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"L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre

7 mars 2014 8 mars 2004 – 8 mars 2014 : Dixième anniversaire de « Appel des Résistants aux jeunes générations »

8 mars 2004 – 8 mars 2014 : Dixième anniversaire de « Appel des Résistants aux jeunes générations », proclamé à Paris par plusieurs très importantes personnalités de la Résistance.

« Résister, c’est créer, créer c’est résister ».

Cet Appel, adressé affectueusement aux jeunes d’aujourd’hui, dénonçait la dictature des marchés financiers, et l’avilissement des médias dominants, asservis à des intérêts privés, et invitait à concevoir un nouveau programme social et démocratique pour notre temps.

Voir texte complet :

http://lucky.blog.lemonde.fr/2007/10/08/appel-des-resistants-aux-jeunes-generations-du-8-mars-2004-texte-complet-et-notice-reactualisee-des-signataires/

C’est l’occasion de rendre ici hommage à nos chers disparus parmi les signataires, depuis 2004.

Une vidéo exceptionnelle :

http://www.dailymotion.com/video/x17e36_appel-des-resistants_news

Sur une mise en perspective de cet appel qui a enclenché une série de dynamiques ultérieures, dont le retentissement international du livre « Indignez-vous » de Stéphane Hessel, voir l’article de tête d’un dossier dans le supplément Livres du Monde, daté du 15 avril 2011, "Quand la Résistance électrise le présent", qui cite l’Appel de 2004 (rédigé à Nantes) comme " une étape-clé dans cette nouvelle réactivation du passé de l’"armée des ombres" par un appel solennel à un "programme de résistance" pour lutter contre les injustices et la domination sociale et médiatique des puissances d’argent, la "dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie". "

http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2011/04/14/quand-la-resistance-electrise-le-present_1507313_3260.html

Sur l’origine nantaise de l’Appel des Résistants, on peut lire cet article sur le site de Télérama :

La résistance citoyenne mobilise aux Glières, du 16 mai 2001, par Thierry Leclère

http://www.telerama.fr/monde/la-resistance-citoyenne-mobilise-aux-glieres,68843.php

et aussi François Ruffin dans Fakir

http://www.fakirpresse.info/Mon-heros-623.html

Pièce jointe : photos souvenirs de la proclamation de l’Appel des Résistants, en cette journée des droits des femmes, le 8 mars 2004, à la Maison de l’Amérique latine à Paris.

Photos souvenirs Appel des Résistants.png


15 février 2010 "L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre Appel lancé en 2004 par les anciens du CNR de 1944... auquel il est bien temps de répondre !


3 juin 2007 "L’Appel des Résistants" Germaine Tillion a cent ans Une opérette à Ravensbrück

Germaine Tillion a cent ans

Une opérette à Ravensbrück

Création mondiale avec le Verfügbar aux enfers, oeuvre écrite pendant sa déportation en 1944, par Germaine Tillion et montée pour la première fois au Châtelet. Un texte, acte de résistance, qui ne cesse de surprendre.

C’est l’histoire incroyable d’une opérette écrite dans des conditions qui, aujourd’hui encore, nous semblent invraisemblables. L’ethnologue Germaine Tillion, dont tous les amis fêtent aujourd’hui le centenaire, est alors internée à Ravensbrück, depuis 1943, pour faits de résistance. Elle écrit, à la barbe de ses bourreaux, le Verfügbar aux enfers, opérette-revue (1), une opérette inachevée au vu de la détérioration des conditions de détentions. En avril 1945, elle est au nombre des survivantes du camp. Jacqueline d’Alincourt, compagne d’internement, sauvera le livret et le lui remettra peu après. Il faudra attendre la troisième édition de l’ouvrage enquête de Germaine Tillion consacré au camp (« Ravensbrück », 1988), pour trouver des références à cette opérette qu’elle n’avait, jusqu’alors, jamais mentionnée.

Plus d’un demi-siècle après, témoignages, archives, procès, images nous permettent de savoir non seulement ce qui s’est passé mais aussi d’imaginer les conditions de vie extrêmes des hommes et des femmes dans ces camps. La souffrance, l’humiliation, la faim, les coups, les tortures, les trahisons...


20 mai 2007 "L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre

Tribune...

