Éditos de 2025
12/11/2025
Retour (ou recul) vers le futur...?...
Certains pensent qu’il s’agissait d’une époque désormais inscrite dans les livres d’Histoire....
D’autres savent que ce n’est pas encore de l’Histoire passée proprement dite mais de faits qui relèvent encore de l’actualité.
Une époque qui, il faut le reconnaître, était marquée par une explosion d’imagination, d’inventivité, d’émancipations et de libérations... mais qui fut, pour beaucoup, des années sombres, parsemées de répressions et de souffrances.
Nous parlons des années 60-70. Certains s’en souviennent encore. Côté Europe, il y avait le régime des colonels en Grèce, le règne de la terreur du Général Franco en Espagne ou encore celui de Salazar au Portugal.
Et la France ? Était-elle épargnée ? A voir : Il ne faut pas oublier qu’en 62, les accords d’Evian ont mis fin à une guerre qui ne portera pas son nom : celle d’Algérie. Il faudra attendre les années 80, dans les manuels scolaires, pour que l’on remplace le terme “ événements ” par celui de “guerre”. Les années 60-70 étaient aussi marquées par la censure de films comme “Avoir 20 ans dans les Aurès” (Sur la Guerre d’Algérie)... tout comme les films qui évoquaient le rôle des français qui ont collaboré avec l’occupant pendant la seconde guerre mondiale, notamment le rôle de la police et de la gendarmerie dans la déportation des juifs (on peut aussi rappeler la censure des “Sentiers de la Gloire” sur la première guerre).
Non, si la France a été “épargnée” de la dictature, elle n’était pas non plus innocente.
Tout cela dans un contexte global : celui de la guerre froide et du risque nucléaire, sorte d’épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes.
Par ailleurs, la guerre du Vietnam a pris la suite à celle d’Indochine ou encore celle de la Corée.
En Amérique Central et du Sud, les régimes autoritaires n’étaient point des exceptions mais plutôt la règle. Le sang coulait de l’Argentine au Chili, du Salvador au Guatemala et les dictatures semaient répression, souffrance et oppression.
Difficile de les nommer tous : ce n’était pas le pied de vivre dans nombre de régions du monde.
Puis, pour une raison ou pour une autre, dans les années 80, la tendance s’est inversée. Les dictatures se sont progressivement dissoutes dans un vent de démocratie naissante. L’espoir a germé, puis s’est répandu sur nos terres.
Et un beau jour de 1989, un mur est tombé. Pas n’importe quel mur, même s’il divisait la ville de Berlin en deux : nous parlons de ce mur qui séparait l’Est de l’Ouest. C’était désormais la fin de cette guerre dite “froide”. L’épée de Damoclès s’est évanouie dans un vent qui sentait bon la Liberté. Un monde nouveau était né !
Ce n’était pas encore le cas dans bon nombre de pays. Les guerres s’accrochent comme des tiques. Mais parfois, l’espoir a besoin de temps pour germer et se répandre avant de devenir une réalité. Cet espoir était désormais permis et ceux qui l’ont retrouvé ont commencé à se battre pour la Liberté des autres...
Puis une autre menace a émargé. Vrai, elle était déjà là, elle était présente, elle sommeillait et, tel un cancer, grandissait tranquillement dans les veines de la planète : il s’agissait du changement climatique et des atteintes à l’environnement.
Ceux et celles qui manifestaient autrefois contre les guerres, les dictatures et la répression ont de nouveaux dû descendre dans la rue pour défendre la planète.
Cette lutte est encore loin d’être terminée...
Puis de nouvelles menaces émergent. Les dictatures d’autrefois font place à des populismes où la manipulation des esprits fonctionne désormais aussi bien que la répression sanglante des régimes autoritaires. La Démocratie perd de son sens.
Populismes et émergence d’une extrême droite un peu partout dans ce monde (et surtout en Europe !)... Même le pays qualifié de “berceau de la Démocratie” , les USA, est loin d’être épargné.
La guerre en Ukraine nous rappelle que cette menace d’un autre temps reste à proximité. Le génocide à Gaza nous rappelle que le passé sombre que nous pensions avoir aboli est encore et toujours inscrit dans l’ADN maudit de l’espèce humaine.
Aujourd’hui, face à la menace nucléaire de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord, sans oublier l’Inde, la Pakistan, Israël et bientôt l’Iran, les États Unis relancent leur propre programme nucléaire.
L’écologie ? Nous qui pensions qu’elle devenait une priorité... nous découvrons qu’elle est désormais la cinquième roue du carrosse. Le développement économique, la productivité et le bien être des entreprises, des profits et des dividendes ont tous repris le dessus... La biodiversité est devenue un frein au PIB. Place aux “grands projets”, aux autoroutes, au méga-bassines. Haro sur les normes sanitaires censées protéger la biodiversité, l’environnement et notre santé !
Retour vers le futur ? Le vieux monde se rappelle à nous. Sommes nous prêts à y répondre ?
05/11/25
V’là l’bon vent, v’là l’joli vent,
v’là l’bon vent, ma mie m’appelle.
V’là l’bon vent, v’là l’joli vent,
v’là l’bon vent, ma mie m’attend.
Derrière ce refrain entêtant, se cachent des couplets moins... réjouissants et pourtant c’est une comptine pour enfants... Mais autant les préparer à une dure réalité...en musique, c’est plus doux...
Toutes ses plumes s’en vont au vent....
La douleur de cette comptine résonne avec l’actualité... avec une actualité partagée par la Ligue de Protection des Oiseaux... Ma madeleine de Proust à moi, mon rituel de changement de saison, mon émerveillement... ont été touchés en plein cœur.
Les grues cendrées ne migrent presque plus. Les grues cendrées meurent les unes après les autres, touchées par une des formes de la grippe aviaire. Ce rendez-vous que j’attendais comme un enfant peut attendre son anniversaire ou le passage du Père Noël est menacé...
J’en perds mes mots. Bien sûr j’avais essayé de gribouiller un petit poème mais...
quitte à rester un peu en musique, quoi de plus adaptées que les paroles des Cowboys Fringants ?
Cette chanson date de 2004.
Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint’nant le dernier humain de la Terre
On m’a décrit jadis, quand j’étais un enfant
Ce qu’avait l’air le monde il y a très très longtemps
Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père
Et qu’il tombait encore de la neige en hiver
En ces temps on vivait au rythme des saisons
Et la fin des étés apportait la moisson
Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux
Où venaient s’abreuver chevreuils et orignaux
Mais moi je n’ai vu qu’une planète désolante
Paysages lunaires et chaleur suffocante
Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu’à c’qu’il n’y ait plus rien...
Plus rien...
Plus rien...
[...]
Tout ça a commencé il y a plusieurs années
Alors que mes ancêtres étaient obnubilés
Par des bouts de papier que l’on appelait argent
Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
[...]
C’est des années plus tard qu’ils ont vu le non-sens
Dans la panique ont déclaré l’état d’urgence
Quand tous les océans ont englouti les îles
Et que les inondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie
Ce fut les ouragans et puis les incendies
Les tremblements de terre et la grande séch’resse
Partout sur les visages on lisait la détresse
Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d’atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu’à c’qu’il n’y ai plus rien...
Plus rien...
Plus rien...
[...]
I. Perreau
29/10/25
Une jeunesse à bout de souffle.
Ils sont jeunes, ils travaillent, ils ont entre 20 et 30 ans, parfois plus.
Ils ont fait des études, parfois longues, multiplié les stages, accepté les compromis et les sacrifices. Et pourtant, malgré tout cela, ils vivent dans la précarité. Ces jeunes adultes, qu’on dit “actifs”, peinent à mener une vie digne, tant les salaires sont bas, les loyers exorbitants, et les conditions de travail dégradées. Travailler, aujourd’hui, ne protège plus de la pauvreté.
Les salaires d’entrée dans la vie professionnelle, à peine au-dessus du SMIC, ne permettent plus de se loger. Dans la plupart des grandes villes, même un studio devient un luxe. Les agences immobilières réclament trois fois le montant du loyer, une caution solide, un CDI — autant de conditions que peu de jeunes peuvent remplir. Alors, beaucoup contournent le système : de faux contrats de travail, de fausses fiches de paie circulent, non par malhonnêteté, mais par nécessité. Parce qu’il faut bien un toit, parce que les règles du jeu
sont truquées dès le départ.
Pendant ce temps, tout augmente — les prix, les transports, les dépenses du quotidien — pas les salaires. Sans l’aide financière de leur famille, beaucoup ne tiendraient pas.
L’indépendance, autrefois symbole de l’âge adulte, est devenue un privilège.
Cette précarité matérielle s’accompagne d’une fatigue morale. Comment se projeter, comment espérer construire quand la vie se résume à survivre au mois suivant ? À cette angoisse sociale s’ajoute celle, existentielle, du triste constat environnemental et de l’impuissance, pire du manque de volonté de nos politiques à tout mettre en œuvre pour assurer une pérennité à long terme du vivant. Les jeunes vivent avec ce double poids : celui de la survie économique et celui de la peur écologique.
Et comme si cela ne suffisait pas, les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle se dissolvent. Dans beaucoup d’entreprises, on attend des salariés qu’ils soient disponibles à toute heure. Le droit à la déconnexion reste une chimère. Les week-ends, les soirées, les vacances : tout est contaminé par le travail. Le téléphone vibre, la hiérarchie exige, et la peur de dire non s’installe.
Alors oui, ils sont jeunes, ils travaillent. Mais à quel prix ?
Le prix d’une santé mentale fragilisée, d’un avenir flou, d’une existence suspendue. Ils ne demandent pas la lune : seulement pouvoir vivre de leur travail, se loger décemment, se projeter sans angoisse.
Ce n’est pas une génération paresseuse ni ingrate comme le disent certains. C’est une génération épuisée, qui a grandi avec la promesse que “si tu travailles, tu t’en sortiras” — et qui découvre aujourd’hui que cette promesse n’était qu’un mensonge. Quand il faut mentir pour louer un appartement, supplier pour un CDI, et rester connecté en permanence pour conserver son poste, c’est tout un modèle social qui vacille.
Le travail devait être synonyme de liberté. Il est devenu synonyme de peur.
Et si la société continue de fermer les yeux sur cette réalité, ce n’est pas seulement la jeunesse qu’elle abandonne — c’est son avenir tout entier qu’elle condamne.
Stéphane Lamure.
22/10/2025
Justice Fiscale !
Votre site Yonne l’autre est né d’Attac, il s’agissait initialement du site du comité local d’Attac dans l’Yonne.
Depuis Yonne l’autre a pris son indépendance et a créé sa propre association, mais l’esprit altermondialiste reste : pensons global et agissons en local !
Attac promeut la justice fiscale.
Pourquoi les classes populaires et moyennes devraient contribuer par leurs impôts là où les grandes fortunes et les entreprises multinationales ne le font pas ?
Pourquoi les services publics, garants d’un égal accès de tous aux besoins de base, devraient-ils péricliter faute de contributions de ceux qui ont le plus ?
Et si on taxait les entreprises là où elles font leurs bénéfices ? Au lieu de leur permettre de les rapatrier dans les paradis fiscaux.
Les 211 milliards annuels d’aides aux entreprises, on en parle ? Il n’y a plus d’argent pour l’hôpital, les écoles, la transition écologique ?
Et si on laissait aux héritiers des plus fortunés 20 millions d’euros chacun, seraient-ils tellement à plaindre ? Le reste pourrait être réinjecté pour les besoins de tous.
Attac pose inlassablement ces questions, encore et encore, remettant toujours ces thématiques dans le débat public (voir la campagne "Un autre budget est vital" : https://france.attac.org/se-mobiliser/un-autre-budget-est-vital/article/un-autre-budget-est-vital-l-argumentaire-d-attac).
Et il arrive des moments où les graines germent, où le débat public n’ignore plus la fiscalité mais s’en empare.
C’est le cas aujourd’hui avec le débat sur la taxe Zucman.
Attac se félicite que ce débat ait lieu, et bien-sûr milite pour que cette taxe, et d’autres mesures de justice fiscale, soient adoptées à l’occasion de ce budget.
Nous avons besoin d’Attac et Attac a besoin de tous pour être plus forte. Attac dans l’Yonne se reconstitue actuellement en se dotant de nouveaux statuts.
Longue vie à Attac, et longue vie à Yonne l’autre.
Vincent
15/10/2025
Toujours les mêmes dénis mais un démenti populaire !
