28 mai 2018 Armes chimiques en Syrie : des entreprises européennes visées par une plainte

Le 16 mai dernier, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé, suite à une mission d’inspection en Syrie, qu’elle avait constaté que du chlore avait été « vraisemblablement utilisé comme arme chimique le 4 février 2018 » dans la ville syrienne de Saraqib [1]. L’organisation n’a pas pour mission d’examiner quel belligérant l’a utilisé.

En revanche, l’OIAC a précisé avoir établi « des analyses environnementales démontrant la présence inusuelle de chlore dans l’environnement local » et constaté qu’un « nombre important de patients présentaient peu après l’attaque des symptômes d’irritation des tissus cohérents avec l’exposition au chlore ». Pourtant, en 2014, la même organisation avait annoncé que le stock syrien d’armes chimiques, déclaré un an auparavant par le pouvoir syrien, avait été livré aux forces internationales chargées de les détruire [2].

https://www.bastamag.net/Armes-chimiques-en-Syrie-des-entreprises-europeennes-visees-par-une-plainte


9 avril 2018 Attaque au gaz en Syrie : la guerre de Bachar al-Assad "mortellement toxique"

Alors que Douma, dans la région de La Ghouta près de Damas, est sur le point de tomber, une attaque aux gaz toxiques du régime syrien sur la ville rebelle suscite une indignation internationale, des Etats-Unis à la Turquie en passant par le pape François. Le site de L’Obs évoque le communiqué commun de l’ONG Syrian American Medical Society, et des Casques Blancs – des secouristes en zone rebelle – qui affirment que des dizaines de personnes ont péri dans cette attaque.
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-du-lundi-09-avril-2018


5 avril 2017 Syrie. Soupçon d’attaque chimique au nord


3 septembre 2014 Première Guerre mondiale : va-t-on commémorer les exploits de l’industrie chimique ?

C’est l’une des grandes « innovations » de la Première guerre mondiale : les armes chimiques. Les gaz de combat, dont le fameux gaz moutarde, ont été utilisés par les deux camps, et mis au point par de grands groupes, comme Bayer côté allemand, ou les ancêtres de Péchiney et Rhodia côté français. Une implication historique que le géant allemand de la chimie, aujourd’hui fabricant de médicaments et d’OGM, aimerait bien faire oublier.

http://www.bastamag.net/Premiere-Guerre-mondiale-va-t-on


20 août 2014 Armes chimiques syriennes : Le Cape Ray arrive en Europe du Nord

Le navire usine de l’US Navy, le Cape Ray, va dans les jours à venir s’engager dans l’Atlantique et le Golfe de Gascogne pour remonter en mer du Nord.

Le Cape Ray transporte 6000 t de déchets chimiques liquides et solides sous-produits par la neutralisation en Méditerranée de 560 t de précurseurs des munitions chimiques syriennes.

La mission du Cape Ray s’est poursuivie du 9 juillet au 18 août. Elle a consisté à diluer les précurseurs du gaz sarin et du gaz moutarde retirés du territoire syrien. Seuls des communiqués laconiques du Pentagone ont ponctué cette campagne maritime de neutralisation. Aucune information détaillée sur les conditions météorologiques, les localisations du navire, les aléas techniques, les rejets atmosphériques n’a été publiée. La neutralisation des armes chimiques syriennes a été, comme leur fabrication, entourée d’un secret absolu.

Le résultat concret de l’option retenue par les Etats-Unis et validée par l’ONU et l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques), c’est que le navire usine américain stocke en ce moment même 6000 t de déchets toxiques, soit 10 fois plus que les substances chimiques initiales.

Ces déchets sont en cours de transport à destination de l’Allemagne - le port de déchargement serait Wilhelmshaven - où 300 t de résidus d’ypérite seront éliminés dans l’usine Geka à Munster. Le Cape Ray ira ensuite décharger 5700 t de résidus chimiques du gaz sarin en Finlande à Hamina Kotka, à côté d’Helsinki. Les déchets seront par la suite incinérés dans des délais qui ne sont pas connus.

