La visite du Premier ministre Benyamin Netanyahou s’inscrit dans un contexte de très haute tension en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Amnesty International France appelle le président Macron à saisir cette opportunité pour rappeler à son invité l’impérieuse nécessité de respecter le droit international et de protéger les populations civiles.
Victimes civiles à Jénine et Jérusalem
En 24 heures, deux événements sont survenus dans les territoires palestiniens occupés puis dans une colonie israélienne, provoquant de nombreuses victimes civiles, qui font craindre une nouvelle escalade de violence dans cette région du monde. Le premier, à Jénine, étant le fait de l’intervention de l’armée israélienne pourtant soumise à des règles nationales et internationales, et l’autre, une attaque contre des civils par un Palestinien à Jérusalem-Est.
En représailles, le Premier ministre israélien a pris des mesures contre l’entourage des auteurs palestiniens d’attaques contre des Israéliens, mesures qui vont frontalement à l’encontre du droit international des droits humains et s’apparentent, pour certaines, à des punitions collectives ce qui est illégal : privation de droits sociaux, démolition de maisons, arrestations massives…
Amnesty International France demande au président français de s’engager davantage en faveur de la protection des populations civiles, tant israéliennes que palestiniennes, en soulignant auprès de son hôte l’importance du respect du droit international et de la lutte contre l’impunité, étapes nécessaires dans la construction d’une solution respectueuse des populations.
Ces événements font suite à une année extrêmement meurtrière. En 2022, les forces israéliennes ont en effet tué plus de 200 Palestiniens et Palestiniennes (selon un décompte de l’AFP), dont de nombreux mineurs et mineures. 26 Israéliens et Israéliennes ont également trouvé la mort l’année dernière.
Benyamin Netanyahou n’a pas toujours été en responsabilité, lorsque ces exactions ont été commises, mais depuis la mise en place de son nouveau gouvernement, cette violence d’Etat a été démultipliée. Rien que pour le mois de janvier 2023, au moins 29 Palestiniens et Palestiniennes ont été tuées en Cisjordanie par les forces israéliennes.
Discours de haine
Ces drames font partie d’un contexte plus large de tensions exacerbées par des discours de haine, notamment par des membres du nouveau gouvernement israélien. Le ministre Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale (dont le portefeuille ministériel inclut d’importantes responsabilités concernant les territoires palestiniens occupés), en est un exemple particulièrement emblématique et alarmant.
Le nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou s’est en outre engagé à étendre massivement les colonies à travers les territoires palestiniens occupés, exposant de très nombreux Palestiniens et Palestiniennes au déplacement forcé, qui sont des éléments constitutifs de crime de guerre et de crimes contre l’humanité au regard du droit international humanitaire.
Cette politique de discriminations multiples, d’humiliation et de domination, que nous avons qualifiée, toujours en nous basant sur le droit international, comme un système d’apartheid, est à la source de cette exacerbation des violences. Nous appelons le président Macron à prendre la parole avec force à l’occasion de la visite de Benyamin Netanyahou, pour demander le respect du droit international, la protection des populations civiles, la levée des mesures s’apparentant à des punitions collectives, la lutte contre l’impunité et le démantèlement du système d’apartheid.
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