Alain Attac 44

Lire la lettre de Guy Môquet. OUI mais avec l’Appel des Résistants du 8 mars 2004.

http://lucky.blog.lemonde.fr

Les professeurs n’ont pas attendu Monsieur Sarkozy pour lire dans leurs classes l’émouvante lettre d’adieu de Guy Môquet, jeune lycéen fusillé par les nazis, choisi par le ministre de l’Intérieur pétainiste parmi les otages communistes de Châteaubriant. Mort pour la France à l’âge de 17 ans, mort pour un idéal, mort pour notre liberté et notre dignité.

Aujourd’hui, Guy Môquet, s’il était encore avec nous, aurait environ 83 ans. Que dirait-il face au spectacle de la misère organisée par les puissants, du mensonge médiatique qui passe, du cynisme financier triomphant, des persécutions contre les jeunes enfants sans-papiers ?

Mais on voit bien le parti pris idéologique, le pari de l’amnésie collective, d’un pouvoir gouvernemental s’apprêtant à démolir méthodiquement les conquêtes sociales et démocratiques de la Libération, voulues et préparées par l’ensemble des familles de pensée de la Résistance antifasciste clandestine, au sein du Conseil national de Résistance (CNR) présidé par Jean Moulin, et dûment appliqué à Libération. Est-il honnête de feindre de célébrer la Résistance sans la faire connaître et la comprendre véritablement, pour mieux tromper la mémoire collective ?

Ne présenter de la Résistance qu’une icônographie héroïque et sainte, mais dépolitisée, sortie artificiellement de son contexte, ce n’est pas rendre hommage aux espoirs de Guy Môquet et de tous les combattants antifascistes qui ont péri à cette époque, ni de ceux qui ont prolongé leurs combats après la Libération. Au contraire, c’est trahir leur message encore actuel.

Ainsi, il faut lire, relire et faire lire la lettre de Guy, mais il convient nécessairement d’associer ce moment à une brève mise en perspective de l’immense oeuvre économique, culturelle et sociale de la Résistance, si l’on ne veut pas tromper la jeunesse d’aujourd’hui. “Mais d’où vient donc la sécurité sociale ?”

A cet égard, il semble plus que jamais indispensable d’accompagner le souvenir de Guy Môquet par la lecture de l’ « Appel aux jeunes générations » de plusieurs anciens parmi les plus hautes figures de la Résistance française, rendu public le 8 mars 2004.

Ce testament admirable exprime beaucoup de choses à l’intention des générations d’aujourd’hui. Ce petit document (voir plus bas) a beaucoup circulé depuis 2004. Il a échappé au contexte de sa publication en mars 2004 pour appartenir désormais au domaine public et atteindre la dimension d’un grand texte de référence, fédérateur et mobilisateur. Mais on ne s’étonnera pas qu’il ait été généralement ignoré par les grands médias. C’est cet Appel qu’il faut lire avec la lettre de Guy Môquet, car les deux textes se répondent admirablement et se complètent à plus de soixante ans de distance.

Bonnes lectures, à l’école, à la maison, au travail, dans les associations, dans les courriers de lecteurs de journaux, dans les débats publics et les forums de rue !


16 mars 2007 "L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre Hommage à Lucie Aubrac

Hommage à Lucie Aubrac

Bonjour à tous,

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparition de Lucie Aubrac dans la nuit du 14 au 15 mars. Nos pensées vont à son mari Raymond Aubrac, qui nous avait fait l’honneur de co-signer avec elle la préface du livre « l’Autre campagne ». Ils nous avaient reçus chez eux avec une grande gentillesse il y a quelque mois, pour discuter du projet. Nous gardons un souvenir ému de cette rencontre.

Nous avions été profondément marqués par la sincérité d’un engagement qui n’aura pas dévié un instant depuis leurs années de résistance. Lucie Aubrac portait un regard lucide sur la société actuelle, sur ces forces nombreuses qui ont « un grand intérêt à ce que rien ne change », et sur la nécessité impérieuse d’inventer chaque jour un monde meilleur. Celles et ceux qui, aujourd’hui, se répandent en propos lénifiants sur la mémoire de Lucie Aubrac et qui dans le même temps contribuent à maintenir et aggraver les inégalités et les injustices qu’elle n’a eu de cesse de combattre, seraient bien inspirés de lire cette courte préface.

