– Communiqué de Presse : Saisine du tribunal administratif de Dijon en annulation de l’arrêté préfectoral du 21 mai 2024, autorisant les travaux de la LiSA, par les associations Yonne Vivante et Adeny. 20.09.24
– Le (mauvais) exemple du Contournement Sud de Sens ! Mise à jour 24.04.24
Après avoir aménagé à grands frais le Contournement de Sens, le Conseil Départemental de l’Yonne (CD 89 ) veut aujourd’hui obliger les poids-lourds en transit à contourner Sens autrement : par l’autoroute ! Pourquoi ? Depuis des années, les poids-lourds en transit empruntent les routes départementales environnantes pour traverser le Sénonais. Et le Contournement de Sens n’a rien arrangé, bien au contraire ! Plutôt que d’emprunter les autoroutes, qui contournent Sens par le Nord, les camions peuvent le faire par le Sud plus facilement et rapidement qu’auparavant, via le nouveau Contournement Sud, qu’ils rejoignent (et c’est là où le bât blesse !), via la RD660, traversant villes et villages, comme Villeneuve-l’Archevêque ou Malay le petit.
Selon l’article publié par l’Yonne Républicaine (1) « un comptage a conclu que 60 % du trafic des camions est lié au transit, à savoir qu’ils n’ont "ni pour origine, ni pour destination le département de l’Yonne." En moyenne, tous les jours, ce sont entre 700 et 800 de ces poids lourds en transit qui empruntent la RD 660. "Ils n’ont rien à faire là", reconnaît Christophe Bonnefond, vice président du CD 89, chargé des infrastructures routières ».
Aujourd’hui, le projet est donc de reporter le trafic des poids-lourds en transit de la RD 660 vers les autoroutes A5 et A19. Un trajet plus long de 12 kilomètres, ne rajoutant que deux minutes au parcours. Excellente idée, mais alors, pourquoi avoir dépensé 30 millions d’euros d’argent public pour créer 7,2 kilomètres de route et 5 ponts, pour aujourd’hui organiser le « Contournement du Contournement » ?!
A Auxerre, la question se pose exactement dans les mêmes termes. Une grande partie du trafic de poids-lourds est lié au transit de camions qui traversent l’Auxerrois sans s’y arrêter, et le Contournement Sud d’Auxerre (rebaptisé LiSA, pour Liaison Sud d’Auxerre) ne ferait qu’augmenter ce trafic de transit. Davantage encore de poids-lourds traverseraient les villes et villages bordant les routes nationales et départementales (D965, N151, D606, N77…) qui rejoindraient la future LiSA, plutôt que de contourner Auxerre et l’Auxerrois par le Nord et l’A19.
Où sont les comptages pour identifier les poids-lourds en simple transit ? Où sont les études pour évaluer l’augmentation prévisible du trafic suite à l’aménagement de la LiSA ? Il n’y en a pas, comme la DREAL Bourgogne Franche-Comté l’a elle même reconnu (cf. réponse de la DREAL à notre contribution à la récente enquête publique « Loi sur l’eau »).
Faut-il attendre la réalisation de la LiSA et la dépense prévue de 150 millions d’euros d’argent public pour, demain, se rendre compte qu’il faudrait interdire les poids-lourds en transit en amont et en aval d’Auxerre ?? Nous demandons qu’avant toute réalisation du projet, les études nécessaires soient menées, et qu’une réflexion s’engage pour organiser le renvoi des poids-lourds en transit vers l’autoroute A19, au Nord d’Auxerre, qui permettrait de rendre les boulevards d’Auxerre aux auxerrois, tout en évitant d’accroître le trafic de poids-lourds sur les routes départementales et nationales de l’Yonne.
La LiSA n’est pas une fatalité. Une alternative est possible !
🚧Aidez nous à lutter contre Lisa : https://www.helloasso.com/associations/yonne-vivante/collectes/opposition-juridique-aux-projets-l-i-s-a-liaison-intercommunale-sud-d-auxerre-e
Source :
1 et carte – Article de l’Yonne Républicaine, Les poids lourds en transit interdits sur la RD660 : bientôt le bout du tunnel pour les riverains par Simon Magny, édition du mercredi 14 février 2024 – https://www.lyonne.fr/sens-89100/actualites/les-poids-lourds-en-transit-interdits-sur-la-rd660-bientot-le-bout-du-tunnel-pour-les-riverains_14452480/
Communiqué de Yonne Vivante
– Oui à la Taxe Poids-lourds,
Non au Contournement Sud d’Auxerre !
Le Contournement Sud n’aurait pas pour simple effet de réduire le trafic routier intra-muros d’Auxerre.
Il induirait un flot supplémentaire très important de poids-lourds sur l’ensemble des routes de l’Yonne et de l’Auxerrois.
Il se substituerait au projet d’autoroute Troyes/Auxerre/Bourges, qui devait relier les autoroutes A85 et A26, et permettrait ainsi de boucler le « Grand Contournement de Paris », cet ensemble d’axes routiers et autoroutiers qui permet d’éviter Paris et les rocades proches de la capitale (boulevard périphérique, A86, Francilienne), qui sont surchargées. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_contournement_de_Paris)
Il serait à la croisée des grands axes routiers de l’Yonne (N77, N151, D965, N6/D606), qu’il alimenterait en flot de camions.