Robin des Bois est la seule ONG à avoir dès la fin de l’année dernière protesté contre la neutralisation des armes chimiques syriennes en mer et explicité sa position dans 6 notes d’information. Aujourd’hui avec l’arrivée en Europe du Nord de ces 6000 t de déchets, la position de Robin des Bois est légitimée.

La meilleure solution disponible aurait été de traiter directement la totalité des 560 t dans un ou plusieurs des incinérateurs de déchets dangereux en exploitation dans l’Union Européenne. Robin des Bois déplore que par crainte des protestations d’une petite partie du public, les gouvernements français et belges aient refusé cette option. L’ONG remercie les gouvernements anglais et finlandais pour leur participation résolue à l’action humanitaire de destruction des armes chimiques syriennes. Le Royaume-Uni et la Finlande ont en effet accepté de prendre en charge la destruction thermique d’une partie des substances dangereuses qui devaient initialement faire l’objet d’un pré-traitement à bord du Cape Ray.

Enfin, Robin des Bois estime que le précédent du Cape Ray va ouvrir la voie à de nouvelles initiatives de traitement en mer de déchets toxiques et ainsi favoriser la conversion des eaux côtières et de l’océan mondial en zone franche industrielle.

Voir les précédentes notes d’informations sur le même sujet :
N°6 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 9 juillet 2014 (en anglais)
N°5 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 26 juin 2014
N°4 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 11 juin 2014
N°3 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 29 janvier 2014
N°2 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 16 janvier 2014
N°1 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 26 décembre 2013 (mise à jour le 3 janvier 2014)

http://www.robindesbois.org/


4 juillet 2014 La destruction en mer de l’arsenal chimique syrien inquiète la Crète

Sfakia est un petit village paisible de bord de mer, isolé au sud de la Crète. Ses habitants, réputés dans toute la Grèce pour leur caractère entier et leur esprit de résistance, se mobilisent depuis des mois contre l’opération de destruction de 560 tonnes d’armes chimiques syriennes qui devrait commencer dans les prochaines semaines au large de leurs côtes.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/07/02/la-destruction-en-mer-de-l-arsenal-chimique-syrien-inquiete-la-crete_4449263_3244.html


26 juin 2014 Armes chimiques

Robin des Bois
Association de protection de l’Homme et de l’environnement
14 rue de l’Atlas 75019 PARIS – Tel : 01.48.04.09.36 / Fax : 01.48.04.56.41
contact robindesbois.org
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Communiqué
26 juin 2014
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Note d’information n°5

Destruction des armes chimiques syriennes

Selon l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques), la phase la plus complexe de l’élimination des munitions chimiques syriennes vient de se terminer avec le retrait des derniers précurseurs et autres composants chimiques du territoire syrien. Ce premier pas a été continuellement différé en dépit de la bonne connaissance des risques encourus et de la contribution de plusieurs Etats membres de la Convention.

Maintenant la phase 2 va rentrer dans un territoire inconnu. 20 t d’ypérite et 540 t de précurseur du gaz sarin devraient être neutralisées en mer.

A bord du navire militaire de l’US Navy, le Cape Ray, le système mobile de prétraitement par hydrolyse (US Field Deployable Hydrolysis System – FDHS) sera mis en œuvre pour la première fois en condition réelle. Cette plateforme a jusqu’alors été essayée à terre et en mer avec des substituts non chimiques (1). Cette opération sera donc une première mondiale. La phase industrielle sera précédée par le transbordement des munitions chimiques syriennes entre le navire danois Ark Futura et le Cape Ray dans le port italien de Gioia Tauro. Aucun essai en condition réelle ne sera réalisé pour tester le traitement. L’opération devrait s’effectuer dans les eaux internationales de la Méditerranée dans un ou des secteurs seulement connus des stratèges américains, 7/7 jours, 24/24h.

Parallèlement aux incertitudes techniques et environnementales, les conditions de mer pourront perturber le process industriel. Selon les experts américains, toutes les opérations seront suspendues quand le Cape Ray aura une gîte supérieure à 5°. Le planning actuel pourrait engager les opérations maritimes au-delà du mois de septembre. En conséquence, le Cape Ray pourrait être soumis à des conditions de mer difficiles. L’US Navy et l’OIAC tentent de rassurer l’opinion publique, les pays riverains et Robin des Bois en mettant en avant que l’usine flottante pourrait se déplacer à la recherche d’une accalmie.