C’est devenu une habitude des chefs de gouvernements : ils ne prennent même plus la peine de nous faire croire qu’ils vont se préoccuper de l’écologie, de l’effondrement du vivant, de l’horreur climatique..
Fini les discours vibrants tel celui de "La maison brûle" ou "Mon quinquennat sera écologique ou ne sera pas"...
Sébastien Lecornu, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale ce 14.10.25, ne s’est pas obligé à faire semblant.
Pourtant plus tôt dans la journée de ce même 14.10.25, le Réseau Action Climat publie un sondage réalisé par IPSOS qui montre l’inquiétude grandissante des Françaises et Français face à la hausse des événements climatiques extrêmes..
Ainsi un gouvernement en plein déni. Déni climatique et écologique. Déni démocratique. Et la population qui lui adresse un immense démenti.
Car, selon l’IPSOS,
"les Français soutiennent très majoritairement les mesures écologiques testées, un soutien qui transcende les clivages politiques
- 89 % sont favorables aux panneaux solaires sur bâti existant et 75 % pour le développement des énergies renouvelables (éolien et solaire).
- 87 % sont favorables au maintien de l’objectif Zéro artificialisation nette.
- 79 % pour un soutien par l’Etat des communes (rénovation des bâtiments publics, végétalisation, etc.) afin qu’elles puissent s’adapter au changement climatique, même si cela représente un coût pour les finances publiques.
- 78 % d’entre eux sont pour limiter au maximum l’usage des pesticides.
- 76 % pour maintenir MaPrimeRénov’ afin de ne pas mettre en difficulté les ménages qui comptent sur cette aide pour réaliser des travaux de rénovation performante de leur logement et réduire leurs factures d’énergie, même si cela représente un coût pour le budget de l’Etat.
- 75 % pour conditionner les aides publiques aux entreprises à des engagements écologiques et sociaux de leur part."
Alors hauts les coeurs, continuons toutes nos luttes plus que jamais légitimes !
Pascal Paquin
06/10/2025
Le tourbillon de la vie ?
J’ai une pile de journaux qui s ‘accumule…Je n’y arrive plus.
Ils sont là, contiennent un flot d’informations, de mauvaises nouvelles, de catastrophes, d’horreurs, d’inhumanité, d’aberrations… Chaque jour presque pire que le précédent. Je frôle la nausée.
Il paraît que ma génération est la première à être moins optimiste que celle de ses parents … Sans déconner ?
Vous vous voyez où, vous, dans 15 ans ? Bon, si déjà on pouvait terminer 2025 sans trop de dégâts…
Pardon ? Dépassement de la 7ème limite planétaire ? Ah oui.
Que reste-t-il donc à faire ? Hiberner ? Se plonger corps et âme dans le déni pour continuer à « N*quer la planète » encore plus rapidement ? Ou… Continuer la lutte ?
Continuer à fixer des rustines tandis que le bateau coule ? Plein de rustines ? Tous ensemble ?
En même temps ? Même chacun de son côté ? Renforcer les liens qui comptent ? S’offrir une respiration ? Sous la pluie ? ( Ah non, risque de légionellose ) Mouais… l’optimisme est fragile, on n’est jamais à l’abri d’une rechute. Garder comme mantra une phrase de Kaamelott ?
« C’est en se cassant la gueule qu’on apprend à marcher »
Ces jours-ci, je me suis cassée la gueule, mes valeurs sont sans cesse secouées, ça tangue de partout. Pourtant… quelque part, la flamme de l’espoir brille encore, je la ressens dans celui qu’on appelle « le palpitant » alors je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles, se relèveront et ensemble nous apprendrons à mieux marcher…
Isabelle Perreau
01/10/2025
La Cigale et le Banquier...
Dans “la Cigale et la Fourmi”, la morale pose problème : la fourmi serait néolibérale, sec et radine... La cigale, une assistée. Donc voici une autre version, revue et corrigée.
(Un peu d’optimisme dans un mode anxiogène...)
La cigale, intermittente du spectacle, ayant chanté et tourné tout l’été
Se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue
Il lui manqua en effet
Un certain nombre de cachets
D’heures effectuées
Pour au chômage pouvoir pointer
Pas un seul p’tit morceau de kebab à becter
Ni non plus de piq’ratte à siffler
C’était la dèche, c’était le trou, c’était la fin, c’était foutu
Elle alla crier famine chez le banquier cette vermine
Le priant de lui faire un prêt ou un découvert lui concéder
Jusqu’à la saison nouvelle
“Rembourser je le ferai...
Annoncez donc vos taux d’intérêts...
Car je compte sur mes cachets : C’est juré, c’est craché…”
Le banquier n’est pas prêteur, enfin, ni aux chômeurs ni aux chanteurs
“Que faisiez vous aux temps chauds ?” Dit-il avec froideur
Nuits et jours sur les festivals mais aussi dans les rues
Dans le métro ou les couloirs qui restent toujours en dessous
Je chantais et je dansais
Je transmettais je m’exprimais
Je jouais et j’incarnais à ceux qui voulaient m’écouter
Le néo-libéral rigola... Puis il se trémoussa...
Vous incarniez ? j’en suis fort aise...
Eh bien crevez ne vous en déplaise
Ah mais c’est que la fable n’est pas finie.
Ce serait vache ce serait cru
Que le banquier cette vermine s’en sorte comme un m’as-tu-vu
La cigale faillit crever
À force de ne rien becter
Mais un producteur elle a croisé un beau jour lors d’une tournée
De là elle fit carrière... Chanta plein temps : elle était fière !
Et des disques, elle en produit : C’était la fin de la nuit
Pour le banquier quant à lui, c’était le début de la nuit
La crise passa par là
Il perdit son emploi
La banque a investi
Dans les subprimes bien pourris
Les hedge funds et les actions et Investissements à la con
Il alla crier famine, à la cigale la sublime
La priant de lui prêter
Quelques grains pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle
Je vous paierai je vous rembourserai avant août foi d’animal
Jusqu’au dernier denier... Intérêt et principal
La cigale elle rigola : “Eh ben viens, ne t’en fais pas”
“Allez, ça n’fais pas d’mal de rentrer dans le bal”
La morale de cette fable, c’est qu’les fables n’ont pas d’morale
Les faillites sont fort probables... alors yes, rentre dans le bal…
Tom Roberts (avec la complicité de Jean de la Fontaine)...