A Escolives, le Conseil départemental souhaite même détourner le trafic de poids-lourds de la D606 dans une côte à 8 %, celle de la « voie romaine » (la D239), ce qui générerait un très important surcroît de consommation de carburant, et par conséquent de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre...
Construire le Contournement Sud d’Auxerre, c’est contribuer à pérenniser pour des décennies un mode de transport dont il faut au contraire sortir pour lutter contre le dérèglement climatique dont nous percevons de plus en plus clairement les conséquences. C’est artificialiser des dizaines d’hectares de terres agricoles, supprimer des haies, des bois, des zones humides, porter atteinte à la biodiversité, à l’écoulement des eaux…
Ce n’est pas ce dont l’Yonne et l’Auxerrois ont besoin.
Que nous habitions Auxerre ou d’autres villes et villages du département, notre intérêt commun est la réduction du trafic de camions sur nos routes. Pas son accroissement grâce à de nouveaux aménagements routiers.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’abord de modes de transport alternatifs, ferroviaire et fluvial. Pas de nouveaux axes routiers gratuits qui rendent le transport par camion, l’un des plus polluants et émissifs de gaz à effet de serre, toujours plus compétitif face à ceux-ci. En finançant de nouveaux projets routiers, non seulement nous ne finançons pas les modes de transport alternatifs, mais nous les pénalisons, excluant toute chance de transition vers un transport de marchandises plus responsable.
Ce dont nous avons besoin, c’est aussi de mettre un terme à l’utilisation des routes nationales et départementales par les transporteurs routiers pour éviter les péages autoroutiers. Cette pratique, qui s’est considérablement développée ces dernières années, contribue largement à saturer routes, villes et villages de poids-lourds.
En plus de supporter les nuisances de ce trafic, nous en supportons le coût, celui de l’entretien de routes fortement dégradées par des véhicules de fort tonnage.
Construire le Contournement Sud d’Auxerre, c’est non seulement un coût initial très important (évalué à 129 millions d’euros en 2021, il en coûtera en réalité bien plus) mais aussi, pour les décennies à venir, un coût d’entretien accru, non seulement des kilomètres de routes et des deux nouveaux ponts créés, mais aussi de l’ensemble des routes de l’Yonne, qui verront leur trafic de camions augmenter.
L’État, la Région, le Département, les villes, villages et communautés d’agglomération en ont-elles les moyens ? Voulons-nous continuer à voir nos impôts engloutis dans de telles dépenses, au détriment d’investissements plus utiles (écoles, hôpitaux…) tandis que les sociétés concessionnaires d’autoroute, Vinci en tête, font, elles, d’énormes bénéfices en gérant un réseau… que les transporteurs routiers évitent au maximum !
Le réseau autoroutier en France et en Bourgogne Franche-Comté est pourtant dense, bien entretenu, sûr et parfaitement adapté au transport routier.
Il est possible de sortir de cette situation aberrante, en créant une taxe locale sur les poids lourds qui transitent par nos routes, plutôt que d’emprunter les autoroutes.
Plutôt que d’artificialiser de nouvelles terres agricoles, utiliser le réseau existant.
Plutôt qu’une dépense, générer une recette.
Après l’abandon définitif en 2014 de la « taxe nationale sur les véhicules de marchandises », dite écotaxe poids lourds, qui avait été créée par la loi de finances pour 2009, un nouveau dispositif a été prévu par l’article 137 de la loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (loi dite "Climat" ou "Climat et résilience".)
Cet article a ouvert la possibilité pour le gouvernement de prendre par voie d’ordonnance, d’ici le 22 août 2023, les mesures nécessaires pour permettre aux régions volontaires d’instaurer une taxe locale sur la circulation des véhicules de transport routier empruntant le réseau de routes nationales, précisément pour compenser le coût et les « externalités négatives », telle que la pollution, du report de trafic sur les routes nationales du fait de l’évitement par les transporteurs des axes payants.
Ce dispositif est très proche de celui qui va permettre à la Collectivité européenne d’Alsace d’appliquer une taxe poids lourds dès 2024 pour contrer le report de trafic qu’elle subit depuis que l’Allemagne toute proche a elle-même instauré, en 2005, une taxation du transport routier de marchandises sur les routes fédérales.
Le département de l’Yonne et la Région Bourgogne Franche Comté n’ont semble-t-il jamais envisagé de saisir l’opportunité ouverte part la loi Climat de réduire le nombre de camions en transit sur les principaux axes de la Région et du Département, en mettant fin à leur gratuité.
C’est pourquoi, nous, signataires de cette lettre ouverte, demandons aux élus du département et de la Région de s’emparer de cette question, et de faire le nécessaire auprès du gouvernement français pour mettre en place cette alternative au Contournement Sud d’Auxerre, dont nous demandons l’abandon.
Premiers signataires :
Association Yonne Vivante
Confédération Paysanne de l’Yonne
Association pour la Défense de la Nature et de l’Environnement de l’Yonne (ADENY)
Extinction Rébellion Auxerre
Assemblée populaire d’Auxerre
Merci de ne signer que l’une ou l’autre.
Cyberaction sur un site associatif, militant & français | 1574 signatures |
Pétition sur change.org, un site marchand international | 138 signatures |
Total | 1712 signatures |
Pour tout contact ou/et rejoindre le collectif Contournement Non, merci d’écrire à :
contournementnon riseup.net
Avec pour objet "rejoindre"