A ce jour, aucun des pays riverains de la Méditerranée n’a publiquement désigné un port refuge. Selon l’OIAC, la flotte militaire encerclant le Cape Ray se substituera aux ports refuge et sera en capacité de remédier à tout accident ou contamination de l’environnement. La phase maritime de la neutralisation des armes chimiques syriennes sera placée sous la responsabilité des Etats-Unis qui auront à assumer toutes les obligations découlant d’un accident éventuel. Pour ce qui concerne les éventuelles réparations et le ravitaillement, la Croatie aurait accepté que le Cape Ray utilise un de ses ports.

Le texte de la Convention sur la destruction des armes chimiques précise que tous les Etats-membres doivent accorder la plus haute attention à la sûreté des opérations et à l’environnement. Dans l’opinion de Robin des Bois, cela revient à déployer l’unité mobile mise au point par les ingénieurs américains à terre ou à détruire les munitions chimiques dans des équipements terrestres existants où les risques sont réduits et maîtrisables.

(1)(1) Nina Notman, ‘Chemistry World’ 21, May 2014.

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Les notes d’informations précédentes sont disponibles ci-dessous. Elles permettent d’avoir une compréhension élargie de la position de Robin des Bois sur la destruction des munitions chimiques syriennes.

N°4 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 11 juin 2014
N°3 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 29 janvier 2014
N°2 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 16 janvier 2014
N°1 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 26 décembre 2013 (mise à jour le 3 janvier 2014)


11 juin 2014 Élimination des munitions chimiques syriennes

Robin des Bois
Association de protection de l’Homme et de l’environnement
14 rue de l’Atlas 75019 PARIS – Tel : 01.48.04.09.36 / Fax : 01.48.04.56.41
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Depuis le début de l’année, 2 navires de commerce errent dans les eaux internationales de la Méditerranée orientale. Leurs positions exactes sont tenues secrètes. L’Ark Futura est un roulier de 180 m de long. Il bat pavillon danois. Son équipage est composé de marins de plusieurs nationalités. Le Taiko est un roulier de 262 m de long. Il bat le pavillon bis norvégien. Les rouliers sont des sortes de garage. En cas de collision ou d’incendie, ils sont très vulnérables et coulent rapidement.

Les 2 navires font partie de la logistique maritime mise en œuvre par l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) pour éliminer les munitions chimiques syriennes. La date butoir pour la destruction de ces munitions était initialement fixée au 30 juin 2014. Il était aussi prévu que le Taiko et l’Ark Futura chargent la totalité des agents chimiques avant de quitter la Méditerranée orientale.

A ce jour, 8% des agents chimiques sont encore sur le territoire syrien.

Cependant, selon les dernières informations, le Taiko se dirige maintenant vers la Finlande pour débarquer 500 t d’agents chimiques de catégorie 2 dans le port de Hamina Kotka. Ils seront ensuite convoyés par route ou par train vers l’incinérateur de déchets dangereux de Riihimaki à environ 60 km du port. Dans un deuxième temps, le Taiko traversera l’Atlantique pour débarquer le solde de sa cargaison à Port Arthur, Texas. Les déchets y seront incinérés dans une installation dédiée. Le convoi du Taiko et de son escorte militaire devrait traverser le golfe de Gascogne d’ici la fin de la semaine.

Quant à lui, l’Ark Futura est toujours en attente dans les eaux internationales à l’est de la Méditerranée. Il touche régulièrement le port syrien de Lattaquieh pour embarquer les emballages de déchets toxiques. Les dernières livraisons accomplies, la feuille de route du roulier danois sera de rejoindre dans le port italien de Gioia Tauro le navire usine américain Cape Ray, troisième roulier de l’affaire, et d’y transférer 560 t d’agents chimiques de catégorie 1. Dans un deuxième temps, l’Ark Futura devrait se diriger vers le port militaire de Marchwood près de Southampton, Royaume-Uni. Les 150 t résiduelles d’agents chimiques de catégorie 1, composants des gaz de combat syriens, seront ensuite transportés par route ou par rail vers l’incinérateur de déchets dangereux d’Ellesmere près de Liverpool.