24.09.2025
La justice climatique doit voir le jour
A une époque marquée par des inégalités extrêmes, notamment en matière de répartition des richesses, d’exclusion sociale, de destruction du climat, de violations généralisées de droits humains, de recul démocratique, de capitalisme, de surveillance, d’exploitation des travailleuses et travailleurs, il faut faire appel à davantage de protections des personnes et non à l’amoindrissement de leurs droits et devoirs.
Ainsi, pour parler de justice climatique, il est nécessaire de constater l’impact négatif des activités de l’UE sur toutes les régions et sur un grand nombre de communautés. Il en est ainsi de l’exploitation minière, des objectifs climatiques insuffisants et des produits chimiques toxiques utilisés.
Des associations de mobilisation citoyenne engagées en faveur de la justice climatique dont Alternativa Rhône, s’est vu retirer par la préfète ses subventions au motif que ses actions avaient pu consister en désobéissance civile. Or, cette décision de refus de subventions, s’inscrit dans le cadre de la mise en application du C.E.R., contrat confortant depuis le 24 Août2021 le respect des principes de la République.
La liberté d’association est en danger et la LDH, le MRAP et la GISTI ont décidé d’intervenir volontairement au soutien du recours formé par l’association Action Justice Climatique Rhône
D’après un sondage d’Opinion Way et le Forum citoyen pour la justice économique, 80% des Françaises et des Français, veut que les multinationales soient dans l’obligation de prévenir de leurs impacts sociaux, environnementaux et climatiques.
Les organisateurs du sondage demandent au gouvernement français de répondre aux préoccupations exprimées par le résultat de ce sondage. Ils demandent au gouvernement d’arrêter son offensive contre les textes clés pour le climat, l’environnement et les droits humains.
Sont solidaires de cette demande : Reclaim France, Oxfam France, CCFD-Terre solidaire, Notre Affaire à Tous, Bloom, Amnesty International, la FIDH, la LDH, et le collectif Ethique sur l’étiquette.
Déjà le 4 mai 2025 le Réseau Action Climat, constitué de plus d’une centaine de personnalités représentants des dizaines d’associations et de mouvements, lancent un appel au sursaut dans la lutte contre le dérèglement climatique pour une transition écologique qui n’oublie personne.
Le changement climatique et les catastrophes qui en sont les conséquences emportent des vies, bloquent la fréquentation scolaire à cause des températures excessives ou des inondations, et frappent les plus vulnérables d’entre nous. Preuve en est des inondations en Bretagne en 2025, dans le Pas de Calais en 2024 et en Girondes en 2022 lors des feux de forêts...
Les catastrophes qui se produisent mettent en danger l’accès à notre alimentation et à l’eau.. (Cf le cyclone Chido à Mayotte). Les plus exposés sont les plus pauvres, les moins responsables et prouvent à quel point l’Etat français n’est pas à la hauteur de la protection de ses habitants en particulier dans les territoires ultramarins, surtout pour ce qui concerne l’accès à l’eau potable.
Pour une transition qui n’oublie personne, la France devrait annuler la dette des pays en voie de développement et soutenir leur développement de manière durable et juste.
Pour les personnes en situation de pauvreté , de précarité et les peuples autochtones, les personnes discriminées, doivent aussi être dans la possibilité de revendiquer une transition juste et appropriée pour toutes et tous. C’est ensemble que les revendications doivent être menées. Et ce pour stopper,
les activités minières, l’expansion de projets industriels portant atteinte aux droits des populations autochtones et des communautés rurales et urbaines afin qu’elles bénéficient d’un environnement respectant les droits humains. Ainsi, Amnesty International dénonce par ses enquêtes que l’extraction de métaux ne respectent pas l’application des droits humains là où elle a lieu (cf. Extraction de cuivre et cobalt en RDC , au Maroc...)
La justice climatique démontre qu’il est nécessaire que soit mis en œuvre une transition énergétique respectueuse des droits humains et faisant preuve de la défense des pays les plus pauvres et des personnes les plus précaires.
Aussi, comme le montre depuis avril 2025 une action en justice, inédite dans l’UE, il est possible d’attaquer l’Etat français en justice pour exiger une vraie protection face à une crise climatique. Quatorze personnes sinistrées climatiques soutenues par des associations (Affaire du Siècle, Green peace France, Notre affaire à Tous et Oxfam France) ont attaqué l’Etat français. Face aux impacts climatiques certains et certaines de ces sinitré-ées sont d’autant plus impactés car en situation d’handicap, de maladies chroniques, issus de quartiers populaires, de territoires ultramarins ou des communautés des gens du voyage.
La COP 30 aura lieu du 10 au 21 novembre 2025 à BELEM au nord du BRESIL. Nous espérons qu’elle tiendra compte de manière juste, des personnes vivant dans l’extrême pauvreté et leurs communautés à travers le monde entier, car elles sont les premières et les plus durement touchées par les effets du changement climatique dont elles ne sont pas responsables et ont le moins de moyen pour s’en protéger.
L’élimination de la pauvreté doit être, comme le demande ATD quart Monde, aussi un objectif de l’action climatique. Ceux qui souffrent de pauvreté, de précarité, peuvent devenir partenaires de la lutte contre le changement climatique. Ceci par la mise en place d’une protection sociale solide dans tous les pays en ne laissant personne de côté.
L’économie verte pourrait créer des millions de nouveaux emplois par an et donc offrir la possibilité de suivre des formations, de proposer des emplois décents pour un respect de toutes les personnes et de la planète.
Brigtte Suzeau
17.09.2025
Jeudi, Benyamin Netanyahou a levé le voile sur ce qui n’était plus qu’un secret de polichinelle : le refus catégorique de reconnaître un État palestinien et la volonté assumée d’annexer les territoires. Ce projet, annoncé avec une froideur implacable, scelle une stratégie que beaucoup dénonçaient déjà depuis des mois.
Ce basculement n’est pas un coup de tonnerre, mais l’aboutissement prévisible d’une politique menée à huis clos, dans l’indifférence générale ou sous le regard impuissant des institutions internationales. Celles-ci, trop souvent réduites à des condamnations verbales, donnent l’image d’un théâtre diplomatique désarmé, incapable de peser sur le cours des choses.
