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> "Visite guidée d’un incinérateur" par Henri Colnard

2 juin 2005, 20:09, par Henri Colnard

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Dernières nouvelles sur l’incinération.

"Jeudi 2 Juin 2005
Une émission record de dioxines à Gien plombe le bilan des incinérateurs

La révélation jeudi d’émissions records de dioxines d’un incinérateur défectueux à Gien (Loiret), plusieurs mois après les faits, risque de porter une nouvelle atteinte à l’image des incinérateurs, déjà dégradée dans l’opinion publique.

Un four de l’incinérateur d’ordures ménagères de Gien a émis 50 grammes de dioxines, un polluant cancérigène, en 5 mois (août 2004 à janvier 2005), soit plus du quart des émissions totales des incinérateurs français l’an dernier.

Le bilan des incinérateurs, qui s’était amélioré (100 grammes en 2003 après 210 g en 2002) s’est dégradé fortement en 2004 (170 g), principalement de ce fait (note personnelle : lorsque l’on connaît le serieux des mesures effectuées on peut douter des 100 grammes pour 2003).

L’affaire remonte à août 2004 : le contrôle annuel de l’installation révèle des émissions très anormales (221 nanogrammes par m3, soit 2.000 fois la norme européenne).
Le four défectueux n’est fermé que 5 mois plus tard, en janvier 2005. L’exploitant a connaissance tardivement du résultat (octobre) et attend la confirmation d’autres analyses, réalisées en décembre.
Un délai bien long, alors que la technologie utilisée (combustion en lit fluidisé) pratiquée dans 4 incinérateurs en France, pose des problèmes.
"C’est une technique qui ne marche pas très bien avec les ordures ménagères", selon Hervé Vanlaer, sous-directeur des déchets au ministère de l’Ecologie.
Après de nouvelles analyses accablantes, le four est fermé en janvier dernier par arrêté préfectoral. L’information reste circonscrite au niveau local (maires de Gien et Arrabloy, administrations). Les enjeux sont importants : 27 emplois, le traitement des ordures de 130.000 habitants.
L’instance de concertation prévue par la loi pour les installations à risque, la Commission locale d’information et de surveillance (CLIS) n’a pas été réunie par le préfet. Une réunion est prévue le 8 juin prochain.
L’incident a pris une autre ampleur à cause de la publication en début de semaine sur le site internet du ministère de l’Ecologie du bilan 2004 des incinérateurs, où l’accident de Gien apparaît clairement.
L’exploitant (groupe Tiru) et la préfecture ont publié jeudi des communiqués rassurants. Les émissions n’ont eu selon le groupe Tiru "aucun impact sur l’environnement". Selon la préfecture, "à ce jour, les résultats d’analyses de dioxines pratiquées depuis 2004 au sein des élevages laitiers, à proximité du site (rayon de 5 km) sont conformes aux normes sanitaires fixées pour la consommation du lait" (note personnelle : lorsque l’on met 5 mois à fermer un incinérateur qui pollue 2000 fois plus que la norme européenne, on est enclin de douter de telles déclarations. De plus on remarquera le sérieux des responsables politiques et de l’Etat qui ont essayé de cacher cette information).

La principale source de contamination pour l’homme est alimentaire. En 2001, après des fuites encore plus considérables à l’incinérateur de Gilly-sur-Isère (Savoie), 6.875 animaux avaient été abattus et la vente de lait interdite.
Les dioxines peuvent entraîner des perturbations du système immunitaire et nerveux et des troubles de la reproduction. La plus courante, la TCDD, émise notamment par les fumées d’incinérateurs, est cancérigène.

Les mesures autour de l’usine ne font pas apparaître de taux anormaux, en dépit des fortes émissions du four. Cet écart s’expliquerait par la forme gazeuse et non sous forme de particules, des dioxines, qui ne sont pas retombées dans l’environnement immédiat mais se sont dispersées dans l’atmosphère.

"Cet incident montre que la mise aux normes des incinérateurs est essentielle", a souligné M. Vanlaer. Il estime que 15 à 20% des incinérateurs ne respectent pas à ce jour la norme de 0,1 nanogramme par m3 applicable le 28 décembre prochain.

L’installation de Gien "ne sera redémarrée qu’après autorisation de la direction régionale de l’Industrie", a souligné le directeur général du groupe Luc Valaize. "S’il y avait le moindre risque, nous ne poursuivrions pas l’exploitation", précise-t-il."

AFP

Henri Colnard

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