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"Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie" établie par le Réseau "Sortir du nucléaire"

17 mars 2011 "Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie" établie par le Réseau "Sortir du nucléaire"

Communiqué commun du 17 mars 2011
de l’Association Française des Malades de la Thyroïde
et du Réseau "Sortir du nucléaire"

Dessaisissement du Juge d’instruction en charge de l’affaire Tchernobyl :
une provocation indécente

Les victimes françaises de Tchernobyl s’indignent de la demande de non lieu du Procureur Général de Paris et du dessaisissement du Juge d’instruction.

Elles seront présentes devant le Palais de Justice de Paris pendant l’audience à huis-clos de la Cour d’appel du 31 mars 2011 en signe de protestation, et appellent les citoyens à se joindre à ce rassemblement.

Au moment où le monde traverse l’une des plus graves calamités nucléaire au Japon et alors que nous commémorons dans quelques semaines le 25ème anniversaire de la tragique catastrophe de Tchernobyl, l’Association Française des Malades de la Thyroïde et le Réseau "Sortir du nucléaire" ont appris avec indignation et consternation que le Procureur Général de la Cour d’appel de Paris a décidé de requérir un non lieu dans l’affaire pénale des mensonges sur les dangers du passage du nuage radioactif de Tchernobyl sur la France.

L’Association Française des Malades de la Thyroïde et le Réseau "Sortir du nucléaire" apprennent également avec stupeur le dessaisissement soudain de la juge d’instruction chargée du dossier, dans l’attente de la décision de la Cour d’appel sur ce non-lieu !

Pour Chantal Lhoir, la co-présidente de l’AFMT, « les victimes françaises de Tchernobyl estiment que cette attitude vise à étouffer l’instruction pénale portant sur la problématique majeure de la communication officielle en direction des populations, lors des catastrophes nucléaires, ce qui est absolument intolérable ».

Marc Saint-Aroman, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", voit dans cette décision brutale autant qu’injustifiée "une véritable provocation de la part des autorités françaises, dont l’indécence est d’autant plus incroyable que le monde connaît aujourd’hui une catastrophe nucléaire majeure, et que les Français réclament qu’enfin cessent les mensonges sur le nucléaire et ses graves dangers pour la santé humaine."

L’Association Française des Malades de la Thyroïde et le Réseau "Sortir du nucléaire" en appelle à la sagesse de Monsieur Michel MERCIER, Garde des sceaux, Ministre de la justice, connu pour ses valeurs humanistes, afin qu’aucune entrave ne soit opposée au déroulement normal de l’instruction pénale sur Tchernobyl jusqu’à son terme, pour que cette audience n’ait pas lieu et que cette demande scandaleuse du Parquet soient retirée.

Pour marquer leur indignation, les victimes françaises de Tchernobyl, leurs familles et leurs proches se rendront le 31 mars à Paris à 9h devant le Palais de Justice de Paris.

L’audience de la Cour d’appel devant se tenir à huis clos, nous resterons tous sur le trottoir !

Contacts presse de l’Association Française des Malades de la Thyroïde :
André Crouzet : 06 85 22 71 33
Chantal Garnier : 03 84 52 25 08

Pour les aspects juridiques : Chantal Lhoir : 06 77 61 58 31
AFMT, BP 1, 82700 BOURRET

Permanences du lundi au vendredi de 9 h à 12 h au tel fax : 05 63 27 50 80 et 03 84 52 25 08
http://www.asso-malades-thyroide.org/

Contact presse du Réseau "Sortir du nucléaire" :
Marc Saint-Aroman :
http://www.sortirdunucleaire.org/


16 mars 2011 "Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie" établie par le Réseau "Sortir du nucléaire"

Suite aux événements qui viennent de frapper le Japon, ARTE bouleverse sa programmation.

Mercredi 16 mars 2011 sur Arte

20:40 - LE NUAGE : TCHERNOBYL ET SES CONSÉQUENCES
Réalisateur : Karin Jurschick.
Auteur : Volker Heise.
Le nuage - Tchernobyl et ses conséquences
(Allemagne, 2011, 52mn)
L’explosion du réacteur n° 4 de la centrale de Tchernobyl a pris au dépourvu les autorités
soviétiques mais aussi les gouvernements occidentaux. Retour sur une gestion de crise
catastrophique.

Survenu dans la nuit du 26 avril 1986, l’accident survenu en Ukraine n’est annoncé officiellement
que deux jours plus tard. Car la transparence de l’information n’est pas le fort de Moscou, dans une
Europe encore coupée en deux. Le nuage radioactif a survolé la Suède, l’Allemagne et la France, mais
il faut attendre cinq jours avant de voir les premières images satellite. Les Soviétiques prétendent
contrôler la situation, alors que l’incendie du réacteur n° 4 de la centrale n’est pas maîtrisé. Les
conseils d’experts ouest-allemands sont sollicités. Car, en 1986, la RFA produit un tiers de son
électricité grâce au nucléaire. En France, la proportion est déjà de 65 %.
Pas question pour les
gouvernants hexagonaux d’affoler les populations. Pourtant, des deux côtés du Rhin, de simples
citoyens et des chercheurs indépendants regardent avec méfiance les mesures présentées par les
experts officiels. L’apparition de nuages verts et jaunes, le 30 avril, dans le ciel de Munich, lors
d’un orage, a contribué à semer le doute. Lorsqu’en RDA, la nouvelle est diffusée avec dix jours de
retard, des ouvriers sont affectés à la "décontamination" de tous les camions en provenance des Pays
de l’Est. Le 8 mai, Bonn conseille d’éviter le lait frais, les salades et les champignons. En France
en revanche, fruits et légumes continuent d’alimenter les marchés.

Dossier
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Catastrophe-nucleaire/3772260.html
Catastrophe nucléaire http://www.arte.tv/fr/3771746.html

et à 22h10
Mystères d’archives
1946 - ESSAIS ATOMIQUES À BIKINI

Pas de rediffusion
Une passionnante enquête historique à partir d’images d’archives, célèbres ou inédites.

Depuis que le cinéma existe, jamais autant de caméras n’ont filmé un événement. Pourquoi une telle
débauche d’appareils pour réaliser des images de deux explosions atomiques dans le Pacifique au
lendemain de la guerre ?


18 septembre 2006 "Nuage de Tchernobyl Agir Vite

Agir Vite
Association de protection de l’environnement,
7 rue Léon Bourjade, 38100 Grenoble

http://agirvite.free.fr

mail : [->agirvite free.fr}

Depuis le mois d’avril, nous affichons sur notre site, un document stupéfiant mais peu connu, de Michel FERNEX , professeur honoraire de médecine à l’Université de Bâle, intitulé "La catastrophe de Tchernobyl et la santé"
( http://agirvite.free.fr/Negationnisme_de_Tchernobyl--Collusion_OMS-AIEA.pdf )
Il y explique par quel mécanisme le lobby nucléaire international, agissant à travers l’AIEA, a réussi à museler l’Organisation Mondiale de la Santé, agence de l’ONU. Le but de cette opération est d’empêcher que des informations ne filtrent sur la santé des populations habitant les régions contaminées par un accident, et que des études scientifiques y soient menées.

Les mêmes essayent de s’opposer à ce qu’il soit procédé, autour de Tchernobyl, à des distributions de pectine de pomme aux populations et aux enfants, alors que ces substances ont été décrites comme entraînant l’élimination de tout ou partie du Césium 137 (*) ingéré, jour après jour, via les aliments contaminés. Ils s’opposent aussi à ce que les effets des pectines soient étudiés sur place.