Le plan de destruction tel qu’il a été établi par l’OIAC continue à accumuler les retards, les complications et les risques. Depuis 6 mois, 2 navires de commerce à simple coque sont utilisés comme stockages flottants de déchets toxiques. Quand le Cape Ray, en attente depuis 5 mois dans une base militaire espagnole, entrera à son tour en scène, il servira d’usine flottante et sera le théâtre d’une grande première, la destruction de munitions chimiques en mer. Selon le scénario retenu, le Cape Ray sera stationné à quelques milles des côtes italiennes dans les eaux internationales. L’opération sera assujettie à des conditions de mer acceptables.

Compte-tenu des retards et du temps nécessaire aux premiers essais et au traitement global, les opérations de destruction auraient lieu au mieux courant septembre, au moment même où les conditions météorologiques se dégradent. En conséquence, Robin des Bois demande encore une fois à l’OIAC et aux Nations-Unies de modifier le programme et de faire procéder à terre à la destruction progressive de l’ensemble des munitions chimiques syriennes disponibles.

Voir aussi :
N°3 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 29 janvier 2014
N°2 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 16 janvier 2014
N°1 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 26 décembre 2013 (mise à jour le 3 janvier 2014)


29 avril 2014 Armes chimiques : la Russie dans les eaux troubles de la Crimée

Alors que la situation ne cesse de s’envenimer entre La Russie et l’Ukraine, le sort de la Crimée ne fait aujourd’hui plus débat. En annexant cette province russophone, Moscou a hérité de ses munitions et barils d’armes chimiques. Des produits hautement toxiques jetés dans la mer Noire et la mer d’Azov pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce risque environnemental n’empêche pas le gouvernement russe de promouvoir le tourisme dans la péninsule.

http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/armes-chimiques-la-russie-dans-les-eaux-troubles-de-la-crimee-142474.html


28 février 2014 Le démantèlement offshore des armes chimiques syriennes se prépare à l’abri des regards

Pour la première fois, des armes chimiques vont être traitées à bord d’un navire, dans les eaux internationales du bassin méditerranéen, révèle l’association Robin des Bois. Hors de portée du droit international et au risque de banaliser une procédure périlleuse.

http://www.actu-environnement.com/ae/news/demantelement-armes-chimique-syrie-USA-mediterranee-robin-bois-20906.php4#xtor=ES-6


25 février 2014 « Armes chimiques », y a du gaz dans l’eau

Arte diffuse un docu sur la pollution des mers par les bombes stockées durant les guerres mondiales.

http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2014/02/24/armes-chimiques-y-a-du-gaz-dans-l-eau_982670


4 février 2014 La destruction des armes chimiques syriennes, un risque écologique pour la Méditerranée

Une partie du stock d’armes chimiques syriennes doit être détruite en Méditerranée. Cela représente un risque écologique réel, en cas de tempête, notamment.

http://www.reporterre.net/spip.php?article5358


29 janvier 2014 Robin des Bois ! N°3 Élimination des munitions chimiques syriennes

Le navire américain Cape Ray se dirige vers la mer Méditerranée.

SeaSpeedAsia
Seaspeed Asia, futur Cape Ray, en 1981 © Nils Jonas Sætre / Capture Robin des Bois

CapeRay
Cape Ray © Maritime Connector

Sa mission est de détruire les substances prioritaires composant les munitions chimiques syriennes. Les seuls essais en mer du système mobile de neutralisation des armes chimiques ont été réalisés avec de l’eau.

Le scénario du Cape Ray a été mis en place « pour éviter d’avoir à déposer les substances chimiques sur un territoire quelconque où nous aurions eu à composer avec le contexte politique et environnemental et à se conformer à des lois nationales ». Telle est la déclaration début janvier du Sous-Secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis, Monsieur Frank Kendall.

De l’avis de Robin des Bois, l’option qui a été prise de ne pas neutraliser les munitions chimiques syriennes dans le jardin de quelqu’un revient à le faire dans le jardin de tous. La haute mer est le patrimoine commun de l’Humanité.

