jusqu’à appeler les parents et la famille pour retrouver les affaires de personnes mutilées et encore prises en charge.
Nous craignons désormais le pire et restons déterminé-e-s à faire toute la lumière sur les exactions de la police et sa responsabilité dans cette affaire.
Les Soulèvements de la Terre, la Confédération Paysanne et Bassines Non Merci
SUR LE CAS SPÉCIFIQUE DE LA PERSONNE EN URGENCE ABSOLUE TRANSFÉRÉE AU CHU DE POITIERS ET L’ENTRAVE A L’ARRIVEE DES SECOURS PAR LES FORCES DE L’ORDRE
Voici le détail des informations que nous avons pu recouper à ce propos auprès d’observateurs de la ldh, d’élus et de médecins de l’équipe médic de la mobilisation présents sur place :
La personne a été blessée aux alentours de 13h30 aux abords de la bassine.
Il y a eu au minimum 7 appels du SAMU et 3 appels aux 112, entre 13h35 et 14h50 demandant une intervention pour une urgence absolue. A deux reprises au minimum, l’opérateur SAMU répond qu’il a eu l’ordre du commandement de la gendarmerie de ne pas intervenir.
À 14h00, les manifestants décident collectivement de se replier pour prendre en charge les blessés. Les affrontements cessent à ce moment là et la zone redevient calme.
A 14h50 une médecin urgentiste présente dans la manifestation demande un hélicoptère pour cette urgence absolue.
Une ambulance du SMUR finit par arriver à 15h10, et l’état du blessé ne permettant pas son déplacement, il ne part qu’à 16h10 après avoir été intubé et ventilé.
Il s’est déroulé plus d’une 1h30 entre le premier appel au SAMU faisant état d’une urgence absolue et l’arrivée de l’ambulance.
Ensuite, bien qu’au courant de l’urgence absolue du blessé et qu’il n’y ait pas d’autres blessés graves parmi les manifestants, le SAMU décide de garder l’ambulance sur place et déplacer le blessé au poste médical avancé de la Pommeraie au lieu de l’emmener directement au CHU de Poitier (il y aurait eu 40-45min de route pour aller à Poitiers).
Un avocat présent au poste médical de la Pommeraie avancé a vu l’hélicoptère du SAMU décoller à 17h10 vers Poitiers.
Il s’est donc passé au minimum 3h40 entre le premier appel SAMU et son arrivée au CHU de Poitiers.