Le lobby contrecarre ces distributions et ces études, car les laisser se dérouler reviendrait à reconnaître qu’encore après 20 ans , des doses faibles de rayonnements ont des conséquences graves pour la santé des populations, loin autour de Tchernobyl.

Voici les informations que Michel FERNEX avait développées dans un article publié par la CRIIRAD en 2002 ("Trait d’union" n° 22) :

"Le lobby nucléaire cherche à établir des directives en vue du prochain accident nucléaire, qui serait inéluctable selon les experts (**).

En cas d’accident, la priorité devrait être la réduction des dépenses.
Ceci implique de considérer comme intangible, le dogme de la non-nocivité des faibles doses de rayonnements ionisants. (...) »

( NDLR : Wladimir Tchertkoff a écrit un livre à ce sujet : "Le crime de Tchernobyl", Actes Sud.)

Le lobby a également mis en place, en France, tout une logistique d’action psychologique pour "préparer" l’opinion pour "le jour où".. (***)

Nous transmettons plus bas, un appel à l’aide de l’ association "Enfants de Tchernobyl Belarus" pour un financement de distributions de pectine en Bélarus et aux études sur ses effets bénéfiques.Cet appel est fait dans l’urgence, car des "experts" ouest-européens du lobby nucléaire, infiltrés dans le comité scientifique bélarus, ont obtenu que le contrat européen qui finançait l’équipe NESTERENKO ne soit pas renouvelé.

(*) Tchernobyl a eu lieu il y a 20 ans. La radio-activité du Cs137 se divise par 2 tous les 30ans. Le Césium se concentre dans certaines plantes, comme les champignons, aliments fortement consommés dans ces régions pauvres et très rurales.
(**) Nous rappelons qu’en juillet, nous avons été à deux doigts d’une nouvelle catastrophe, en Suède.
(***) Voir, à ce sujet, l’article édifiant rédigé en 2004 par le réseau "Sortir du nucléaire", de titre "La désinformation nucléaire", et reproduit par exemple à la page
http://tchernoblaye.free.fr/desinf.htm .
 

wladimir tchertkoff
eandreoli vtx.ch

Chers Amis,

L’Institut "Belrad" de Vassili NESTERENKO est la seule source indépendante d’informations de terrain sur les pathologies dans les régions contaminées par le césium radioactif et la seule structure à essayer d’améliorer la santé des habitants de ces régions. Son existence solitaire et vulnérable dans un contexte hostile est un miracle qui dure encore. A deux reprises, en février et en juin, sa situation financière précaire nous a fait craindre le pire. Chaque fois vous avez répondu avec générosité à nos appels et le travail a pu continuer. Le professeur Nesterenko, que je visiterai pendant quelques jours la semaine prochaine, me prie de transmettre sa gratitude à tous les amis qui le soutiennent. Je lui répète toujours que c’est nous qui le remercions.

Depuis quelque temps, suite à des obstacles créés par le lobby nucléaire et à des contraintes objectives rencontrée par des associations amies, les soutiens à "Belrad" traversent une période de ralentissement : réorganisation de la fondation France Libertés de Danielle Mitterrand, investissement de la CRIIRAD dans la création d’un laboratoire pour Bandajevsky. Certaines associations allemandes, influencées par la désinformation du Pr. LENGFELDER(1) hostile au travail du Pr. NESTERENKO, ont interrompu leur soutien. L’association Belgo-Biélorusse « Enfants de Tchernobyl » de Charles Deleuse a dû se retirer, provisoirement espérons-nous, à cause d’une interruption de subventions humanitaires et cherche d’autres sources de financement...

Certaines de ces interruptions sont temporaires, mais nous étions conscients dès le début de notre action que dans la perspective d’une réponse proportionnée au désastre de Tchernobyl les aides des ONG ne peuvent pas suffire. Seules de grandes fondations comme celle de Bill Gates ou de Teresa
Heinz Kerry pourraient être à la hauteur du défi représenté par la catastrophe sanitaire de Tchernobyl, que seuls les professeurs Nesterenko et Bandajevsky ont relevé contre la trahison des Etats et des agences de l’ONU.
La publication chez Actes Sud du dossier-réquisitoire sur le crime de Tchernobyl des institutions internationales nous permet maintenant de chercher les approches appropriées pour demander le soutien de ces grandes fortunes de la société civile... et de plus petites aussi, dont les objectifs
sont la défense de la santé des enfants et la priorité d’une action comme celle de l’Institut "Belrad".

Entre-temps nous devons faire en sorte que l’Institut "Belrad" ne cesse pas son activité.

Je vous adresse (extraits en annexe) les informations et le compte rendu de la situation des financements des projets de "Belrad" en cours de réalisation, en vous priant de diffuser ce message le plus largement possible. Je continuerai de vous enformer sur la suite des évènements.

Wladimir Tchertkoff

(1) Pour ne pas m’attarder sur ce personnage, (...) je vous renvoie aux témoignages et aux documents contenus dans mon livre "Le crime de Tchernobyl", Actes Sud, 2006, Ch. "Calomnies contre la radioprotection". Voir (aussi) LE MONDE diplomatique - Septembre 2006, p.27.

— -


(Annexe,extraits) : "ENFANTS DE TCHERNOBYL BELARUS"
http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr/pages/0.html

En juin, Vassili Nesterenko nous a fait savoir qu’il n’avait pas l’argent suffisant pour payer la première tranche des salaires de son personnel à échéance le 4 juillet.

Le 24 juin (voir nos « Nouvelles de Biélorussie » de cette date), nous avons lancé l’alerte : l’Institut Belrad... risque réellement de disparaître. L’appel a été entendu : le soir même le Conseil d’administration de l’association d’Alsace « Enfants de Tchernobyl » (Thierry Meyer) décidait de verser 4000 euros pour soutenir Belrad. En ajoutant cet argent à 7300 euros, arrivés grâce aux versements de nos adhérents (nombreux les nouveaux, qui sont passés de 250 à 400), qui ont répondu à notre appel, et grâce à un emprunt sur les droits à venir du livre « Le crime de Tchernobyl », nous avons pu réunir la somme de 17300 euros pour le financement du nouveau projet N°72 « Pectine aux enfants de Braguine », que Nesterenko nous a soumis par lettre le 19 juin.

(...)

Qu’en est-il de la situation financière de Belrad, aujourd’hui ?

Nesterenko continue de travailler avec le budget minimal de 13000 euros par mois, alors qu’il en faudrait 20000. Cinq collaborateurs l’ont déjà quitté à cause des bas salaires.

Les 17300 euros destinés au projet N°72 ont été versés à Belrad dans les dix jours qui ont suivi notre appel. Les salaires de juillet étaient couverts.

En juin, dans la caisse de Belrad il y avait 3890 euros : un reste de financements d’associations allemandes pour accueil d’enfants avec mesures SRH et pectine, et 158 euros pour les mesures avec pectine à un petit groupe d’enfants accueillis en été par des familles du Québec.

En plus, Belrad a vendu pour la somme de 6500 euros deux radiamètres RUG-92 de sa production (mesure des produits alimentaires) à l’ambassade de Lituanie et à une entreprise d’état qui produit de la margarine, plus des dosimètres et des confections de « Vitapect » à des visiteurs, qui viennent les acheter à Belrad et dans un supermarché : 2000 euros.

L’ensemble de toutes ces sommes, 29848 euros, a couvert juillet et août avec un excédent de 3848 euros utilisables en septembre.

Le 27 juillet Michel Fernex a signé, en sa qualité de président de l’association, le projet N°81 « Vitapect sous forme de tablettes » pour une somme de 10223 euros , versée sur le compte de Belrad le 11 août 2006. Ce projet a pu être financé immédiatement grâce à l’apport inespéré de 8000 euros d’un membre de notre association, dont le frère venait de décéder, et grâce à de nouveaux versements d’adhérents, qui ont continué d’arriver.