L’urgence est à vrai dire de retirer les munitions chimiques de la Syrie dans les meilleures conditions possibles et à cet égard Robin des Bois espère qu’un accord sera recherché et trouvé à la Conférence de Genève.

Selon le texte fondateur de la Convention sur la destruction des armes chimiques, il n’y a pas d’obligation pour les Etats membres, en l’occurrence la Syrie, de détruire leurs stocks à la vitesse d’un TGV. Par exemple, les Etats-Unis n’auront pas terminé cette tâche avant 2023 sous le contrôle des inspecteurs de l’OIAC.

Les opérations à bord du Cape Ray se dérouleront au large des règlements internationaux.
 La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination est laissée à l’écart
 L’application de la directive européenne (2009/17/CE) relative à la mise en place d’un système communautaire de suivi du trafic des navires et d’information qui mentionne notamment l’obligation de désigner des lieux de refuge pour les navires en difficulté, reste très confuse. En cas d’accident majeur sur le pont de stockage des munitions chimiques ou sur le pont consacré au traitement des munitions chimiques, ou sur les deux, les pays riverains, s’ils sont membres de l’Union Européenne auront à désigner un lieu de refuge pour faciliter le sauvetage et les mesures de sécurité.
 Il est possible que l’utilisation détournée du Cape Ray tombe sous le coup de la nouvelle réglementation de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) interdisant en mer le mélange des cargaisons liquides et la mise en œuvre de process industriel.

Les opérations à bord du Cape Ray ne sont pas conformes aux textes de la Convention sur la destruction des armes chimiques.
 La Convention déclare qu’une priorité absolue doit être accordée par chaque Etat membre au stockage et à l’installation de destruction de manière à assurer la sécurité des personnes et la protection de l’environnement. Considérant que l’opération à bord du Cape Ray est une première mondiale soumise aux aléas du roulis et du tangage, nul ne peut dire que des précautions maximales sont prises à l’égard de la centaine de personnes embarquées et de l’environnement marin.
 Contrairement aux prescriptions de la Convention et de toutes les normes industrielles, le stockage des munitions et l’installation mobile de destruction ne sont pas suffisamment éloignés l’une de l’autre pour éviter un effet domino dans l’éventualité d’un incendie, d’une explosion ou d’un épandage des substances chimiques.
 De plus, la Convention exige que l’usine de destruction soit clairement désignée avec une adresse précise. La position du Cape Ray sera soumise à des facteurs politiques, sécuritaires, socioéconomiques, météorologiques et à ce jour n’a pas été clairement définie ou rendue publique.

Pour neutraliser environ 700 tonnes de substances chimiques à usage militaire, les 2 modules embarqués sur le Cape Ray produiraient environ 7.700 tonnes de déchets. Pas de souci majeur, Rob Malone, l’un des responsables du programme de destruction des munitions chimiques aux Etats-Unis nous rassure : ces sous-produits seront pour l’essentiel une solution caustique ressemblant au Destop utilisé pour déboucher les éviers.

http://www.robindesbois.org/communiques/


16 janvier 2014 Robin des bois : N°2 Élimination des munitions chimiques syriennes

Neutraliser les munitions chimiques syriennes sur le Cape Ray, un cargo transformé en plateforme industrielle et positionné dans les eaux internationales permettra de s’affranchir des réglementations nationales.

Cette première mondiale ferait de la haute mer une zone franche libérée de tout contrôle démocratique et des contraintes environnementales et sociales. L’OIAC et les Etats-Unis disent que 500 tonnes de munitions chimiques syriennes seront traitées en mer en quelques semaines alors que la fin du programme de destruction des munitions chimiques américaines est prévue pour 2023. Sur terre, les Etats-Unis espèrent traiter 3.100 tonnes en 10 ans. En mer, ils sont sûrs d’en traiter 500 tonnes en 4 semaines.

A l’heure actuelle, l’ Ark Futura un pauvre roulier totalisant 38 déficiences dans les ports européens depuis l’an 2000 se ballotte quelque part sur la Méditerranée avec une fraction non quantifiée de munitions chimiques en provenance de 2 des 12 dépôts syriens.