L’horreur qui s’annonce n’est donc pas une surprise. Elle est la conséquence de nos renoncements collectifs, de nos silences accumulés, et de l’impuissance organisée d’un système international qui semble ne plus savoir ni protéger, ni prévenir, ni même agir.
Stéphane Lamure
10/09/2025
Inlassablement, Yonne l’autre relaie les informations citoyennes qui militent pour un monde plus juste, écologique et fraternel.
A son humble échelle, votre site promeut une information variée, à l’opposé de ces médias détenus par une oligarchie qui frise régulièrement avec les prises de positions conservatrices et xenophobes.
Ce 10 septembre, les jours suivants, et le 18 septembre, Yonne l’autre donne sa voix à tous les citoyens et citoyennes, ainsi que toutes les organisations, qui appellent à des journées massives de protestations et d’actions de toutes sortes. Il faut faire entendre la voix des peuples à celui que d’aucuns nomment le "forcené de l’Elysée", qui use et abuse de la constitution, se moque de l’expression populaire, et entend faire payer aux plus faibles une crise qui a bénéficié aux plus riches.
Des rassemblements sont prévus dans plusieurs localités, et la plus massive pour l’Yonne au rond-point de Paris à Auxerre.
Participons à ces actions citoyennes, ainsi qu’aux assemblées générales qui décideront des formes à donner au mouvement.
Un autre monde est possible, les citoyens, les citoyennes, main dans la main avec les organisations peuvent l’aider à advenir, Yonne l’autre se situe résolument dans ce mouvement pour une justice sociale, fiscale et climatique.
Vincent
02/09/2025
Quand Yonnelautre vous manipule...
Ce mardi 2.09.25 Mr Mondialisation a publié un article qui ne peut qu’interpeller notre Rédaction : 5 techniques de manipulation des médias de masse.
Bon, Yonne Lautre n’est pas, avec plus de 2500 lectrices et lecteurs quotidiens, un média de masse...
Mais à notre échelle, vous manipule-t-on et comment ?
Technique 1 : Le choix de l’information
Ah oui, nous choisissons les informations que nous diffusons, et si on compare avec les grands médias, on retire le sport, les faits divers, les non-évènements de la vie politicienne, les sujets "people", ...
À tout cela on va préférer mettre, ce mardi 2.09.25, en Une l’action Stop aux Cancers de nos Enfants : mobilisons-nous le 1️⃣3️⃣ Septembre 2025 et rassemblons-nous pour une véritable protection face aux causes environnementales du cancer 🎗️. Pourquoi n’est-ce d’ailleurs pas en Une de tous les grands médias ?
Donc c’est acté, Yonnelautre vous manipule.
Technique 2 : L’apologie du « raisonnable » et l’infantilisation
Bon là je ne pense pas que lire Yonnelautre vous infantilise...
Technique 3 : Le pluralisme feint
Ah ah, il est écrit en chapeau de cette page présentant nos éditos : "des points de vue différents, pluriels, s’expriment au gré des engagements et des urgences de chacun.e."
Or notre Rédaction ne représentent pas tous les opinions politiques, religieux etc. Mais nous n’avons jamais eu la prétention de donner à voir toute la pluralité de la société et des partis-pris, vous le savez.
Notre objet est de défendre le vivant, la démocratie, la justice, la solidarité... Il est, humblement, de contribuer mettre en avant la parole et l’action du monde associatif alternatif, à donner à connaître des informations et à documenter des sujets qui justement ne font pas la Une des grands médias.
Technique 4 : Le bouc émissaire
Là c’est pas trop notre truc à YL...
Technique 5 : La corruption du langage
C’est plus fin, et il est possible que quelquefois nous ayons pu manquer de vigilance...
Bilan provisoire en attendant vos protestations par mail : Yonnelautre.fr est bien un média qui vous manipule mais vous savez tout des conditions de cette "manipulation", donc ne tombe-t-elle pas ?
Méfiez-vous quand même.
Bonnes lectures et belles ferveurs !
Pascal Paquin.
27/08/2025
Quand la mondialisation impacte jusqu’au don du sang
Avez-vous déjà donné votre sang ? Personne ne vous jettera la pierre si vous répondez non.
Chacun.e a ses raisons et c’est respectable. Pour ma part, j’ai attendu d’avoir 36 ans alors bon...
J’avais bien tenté une première fois plus jeune mais par je ne sais quel auto-retournement de cerveau, j’ai fini par paniquer et trouver une raison bidon pour ne pas aller au bout de la démarche.
Maintenant, je veille à être une donneuse régulière et disciplinée. Je respecte les conseils et consignes avant, pendant, après. Je suis vigilante dans mes comportements, dans mon quotidien. Bref, je veille à être une élève mo-dè-le !
Quelle ne fut pas alors ma déconvenue quand, lors de mon dernier passage, le médecin a failli me recaler pour avoir passé quelques jours en.... Allemagne !
Bah oui ! La fièvre du Nil ! Vous n’y pensez pas ?
La fièvre du Nil... En Allemagne.... Mes notions en géographie furent soudainement toutes chamboulées !
Cela dit, quelques minutes plus tard, j’apprenais que, même un simple voyage en France pouvait menacer un don : moustiques tigres ici, tiques là...( je vous épargne la tique allemande, elle est suffisante pour vous renvoyer direct à la case départ des 4 mois d’attente).
C’est ainsi qu’en quelques minutes réservées pour mener une bonne action, vous découvrez la sécurité rassurante de l’Etablissement Français du Sang qui ne prend aucun risque pour les donneur.ses et encore moins pour les receveur.ses mais aussi quelques conseils vacances des zones "à éviter" fautes de changements environnementaux, de risques de maladies "incompatibles" avec un don and co.
Apprenez, par exemple, qu’entre mars et novembre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne sont des destinations qui, selon les régions visitées, engendreront plus de questions.
En résumé, c’est assez fou mais, un rien peut devenir une "menace" et... ça n’est que le début ?
Une nouvelle illustration s’ajoute à la représentation de l’effet domino, des conséquences des dérèglements climatiques...
En attendant, l’EFS continue d’avoir besoin de nous chaque mois de l’année et pas seulement hors saison des moustiques alors... quitte à se faire piquer... promis c’est garanti sans démangeaisons ni zonzonnements.
Isabelle Perreau
20/08/2025
Penser, c’est résister.
