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AMAP Brèves CONSOM’SOLIDAIRE Paris 13ème

11 novembre 2006, 12:30, par A

CONSOM’SOLIDAIRE

Autonomie alimentaire au Nord comme au Sud
Le Vendredi 17 novembre 2006

à La Maison des Associations 11, rue Caillaux Paris 13ème

" Semaine des solidarités internationales "

Pour un droit des peuples à se nourrir eux-mêmes
[table ronde consommation solidaire]

La " révolution verte " introduite en 1960 aux Etats-Unis et au
Canada, puis en Europe et ensuite dans une partie des pays en
développement marque l’évolution du monde agricole. Depuis une
vingtaine d’années, les pratiques des échanges agricoles et
alimentaires mondiaux menacent de plus en plus l’autonomie alimentaire
au Nord comme au Sud. La souveraineté alimentaire est maintenant
revendiquée par les pays africains, alors que les consommateurs
français manifestent de nouvelles exigences.

Evolution contrastée

En 1960, la planète comptait 3 milliards d’hommes. En 2006, elle
atteint le double, incluant 815 millions de personnes souffrant de
malnutrition.

D’après les projections des Nations Unies, la
démographie mondiale devrait se stabiliser à 9 milliards d’hommes en
2050.
Les progrès de la productivité agricole permettent de faire face à ce
taux de population.

Mais, si depuis 40 ans, le volume de la production
agricole mondiale par habitant a augmenté et que le monde est
globalement mieux nourri, les écarts grandissent entre les populations
nanties et les populations sous-alimentées, et entre les pays en
développement, qui sortent de la pénurie chronique et ceux qui
régressent dans leur combat contre la faim. Ainsi, en Amérique latine,
dans une partie de l’Asie et en Inde des progrès remarquables ont pu
être accomplis grâce à la révolution verte. A l’inverse, les pays les
plus défavorisés (limités en eau, non mécanisés, déstructurés sur le
plan des savoir-faire locaux) ont vu leur situation alimentaire se
dégrader inexorablement. Le nombre de mal nourris dans les pays les
moins avancés a ainsi doublé au cours des trente dernières années,
passant de 116 à 235 millions. Le problème de la faim n’est donc pas
dû à une production insuffisante de la nourriture, mais à l’accès de
tous à cette production. L’organisation des sociétés est ainsi remise
en cause, une action concertée en faveur des pays du Sud s’impose.

Difficultés de la paysannerie

L’agriculture mondiale qui doit nourrir les 6 milliards d’habitants de
la planète subvient mal aux besoins d’une population agricole totale
d’environ 3 milliards de personnes. Sur ces 3 milliards de paysans, 2
milliards se trouvent dans les pays en développement et souffrent de
carences alimentaires et 600 millions sont sous alimentés. Loin de
profiter aux paysans défavorisés, la croissance économique globale
augmente les écarts de pauvreté rurale. Les grandes puissances
agricoles ont mis en place un "modèle" d’agriculture productiviste
fort contestable.

Celui-ci est axé sur l’augmentation de la production
et la baisse des prix internationaux, avec une dégradation inquiétante
des ressources naturelles et une baisse de la qualité de
l’alimentation.
En France, si la moitié des revenus des agriculteurs vient des fonds
publics, il est à noter que ces aides sont attribuées essentiellement
aux grandes exploitations. Néanmoins, des efforts significatifs ont
été entrepris pour sortir du modèle productiviste par notamment
l’agriculture biologique.

Circonstances politico-économiques

La "coopération" Nord-Sud marque ses limites, le creusement des écarts
entre pays riches et pays pauvres s’accompagne d’une stagnation des
aides publiques au développement (seuls 4 pays européens consacrent
plus de 0,7 % de leur PNB à l’aide au développement). Tout en parlant
officiellement de coopération, les grandes puissances ne cherchent
qu’à "faire des affaires" et "augmenter les profits" ; cette politique
s’accompagne généralement d’un langage de type "missionnaire" (il faut
aider des populations supposées incapables et ignorantes). Les
exportations européennes en direction des pays du Sud (produits finis,
semences, engrais...) ne font que compromettre le développement des
productions vivrières locales. L’accroissement du nombre des
mal-nourris n’est pas d’abord dû aux contraintes naturelles, mais à
des circonstances politico-économiques qui interdisent aux pays
concernés de mettre en œuvre leur capacité agricole propre. La
capacité de l’agriculture paysanne traditionnelle à répondre aux
besoins alimentaires du pays et à son autosubsistance s’appuie sur
l’existence d’une forte biodiversité agricole (semences).