C’est seulement quand les 12 dépôts auront été vidés et que toutes les munitions seront entreposées à bord de l’ Ark Futura et d’un autre roulier spécialisé dans le transport de voitures que le bateau usine américain entrera en action.

Les habitants du bassin méditerranéen, les pêcheurs et les poissons ne sont pas prêts d’être débarrassés de la menace. La Méditerranée et les armes chimiques se connaissent depuis longtemps. Il y a de source sûre plusieurs décharges sous-marines de munitions chimiques au fond de la Méditerranée. Les plus importantes sont au large de Bari et de Naples en Italie et au large de Saint-Raphaël en France. La plupart de ces décharges proviennent de l’immersion à partir de 1950 des stocks que les forces alliées avaient accumulées pour répondre si nécessaire à une attaque chimique allemande pendant la dernière guerre mondiale.

63 ans plus tard, la Méditerranée n’est pas à l’abri d’une immersion accidentelle ou même en dernier recours volontaire. L’OIAC et l’Italie au large de laquelle la performance américaine devrait avoir lieu n’ont pas désigné de port refuge au cas où ça tournerait mal à bord du Cape Ray. Le dernier refuge du Cape Ray et de sa cargaison en cas d’accident majeur serait-il le fond de la Méditerranée ?

Robin des Bois souhaite que le schéma actuel de destruction des munitions chimiques syriennes soit abandonné. Les substances prioritaires et les autres agents composant les munitions chimiques syriennes peuvent sous le contrôle de l’OIAC être traités à terre en Europe, aux États-Unis ou dans tout autre pays ou région qui dispose des meilleures capacités techniques disponibles. Le rythme de destruction doit être compatible avec la sécurité des travailleurs, des populations riveraines et de l’environnement.

Voir aussi :
N°1 Élimination des munitions chimiques syriennes, Note d’information, 26 décembre 2013 (mise à jour le 3 janvier 2014)


12 octobre 2013 Le Nobel de la paix récompense l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a été récompensée du prix Nobel de la paix ce vendredi. L’OIAC reçoit là un fort soutien alors qu’elle est au cœur du projet de démantèlement des stocks d’armes chimiques en Syrie.

http://www.humanite.fr/le-nobel-de-la-paix-recompense-lorganisation-pour-550983


19 septembre 2013 Comment la France gère-t-elle les munitions chimiques anciennes ?

19 septembre 2013
Note d’information

http://robindesbois.org/

Comment la France gère-t-elle les munitions chimiques anciennes ?

Robin des Bois travaille depuis 13 ans sur les déchets de guerre dont les munitions chimiques. Il est utile aujourd’hui de faire le point sur la doctrine et les pratiques de la France au regard de la Convention internationale sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, dite Convention sur les armes chimiques. Les munitions chimiques principales à détruire sur le territoire français sont à base de phosgène et de chloropicrine, d’ypérite et de chlorobenzène, de tétrachlorure de zinc, d’arsenic et de cyanure.

La France a joué un rôle majeur dans l’élaboration de cette Convention. Elle l’a signée le 13 janvier 1993.

Le programme SECOIA (Site d’Elimination des Charges d’Objets Identifiés Anciens) a été imposé par décret en décembre 1996. Il confère au Ministère de la Défense la responsabilité de détruire les munitions chimiques anciennes.

La Convention est entrée en vigueur en avril 1997.

En octobre 1997, le projet SECOIA (version n°1) est divisé en 3 étapes : faisabilité, conception, exploitation. Il est dimensionné pour détruire 100 tonnes de munitions par an en régime de croisière pendant 30 ans et si nécessaire jusqu’à 300 tonnes par an.
Chaque préfet de zone de défense est alors appelé à faire un état le plus précis possible des stocks de munitions chimiques connus ou supposés y compris les regroupements dans des lacs, des cavités géologiques, des forêts en s’appuyant en particulier sur la mémoire collective.

En 2001, il est décidé d’implanter SECOIA (version n°2) à l’intérieur du camp militaire de Suippes dans le département de la Marne avec un régime de croisière de destruction de 25 tonnes par an et si nécessaire jusqu’à 90 tonnes par an. Le camp a une superficie de 15.000 hectares. Les premiers essais étaient prévus pour 2005.