Les enfants prennent plus volontiers le Vitapect sous forme de tablettes, qui peuvent être mastiquées, sucées ou dissoutes dans un liquide. Ce projet réalisera une expérimentation, qui est obligatoire quand un élément nouveau vient s’ajouter à la composition d’un produit préexistant autorisé. En l’occurrence il s’agit de stéarate de magnésium, qui fixe la poudre de pectine en tablettes. Nesterenko prévoit d’effectuer les expérimentations dans le sanatorium "Sources d’argent" (Svétlogorsk) avec 350 enfants divisés en trois groupes : 1) Vitapect en poudre, 2) Vitapect en comprimés et 3) placebo.

Ainsi le mois de septembre est assuré. Il reste à inventer octobre et la suite...

Trois projets précédents déjà signés attendent des financements

(..)

Maintenant il est urgent de trouver les contacts avec les grandes fondations ou de plus petites... dont les objectifs sont la défense de la santé des enfants et la priorité d’une action comme celle de Belrad. De grandes fortunes généreuses existent. Il faut les convaincre de s’unir à nous.

En attendant, il faut durer.

Merci d’envoyer vos chèques à l’adresse de l’association ou de verser les sommes sur son compte bancaire :

Enfants de Tchernobyl Bélarus ( association loi de 1901, NDLR )
20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)
Compte bancaire : 00029876060, Crédit Mutuel, 68220 ‑ Leymen, France

Wladimir Tchertkoff
Secrétaire de l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus ».
(Pour tous renseignements : eandreoli vtx.ch )


14 septembre 2006 "Nuage de Tchernobyl en France - Solange Fernex, l’insoumise, s’est éteinte

Le 11 septembre 2006 vers 15 heures, Solange Fernex, l’insoumise, s’est éteinte tout doucement (comme endormie). Cinq jours auparavant, au téléphone, elle avait dit qu’elle allait veiller sur notre travail, de là où elle allait se trouver...

Solange, tu resteras dans nos coeurs.
Tu peux compter sur nous pour continuer ton combat pour le respect de la vie.

Pour poursuivre son action, nous vous invitons à apporter un soutien à l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus » qu’elle avait créée en 2001 avec son mari, Michel et quelques amis.

Votre chèque (même minime) sera le bienvenu :
« Enfants de Tchernobyl Bélarus » 20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)
http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr

A lire : “Solange Fernex, l’insoumise” - Ecologie, Féminisme et non violence.
Livre de 212 pages : 16 euros, port compris.
Les droits d’auteur de ce ouvrage sont intégralement reversés à l’association “Les enfants de Tchernobyl Bélarus”.
A commander à : Réseau “Sortir du nucléaire” 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04
(chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”).

Solange Fernex

Son engagement pour le respect de la Vie
et les droits de la personne.

Née en 1934 à Strasbourg, Solange Fernex a dès son enfance pris le chemin de la Paix et de la Liberté.

En tant qu’orpheline de guerre, femme, mère, citoyenne, élue au conseil municipal de son village pendant plusieurs années, députée européenne de 1989 à 1995, militante active de diverses associations.

Elle résiste au diktat des lobbies et elle propose avec détermination des alternatives pour préserver les ressources en faveur des générations futures et construire un monde plus juste, plus solidaire et respectueux de la planète Terre.

Pragmatique, elle recherche l’union, encourage les personnes : hommes et surtout femmes qui travaillent dans le sens du respect de la Vie.

Au rythme de ses multiples combats et notamment de celui contre le nucléaire qu’il soit civil ou militaire, elle sème la Vie, donne l’envie de devenir "autre" et à travers le don de soi, elle insuffle la Vigilance, la Vie et l’Espoir pour les transmettre aux générations futures.

En 1973, elle est suppléante du premier Français (Henri JENN) ayant proposé à des électeurs de voter écologiste au premier tour dans des législatives dans une circonscription de Mulhouse.

C’est elle qui mène la liste Europe-Ecologie aux première élections européennes en 1979, totalisant près de 900 000 voix.

En 1983, elle a participé au Jeûne pour la Vie, en jeûnant 40 jours à Paris pour le désarmement nucléaire.

En 1984 elle participe à la fondation des Verts.

Elle a reçu en 2001 un prix pour son engagement contre l’armement nucléaire, le Nuclear-Free Future Award (Lifetime Achievement). Elle a été administratrice du Réseau Sortir du nucléaire en 2001 et 2002.

Présidente de la section française de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté jusqu’à sa maladie, elle était membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Avec son mari Michel, médecin, et quelques amis, elle a créé le 27 avril 2001 l’Association "Enfants de Tchernobyl Belarus" (*) qui apporte un soutien aux scientifiques indépendants, aide les enfants malades des régions contaminées du Belarus suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et diffuse toute information sur les conséquences de celle-ci.

(*) http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr

Sauver l’Institut Belrad

par Wladimir Tchertkoff

A la mémoire de Solange Fernex, décédée d’un cancer le 11 septembre 2006.

Après vingt ans de luttes pour protéger les enfants contre la radioactivité et faire connaître la vérité sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, Vassili Nesterenko risque de devoir fermer son institut par manque de financements. Ce serait une perte irréparable. L’Institut de radioprotection Belrad est la seule source indépendante d’informations sur les pathologies dans les régions contaminées par le plus grand accident technologique de l’Histoire et la seule structure à essayer d’améliorer la santé des habitants de ces régions.

Un crime scientifique programmé se perpétue depuis 20 ans au cœur de l’Europe sous de hautes responsabilités, dans l’indifférence générale et la désinformation. Dans la seule Biélorussie deux millions de paysans, dont plus de quatre cent mille enfants, sont condamnés à se nourrir avec des aliments contaminés par le césium radioactif et à souffrir de toutes les maladies ignorées de l’atome. Ils ne comprennent pas pourquoi le monde riche et technologiquement avancé se détourne de leur cauchemar, alors que ce dont ils sont atteints menace tous les habitants de la planète. La réponse à leur étonnement existe et elle est révoltante.

Peu de gens savent qu’un accord signé entre l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), empêche l’OMS d’agir librement dans le domaine nucléaire si elle n’a pas l’assentiment de l’AIEA. Formée de physiciens et non de médecins, cette dernière, dont l’objectif principal est la promotion des centrales atomiques dans le monde, est la seule agence spécialisée des Nations Unies qui dépende directement du Conseil de sécurité. Elle impose son diktat à l’OMS, qui, soumise, n’a rien fait à Tchernobyl. Par un détournement piloté de la vérité scientifique le lobby nucléaire et la médecine officielle internationale condamnent sciemment des millions de cobayes humains (Kofi Annan parle de 9 millions de personnes atteintes) à expérimenter dans leur corps des pathologies nouvelles dans le vaste laboratoire formé par les territoires contaminés de Tchernobyl. Les experts observent les habitants, mais ne les protègent pas.

