> "L’Appel des Résistants" par un collectif de résistants et combattants de la France libre

HOMMAGE A GEORGES GUIGOUIN
Communiqué du Bureau d’Attac
http://france.attac.org/a5608

L’association Attac salue la mémoire de Georges Guingouin, grand
résistant décédé jeudi dernier à l’âge de 92 ans, Compagnon de la
Libération.

Ses obsèques auront lieu vendredi 4 novembre à 16 heures, au cimetière
de Saint-Gilles-lès-Forêts, en Haute-Vienne, haut lieu des maquis
anti-nazis. Une délégation d’Attac, conduite par le président de
l’association, participera aux obsèques.

On l’appelait le « Préfet du maquis », le « Tito limousin » ou tout
simplement « Lou Grand ». Communiste et rebelle, libre et fier, il
était entré en résistance bien avant l’invasion de l’Union soviétique
par les Nazis. Grâce à son action et à celle de milliers de compagnons,
Limoges sera qualifiée plus tard par le général de Gaule de « Capitale
du maquis ».

On se souvient notamment que Hitler prit la décision en 1944 de retirer
la 2ème Division blindée SS « Das Reich » du front russe pour aller
attaquer les maquisards limousins. Après une héroïque résistance,
ceux-ci devaient retarder l’arrivée de la division Das Reich sur le
front de Normandie. Ce fait d’arme devait être salué par le
généralissime Einsenhower, qui reconnaissait que ce retard précieux
avait sauvé la tête de pont alliée débarquée en Normandie.

Attac souligne en particulier que le « préfet du maquis » avait imposé
contre Vichy un nouveau barème pour les produits agricoles permettant
une meilleure alimentation dans les campagnes, ce qui lui avait emporté
l’estime de la population.

Maire de Limoges à la Libération, Georges Guingouin devait retrouver
ultérieurement son simple poste d’instituteur, près du peuple. Il fut
après la guerre victime d’incroyables persécutions (calomnies,
exclusion de son parti, emprisonnement, violences et même expertise
psychiatrique) avant d’être complètement réhabilité. Ces persécutions
rendent aujourd’hui encore plus noble et émouvante sa figure de grand
Résistant entre tous.

Il avait co-signé récemment avec douze autres personnalités l’
« Appel des Résistants » proclamé le 8 mars 2004 à l’occasion du 60ème
anniversaire du programme social du C.N.R. lancé par Attac.
Cet Appel destiné aux jeunes générations visait à faire vivre les
idéaux toujours actuels de la Résistance antinazie et de l’¦uvre
d’émancipation politique, sociale et économique de la Libération, en
s’attaquant d’abord aux « causes politiques des injustices », et non
plus seulement à leurs conséquences.

Cet Appel dénonçait notamment la mainmise actuelle des intérêts privés
sur les principaux médias et réclamait une « véritable insurrection
pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent
comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le
mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la
compétition à outrance de tous contre tous. »

Ce texte a été adopté notamment par Lucie et Raymond Aubrac, Daniel
Cordier, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London,
Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, à l’appel du
mouvement Attac.

Appel des résistants (http://www.france.attac.org/a2583)

Montreuil, le 2 novembre 2005.