En 2002, l’option Suippes est abandonnée pour des raisons d’incompatibilité avec des exercices militaires au profit du camp de Mailly-le-Camp dans l’Aube, à 60 km de Suippes. Le projet (version n°3) prévoit de traiter pendant 30 ans 20 tonnes par an en régime de croisière et si nécessaire 85 tonnes par an. La mise en route était prévue pour 2007.

Mais l’affaire s’enlise dans des ornières financières, politiques et juridiques, Thales étant soupçonné d’avoir bénéficié d’informations confidentielles de la part de la Délégation Générale pour l’Armement avant de répondre à l’appel d’offre européen. Une autre complication juridique a servi de prétexte à la suspension du projet. En effet, quelques stations de fleurs protégées ont été repérées pendant l’étude d’incidence et ont semblé pendant plusieurs années constituer un obstacle infranchissable.

En 2009, le projet (version n°4) ressurgit avec un nouvel appel à candidatures. Il est dimensionné pour détruire 42 tonnes par an pendant 16 ans, tout juste de quoi traiter le stock existant de Suippes et les découvertes au fil de l’eau. Pas de place pour l’imprévu ou les regroupements cachés.

L’appel d’offre est attribué en été 2011 à Astrium. Le Ministre de la Défense annonce une mise en service pour 2015.

C’est seulement en avril 2013 que l’enquête publique a lieu.

Un avis favorable est donné en juin 2013 par le commissaire-enquêteur.

Sur le papier, la phase d’exploitation est reportée à 2017 soit 20 ans après le décret SECOIA et 100 ans après la Grande Guerre où pour la première fois des armes chimiques industrielles ont été déployées.

En attendant la disponibilité de SECOIA, 20 tonnes supplémentaires s’ajoutent chaque année à l’entreposage du camp de Suippes. En 2001, 55 tonnes, 86 tonnes en 2003, 200 tonnes en 2008 et 250 tonnes réparties en 17.000 munitions en 2012. Les armes chimiques sont entreposées dans d’anciennes cellules en béton qui accueillaient des missiles nucléaires et qui ont été rénovées en enceintes frigorifiques. L’accumulation est importante et pourrait l’être davantage. En effet, les munitions chimiques découvertes pendant des travaux publics, privés ou agricoles sont souvent détruites à ciel ouvert au plus près des découvertes et au mépris de la Convention qui oblige à réduire les émissions atmosphériques issues des destructions. Dans son inventaire « En attendant les démineurs » publié en août 2012 (1), Robin des Bois relate ces comportements avec par exemple en 2010 à Gauchy dans l’Aisne le cas de plusieurs obus au phosgène qui ont été détruits sur place et à l’air libre.

A défaut de moyens techniques et financiers, à défaut d’une volonté politique continue et cohérente, la France s’est dotée récemment de moyens juridiques innovants. Une ordonnance de 2005 stipule que « l’immersion des munitions ne pouvant être éliminées à terre sans présenter des risques graves pour l’homme ou son environnement peut être autorisée par le représentant de l’Etat en mer ». Il y a donc à l’heure actuelle une porte de sortie légale qui peut être ouverte par les préfets maritimes pour procéder à l’immersion des munitions chimiques et perpétuer une pratique initiée dans les années 1920. La loi du 15 juillet 2008 dite « Loi archives » (2) interdit sans prescription de temps la consultation des archives publiques susceptibles d’aider à la localisation des armes chimiques. Cette interdiction d’accès aux archives empêche les historiens, les élus, les aménageurs, la société civile de contribuer à l’inventaire exigé par la Convention et de prendre les mesures nécessaires avant de délivrer des permis de construire ou d’engager des travaux de remaniement des sols .


(1) Lien vers le dossier
(2) Lettre ouverte sur un secret, communiqué du 13 mai 2008

Voir aussi :
« La France respecte-t-elle la Convention sur l’interdiction des armes chimique ? », Extrait pdf du dossier Vestiges de guerre de mai 2003.