" La destinée des nations dépend de la manière dont elles se
nourrissent " A. Brillat-Savarin

Souveraineté alimentaire

Se nourrir est un droit universel. La sécurité alimentaire existe dans
une région, quand les habitants accèdent à une nourriture suffisante,
en quantité et en qualité pour vivre dignement. Elle est présentée
comme un droit international qui laisse la possibilité aux pays ou aux
groupes de pays de mettre en place les politiques agricoles les mieux
adaptées à leurs populations, sans qu’elles puissent avoir un impact
négatif sur les populations d’autres pays. La souveraineté alimentaire
est donc une rupture par rapport à l’organisation actuelle des marchés
agricoles mise en œuvre par l’Organisation Mondiale du Commerce.
Contrairement à la sécurité alimentaire qui ne s’intéresse qu’aux
quantités d’aliments disponibles, la souveraineté alimentaire accorde
en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de
production des aliments. Elle prône une répartition équitable des
moyens de production entre les paysans, au moyen si nécessaire d’une
réforme agraire et d’une redistribution de terres. La souveraineté
alimentaire privilégie des techniques agricoles qui favorisent
l’autonomie des paysans. Elle est donc favorable à l’agriculture
biologique et à l’agriculture paysanne.

Agriculture durable et développement

Comme la souveraineté économique, politique ou culturelle, la
souveraineté alimentaire dépend du système international dans lequel
elle s’inscrit. La mondialisation des échanges agricoles et
alimentaires est donc directement en cause.
Pour que les peuples puissent se nourrir eux-mêmes, il faut exiger des
protections pour leurs agricultures, le droit de transformer leurs
matières premières, le droit à une politique agricole nationale. Il
convient de défendre la diversité des semences et lutter contre la
privatisation du vivant (O.G.M) pour rendre aux populations leur
autonomie. Un engagement mondial des Etats serait nécessaire pour
garantir la sécurité alimentaire des populations et jeter les bases
d’une agriculture durable à l’échelle de la planète. Au niveau local,
il faut favoriser le maintien d’une agriculture de proximité destinée
en priorité à alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les
cultures de subsistance (légumineuses, céréales, ...) et l’agriculture
familiale doivent être privilégiées en mettant en avant la place et le
rôle des femmes.
La restauration de l’autonomie alimentaire est l’enjeu des
agricultures du Sud. Celles-ci doivent produire davantage localement
et protéger une agriculture vivrière de proximité plutôt que
d’attendre l’apport des excédents de nos pays et une aide alimentaire
structurelle.

A partir " Du droit des peuples à se nourrir eux-mêmes ", Ed.
Flammarion, 1996 de Bertrand Hervieu
commenté par Suzie Lachaud www.orcades.org , et de l’encyclopédie
libre wikipédia pour la souveraineté alimentaire

Positionnement de Gérard Durand, secrétaire national de la
Confédération Paysanne

" Comment nourrir 9 milliards d’habitants sur une planète qui se
réchauffe ?

 Nous nous bagarrons pour que la sécurité alimentaire qui est un
droit reconnu universellement soit réellement appliquée, qu’elle soit
associée à la souveraineté alimentaire, non pas dans l’acception
nationaliste du terme mais pour permettre à tous les pays de choisir
ce qu’ils veulent comme agriculture, comme paysans, de choisir ce
qu’ils veulent manger.
Le gouvernement français a choisi de continuer à encourager la
monoculture, à donner des aides aux exploitations les plus grosses. La
politique agricole commune a été votée en 2003 à Bruxelles, mais le
gouvernement a la possibilité d’appliquer cette réforme de façon à
promouvoir un autre système de développement, un système d’agriculture
paysanne où on fait attention à l’équilibre entre l’acte production et
la manière de produire. Il faut changer la donne ! "

4La souveraineté alimentaire est un concept développé et présenté pour
la première fois par Via Campesina (dont la Confédération paysanne est
membre) lors du Sommet de l’alimentation organisé par la FAO à Rome en
1996.

 Education populaire et alimentaire
- Pour un commerce équitable local
- Solidarité avec les producteurs du Sud
- Soutien de l’agriculture biologique et paysanne

L’Amap du 13ème est un Relais local d’Action Consommation

CONSOM’SOLIDAIRE

consomsolidaire actionconsommation.org
Maison des Associations, 11 rue Caillaux - Boite 81- 75013 PARIS

http://www.consom-solidaire.amap13.ouvaton.org/

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