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Quotidien des alternatives
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par Dominique Caouette.
Texte publié dans le numéro d’été de la revue Relations. L’auteur, professeur au Département de science politique de l’Université de Montréal, est coordonnateur du Réseau d’études des dynamiques transnationales et de l’action collective (REDTAC).
L’accaparement des terres a pris de l’ampleur à l’échelle planétaire avec les crises alimentaire et financière de 2007-2008. Il oppose principalement des États et des entreprises aux populations rurales.
Aujourd’hui, les processus d’accaparement des terres (parfois aussi appelés « acquisition massive des terres ») mobilisent et préoccupent de plus en plus les collectivités rurales et paysannes, non seulement du Sud, mais aussi du Nord. Bien qu’il n’existe pas de données absolues, on estime aujourd’hui qu’entre 43 et 45 millions d’hectares de terres (voir <landmatrix.org> ) sont touchés par ces processus, par ailleurs en nette progression. On peut parler d’accaparement lorsqu’il y a capture ou prise de contrôle (ou les deux à la fois) d’importantes étendues de terres et d’autres ressources naturelles. Cela peut se faire en utilisant différents mécanismes qui nécessitent d’importants investissements de capitaux en vue de modifier l’utilisation de ces ressources à des fins extractives. D’une part, cette marchandisation de la terre et son exploitation intensive – souvent sous la forme de monocultures parfois destinées aux marchés domestiques, mais habituellement aux marchés extérieurs – sont les conséquences de la triple crise – alimentaire, énergétique et financière – de la première décennie du XXIe siècle. D’autre part, ces accaparements sont aussi la conséquence directe des pressions grandissantes qu’exercent des groupes d’investisseurs et de pays émergents, entre autres ceux du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), pour l’accès et le contrôle des ressources naturelles.
http://www.farmlandgrab.org/post/view/26437