Voir la page spéciale de Robin des Bois sur les déchets de guerre :
http://www.robindesbois.org/dossiers/dechets-de-guerre/dechets-de-guerre.html


10 septembre 2013 Syrie : Paris et Washington intéressés par la proposition russe

La France et les Etats-Unis ont émis des réserves mais accueilli favorablement ce lundi soir la proposition russe qui placerait les armes chimiques syriennes sous contrôle international.

http://www.humanite.fr/monde/syrie-paris-et-washington-interesses-par-la-propos-548565


3 septembre 2013 Londres aurait autorisé la vente de gaz chimique à la Syrie en 2012

Le quotidien britannique The Independent a révélé que le gouvernement britannique a autorisé une entreprise, le 17 janvier 2012, à livrer à la Syrie du fluorure de sodium et de potassium. Il s’agit de substances chimiques pouvant servir à créer des agents neurotoxiques similaires au sarin, du gaz que le régime de Damas aurait utilisé contre la population syrienne.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/03/londres-aurait-autorise-la-vente-de-gaz-chimique-a-la-syrie-en-2012_3470130_3218.html


2 septembre 2013 Qui fabrique les armes chimiques : les armes chimiques françaises

Sur le terrain de la production des armes chimiques on apprend en effet de belles !
Par exemple, les archives de l’INA,
Adresse http://www.ina.fr/video/CAB89001713
et copie au cas où la source serait supprimée :
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/56113
qui rendent compte d’une émission de la télévision publique datant sans doute de 1989 (Sérillon) intitulée (camouflage oblige) :

"ENQUETE JOURNALISTIQUE SUR LA FABRICATION D’ARMES CHIMIQUES EN France. EN EFFET LA France N’A PAS D’ARMES CHIMIQUES MAIS PRODUIT DES AGENTS CHIMIQUES QUI POURRAIENT ENTRER DANS LA COMPOSITION D’UNE ARME"

et qui révèle que la France est selon les experts la 3e puissance mondiale de production d’armes chimiques.
La localisation de cette production, les entreprises qui participent à cette production (par exemple l’établissement LACROIX à Muret Haute-Garonne spécialisé dans les feux d’artifice, la SNPE ...) est ainsi révélée.
Alors où en est-on en 2013 ?
On attend de la grande presse à l’heure de la dénonciation de l’utilisation des armes chimiques en Syrie et du prurit interventionniste du pouvoir socialiste des éclaircissements.
Et l’on est en droit de douter des raisons invoquées pour justifier cette intervention que les médias martèlent à longueur d’antenne, surement parce que le doute s’est installé dans l’opinion comme le révèlent les récents sondages.


31 mai 2013 Le Monde et les gaz chimiques : des invraisemblances médicales ?

Comme par hasard au moment où la France et les USA poussent à une intervention militaire contre la Syrie, et comme par hasard au moment où Carla Del Ponte et d’autres enquêteurs ont établi que des forces d’opposition ont employé des armes chimiques, voilà que survient un “témoignage” du Monde prétendant que l’armée syrienne utilise des armes chimiques. Rappelons que ce journal avait menti à ses lecteurs sur les armes chimiques de Saddam Hussein, sur le génocide au Kosovo, sur la guerre en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye et au Mali (test-médias à disposition de nos lecteurs). Sans parler des médiamensonges plus anciens de ce journal : contre Nasser en 1956, contre le Vietnam, Panama et de nombreux autres pays agressés par les USA et la France. On lira donc avec intérêt l’analyse médicale qui suit... (IGA)

http://www.michelcollon.info/Le-Monde-et-les-gaz-chimiques-des.html


18 mars 2013 B2-Namous : dépolluer le désert

De 1935 à 1987, l’armée française a expérimenté des armes chimiques de toutes sortes dans le nord du Sahara algérien. Révélée en 1997, l’information était tombée dans l’oubli. Jusqu’à la signature, il y a quelques semaines, d’un accord secret entre les présidents Hollande et Bouteflika. En jeu : la dépollution d’une base d’une taille gigantesque, mais on ignore précisément la nature des contaminations.

http://www.journaldelenvironnement.net/article/b2-namous-depolluer-le-desert,33680?xtor=EPR-9


23 mars 2022

Par Rédaction Yonne Lautre

Le mercredi 23 mars 2022

Mis à jour le 28 mars 2022