Peu de gens savent qu’en août 1986, quatre mois après l’accident, les Occidentaux ont obligé les Soviétiques, au cours d’une réunion houleuse tenue à huis clos à Vienne, à diviser par dix leurs prévisions sur les conséquences sanitaires de la catastrophe, soit quatre mille cancers mortels au lieu de quarante mille dans les seuls territoires européens de l’URSS. Les témoignages et les documents que nous avons recueillis en 15 ans d’enquêtes dans ces territoires accusent les plus hautes instances institutionnelles et scientifiques mondiales d’un crime prémédité à Tchernobyl : crime contre l’humanité et crime contre la vérité scientifique.[1]

L’opinion publique mal informée reste paralysée par l’impuissance, elle n’y pense plus pour échapper à l’angoisse. Car la vraie question est : que pouvons-nous faire ? Franz Weber, en se référant aux armes à l’uranium appauvri utilisées massivement par l’armée américaine, vient de publier dans son Journal une vibrante invective contre les « lâches opportunistes aux postes clés de l’ONU qui taisent le crime »[2]. Mais que faire devant les terribles photographies qu’il publie des malformations et des blessures profondes chez les nouveaux-nés irakiens, les mêmes qu’on voit chez les enfants américains dont les pères ont combattu la guerre du Golfe ? (En l’an 2000, sur les 580.000 hommes engagés dans cette guerre, 325.000 ont été déclarés en infirmité médicale permanente.) Nous observons les mêmes effets chez les enfants des « liquidateurs » oubliés (un million d’hommes), qui ont éteint l’incendie de Tchernobyl et construit au-dessus des ruines un « sarcophage » instable dans des conditions de radioactivité terrifiante ; les mêmes dans les Balkans et en Afghanistan. Quelle action est possible pour arrêter cet assassinat délibéré de la vie sur terre ? Comment imposer la vérité aux lâches opportunistes de la science officielle nucléaire et médicale ? Car ce sont eux, les « experts », qui couvrent l’indifférence irresponsable des gouvernements.

Or, l’action appropriée existe. Elle a commencé étonnamment il y a 20 ans, grâce à quelques hommes courageux et honnêtes. Fragile, peu connue, soutenue par des citoyens occidentaux et par quelques associations, elle n’est pas assurée de durer car ses moyens se sont affaiblis au cours des années face à l’énorme pouvoir d’influence du lobby nucléaire.

Dans les heures qui ont suivi la catastrophe de Tchernobyl, un homme s’est révolté contre le mensonge d’État au prix de sa carrière et de sa sécurité personnelle. Membre de l’Académie des Sciences du Belarus, physicien de niveau international, Vassili Nesterenko avait accès en Union Soviétique aux villes interdites pour raisons militaires. Tchernobyl a bouleversé sa vie. Svetlana Alexievitch raconte[3] comment lors d’une conférence d’experts soviétiques il avait pris la parole pour souligner l’urgence d’éva­cuer la population à au moins 100 kilomètres à la ronde, de distri­buer des dosimètres et des tablettes d’iode, de sauver les enfants. « La salle était restée inerte, chacun ju­geant qu’il exagérait. Il avait insisté, bataillé. L’auditoire était resté sceptique. Quand il avait vu que ses efforts étaient vains, que chacun faisait mine de croire à une situation "normale", comme le proclamait la propa­gande, des larmes de rage s’étaient mises à couler sur son visage... " Cet homme, il fallait que je le ren­contre", conclut Svetlana Alexievitch. ».[4] Face à l’inaction et aux mensonges du gouvernement soviétique, par un geste d’une témérité inouïe, Nesterenko décida d’arrêter, sans le moindre aval de ses supérieurs, les travaux scientifiques de l’Institut de l’énergétique nucléaire de la Biélorussie, qu’il dirigeait. A la place, il mit tout son personnel à contribution pour étudier les conséquences de Tchernobyl et pour élaborer une politique d’aide aux populations sinistrées. Naturellement, il fut limogé et il a subi les pressions du KGB. Il a échappé à deux attentats.

En 1990, il crée avec le soutien de Andrei Sakharov l’institut indépendant de radioprotection "Belrad" pour venir en aide aux enfants des territoires touchés par les retombées radioactives. Dans les villages les plus contaminés du Belarus il organise 370 Centres locaux de contrôle radiologique (CLCR), où il forme à la radioprotection les médecins, les enseignants, les infirmières du lieu : il met gratuitement à la disposition des populations des zones contaminées les moyens de contrôler la radioactivité des produits alimentaires. Les centres sont installés dans des écoles, des mairies ; des récipients en plomb permettent de mesurer en quelques minutes le nombre de becquerels (Bq) par kilo de nourriture : lait, légumes, fruits, farine, viande. Lorsque les échantillons dépassent les normes légales, cela est notifié, avec la recommandation de ne pas les consommer et surtout de ne pas en donner aux enfants. Financés d’abord par le Comité Tchernobyl du gouvernement pendant la brève période de "démocratisation", aujourd’hui, en 2006, suite à la reprise en mains de la situation par le lobby atomique les CLCR sont réduits au nombre de vingt, soutenus par des ONG occidentales.

En 1994, « Belrad » acquiert en Ukraine, avec l’aide d’ONG occidentales, des fauteuils mobiles pour l’anthropogammamétrie humaine et les perfectionne. Ces spectromètres mesurent la radioactivité dans le corps humain et sont reliés à un ordinateur qui enregistre les rayonnements gamma spécifiques des radionucléides incorporés : le césium 137, mais aussi le potassium. Les équipes mobiles peuvent atteindre, par petites routes, les villages et hameaux les plus reculés. Il y a 911 écoles et 810 jardins d’enfants dans les zones contaminées du Bélarus. Les données stockées sont publiées régulièrement dans un document distribué aux autorités sanitaires nationales, régionales et locales ainsi qu’aux familles.

Nesterenko est le seul scientifique qui mesure systématiquement la radioactivité artificielle interne. Ses mesures ont révélé des contaminations huit fois plus élevées que celles que publie le Ministère de la santé biélorusse, qui a tenté de le bloquer. Son activité étant légale, il n’a pas réussi à le faire plier.[5] En 12 ans, 284 000 enfants ont été mesurés par « Belrad », parmi lesquels seulement 10-15% ne nécessitaient pas de radioprotection obligatoire.

En 1996, Nesterenko adopte avec succès l’additif alimentaire à base de pectine de pommes recommandé par le Ministère de la santé ukrainien comme adsorbant du césium137 (Cs137). En un mois de traitement la charge en radionucléides de l’organisme de l’enfant peut baisser de 60-70%.

Beaucoup de familles occidentales invitent chaque année des enfants pendant la période des vacances. Pour continuer à purifier et à protéger contre les radionucléides l’organisme d’un enfant qui s’en est partiellement libéré lors d’un séjour à l’étranger, il suffit d’une somme d’environ 110 € par an : c’est le coût de l’adsorbant à base de pectine et de mesures de la contamination de l’organisme de l’enfant. Mais la pectine seule ne suffit pas. Le séjour à l’étranger est nécessaire, mais pas suffisant. En combinant les deux méthodes, il est possible de tenir l’enfant hors du danger de lésions graves à l’organisme par contamination. Les enfants pris au piège en Bélarus sont 500 mille, ce qui fait 55 millions d’Euros. Cet argent n’existe pas. Le coût de deux journées de guerre des pays riches contre Belgrade (400 millions, estimation de la banque américaine Merryl Lynch) couvrirait un peu plus de 7 ans de soins. L’argent existe pour tuer, pas pour faire vivre.

Dans la même période, Nesterenko fait la connaissance du professeur Youri Bandajevsky, qui effectue, depuis 1991, à l’institut médical de Gomel qu’il dirige, des recherches sur les pathologies nouvelles chez les habitants des territoires contaminés. Il découvre que la fréquence et la gravité des altérations morphologiques et fonctionnelles du cœur augmentent proportionnellement à la quantité de césium radioactif incorporé dans l’organisme. Une nouveauté scientifique lourde de conséquences. Il décrit la "cardiomyopathie du césium" : troubles cardiaques chez le petit enfant, chez l’adolescent et l’adulte, avec atteinte dégénérative du myocarde. La mort subite survient à tous les âges. Y. Bandajevsky et son équipe décrivent des "processus pathologiques interdépendants tant au niveau du cœur, du foie, des reins, des organes endocriniens, que du système immunitaire. Au-delà de 50 Becquerels par kilo de poids du corps, des lésions irréversibles apparaissent dans les organes vitaux. A partir de 1996, l’Institut "Belrad" et l’Institut de médecine de Gomel travaillent en parallèle. Les deux instituts montrent qu’avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l’enfant et l’animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles pour la science sont ouvertes.

