Chaufferie biomasse des Hauts d’Auxerre : quelques questions aux élus

Voici mes réponses aux questions posées sur le réseau et la chaufferie :
– l’extension du reseau est réalisé dans le cadre d’une DSP. Ce projet bénéficiant d’une aide du fonds chaleur national de l’ADEME, toutes les problematiques sur la ressource en bois répondent aux exigences de l’ADEME definies dans leurs conditions de financement
– cette aide de l’ADEME représente un montant de 3,3M €.
– l’extension du réseau et la signature du nouveau contrat ont permis une baisse d’environ 25% du prix de la chaleur pour les abonnés. Le passage a la bio masse et la mise en route des nouvelles chaudières fin 2015 vont permettre une baisse de 35%
La chaleur sera produite a 80,9% par la biomasse, ce qui va entraîner une diminution de 80% de l’émission des gaz à effets de serre par rapport au chauffage gaz..

– 14 emplois directs et indirects seront générés pour l’approvisionnement des 14 000 tonnes de plaquettes forestières par an
– Les plaquettes forestières seront conformes au référentiel ademe 2008-1-PF. Les conditions d’approvisionnement sont definies dans le plan d’approvisionnement du fonds chaleur. Il est fixé pour 10 ans avec les conditions suivantes d’origine : 80% region bourgogne, 5% region centre, 10% region champagne ardennes, 5% region IDF, avec une distance d’approvisionnement max de 100km
– le contrôle du plan d’approvisionnement est réalisé par un bureau d’etudes missionné par l’ademe et par la ville
– les contrats avec les futurs fournisseurs de plaquettes ne sont pas encore signés

L’organisation d’une filiere locale est étudiée par la ville , il a été proposé aux agriculteurs de la Plaine du Saulce de planter des TCR sans intrants, mais la qualité de sols n’a pas permis que les essais soient concluants.

Denis Roycourt, élu EELV, adjoint au Maire d’Auxerre, vice-président de la Communauté de communes de l’Auxerrois

L’ADEME s’est vue dotée d’un budget de 30 millions d’euros pour la mise en place de circuits courts d’approvisionnement des chaudières urbaines / collectives. Parmi les questions qui se posent concernant la ressource (et qui sont étudiées à la DRAAF de Dijon par exemple), "l’adaptation des peuplements" a attiré notre attention... la culture d’essences (souvent exotiques, souvent invasives) à croissance rapide se fera nécessairement aux dépents de la forêt ou des terres agricoles (d’élevage en ce qui concerne les chaufferies de Dijon, au vu de sa ressource de proximité, à savoir le morvan). Cette culture aura nécessairement un impact sur la qualité des sols et de l’eau, sans parler des engrais, herbicides et pesticides qui seront vite indispensables à sa pérennisation.
Question : la ressource existe t’elle pour ce projet (tenir compte des conflits d’usage, des projets de bois énergie concurrents, et surtout d’une gestion forestière qui respecte l’équilibre biologique de la forêt (indigénat, diversité, irrégularité, sénescence, sous-bois arbustif, bois morts, etc) ?

Rappel : le bois énergie était censé non pas "puiser" en forêt ni être à l’origine de cultures spécifiques mais être alimenté par les "résidus non transformables" des scieries.

Par ailleurs, pour information, le ministère de l’écologie étudie le recyclage des bois de déchetterie (nos meubles et huisseries agglomérés, collés, vernis, peints etc) dans les fours des producteurs d’énergie. Le coût de ce recyclage est actuellement de 120 millions d’euros / an et devrait, selon la profession, être porté à 360 millions d’euros par an (essentiellement payés par le contribuable). Nous sommes tous des consommateurs, et tous des contribuables, à méditer...

Denis Roycourt, adjoint au Maire d’Auxerre, chargé de ce dossier vient de nous informer qu’il répondra dans quelques jours à toute question que nous voudrions lui soumettre.

La rédaction

Projet de grande envergure, le chantier de la future chaufferie biomasse des Hauts d’Auxerre a été officiellement lancé, jeudi.

http://www.lyonne.fr/yonne/actualite/2015/05/09/le-chantier-de-la-chaufferie-biomasse-est-lance_11434630.html

Questions aux élus décideurs :

1/ Le bois est-il une énergie renouvelable au même titre que le soleil et le vent ? D’où viendra le bois pour la chaufferie ?

2/ Quel sera l’efficacité de la chaufferie ? Quel bilan carbone incluant les transports et la transformation de la biomasse ?

3/ Quelles mesures d’isolation, de réduction des besoins énergétiques sont elles mises en place ?

En effet, l’innovation doit maintenant inclure tous les bilans carbones annexes, et se centrer d’abord sur les économies d’énergie.

Merci de vos réponses que nous publierons avec plaisir.

La rédaction de YL