Bien à vous,

Pour L’Autre Campagne, Georges Debrégeas et Thomas Lacoste

Pour un autre Programme

Par Lucie Aubrac et Raymond Aubrac

Quelle audace réconfortante ! Quand le poids des injustices devient trop lourd, il faut changer. Mais ceux qui nous le disent ici n’ajoutent pas qu’eux seuls seraient capables de résoudre tous les problèmes si on leur confiait le pouvoir : ce ne sont pas des candidats à une élection. Autorisés, dans leur domaine, par leur compétence et expérience, ils savent ce qui va mal et pourquoi ça va mal. Ils dénoncent quand il le faut les responsables et ils proposent comment peut être rétablie l’efficacité, comment peut être rétablie la justice. Voilà une vraie démarche citoyenne.

Dans une société pourtant si riche, mais qui a perdu son élan vital et qui ne propose à ses enfants rien qui puisse les mobiliser, la leçon d’anatomie découvre l’égoïsme, le repli sur soi, le peur et le mépris de l’autre, le déni de l’intérêt général au bénéfice de quelques particuliers, bref le recul de la démocratie. Nous savons qu’attaquer la démocratie nourrit l’intolérance et le racisme.

Nous nous souvenons qu’il y a peu, car soixante ans n’est pas si long, notre pays sortait d’une catastrophe. Il avait été pillé, rançonné, détruit dans ses œuvres vives pas des forces brutales, et nous avions su résister, c’est à dire comprendre et oser. Pour retrouver la liberté et les valeurs de la République, bien des hommes et des femmes avaient donné leur vie. Cette résistance avait catalysé l’élan vital qui nous avait permis de remettre debout un pays de citoyens capables de rétablir une démocratie créatrice.

Résister c’est oser. Oser, c’est créer. Encore faut-il une feuille de route, établie après l’analyse de la situation.

Mais regardons de plus près cette feuille de route qui a, il y a soixante ans, rétabli et rénové notre démocratie : le Programme du Conseil national de la résistance (CNR). Elle prépare, en effet, les principales réformes qui ont été réalisées après la Libération : nationalisation de grandes entreprises, de banques, de services publics ; création de la Sécurité sociale pour tous les salariés, liberté de la presse, etc. Elles étaient les têtes de chapitre du programme de gouvernement de ceux qui ont alors dirigé notre pays, avec le Général de Gaule et les principaux dirigeants de la Résistance : mouvements, syndicats, partis politiques.

Mais ces réformes, souvent fondamentales, ne sont proposées que dans la seconde partie du Programme du CNR. La première consiste à définir les moyens de la lutte qui permettra de les entreprendre : comment il fallait s’organiser pour mettre la démocratie au pouvoir, en luttant contre l’ennemi occupant le pays, et ses auxiliaires au service de ce qu’on appelait « l’Etat Français », le régime pétainiste de Vichy. Ainsi fut conduite la lutte pour la Libération, lutte militaire et politique. C’est après la victoire, obtenue grâce aux efforts et aux sacrifices de nos alliés, les Soviétiques, les Britanniques et les Américains, avec les combats des Français, que la seconde partie du Programme du CNR put être appliquée.

Si nous réfléchissons aux conditions actuelles, nous devons conclure que cet Autre Programme qui nous est proposé dans cet ouvrage ne pourra être appliqué qu’après une autre forme de lutte, contre des adversaires et des obstacles qui ne sont plus, heureusement, des forces armées ou des polices mais qui ne sont pas, pour autant, faciles à surmonter.

Il faudra d’abord connaître ces obstacles. Certains sont autour de nous : l’égoïsme, la résignation, la peur du changement, l’implantation solide, dans notre pays, de forces politiques, sociales et financières qui ont le plus grand intérêt à ce que rien ne change. Elles disposent d’un large éventail de moyens matériels et psychologiques. D’autres sont le résultat de l’état actuel du monde, le produit de transformations historiques à l’échelle internationale qu’il n’est pas lieu de décrire ici. Mentionnons seulement l’emprise mondiale des forces financières, avec la constante accumulation d’énormes masses de capitaux, aidées par la révolution des communications, et qui cherchent partout des placements rentables financièrement et/ou politiquement. Ces forces, elles aussi, ont le plus grand intérêt à ce que rien ne change.

L’ouvrage qui nous est ici proposé définit un Autre Programme. Est-ce une utopie ? Une utopie réaliste alors, fondée par des connaissances accumulées et des engagements de terrain. Une utopie qui ne livre pas la voie toute tracée vers une société idéale mais exprime la possibilité de résister à l’ordre établi, à l’ordre promis. On résiste contre un état de choses, mais on résiste aussi pour créer quelque chose. Définir les injustices actuelles et montrer de quels matériaux pourrait être construit un monde meilleur, c’est créer les premières conditions pour que s’engage le combat victorieux. Résister, c’est créer.