Les travaux des deux scientifiques constituent un cauchemar pour les « experts » du lobby nucléaire. Ils représentent l’écueil imprévu pour leur stratégie de l’ignorance et remettent la recherche scientifique à sa place au centre du laboratoire à ciel ouvert de la plus grande catastrophe technologique de l’histoire. Ils ne sont évidemment pas les seuls à comprendre de quoi il s’agit, mais ils sont les seuls à se trouver au cœur du territoire contaminé, au milieu des problèmes sanitaires, politiques et humains dont la catastrophe de Tchernobyl est porteuse. Les seuls à faire montre d’une détermination absolue à rester fidèles à leur honneur et à l’honneur de la science, face au malheur de leur peuple. Ils résistent - Vassili Nesterenko depuis vingt ans, Youri Bandajevsky depuis seize, en butte à des difficultés extrêmes. En plus des calomnies et des obstacles continuels que les serviteurs du lobby, en particulier allemands et français[6], créent à l’Est comme à l’Ouest pour bloquer leur action et museler la presse, les financements de la Commission Européenne (Tacis) sont systématiquement refusés aux projets de radioprotection des enfants présentés à plusieurs reprises par V. Nesterenko[7].

Des coïncidences objectives surgissent parfois dans l’Histoire dont les effets réels et symboliques s’avèrent inversement proportionnels à l’apparente fragilité des protagonistes. Quelque chose de semblable, peut-être une chance à ne pas perdre, se trouve en ce moment au coeur du drame de Tchernobyl. En soutenant humainement, politiquement, financièrement les travaux de ces deux scientifiques exceptionnels, les sociétés civiles occidentales d’Europe et des Etats-Unis ont l’occasion unique, en s’unissant dans un effort authentiquement humanitaire, d’attaquer de front le sancta sanctorum des politiques suicidaires de décideurs incontrôlés, qui font courir des risques majeurs à l’humanité entière. L’objectif essentiel n’est pas la mort de l’industrie nucléaire en tant que telle qui, de toutes façons, est condamnée après la catastrophe de Tchernobyl dont elle ne sait se défendre que par le mensonge et le secret. L’objectif prioritaire des deux scientifiques et de ceux qui les soutiennent est la vérité scientifique matériellement assurée et librement partagée. Plus que jamais dans le domaine de l’atome, l’indépendance de la recherche et de la connaissance sont nécessaires à la survie de l’humanité. « Chaque être humain a le droit de savoir tout ce qui a trait à sa santé, à la santé de ses enfants et de ses proches, ce qu’il faut éviter et pourquoi »[8]. Que ces deux hommes existent et résistent là où ils se trouvent, ressemble à une chance fragile à ce moment de l’Histoire.

Dans la perspective d’une réponse proportionnée au désastre les aides des ONG ne peuvent pas suffire. Seules de grandes fondations comme celle de Bill Gates ou de Teresa Heinz Kerry par exemple, pourraient être à la hauteur du défi représenté par la catastrophe sanitaire de Tchernobyl, elles pourraient élargir l’aide aux populations et faire pression sur la politique des États. Nous invoquons l’aide de ces fondations.

Entre-temps, l’Institut "Belrad" se débat pour survivre dans de grandes difficultés économiques. Ses financeurs sont de modestes citoyens européens, adhérents d’ONG, qui défendent l’environnement et la santé. Pour continuer à le maintenir en vie, nous prions les personnes, qui ne veulent pas voir disparaître cette seule source d’information et de radioprotection indépendante, à envoyer les chèques à l’adresse de notre association ou de verser les sommes sur son compte bancaire :

« Enfants de Tchernobyl Bélarus » [9]
20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)

Compte bancaire : 00029876060, Crédit Mutuel, 68220 ‑ Leymen, France

Président : Docteur Michel Fernex, Professeur émérite, Faculté de Médecine de Bâle, ex-membre de Comités Directeurs de TDR (Programme spécial de Recherche pour les Maladies Tropicales), OMS

Vice-président : Professeur Vassili Nesterenko, Directeur de l’Institut "Belrad", Docteur ès sciences techniques, membre correspondant de l’Académie des sciences de la République du Bélarus,

Wladimir Tchertkoff

Wladimir Tchertkoff, d’origine russe et de nationalité italienne, longtemps journaliste pour la Rai puis la Télévision de la Suisse italienne de Lugano, a réalisé plus de soixante-dix documentaires dont cinq consacrés aux territoires contaminés par Tchernobyl. Il est également secrétaire de l’association « Les Enfants de Tchernobyl Bélarus ». Auteur de « Le crime de Tchernobyl. Le goulag nucléaire » Éd. Actes Sud.

[1] « Le crime de Tchernobyl - Le goulag nucléaire », Actes Sud, avril 2006.

[2] Fondation Franz Weber et Helvetia Nostra - N° d’avril, mai, juin 2006. http://www.ffw.ch

[3] « La Supplication » (Lattès),

[4] Cité par Nathalie Nougayrède, Le Monde, 20 mai 2000

[5] « Le crime de Tchernobyl » 3ePartie, Ch. 5. p.289 - MINZDRAV ENVOIE UN ULTIMATUM À NESTERENKO

[6] Ibid. 3e Partie Ch. 6. p.309 CALOMNIES CONTRE LA RADIOPROTECTION et 4e Partie p.339, Ch. 1, 2, 3

[7] Ibid. 3e Partie pp. 317-324.

[8] John W. Gofman - Chernobyl accident, Radiation consequences for this and future generations. 1993

[9] http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr


5 juillet 2006 "Nuage de Tchernobyl en France - Pierre Pellerin serein sur son nuage

Le 30/06/2006
Enquête
Pierre Pellerin serein sur son nuage
LE MONDE | 29.06.06 | 15h22

A son propos circulent toutes les légendes. Il aurait arrêté le nuage de Tchernobyl à la frontière ; aurait fait construire un hôpital dans un abri antiatomique sous l’établissement qu’il dirigeait ; aurait continué à hanter les lieux, de nuit, bien après son départ à la retraite... Pierre Pellerin, qui dirigeait le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) en 1986, continue de fasciner, vingt ans après l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Accédez à l’intégralité de cet article sur Lemonde.fr

Pour information.
Véronique Ratel
membre du CA de l’association " Enfants de Tchernobyl Bélarus "


29 mai 2006 "Nuage de Tchernobyl en France - Tchernobyl : nuage en vue pour Pellerin

Evénement

Nucléaire
Tchernobyl : nuage en vue pour pellerin
Le haut fonctionnaire, qui avait caché les retombées radioactives en
France, devrait être mis en examen pour « tromperie aggravée ».

Par Eric FAVEREAU
lundi 29 mai 2006

Elle hésite, ose à peine y croire. « Cette mise en examen ? Depuis le
temps qu’on l’attend... » Chantal L’Hoir Liesse est présidente de
l’Association française des malades de la thyroïde, à l’origine d’une
plainte collective en 2001. Le professeur Pierre Pellerin, directeur du
Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI)
au moment du passage du nuage de Tchernobyl au-dessus du ciel français,
vient de recevoir une lettre de la juge d’instruction, Marie-Odile
Bertella-Geoffroy, chargée du dossier dit des cancers de Tchernobyl.
Convoqué mercredi, il devrait être mis en examen pour « tromperie
aggravée ». Et bénéficier du statut de témoin assisté pour « blessures
involontaires ».

