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> "Dire non à la "Constitution" européenne pour construire l’Europe" par Yves Salesse

26 avril 2005, 11:31, par Yves ROSSI

L’effet principal de ce Traité pour une constitution Européenne me semble bel et bien être un véritable "réveil social"... Le premier constat, c’est qu’au fil des années, nos hommes politiques, avec l’aide de nos médias nationaux, sont surtout devenus des "People", à l’image de ce qu’il s’est toujours passé outre atlantique. Cette prétendue "crise européenne" est en fait le révélateur puissant de cette sorte de schizophrénie qui rendait jusqu’ici difficilement compréhensible cette "morosité de la consommation des ménages". Les faits sont là : si la politique a des frontières, la haute finance, la spéculation, l’argent... n’en ont pas... en tout cas pas les mêmes ! Pour les tenants d’une Europe sociale, c’est la valeur du travail qui compte... Or, pour les néo-libéralistes, c’est la valeur de l’argent qui prime... puisque pour spéculer, capitaliser, il faut de l’argent... Et cet "argent" bien nécessaire a malheureusement un coût : un coût social, pour la bonne et simple raison que ce sont des hommes qui le génèrent. La clé du système, c’est qu’il faut impérativement créer des pauvretés pour qu’il y ait des richesses, avec comme postulat de base :"il n’y en aura pas pour tout le monde"... La "rareté", "l’exclusivité" sont la base même du concept de richesse, puisque dans cette optique, ce qui est rare est cher.
Grâce à ce merveilleux traité, nos technocrates vont pouvoir ENFIN régler l’épineux problème de "qui de la poule ou des oeufs...d’or" ! On se débarrasse sournoisement de toute idée de "valeur humaine", puisque seul le fric a de la valeur, nous sommes bien d’accord. Donc, condormément au modèle américain, on déclare "pauvre" tous ceux qui n’ont pas réussi à faire ce qu’il faut pour exploiter le travail des autres. Il n’y a qu’à regarder ce qu’il se passe dans bon nombre d’entreprises dites "majors" : il y a le peuple du "front", les pauvres d’en bas, et ceux qui dirigent, spéculent, montent dans la "hiérarchie".
Le drame de l’histoire, c’est que même nos politiques se sont laissés prendre au jeu ! C’est pour celà qu’il y en a si peu qui optent pour un "Non" radical à ce tissu de mensonges appelé "constitution". A les voir trépigner de rage, ils semblent comme des enfants capricieux à qui on veut retirer leur jouet ! Peut-être parce qu’au fond d’eux sommeillent des "ambitions européennes"...personnelles !
Nous assistons sans doute là à une vraie rupture entre les français et les hommes qui veulent diriger notre pays. Je suis même convaincu que l’évidente partialité des médias ne pourra rien contre ce processus qui s’est enclenché inéluctablement : un réveil social. Parce que ce réveil est au delà des clivages gauche-droite, il se passe ce qu’il n’aurait jamais dû se passer pour que le "plan ultra-libéral" fonctionne : les français viennent de mettre un nom sur cet étrange "mal français"... La certitude d’avoir été trahis.
Beaucoup trop d’éléments convergent aujourd’hui pour empêcher que l’impérialisme américain qu’on essaye de nous imposer via ce traité, ne s’installe définitivement : le sentiment d’impuissance à éviter le conflit irakien, le refus américain de ratifier le protocole de Kyoto, malgré les inquiétantes pertubations climatiques qui se profilent, la "fracture sociale" qui devient chaque jour plus visible (40 millions de pauvres aux USA...!), le démantèlement de nos système de santé, de retraite...bref ! Il s’agit, rien de moins, que de repenser profondément notre façon de vivre sur cette planète... ! Et n’en déplaise à nos politiques si pressés, la copie est à revoir... intégralement ! La graine du doute a déjà germé dans l’esprit français.... C’est ce que nos eurocrates redoutaient le plus ! Et le véritable pouvoir, dans la vie, c’est d’apprendre à dire NON. Voilà le vrai signe d’une société qui approche d’une certaine "maturité" : savoir dire non, quitte à passer pour un "mouton noir".
Attendons-nous à bon nombres de faux-sondages (arme redoutable pour manipuler l’opinion) dans les jours qui viennent. Il est un fait incontournable : chacun, dans son quotidien professionnel, matériel et social, est capable de trouver UNE VRAIE RAISON de dire NON .

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