Il y a de ces livres qui ont marqué notre jeunesse, qui ont imprimé quelque chose en nous et qui ont joué sur notre façon de penser, notre vision du monde et, parfois, nos choix et nos actions lorsque l’âge d’adulte s’est invité dans nos vies.
Perso, un tel livre m’a effectivement marqué. Je n’avais pas plus que douze ans, peut-être même moins. Mais ce livre reste ancré.... va-donc savoir pourquoi...
Enfin si, peut-être. Ce bouquin avait pour titre “The Phantom Tollbooth”... (Oui c’était en anglais et je ne sais pas s’il y avait une traduction en Français)...
Le titre pour les non anglophones serait “Le Péage fantôme”.
Pour ne pas faire trop long, c’est l’histoire d’un gamin qui s’emmerde. Il s’appelle Milo. Un gosse qui n’a aucune envie, aucune vision d’un futur quelquonque, aucune passion... Bref, il s’emmerde.
Puis un jour, on ne sait comment, il reçoit un cadeau. Une boîte avec des trucs à assembler et un mode d’emploi. Comme il est quand même un tantinet curieux, il tente la chose et suit ce mode d’emploi pour construire... un péage. A quoi cela peut-il servir ? Il n’en sait que dalle... Il y a aussi une boite et, dedans, un jeton...
De ce fait, il se lance. Il a une petite voiturette électrique. Il monte dedans, se positionne devant la barrière du péage, dépose le jeton dans la boite... La barrière s’ouvre, il démarre et se trouve dans une sorte d’univers parallèle, un pays imaginaire.
Il va vivre plein d’aventures et là, je ne raconte pas la suite car il faudrait des pages. MAIS... c’est une de ces aventures qui m’a marqué.
V’la donc que Milo traverse ce pays imaginaire. Subitement, son moteur tousse, hésite, peine. La voiture ralentit puis s’immobilise. C’est la panne.
Milo ne sait pas tout à fait ce qu’il convient de faire. Le paysage est agréable, paisible au point d’être soporifique. Milo ne le sait pas encore, mais il est dans les “Doldrums”. Aussi, il y a ces petites créatures (les Lethargarians ) tout à fait sympathiques, qui passent leur temps à flemmarder, à siester, à tuer le temps, à ne rien faire. C’est confortable et extrêmement tentant de se laisser aller, de se reposer et de rejoindre cette ”communauté” de paresseux qui trouvent dans la paresse un plaisir certain. Milo se laisse progressivement s’enliser dans la flemme. Il n’a même plus envie de repartir.
Arrive alors Tock, un gros chien (Un “Watchdog”), qui met Milo en garde contre le danger de s’enliser dans la léthargie ambiante (et finalement, de ne plus exister...).
Il n’y a qu’une façon de repartir : il faut penser ! Tout simplement !
Milo remonte alors dans son véhicule et se met à penser très très fort. Si fort que le moteur commence à ronronner et tourne tout doucement avant de redémarrer, permettant ainsi à Milo de repartir. L’aventure continue.
Beaucoup d’entre nous, d’entre vous, ont entendu parler de cette nouvelle manie aux USAs qui est d’interdire des livres jugés “incorrects” dans les écoles et des bibliothèques. On y découvre des livres comme les carnets d’Anne Frank et on se demande où va le monde.
Parmi ces livres, au Colorado, le “Phantom Tolebooth” a, lui aussi, été interdit.
Il semblerait que “penser” soit désormais incorrect voire dangereux.
Mais zut, PENSER, c’est ce qui permet, dans un premier temps, d’imaginer le monde que nous désirons, c’est une forme d’émancipation, PENSER, c’est espérer, c’est un passage obligé avant d’agir, avant de construire. Sans ce tout petit truc, le siècle des lumières serait resté dans l’obscurantisme et 1789 n’aurait jamais existé, avant, la révolution “américaine” n’aurait jamais vu le jour. Sans le pouvoir de “penser”, nous ne serions que des soumis dont la seule option serait de suivre des consignes et d’obéir à des ordres, des injonctions de ceux et celles qui détruisent progressivement mais sûrement, notre capacité (tout simplement) de penser.
Alors, cela peut paraître bête mais il faut défendre notre droit à penser, à réfléchir, tenter de comprendre, d’analyser, de critiquer et de proposer, bref, tout ce qui fait de nous des citoyens.
Sans vouloir succomber à la tentation de “mauvais” esprit (mais si, un peu quand même), peut-on y voir un rapport avec la dégradation de nos systèmes scolaires ?... notamment aux USAs où Trump y mène des coupures drastiques ?
Les générations futures seraient-elles condamnées à vivre dans les Doldrums ?
Allons donc ! Voilà que désormais, nous sommes entrés dans un monde où le simple fait de “penser” serait devenu une acte de subversion. Cela mérite réflexion !
Pensez-y !...
Tom Roberts
09/07/2025
Contre l’Etat de Droit, passage en force de deux propositions de lois délétères à la vie.
Loi DUPLOMB et loi TERLIER, DANGER ECOLOGIQUE ET contre l’état de droit !
Loi DUPLOMB : on en est où ?
Les prochains jours seront cruciaux pour soutenir et mettre en place une agriculture sans pesticide pour nourrir et non tuer.
Proposée par L. DUPLOMB, sénateur les Républicains et ancien président de la FNSEA, sous couvert de soutien à la compétitivité, la simplification administrative est mise en place par cette proposition de loi.
De plus, l’écologie est encore une fois prise comme bouc-émissaire avec une loi digne du climatoscectivisme qui contrevient aux alertes répétées, depuis des années par la science protectrice du vivant !
La santé des agricultrices, des agriculteurs, de tous les citoyens et les citoyennes, la protection de de l’écosystème sont sacrifiées sur l’autel de la compétitivité !
Toute discussion démocratique a été gravement empêchée autour de ce texte aux enjeux cruciaux.
Ce contournement parlementaire digne d’un 49.3 agroindustriel est un déni de démocratie au profit d’une petite poignée d’agriculteurs.
La loi DUPLOMB en réintroduisant les néonicotinoïdes, menace l’environnement et notre alimentation, la vie.
Un tournant trumpiste de la vie agricole se met en place sous nos yeux. Le droit à un environnement sain, inscrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme, est foulé au pied !
