Depuis les attentats de janvier et de novembre 2015, « La République » apparaît comme le plus petit commun dénominateur des discours sur la chose publique et le devenir national. L’erreur serait sans doute de penser aujourd’hui que cette adhésion massive est la conséquence mécanique d’un ressentiment — que l’on pourrait comprendre à défaut de le justifier — face à la violence radicale qui surgit dans notre quotidien. Ce consensus flou autour de « La République » est le fruit d’une lente conversion d’une majorité des professionnels de la politique et des élites administratives aux attendus et aux prérequis d’une gouvernementalité autoritaire. Précisons toute de suite le sens de ce qui va suivre : je n’adhère pas à une variante quelconque des théories du complot qui ferait de cette conversion un projet pensé et organisé comme tel et dont il faudrait par conséquent traquer les responsables. Ce qui se dessine aujourd’hui n’est que le produit d’une dérive dont certains symptômes ont déjà été mis en lumière avant les attentats parisiens et dionysiens par des observateurs lucides de la vie politique et intellectuelle1. Face aux défis multiples de la crise économique et sociale, de la crise environnementale et des aspirations démocratiques des peuples, la gouvernance néo-libérale évolue aujourd’hui très distinctement dans un sens autoritaire. « La République » défendue par Hollande, Valls et consorts n’est que la version tricolore d’un processus plus large 2.
Ecrit par Christophe VOILLIOT
Depuis les attentats de janvier et de novembre 2015, « La République » apparaît comme le plus petit commun dénominateur des discours sur la chose publique et le devenir national. L’erreur serait sans doute de penser aujourd’hui que cette adhésion massive est la conséquence mécanique d’un ressentiment — que l’on pourrait comprendre à défaut de le justifier — face à la violence radicale qui surgit dans notre quotidien. Ce consensus flou autour de « La République » est le fruit d’une lente conversion d’une majorité des professionnels de la politique et des élites administratives aux attendus et aux prérequis d’une gouvernementalité autoritaire. Précisons toute de suite le sens de ce qui va suivre : je n’adhère pas à une variante quelconque des théories du complot qui ferait de cette conversion un projet pensé et organisé comme tel et dont il faudrait par conséquent traquer les responsables. Ce qui se dessine aujourd’hui n’est que le produit d’une dérive dont certains symptômes ont déjà été mis en lumière avant les attentats parisiens et dionysiens par des observateurs lucides de la vie politique et intellectuelle1. Face aux défis multiples de la crise économique et sociale, de la crise environnementale et des aspirations démocratiques des peuples, la gouvernance néo-libérale évolue aujourd’hui très distinctement dans un sens autoritaire. « La République » défendue par Hollande, Valls et consorts n’est que la version tricolore d’un processus plus large 2.
http://indiscipline.fr/vers-une-republique-autoritaire/