Ce matin même, 27 août, à France Inter, Michel Sapin, toujours et plus que jamais membre du nouveau gouvernement, nous a éclairé sans ambiguïté sur la ligne néolibérale de François Hollande.
Après avoir déclaré qu’il ne savait pas ce qu’était une ligne sociale libérale, et affirmé que l’augmentation de la TVA n’était pas dans les projets du gouvernement, il a tranquillement affirmé qu’en 2015, pour réduire la pression sur les « classes moyennes hautes », il n’y aurait plus d’augmentation de l’impôt mais une juste répartition : autrement dit qu’il fallait baisser l’impôt sur les revenus qui frappe inégalement les citoyens, et le remplacer par un impôt payé par tout le monde.
Attendons nous donc à voir ce gouvernement s’attaquer efficacement à ce qui reste de redistribution dans la politique fiscale d’impôt progressif et la faire muter vers un système d’impôt sur le revenu « égal pour tous » c’est à dire en pourcentage sur le premier euro gagné.
Attendons-nous à de nouvelles augmentations de la TVA, de la CSG ou de la CRDS tandis que pour aider les pauvres patrons du CAC 40 on continuera à transférer les cotisations sociales vers l’impôt, de telle sorte que le SDF paie une juste contribution au budget de l’état sur le premier sandwich acheté et que le chômeur soit pleinement associé au financement de sa propre indemnité de chômage, qu’il conviendra d’ailleurs de réduire dans l’avenir car elle pèse gravement sur la cotisation injustement demandée aux entreprises du MEDEF.
Le nouveau gouvernement est à vrai dire peu différent de l’ancien, mis à part un écrémage de quelques éléments perturbateurs mais il confirme avec éclat la mort de la sociale démocratie, la vraie (encore attachée à une liberté encadrée par les exigences de l’intérêt général) au mépris précisément de la démocratie dont M Hollande se réclamait encore il y a peu.
Peut-être simplement s’agit-il d’un curieux retournement du mode d’emploi de la cinquième république mise en place par le Général de Gaulle, un retournement dans lequel le Président de la République sera de plus en plus orienté vers l’inauguration des chrysanthèmes tandis que le premier ministre conduira les affaires de la nation vers des lendemains qui chanteront pour la finance.
Il est peut-être temps de réveiller une opinion publique profondément anesthésiée.
Claude Layalle