Plus de cinq ans après le dépôt de la plainte, et plus de vingt ans
après l’explosion de Tchernobyl, c’est la fin d’une première étape d’un
marathon judiciaire. Une lenteur d’autant plus impressionnante
qu’aujourd’hui les faits reprochés à savoir une dissimulation du
passage du nuage de Tchernobyl au-dessus du ciel français (lire ci
contre) sont largement admis. Pour autant, cette rétention
d’informations vaut-elle mise en examen ? La juge d’instruction a
multiplié les expertises, contre-expertises et perquisitions. Elle a pu
noter que les cabinets ministériels (en particulier celui d’Alain
Madelin, alors ministre de l’Industrie, et celui de Michèle Barzach,
alors ministre de la Santé) ont été peu informés. D’où l’explication de
cette mise en examen unique, celle d’un haut fonctionnaire, Pierre
Pellerin, aujourd’hui âgé de 82 ans. Selon les parties civiles, la juge
s’est appuyée sur le fait que « faute d’avoir transmis des informations,
des aliments ont pu être contaminés ». Un grand nombre de pays européens
voisins avaient pris, eux, des mesures de protection.


7 mai 2006 "Nuage de Tchernobyl en France - l’émission Terre à Terre sur France Culture

Bonjour,

Je viens d’aller sur le site de Radiofrance et l’émission Terre à Terre sur France Culture de Ruth Stegassy.

Samedi 29 avril 2006 : Thème de l’émission : Les enseignements de Tchernobyl

invités : Roland Desbordes, Youri Bandajevski, Frédérik Lemarchand.

voici le lien direct où il est possible de réécouter l’émission

Bien amicalement.
Véronique.
"Enfants de Tchernobyl Bélarus"

Vous pouvez également consulter le site de l’assocaition


27 avril 2006 > "Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie" Francis Prymerski, retour de Tchernobyl

mercredi 26 avril 2006

Francis Prymerski, retour de Tchernobyl

La semaine dernière, Francis Prymerski était en Ukraine. Le Stiringeois s’est rendu à Tchernobyl. Vingt ans après la catastrophe, ses photographies sont un hommage aux milliers de victimes.

Le silence est impressionnant. Tu n’entends que le grésillement du compteur Geiger. C’est à la fois flippant et rassurant. Francis Prymerski est de retour de Tchernobyl. Encore secoué par ce qu’il a vu sur le site où, le 26 avril 1986, s’est produit la plus grosse catastrophe nucléaire mondiale. « Il fallait que j’y aille », affirme-t-il. Besoin du photographe de voir de ses propres yeux, vingt ans après l’explosion, la réalité ; fouler la terre contaminée ; dénouer le vrai du faux. « Je n’étais pas particulièrement serein. Quand on sait tous les mensonges qu’on nous a racontés à l’époque, y compris en France... Là-bas le manque d’information a été et est encore fatal à des habitants. » .Présent en Ukraine pour suivre Legends of the storm, le spectacle de la troupe géorgienne Erisioni, il est basé à Kiev. « Tchernobyl n’est qu’à 150 kilomètres. L’envie se fait projet. Le temps de dégotter les accréditations nécessaires et le Stiringeois se met en route. « C’est assez difficile d’accès. La zone interdite de 30 kilomètres est fermée et gardée militairement, il faut une permission spéciale pour y pénétrer. Il y a trois barrages. Plus on s’approche, et moins on croise de gens, les routes sont désertes. » A 10 kilomètres du but, nouveau barrage. Là, on entre dans le vif du sujet ; ça ne rigole vraiment plus. On nous équipe d’une combinaison et d’un compteur Geiger. C’est une vision étrange. Entre désolation et retour de la vie. Première stupeur : des gens vivent à Tchernobyl. Où plutôt y travaille , précise Francis Prymerski. Les travailleurs vivent ici sans leur famille, car pour les enfants et les jeunes, la radioactivité est toujours trop élevée. La nature y a repris ses droits. « Des arbres ont poussé au milieu du stade de foot, dans les maisons ; des loups et des chiens sont en liberté. Des chevaux sauvages et des sangliers ont été réintroduits. Un guide accompagne le Mosellan pour la visite. C’est lui qui en permanence m’indiquait où mettre les pieds, où je pouvais approcher, et où on ne devait absolument pas aller.
Le compteur Geiger mesure les radiations gamma. L’alarme se met en marche si lðon dépasse 1 microsievert par heure. Il suffit parfois de faire deux pas de côté pour qu’il émette des signaux. Sur les routes c’est assez sûr, car elles ont été nettoyées à lðeau des centaines de fois. Les radionucléides ont été rejetés au bord de la route. Ils restent dans la terre et remontent dans l’herbe. On voit aussi pas mal de tumulus : des déchets radioactifs, voire des maisons, ont été recouverts d’un peu de terre. Mais 20 ans après l’explosion du réacteur 4, personne ne peut affirmer que la radioactivité a diminué. De plus, de nombreux engins rouillent sur place. Le moindre coup de vent dissémine des poussières aux alentours.
Autre grosse impression, celle laissée par son passage dans la ville de Pripyat, construite naguère pour les employés de la centrale nucléaire. Il n’y a plus rien, si ce n’est des décombres. Il faut se représenter Behren sans habitants, avec des immeubles délabrés, vandalisés, tombant en ruines. Avec son appareil photo, Francis Prymerski a mitraillé à l’envi. Des dizaines de milliers de jeunes gens, les liquidateurs, ont été sacrifiées pour éteindre l’incendie. Ils ont été envoyés vers une mort certaine ; ils pensaient quðils avaient simplement un grand feu à éteindre.
C’est en mémoire de ces victimes que Francis a fait ce détour. « Aujourdðhui, plus de 7 millions de personnes souffrent des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. » Il souhaite qu’à l’heure de la commémoration, la communauté internationale se mobilise. « L’Ukraine a besoin d’argent pour sécuriser le site. C’est vital. Car si le sarcophage craque, nous serons à nouveau touchés, comme on le fut à l’époque avec les retombées. » Pour Francis Prymerski, « nous devons tout mettre en ¦uvre pour empêcher que ne se reproduisent des catastrophes comme celle de Tchernobyl ».

A titre personnel, Francis Prymerski a rencontré une mère dont le fils, Vadim, 9 ans, est épileptique. « Elle recherche des médicaments pour lutter contre cette maladie, car sur place, elle est démunie. » .

Bertrand Baud.


26 avril 2006 > "Nuage de Tchernobyl en France - Nicolas Sarkozy doit s’expliquer

Nuage de Tchernobyl :

Nicolas Sarkozy

doit s’expliquer

Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande à Nicolas Sarkozy de s’expliquer sur son inaction à propos des conséquences du passage du nuage de Tchernobyl sur la France et sur sa part de responsabilité dans le mensonge d’Etat qui a été mis en œuvre à cette occasion et par la suite.

En effet, en 1987, quelques mois à peine après la catastrophe de Tchernobyl et la contamination de la France, M. Sarkozy était Chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au ministère de l’Intérieur.

Est-il possible qu’il n’ait pas eu à travailler sur les conséquences du passage du nuage de Tchernobyl sur la France ?

M. Sarkozy, qui prétend dire toutes les vérités et briser tous les tabous, ne s’est-il pas de lui-même posé des questions ? N’a-t-il pas entendu parler du nuage de Tchernobyl ?