Des processus démocratiques démolis !
Ce sont aux mieux lotis de l’agro-industrie que vient servir cette loi meurtrière.
De plus, elle facilite l’installation et l’agrandissement des fermes usines, des méga bassines.
Ce n’est pas fini, ce texte doit encore être voté à l’Assemblée nationale mardi prochain le 8 juillet...
Deuxième texte de passage en force, de régression écologiste : la proposition de la loi TERLIER. Elle vise la validation du chantier de l’autoroute A69 et revient sur la décision du Tribunal Administratif de TOULOUSE de l’annuler aux vu des bénéfices très limités pour le territoire et ses habitants.
La cour administrative de TOULOUSE a autorisé mercredi 28 mai la reprise du chantier de l’A69, qui doit relier TOULOSE à CASTRES.
Pour rappel, les travaux commencés en mars 2023 avaient été stoppés le 27 février dernier par le T.A. de TOULOUSE.
Les opposants au projet dénoncent l’illégalité et formulent une requête auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation de concession de l’A69 qu’ils estiment anormalement long (55 ans)
Cette demande a été rejetée au motif qu’elle aurait dû être présentée dans un délai de 2 mois suivant la date de signature du contrat en 2022. Ceci est un discours manipulateur qui met en avant un pseudo bon sens contraire à l’Etat de Droit. Les scientifiques y voient un tournant très inquiétant et rappellent l’opposition massive des scientifiques à l’A69.
Les scientifiques en rébellion, militants pour le climat se mobilisent pour dire leur opposition au nom de la science et de l’état de Droit à la construction de cette autoroute. La raison impérative d’intérêt public majeur de l’autoroute a été adoptée le 15 mai par une proposition d’intérêt public. En tant que scientifiques militants, ils expriment une très grande inquiétude face à des évolutions, qu’ils estiment d’une fascisation des élu.es.
La science est méprisée ainsi que les engagements de la France de la diminution des gaz à effet de serre. Les données scientifiques disponibles ne vont pas dans le sens d’un intérêt public majeur pour la construction de l’A69.
C’est donc encore NON pour réaliser celle-ci.
Ces deux propositions de loi ont donc en commun d’imposer un soi-disant intérêt général majeur, une raison impérative d’intérêt public majeur.
L’exigence est nécessaire qu’un débat ait lieu en tenant compte du droit qu’a toute citoyenne et tout citoyen de bénéficier d’un environnement sain, propre et durable. Les processus démocratiques sont gravissimement annihilés.
Ces propositions de lois sont délétères, meurtrières face à l’environnement.
C’est vrai "Le crime est presque parfait "comme le dit Fabrice NICOLINO. Et il invite à la révolte.
Les coupables sont ceux qui encouragent, proposent et soutiennent ces lois, ils ne doivent pas être acquittés d’un crime qui se commet sous nos yeux et dont nous sommes les victimes avec l’environnement.
Brigitte Suzeau
sources : Ligue des Droits de l’Homme
Reporterre
Terre de liens
Les éditos de l’Yonne Lautre reviendront la semaine du 25 août.
02/07/2025
Guerre et climat : l’impensé qui détruit la planète.
Dans les débats sur le climat, une absente de poids reste dans l’ombre : l’industrie de la guerre.
Alors que nous appelons à réduire nos émissions, à limiter nos déplacements, à revoir notre consommation de viande ou de plastique, une machine colossale continue de tourner en silence : celle des armées, des conflits, de la fabrication d’armes, des exercices militaires et des destructions qu’ils entraînent.
Le paradoxe est frappant : les États investissent des centaines de milliards dans la défense, souvent au nom de la « sécurité », pendant qu’ils peinent à financer la transition écologique qui garantirait, elle, une sécurité durable pour tous les êtres vivants. En 2024, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 400 milliards de dollars. À côté, les budgets pour le climat semblent presque anecdotiques.
Or, l’empreinte écologique de la guerre est massive. Les avions de chasse consomment plusieurs milliers de litres de kérosène à l’heure. Les bases militaires sont parmi les plus gros émetteurs de CO₂. Les conflits détruisent les sols, contaminent les eaux, rasent les forêts. Ils laissent derrière eux des territoires dévastés, rendus inhabitables non seulement par les bombes mais aussi par les pollutions invisibles — métaux lourds,
déchets toxiques, radioactivité.
Et puis, il y a la guerre comme modèle. L’industrie de l’armement, par sa logique extractiviste, productiviste et compétitive, incarne à l’extrême les dérives d’un monde tourné vers l’exploitation au lieu de la coopération. Dans ce système, la nature n’a aucune valeur si elle ne sert pas un objectif stratégique.
À ceux qui pensent que la guerre est un mal nécessaire, rappelons que le dérèglement climatique sera le plus grand facteur de conflits à venir : pour l’eau, pour les terres, pour la survie. La paix n’est donc pas seulement une valeur humaine : elle est une condition écologique.
Déconstruire la logique de guerre, c’est aussi œuvrer pour la justice climatique. C’est refuser que la sécurité des uns se bâtisse sur la destruction des autres et de la planète.
C’est exiger des politiques de désarmement, de diplomatie, de solidarité — car la planète que nous voulons défendre ne se sauvera ni à coups de missiles, ni dans le vacarme des tanks.
Il n’y aura pas de monde vivable sans paix, et pas de paix sans une écologie politique qui ose affronter les logiques de mort.
Stéphane Lamure
25.06.2025
Insouciance quand reviendras-tu ?
Imaginez le décor, un voyage scolaire avec des petits loulous qui s’émerveillent de tout...
Le contact du sable pour la première fois sous les pieds, les parfums qui chatouillent le nez, est-ce que l’océan est vraiment salé ? Allez-y, goûtez !
Les mouettes nous réveillent comme le font les coqs à la campagne... C’est doux, c’est joyeux, ça met du baume au cœur quand tout à coup...
Le monde des adultes se rappellent à vous.
Regarde ! Elle a volontairement jeté un papier dans l’eau, pourquoi ? Mais c’est écrit interdit aux vélos, pourquoi il roule ici, lui ? Incivilités, insanités....
Les adultes sont-ils des gens respectables ? Des modèles à suivre ? Ont-ils toujours menti quand ils exigeaient des plus petits qu’ils écoutent les consignes ?
