Sortir Du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye : de 11h à midi, dimanche prochain 17 septembre 2023 à l’étang des grèves, un sitting public et pacifique

Pour ces journées du Patrimoine, pour lesquelles EDF Belleville a organisé des visites gratuites d’une de ses tours de refroidissement, nous, nous avons organisé en face, à l’étang des grèves, un sitting public et pacifique de protestation de 11h à midi, dimanche prochain 17 septembre 2023

Les centrales nucléaires, un patrimoine industriel désirable ?

Les deux centrales de Belleville et Dampierre se sont associées, encore cette année, aux animations des Journées du Patrimoine.
Un patrimoine industriel de production d’électricité considéré comme vieillissant, avec certains réacteurs ayant dépassé l’âge critique de 40 ans de fonctionnement. De plus en plus fragiles, de plus en plus arrêtés, de plus en plus onéreux et dangereux malgré les milliards investis et les pertes de production. (Patrimoine fragile d’ailleurs, EDF ayant été renationalisé à 100 % cette année, signe d’une grande difficulté financière.)

Le choix du CNPE de Belleville de faire visiter une de ses deux tours aéroréfrigérantes nous donne une bonne occasion d’expliquer pourquoi les centrales nucléaires ne sont pas un patrimoine désirable :
1- L’indispensable refroidissement des réacteurs : les épisodes de canicule et de sécheresse trop nombreux, trop sévères accentuent le problème de la grande dépendance du nucléaire à l’eau puisée dans La Loire.
Le nucléaire a besoin d’eau, de beaucoup d’eau. Le parc nucléaire à lui tout seul consomme près de 20% de la quantité d’eau consommée en France ! La Loire, tout comme les autres fleuves utilisés pour ce travail, peine à y suffire. Le concept d’eau d’ultime secours s’est imposé après Fukushima et des puits ont été creusés à la recherche de l’eau des nappes phréatiques sur les sites nucléaires.(https://www.asn.fr/annual_report/2022fr/296/)

2- A Belleville tout comme à Dampierre et sur d’autres sites, les tours de refroidissement sont un endroit idéal pour les légionelles qui y ont élu domicile rendant indispensable un nouveau dispositif de désinfection avec des produits chimiques (Mono-Chloramine) selon les recommandations de l’ASN.
Les visiteurs, ce 17 septembre, seront-ils tenus de porter masque et combinaison en raison de ce risque sanitaire ?

3- Le rendement des centrales nucléaires basé sur le principe de Carnot n’est pas des plus efficace car les deux tiers de l’énergie produite sont perdus en chaleur, donc beaucoup de chaleur.
Un tiers seulement est transformé en électricité !
Les tours de refroidissement évacuent ainsi d’énormes quantités de vapeur d’eau chaude *chargée des produits de nettoyage et des rejets de gaz radioactifs et sont un dispositif incontournable pour préserver la vie dans la Loire. Quid de la qualité de l’air ?

A l’heure de la relance du nucléaire prônée comme incontournable, aucune des centrales à l’arrêt n’a été jusqu’ici démantelée complètement et aucune bonne solution n’a encore été trouvée pour les déchets.
Pour les générations à venir, ce patrimoine est-il si désirable à conserver avec son lourd héritage et le partage de l’eau devenu un souci majeur ?

Les tours de refroidissement sont la partie visible de ce patrimoine. Peut-on imaginer faire visiter l’autre face ? La Hague et ses piscine de refroidissement, les quantités énormes de déchets ici et en Russie ? (ne pas oublier les lieux d’extraction et d’enrichissements des combustibles...)
Elles témoignent en tout cas d’un façonnage irréversible de l’environnement.
Le nucléaire peut se targuer de battre les records de longévité. Un record de durablité en matière de toxicité radioactive avec ses résidus .

* La consommation d’eau ainsi évaporée est de 0,7 m3/s par réacteur et représente 30 % de l’eau prélevée, le reste étant restitué à la Loire, un peu plus chaud, augmenté de nombreuses substances chimiques et radioactives, toutes indésirables pour le vivant.