Lucie Aubrac et Raymond Aubrac

Ecouter l’appel du CNR avec Lucie Aubrac

Lire l’article d’Isabelle Ligner du 15 mars pour l’AFP

N’hésitez pas à diffuser ce message et à contribuer au débat sur www.lautrecampagne.org


31 mars 2006 > "L’Appel des Résistants" CPE.... " Créer, c’est résister. Résister, c’est créer "

APPEL DES RESISTANTS

Nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes
de la France Libre(1940-1945), appelons les jeunes générations
à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux
[…]
Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent
pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de
richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe
était ruinée ?
Les responsables politiques, économiques,intellectuels et l’ensemble de la
société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle
dictature internationale des marchés financiers
qui menace la paix et la démocratie.
[…]
Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence,
nous voulons dire avec notre affection :
" Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ".

http://www.alternatives-images.net/

L’appel des résistants

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la
Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces
combattantes de la France Libre(1940-1945), appelons les jeunes générations à
faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours
actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard,
le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la
Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace
n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours
intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas
au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de
pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’ accomplir
trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour
que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités
publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer
ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance
(C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et
retraites généralisées, contrôle des " féodalités économiques " , droit à la
culture et à l’éducation pour tous, une presse délivrée de l’argent et de la
corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il
manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes
sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté
depuis la Libération, période où l’ Europe était ruinée ? Les responsables
politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent
pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature
internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et
syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se
consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits
sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un
nouveau "Programme de Résistance " pour notre siècle, sachant que le fascisme
se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes
se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les
grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable
insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne
proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le
mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la
compétition à outrance de tous contre tous. Nous n’acceptons pas que les
principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés,
contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux
ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous
voulons dire avec notre affection : " Créer, c’est résister. Résister, c’est
créer ".

Signataires :
Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe
Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont,
Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice
Voutey.

Rappel :
Cet appel est toujours censuré par les médias dominants

Ohé,
Amie(e), entends-tu ?


31 octobre 2005 > "L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre

Georges Guingouin, grand résistant est mort jeudi dernier à l’âge de 92 ans, Compagnon de la Libération et signataire de l’Appel des Résistants du 8 mars 2004 pour la célébration du 60ème anniversaire du programme social du CNR.

Ses obsèques auront lieu vendredi 4 novembre à 16 heures, au cimetière de Saint-Gilles-lès-Forêts, en Haute-Vienne, haut lieu des maquis anti-nazis.

Luc Douillard


4 novembre 2020

Appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944

L’Appel des Résistants

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont,Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et à transmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.

Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 :

Sécurité sociale et retraites généralisées,

contrôle des « féodalités économiques »,

droit à la culture et à l’éducation pour tous,

presse délivrée de l’argent et de la corruption,

lois sociales ouvrières et agricoles, etc.

Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ?

Les responsables politiques, économiques,
intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau « Programme de Résistance » pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.

Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :

« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ».

Signataires :

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.


Appel des Résistants (08.03.2004) EN ESPERANTO

Traduit par Georges-Henri Clopeau

Introduction de G.-H. Clopeau.


Pri franca evento kiu koncernas la tutan nunan mondon :
Dum la monda milito (1940-45 ), en Francio okupita de la nazia
armeo, civitanoj organizis Rezistadon. Dume, ili revis pri la paca humana
socio, kiun ili volis starigi post la liberado. Tiel,la « Nacia Konsilantaro
de la Rezistado » verkis kaj publikigis, la 15an de marto 1944, programon,
kiu inspiris la konstitucion de la kvara respubliko kaj ankau la « 
Universala Deklaracio pri la Humanaj Rajtoj ».
Post la milito, dum kelkaj jaroj (20 ?,30 ?), la sekureco (pri
sano, laboro, maljuneco), la « egaleco de la sancoj », la respekto de la
Humanaj Rajtoj, multe kreskadis. Kaj la konduto de la evoluitaj landoj
rilate al la « tria mondo » iom plibonigis.
Sed nun, ni vidas tiujn plibonajojn faligitaj de la mekanismo de
la « libera konkurenco ». Kelkaj Rezistanoj, kiuj ankorau vivas, decidis dum
marto 2004 alvoki al rememoro de la idealo kiu venkis la naziismon.
Estus dezirinde ke tiun alvokon la tuta mondo audu. Sed
kompreneble, la « amaskomunikiloj kiuj sin vendas » ne deziras gin dissendi.
Nur vi, esperantistoj, povas traduki gin al via propra landa lingvo, kaj se
vi guas efikajn rilatojn, konatigi gin al plej multe da homoj kiel eble