Quelques années plus tard, M. Sarkozy a occupé le poste de ministre de l’Intérieur de mai 2002 à mars 2004, puis en 2005 et 2006.

Il a donc eu largement l’occasion d’entrer en possession de toutes les informations sur le nuage de Tchernobyl et de les rendre publiques. Il n’en a rien fait.

Une telle mise au point est d’autant plus nécessaire que M Sarkozy s’est révélé être un infatigable promoteur de l’industrie nucléaire, que ce soit lors de son passage au ministère de l’économie (2004-2005) ou lors de diverses interventions en tant que Président de l’UMP.

Comme par hasard, cet épisode de la carrière de M. Sarkozy ne figure pas

dans ses biographies officielles :

 www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/biographie_5/nicolas_sarkozy_ministre_etat_53154.html

 www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c11_biographie

Par contre, on en trouve trace ici :

 www.lexpress.fr/info/france/dossier/sarkozy/dossier.asp?ida=433332


25 avril 2006 Tchernobyl, nucléaire : l’isotope le plus dangereux est celui du mensonge !

Communiqué de Presse. Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement
Reconnue d’utilité publique
Siège Social : 57, rue Cuvier –75231 Paris cedex 05 - http://www.fne.asso.fr
mardi 25 avril 2006

Tchernobyl, nucléaire : l’isotope le plus dangereux est celui du mensonge !

Les associations regroupées au sein de la fédération France Nature Environnement n’ont pas attendu l’accident de Tchernobyl pour se mobiliser face au nucléaire Sur tout le territoire français, elles se battent depuis des décennies contre une politique du « tout nucléaire » qui a été imposée d’une façon autoritaire, complètement anti-démocratique.

Et alors même que nos associations se sont imposées peu à peu aux institutions par leur exigence de clarté dans un monde du secret, dès les années 70, il est bon de rappeler que le Parlement français n’a eu le droit de voter une loi sur l’énergie qu’en 2003, presque trente ans après la décision de G. Pompidou de lancer le programme nucléaire français ! Et encore, ce fut pour se voir imposer, à nouveau, par une majorité refusant tout examen sérieux des alternatives énergétiques, la relance d’un programme nucléaire – celui de l’EPR - inauguré récemment avec un Débat Public organisé, contrairement à la Loi, après le vote du Parlement !

Plus près encore, le nouveau projet de Loi nucléaire en discussion, dite bien à tort « loi Transparence et Sûreté Nucléaire, organise de fait le dessaisissement du pouvoir politique élu sur tout ce qui concerne la gestion du nucléaire en France, au profit d’un quintette d’experts, sans aucun contre-pouvoir, mais sans aucune responsabilité.

Sur cette situation nouvelle et particulièrement scandaleuse, nous avons interrogé les députés à la veille du débat à l’Assemblée Nationale. Vous trouverez sur le site de FNE (http://www.fne.asso.fr/) les réponses reçues sur le sujet, qui traduisent souvent le malaise de nos représentants. Il n’empêche que ce texte poursuit son chemin, sans que l’on voie se lever la tempête de protestations que l’on serait en droit d’attendre d’un Parlement conscient de ses prérogatives et de ses devoirs vis-à-vis de la nation.

Or l’histoire du nucléaire, telle que nous l’avons vécue depuis le milieu du XXe siècle, est aussi celle de mensonges institutionnalisés. Notre propre histoire, et justement à propos de Tchernobyl, et aujourd’hui au sujet de l’EPR, nous enseigne qu’on n’obtient jamais la vérité, sauf à l’arracher. Car, dans ce domaine technologique plus qu’ailleurs, la vérité fait peur.

C’est pourquoi, en cet anniversaire de Tchernobyl, nous faisons pleinement nôtre l’observation de Alla Yarochinskaya, alors députée au Soviet Suprême, qui a pu dire :
« L’isotope le plus dangereux de Tchernobyl n’est ni celui de l’iode 131, ni celui du césium 137. C’est celui du mensonge. »

Ce constat reste valable, hélas, aujourd’hui comme il y a vingt ans, lorsque de sinistres experts mentaient aux français à propos du « nuage » de Tchernobyl.

Il est donc plus que jamais indispensable de continuer notre combat pour exiger dans ce domaine, comme dans tant d’autres, la vérité pure et simple.

Nous ne baisserons pas les bras !


24 avril 2006 > "Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie" Le rapport AURENGO disponible sur le site de la CRIIRAD

Invitation CRIIRAD

URGENT

TCHERNOBYL – France

DERNIERE MINUTE

Le rapport AURENGO disponible sur le site de la CRIIRAD !

www.criirad.org

Le rapport du Pr André AURENGO et de son groupe de travail a été adressé le 18 avril dernier aux ministres de la Santé et de l’Environnement sans être rendu public.

Rappelons que siégeaient notamment au groupe de travail présidé par le Pr AURENGO :

Patrick GOURMELON (IRSN) - Jean-Claude AUTRET (ACRO)

Jean-Claude BARESCUT (IRSN) - Gerno LINDEN (IRSN)

(voir liste complète sur le site CRIIRAD)

20 ans après, les français sont

encore victimes de la Désinformation !

toutes les explications seront données demain à Paris.

Affirmations FAUSSES sur les cartes du SCPRI !

Affirmations FAUSSES sur les cartes de la CRIIRAD !

Que les membres du groupe de travail (à qui nous adressons ce communiqué)

aient le courage de venir s’expliquer !

(cette mise en demeure ne concerne pas ceux qui ont démissionné du groupe de travail

ou ceux qui ne sont restés que pour témoigner de ses dysfonctionnements)

RAPPEL : CONFERENCE DEBAT

PARIS – Mardi 25 avril 2006 - 14h30 – 17h30

AGECA, 177 rue de Charonne, XIème arrondissement (tel. 01 43 70 35 67)

(métro : station Charonne ou A. Dumas ; bus n° 76)

Qui a fait preuve d’incompétence et pratiqué la désinformation en mai 86 ?

Les pouvoirs publics, le SCPRI, les médias ? Qui ment encore aujourd’hui ?

La CRIIRAD présente ses preuves

et les soumet au débat contradictoire

Si ses arguments sont correctement réfutés, la CRIIRAD s’engage à présenter publiquement ses excuses à tous ceux qu’elle aurait mis en cause à tort et à transmettre tous les rectificatifs nécessaires à Mme Bertella-Geffroy, juge en charge de l’instruction de la plainte sur les conséquences de Tchernobyl. La CRIIRAD souhaite que tous les contradicteurs qui se présenteront demain après-midi au débat viennent dialoguer dans le même état d’esprit.


1er novembre 2022

Nuage de Tchernobyl en France - Chronologie
établie par le Réseau "Sortir du nucléaire"

Site WEB

* 1956 : création du SCPRI (Service central de protection contre les rayons ionisants) dont la direction est attribuée au Pr Pierre Pellerin

* Samedi 26 avril 1986 : explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine)

* Mardi 29 avril 1986 : le nuage radioactif de Tchernobyl arrive en France

* Mercredi 30 avril 1986 : le Pr Pellerin, toujours à la tête du SCPRI (30 ans plus tard !), prétend qu’ "aucune élévation significative de la radioactivité n’a été constatée"

* Jeudi 1er mai 1986 : pratiquement toute la France est touchée par le nuage radioactif. Toutes les installations nucléaires détectent une importante radioactivité et en informent le SCPRI.

