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0 % pesticides, 0 % OGM, 0 % reconnaissance : on veut juste des aides justes pour la bio !

10 février 2015, 16:38, par Yonne Lautre

Ensemble, défendons notre environnement, notre qualité d’alimentation et nos emplois ruraux en soutenant l’agriculture biologique
le 17 février, venez manifester pour voir l’agriculture bio reconnue comme elle le devrait !
Vous avez dit AMBITION BIO ?
L’agriculture biologique est reconnue comme la forme d’agriculture la plus respectueuse de l’environnement et la seule capable de préserver la qualité des nos eaux et la biodiversité. C’est un enjeu majeur pour une agriculture durable et l’agro-écologie dont elle est le fer de lance.
En 2013, le gouvernement annonçait haut et fort le plan de développement de l’agriculture biologique Ambition Bio 2017 visant à doubler la surface agricole bio d’ici à 2017.
Pour cela, des aides incitatives pour les agriculteurs s’engageant en bio (la conversion) et des aides au maintien des pratiques bio ont été prévues, financées à 25 % par l’état et confortées par un complément européen (75%) de la Politique Agricole Commune (PAC 2014-2020).
La décentralisation donne aux Conseil Régionaux (qui gèrent aujourd’hui les nouveaux dispositifs PAC) la décision sur la redistribution des aides à partir de la dotation « de base » allouée à chaque région. Mais en réalité, cette enveloppe destinée à l’agriculture bio par l’Etat a été largement sous dotée et ne peut permettre d’atteindre les objectifs de développement fixés !
La Commission européenne, informée, en fait la remarque à l’état français :

Extrait du rapport de la Commission Européenne sur la mise en œuvre française de la PAC – sept 2014
sur les aides bio / mesure 11, article 29 (§ 750)
Le principe de ciblage et priorisation de cette mesure devrait être reconsidéré afin de permettre un
déploiement le plus important possible des méthodes de production biologique à haute valeur
environnementale et qu’il convient d’encourager sans exclure des exploitants, des secteurs ou des
territoires. La Commission s’attend à que les PDR des régions françaises prévoient les crédits
budgétaires nécessaires pour soutenir le passage à l’agriculture biologique, afin de répondre à
l’objectif du plan d’action national de doubler les surfaces bio en 2017.

Et en Bourgogne ?
Dans notre région, qui compte presque 1 000 fermes bio, pour une surface de plus de 46 000 hectares,
l’application du Plan national 2017 reviendrait à aider 15 000 ha par an.
Malgré d’âpres discussions les pouvoirs publics (Conseil Régional de Bourgogne et DRAAF) ont refusé les chiffres présentés par les experts de nos organisations de développement bio, qui prévoyaient 7 000 ha de progression annuelle.
Le Conseil Régional a délibérément affiché son manque d’ambition en n’inscrivant dans le budget PDR que la dotation nationale appuyée des fonds européens, ce qui correspond tout juste à la conversion de 4 000 ha en moyenne annuelle, pariant que les agriculteurs bourguignons seraient incapables de relever les défis liés à l’environnement et à la demande des consommateurs. Funeste erreur...
Pour 2015, plus de 7 000 hectares en conversion s’annoncent déjà... Comment vont-ils être honorés ?
Sans parler des aides au maintien qui pourraient ne pas être réellement financées !L’enveloppe prévue pour les agriculteurs bio ne sera pas suffisante pour les conversions et la seule aide de reconnaissance pour l’agriculture biologique - appelée l’aide au maintien - risque d’être supprimée pour la plupart des producteurs bio.
En effet, si l’aide conversion bio est prévue de manière obligatoire sur tout le territoire, la mise en œuvre de l’aide au maintien est au choix de chaque Conseil régional.
Le 17 février se tiendra donc au Conseil Régional de Bourgogne une réunion sur les aides bio.
On propose aux représentants de la profession d’y participer pour gérer les choix d’attribution prioritaires des aides... et d’en choisir les destinataires !
En 2015, la fin des aides au maintien ?
Les aides au maintien sont d’une importance primordiale. D’une part, elles compensent le fait que les agriculteurs bio perçoivent historiquement moins d’aides de la PAC en raison de rendements plus faibles. D’autre part, elles rémunèrent des pratiques qui bénéficient à l’ensemble de la société :
l’agriculture biologique ne pollue pas, elle préserve la santé des hommes et en première ligne celle des agriculteurs, elle respecte l’environnement, la ressource en eau, le bien-être animal, la biodiversité et les paysage, la fertilité des sols, elle crée des emplois non délocalisables.
L’agriculture bio, sans aucune mesure plus vertueuse, doit être aidée à la hauteur des bénéfices qu’elle apporte. C’est d’ailleurs le sens et la volonté affichée par la Commission Européenne.
Les agriculteurs bio engagés depuis plus de 10 ans ne toucheraient plus d’aide. Ce serait acceptable si les aides agricoles cessaient aussi d’aller à ceux qui continuent d’utiliser des produits phytosanitaires hautement dangereux pour la santé, les dispersant – bon gré malgré - dans leur environnement. Le nôtre aussi...
Parmi les plus touchés par cette imprévoyance politique, les pionniers de l’agriculture biologique.
L’aide au maintien a permis de passer des années climatiques ou de conjoncture plus difficiles. Dans les moments plus cléments, elle a été un plus, la moindre des reconnaissances par rapport aux efforts fournis. L’absence de cette aide conduira sans nul doute à des arrêts de productions bio qui pourraient impliquer la déstabilisation des filières en place.
Les producteurs bio engagés permettent de répondre à la demande des consommateurs, largement croissante depuis plus de 15 ans. Ce sont eux qui vont chercher leurs pairs, les accompagnent pour développer les filières bio françaises et réduire l’importation. Mais surtout – ce sont eux qui
produisent autrement - avec le souci de préserver les biens communs (eau, air, biodiversité...) et aussi l’emploi rural.
Eux qui ont montré la voie et qui continuent de le faire... pourraient être laissés pour compte.
L’absence d’aide de reconnaissance serait un grave retour en arrière et une totale gabegie de fonds publics !
La bio PARTOUT et pour TOUS !
Les agriculteurs bio, qu’ils soient anciens ou récemment engagés, restent solidaires et déterminés.
Nous refusons une bio à deux vitesses et toutes disparités de traitement qui induiraient un recul et des concurrences déloyales entre les agrobiologistes !
Les groupements d’agriculteurs bio départementaux, le groupement régional, les acteurs économiques bio sont unis avec des organisations environnementales et les consommateurs pour soutenir la bio.
Pour nous, les aides bio - à la conversion et au maintien - doivent être accordées à TOUS et PARTOUT !

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