Dankeme :

Georges-Henri Clopeau


Jen tiu alvoko :

Tiam kiam ni vidas kontestita la bazon de la socialaj konkeroj de la « 
Liberado », ni, veteranoj de la Rezistado kaj de la batalantaj fortoj de la
« Libera Francio » (1940-1945), alvokas la junajn generaciojn por vivigi kaj
transdoni la Rezistadan heredon kaj giaj ciam nunajn idealojn pri ekonomika,
sociala, kaj kultura démokratio.

Poste 60 jaroj, la naziismo estas venkita, dank’al la ofero de niaj gefratoj
en Rezistado kaj de la unuigitaj nacioj kontrau la fasisma barbareco. Sed
tiu minaco ne tute malaperis kaj nia kolero kontrau maljusteco ciam same
estadas.

Ni, konscience, alvokas glori la nunecon de la Rezistado, ne por helpi al
aferoj partizanaj au instrumentigitaj de iu potenca vetajo, sed por proponi
al ontaj generacioj plenumi tri agojn humanistajn kaj funde politikajn (lau
la prava signifo de tiu vorto), por ke la flamo de la Rezistado neniam
forpasos.

Ni unue alvokas la edukistojn, la sociajn movadojn, la publikajn komunumojn,
la kreantojn, la civitanojn, la ekspluatitojn, la humiligitojn, kunigante
glori la naskigtagon de la « Programo de la Nacia Konsilantaro de la
Rezistado », adoptita en kaseco la 15an de marto 1944 : Sociala sekureco,
emerita pensio por ciuj, kontrolo de la ekonomikaj feudoj, rajto por ciu al
kulturo kaj edukado, gazetaro liberigita de mono kaj koruptado, socialaj
legoj por laboristoj kaj terkulturistoj, k.t.p..Kiel eblas, ke hodiau mankas
mono por konservi kaj pliampleksi tiujn sociajn konkerojn, kvankam la
produktado da ricajoj multe grandigis de post la Liberado, periodo kiam
Europo estis ruinigita ? La politikaj, ekonomikaj, intelektaj respondeculoj
devas nek demisii nek lasi sin impresita de la internacia diktaturo de la
financaj marketoj, kiuj minacas pacon kaj demokration.

Ni due alvokas movadojn, partiojn, asociojn, instituciojn kaj sindikatojn,
heredantajn de la Rezistado, preterpasi la fakajn defiojn, kaj unue sin
dedici al la politikaj kialoj de la maljustajoj kaj de la sociaj bataloj
(kaj ne nur al iliaj konsekvencoj), kunigite difini novan « Programo de
Rezistado » por nia jarcento, neforgesante ke fasismo ciam sin nutras de
rasismo, de maltoleremo, kaj de milito, kiuj vice sin nutras de la socia
majusteco

Fine ni alvokas la infanojn, la gejunulojn, la gepatrojn, la geedukistojn,
la publikajn instancojn, al vera paca ribelo kontrau amaskomunikiloj kiuj
proponas al nia junularo kiel nuran horizonton la merkatan konsumadon, la
malestimon al la pli malfortaj kaj al la kulturo, la disvastigantan amnezion
kaj la konkurencon de ciuj kontrau ciuj. Ni ne akceptas ke la pli gravaj
medioj estu nun kontrolitaj de privataj interesoj, kontraue al la « programo
de la Nacia Konsilantaro de la Resistado » kaj al la dekretoj pri gazetaro
de 1944.

Pli ol ciam, al ciuj kiuj konstuos la komencantan jarcenton, ni volas diri,
kun nia kareco : « Krei estas rezisti, rezisti estas krei »

Subskribis : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier,
Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stephane Hessel, Maurice
Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Seguy, Germaine Tillon, Jean-Pierre
Vernant, Maurice Voutey.

Appel des Résistants (08.03.2004) EN LANGUE ESPAGNOLE
Traduit par Madame Susana Merino (Argentine) avec Luc Douillard

Introduction de S. Merino.