* Vendredi 2 mai 1986 : le Pr Pellerin, directeur du SCPRI, diffuse à de nombreux destinataires un communiqué qui affirme que "les prises préventives d’iode ne sont ni justifiées, ni opportunes" et qu’ "Il faudrait imaginer des élévation dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique". Voir 27 février 2002

* Vendredi 2 mai 1986 : différentes mesures, en particulier concernant l’alimentation, sont prises dans de nombreux pays européens (Pologne, Danemark, Norvège, Finlande, Suède, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Italie, Grèce etc.). L’Italie met aussi en place un contrôle de contamination à ses frontières, dans le but évident de refouler les produits contaminés venant de France où aucune mesure n’a été décidée.

* Dimanche 4 mai 1986 : la France saisit la Commission européenne, estimant que "les mesures italiennes constituent des entraves non justifiées aux échanges".

* Lundi 5 mai 1986 : alors que la Commission européenne envisage des mesures sanitaires, la France exige un vote "à l’unanimité" et empêche toute décision contraignante. La population n’est bien sûr pas informée de ces tractations en coulisse.

* Mardi 6 mai 1986 : le ministère français de l’Agriculture diffuse un communiqué "historique" : "Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl"

* Jeudi 8 mai 1986  : note confidentielle du ministère des affaires étrangères pour Matignon, expliquant que la France a "obtenu un adoucissement des mesures de contrôle" envisagées par Bruxelles et "surtout que les contrôles de radiation soient faits dans les pays exportateurs et non dans les pays importateurs"

* Samedi 10 mai 1986  : au Journal télévisé de TF1, le Pr Pellerin finit par avouer que les mesures de radioactivité étaient anormales dès le 30 avril. Mais il continue de prétendre qu’aucune décision particulière n’était nécessaire.

* Jeudi 15 mai 1986 : fondation de la Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) par des citoyens qui dénoncent à juste titre l’absence de contrôles indépendants

* Vendredi 16 mai 1986 : réunion de crise au ministère de l’Intérieur. La présence de plus de 10 000 becquerels par litre dans du lait de brebis en Corse n’entraîne aucune décision du gouvernement alors que la réglementation européenne préconisait de retirer de la consommation tout produit alimentaire contenant plus de 500 bq/l. Un document est annoté à la main : "Nous avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés". Ce document sera saisi par la justice lors d’une perquisition en 2001.

* Vendredi 16 mai 1986 : le ministère de la santé diffuse un invraisemblable communiqué : "La santé publique n’est aucunement menacée par les conséquences de l’accident de Tchernobyl. Les activités courantes peuvent donc être poursuivies sans précautions particulières, notamment l’alimentation et les activités de plein air."

* Dimanche 18 mai 1986 : Alain Carignon, ministre de l’environnement, déclare que le gouvernement a "commis l’erreur de croire que, parce qu’il n’y avait pas de danger, il n’était pas nécessaire d’informer fortement les Françaises et les Français".

* Lundi 16 février 1987 : lors d’une réunion à Bruxelles des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, la France refuse que soit prorogé le règlement européen sur la radioactivité maximale des aliments acceptable en cas d’accident nucléaire, adopté en toute urgence après Tchernobyl.

* 19 juillet 1994 : le SCPRI change de nom et devient l’Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI). Le SCPRI aura été dirigé jusqu’au bout par le Pr Pellerin, malgré les mensonges de ce dernier concernant le passage du nuage de Tchernobyl sur la France.

* 17 février 1999 : création de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT)

* 1er mars 2001 : l’AFMT, la CRIIRAD et 51 malades de la thyroïde déposent une plainte contre X, estimant que la gestion des retombées radioactives de Tchernobyl par les autorités françaises était à l’origine d’un surcroît de pathologies, en particulier de cancers de la thyroïde.

* Novembre 2001  : perquisitions menées par Mme la Juge Bertella-Geffroy dans différents ministères et organismes chargés du risque nucléaire.

* 13 février 2002 : la fusion de l’OPRI avec l’IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire) donne naissance à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

* 24 février 2002 : la Criirad et le géologue André Paris publient un atlas qui révèle de façon détaillée la contamination du territoire français par le nuage de Tchernobyl et, preuves à l’appui, accusent les autorités françaises d’avoir caché la vérité à la population.

* 26 février 2002 : sous pression, le gouvernement crée un groupe de travail sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le territoire français, mais en confie la présidence au Pr André Aurengo. Ce dernier, chef du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpétrière, est par ailleurs... membre du Conseil d’administration d’EDF et infatigable promoteur de l’industrie nucléaire !

* 27 février 2002 : le Réseau "Sortir du nucléaire" publie le telex du 2 mai 1986 envoyé par le Pr Pellerin à de nombreux destinataires (en l’occurrence au service central de médecine nucléaire de Nancy). Il y est écrit que "les prises préventives d’iode ne sont ni justifiées, ni opportunes" et qu’ "Il faudrait imaginer des élévations dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique".

* 28 février 2002 : la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy demande une expertise comparative entre les mesures de radioactivité effectuées par les autorités françaises en 1986 et les chiffres publiés.

* 1er mars 2002 : le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce par communiqué l’attribution par l’Etat de la présidence du "Groupe de travail sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le territoire français" au Pr André Aurengo, et révèle que celui-ci a produit en 2000 un rapport "Energie nucléaire et santé" dans lequel est écrit : " l’énergie nucléaire apparaît bien comme un des modes de production de l’électricité les moins polluants et ayant le moins d’inconvénients pour la santé ".

Ouvertement pronucléaire,
le Pr. Aurengo est juge et partie, ses conclusions sont donc inacceptables.

* 25 avril 2002 : l’AFMT et la CRIIRAD accompagnent 200 nouveaux plaignants, ce qui porte le nombre de plaintes à 400

* 24 avril 2003 : l’IRSN publie une nouvelle carte de la contamination de la France par le nuage de Tchernobyl. Il s’agit d’un évènement pare que, pour la première fois, un service d’Etat publie une carte très proche de celle publiée par la Criirad.

* 4 mai 2003 : le professeur André Aurengo écrit aux ministres de la Santé et de l’Ecologie pour protester contre l’IRSN ! Il se déclare "consterné que de tels résultats, méthodologiquement aussi contestables et très probablement faux, aient pu être diffusés sans aucune validation scientifique... " C’est clairement une demande de censure et de mise sous tutelle de l’IRSN

* Septembre 2004  : dans la Revue Générale Nucléaire, Francis Sorin, dirigeant de la Société française d’énergie nucléaire, rend hommage à "La rigueur et l’honnêteté dont a fait preuve le professeur Pellerin dans l’exercice de ses responsabilités"

* Vendredi 25 mars 2005  : la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy communique aux parties civiles le rapport qui vient de lui être remis par deux experts, Paul Genty et Gilbert Mouthon. Les conclusions sont accablantes pour le gouvernement français de l’époque (le 1er ministre était Jacques Chirac ; le porte-parole du gouvernement était Alain Juppé) et pour le SCPRI. Il n’y a pas eu "erreur" de la part de ces autorités, mais bien un mensonge délibéré.

* Mercredi 13 avril 2005 : la Criirad demande la mise en examen du Pr Pellerin

* Samedi 23 avril 2005  : à Nantes, le Réseau "Sortir du nucléaire" rassemble 10 000 personnes pour une fresque humaine écrivant (vu du ciel) : "Le nucléaire tue l’avenir, sortons-en"

* 14 et 15 avril 2006 : à quelques jours des 20 ans de Tchernobyl, le Réseau "Sortir du nucléaire" organise un rassemblement géant à proximité de Flamanville (Manche), site où le pouvoir français veut construire un réacteur nucléaire (l’EPR).

www.sortirdunucleaire.org

Par Réseau Sortir du Nucléaire

Le mardi 1er novembre 2022

Mis à jour le 13 février 2023