Introducción :
En ocasión de cumplirse los 60 años del (Llamado) PROGRAMA a la Resistencia
proclamado en 1944 por el Consejo Nacional de la Resistencia, cuando
Francia se hallaba aún ocupada por el ejército nazi, ATTAC-Francia tuvo la
iniciativa de conmemorar este trascendente Llamado convocando a los más
desatacados e ilustres sobrevivientes de aquella gesta. Este importante
acontecimiento tuvo lugar durante una reunión de ATTAC en Nanterre, el 13 y
14 de mayo próximo pasados. En dicha oportunidad los convocados firmaron un
nuevo llamado cuyo texto, dado a conocer en una conferencia de prensa el 8
de mayo, se incluye a continuación.


Llamado de la Resistencia del 8 de marzo de 2004

Llamado a conmemorar el Sexagésimo aniversario del Programa del Consejo
Nacional de la Resistencia del 15 de marzo de 1944.

Cuando actualmente vemos abandonar las conquistas sociales de la Liberación,
los veteranos de los movimientos de Resistencia y de las fuerzas
combatientes de Francia Libre (1940-1945) convocamos a las jóvenes
generaciones a vivir y a transmitir la herencia y los ideales siempre
actuales de la democracia económica, social y cultural.

Sesenta años más tarde, el nazismo está vencido, gracias al sacrificio de
nuestros hermanos y hermanas de la Resistencia y de las naciones unidas
contra la barbarie fascista. Su amenaza sin embargo, no ha desaparecido
totalmente y nuestra indignación contra la injusticia se mantiene intacta.

Convocamos, ardientemente, a conmemorar la actualidad de la Resistencia, no
en provecho de las causas partisanas o de su instrumentalización por las
apuestas del poder, sino para proponerles a las generaciones futuras cumplir
con tres gestos humanitarios y profundamente políticos en el verdadero
sentido de este término, para que la llama de la Resistencia no se extinga
nunca :

Convocamos en primer lugar a los educadores, a los movimientos sociales a
las colectividades públicas, a los artistas, a los ciudadanos, a los
explotados, a los humillados a conmemorar juntos el aniversario del Programa
del Consejo Nacional de la Resistencia (C.N.R.) aprobado en la
clandestinidad el 15 de marzo de 1944 : seguridad social y pensiones,
"control de los feudos económicos", el derecho a la educación y a la
cultura, una prensa independiente del dinero y de la corrupción, leyes
sociales obreras y agrícolas, etc. para todos.¿Cómo es posible que hoy en
día no haya recursos para mantener y ampliar estas conquistas sociales,
cuando, desde la Liberación, en una época en que Europa estaba arruinada, se
ha producido un considerable aumento de la riqueza ?. Los responsables
políticos, económicos e intelectuales y el conjunto de la sociedad no deben
dejarse impresionar por la actual dictadura internacional de los mercados
financieros que amenazan a la paz y a la democracia.

Convocamos además a los movimientos, a los partidos, a las asociaciones, a
las instituciones y a los sindicatos herederos de la Resistencia a superar
sus luchas sectoriales y a consagrarse prioritariamente a las causas
políticas relacionadas con las injusticias y los conflictos sociales y no
solamente a sus consecuencias, a diseñar juntos un nuevo "Programa de
Resistencia" para nuestro siglo, conscientes de que el fascismo se nutre
siempre de racismo, de intolerancia y de guerra a los que también
alimentan las injusticias sociales.

Convocamos también a los niños, los jóvenes, los padres, los ancianos y los
abuelos, a los educadores, a las autoridades a emprender una verdadera y
pacífica insurrección contra los medios masivos de comunicación de masas que
no proponen a nuestra juventud otro horizonte que el del consumo masivo, el
desprecio por los más débiles y por la cultura, una amnesia generalizada y
una competencia a ultranza de todos contra todos. No aceptamos desde ahora
en adelante que los principales medios estén controlados por los intereses
privados, contrariamente a lo que establece el programa del Consejo Nacional
de la Resistencia y las ordenanzas sobre la prensa de 1944.

Hoy, más que nunca, queremos decirles con afecto a quienes construirán el
siglo que apenas comienza : " Crear es resistir. Resistir es crear".

Firmado : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier,
Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice
Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre
Vernant, Maurice Voutey.

Par Rédaction Yonne Lautre

Le mercredi 4 novembre 2020

Mis à jour le 21 juillet 2023