Comment se comporter ? Comment réagir ou que dire pour que des êtres en construction continuent à cultiver leur confiance en demain, leur confiance en l’Autre ?
Revenons dans l’instant. Le guide du jour connaît son job, ça fait plus de 25 ans qu’il est là alors il anime la visite avec passion, il veut laisser les générations futures rêver encore un peu mais dans son œil, il y a ce petit truc qui ne passe pas inaperçu et avec les adultes, il ose... "Vous savez, l’eau est déjà à 19°C..."
C’est beaucoup trop, trop tôt, trop chaud, trop grave...
"Telle île disparaîtra, telle autre est menacée..."
Et cette odeur ? Que fait ce tracteur ?
Il colmate, il dissimule, essaie de camoufler, de faire comme si de rien n’était... Mais elles sont là, bien là, on les voit, elles se propagent, se multiplient, omniprésentes, apportent un contraste au paysage, la couleur crème du sable fin, le bleu de l’eau, du ciel et ce vert... puissant... les algues... et tous leurs impacts, leurs conséquences...
La réalité se rappelle à notre bon souvenir, ravive l’angoisse pour l’avenir...
On ne fait que passer, alors peut-être qu’on oubliera... Mais si ces petits loulous nous questionnent encore sur pourquoi on laisse faire tout ça, qu’est ce qu’on fera ? Qu’est-ce qu’on répondra ?
Ce sentiment doux-amer fait doucement glisser vers une chanson déjà âgée mais toujours tellement d’actualité...
Prenez soin de vous et de ce qui vous est cher...
Isabelle
18.06.25
La France et le Nucléaire, Love for Ever
"À l’Assemblée, bataille en vue autour de la relance du nucléaire" selon l’AFP. Mais les députés du centre, de la droite et de l’extrême droite, d’autres de gauche peut-être, feront le choix de la priorité au nucléaire.
Bien entendu ne pas rompre cette union presque sacrée (sic !)
On évitera ainsi de parler de la Polynésie (Ma’ohi nui), Trente ans après les derniers essais nucléaires français, un héritage toxique.
On évitera de relier cela aux guerres à nos portes, ni à À Zaporijjia, où l’AIEA est accusée d’être trop accommodante avec l’occupant russe, ni aux Bombardements d’installations nucléaires en Iran. Aucun souci, tout est sous contrôle... et puis c’est tellement loin de chez nous, jamais cela ne pourrait advenir en France...
Car dans notre pays le nucléaire est roi et le restera pour très longtemps, quitte à vider les finances jusqu’au dernier sou : « Nucléaire — Comment il va ruiner la France » : le documentaire exclusif de Reporterre.
Mais en amour on ne compte pas...
Mais alors regardez-les ces empêcheuses.eurs de Love Story, elles.ils veulent qu’on crie HARO ! Territoires et déchets nucléaires - La Hague - du vendredi 18 juillet 2025 à 17:30 au dimanche 20 juillet 2025 à 17:30, qu’on se retrouve le 20 septembre 2025 contre Cigéo, le nucléaire et son monde pour faire bifurquer le futur !.
Ces écolos dingos, comme les surnomment l’extrême droite, ne comprennent pas que le Nucléaire c’est toute notre vie, qu’on l’aimera de toute notre effusion, jusqu’à l’ultime fusion.
J’ai des doutes, est-ce que vous en avez ?
(Heureusement, il y a aussi Giuditta Franco !!!)
Pascal Paquin, co-rédacteur
11.06.2025
La taxe Zucman le 12 juin au Sénat pour corriger le déséquilibre qui bénéficie aux milliardaires
Après les députés qui l’ont adoptée en février, c’est au tour des sénateurs de se prononcer sur cette mesure de justice fiscale, que vous pouvez découvrir grâce à ce lien
Toutes impositions confondues, les classes populaires et moyennes sont imposées en France à hauteur de 50% de leurs revenus. Or, pour les milliardaires, ce n’est en moyenne que 25%. Cela contrevient au principe consitutionel fondamental d’égalité devant l’impôt.
Cette proposition de loi vise tout simplement à établir une taxe plancher sur la fortune à hauteur de 2% du patrimoine. Elle visera les 1800 foyers fiscaux français les plus aisés, disposant d’un patrimoine de plus de 100 000 000 €.
Cette mesure très simple permettrait d’augmenter les recettes de l’Etat de 20 MILLIARDS d’euros par an, soit la moitié des recettes nouvelles aujourd’hui recherchées.
Cette mesure de bon sens devra être opportunément suivie d’autres mesures de justice fiscale, notamment une imposition minimale des multinationales.
Aucune attaque contre les services publics, aucune menace sur la redistribution, tant que des mesures minimales d’égalité fiscale n’auront été adoptées !
Le combat pour la justice fiscale est plus que jamais d’actualité. L’association ATTAC y veille, par des travaux d’économistes, une éducation populaire sur ces thèmes, et des actions militantes visibles !
Vous pouvez contribuer à l’adoption de cette loi le 12 juin en signant la pétition sur le site d’Attac ou en soutenant Attac par votre adhésion.
Yonne Lautre continuera à vous informer sur ces thématiques, et, espérons le, sur les victoires à venir.
Vincent Psalmon
04.06.2025
Convention Citoyenne ?
Qu’apprenons-nous ?
Il semblerait qu’il est question d’une nouvelle convention citoyenne... après celle sur l’environnement puis celle sur la “fin de vie”... Il s’agit de se pencher sur une question majeure et ô combien d’actualité : l’Education !
Quelle belle initiative que voilà ! Enfin, pourra-t-on évoquer les conditions de travail des enseignants, de leur rémunération et de tout ce qui leur permet de vivre dignement afin de transmettre ce savoir si précieux aux générations futures ?
Pourra-t-on parler des classes surchargées et de la nécessité de réduire le nombre d’élèves par classe afin de sortir d’une logique que l’on pourrait presque qualifier “d’éducation industrielle”.
Vrai, pour cela, il faut cesser de fermer des classes, voire des écoles, au nom d’une certaine rentabilité où l’on oublie trop souvent que le budget de l”éducation n’est en aucun cas une dépense mais un investissement... investissement dans l’avenir, dans notre avenir et l’avenir des générations futures !
Quelle belle idée, une convention citoyenne sur l’éducation ! Merci à nos dirigeants, au gouvernement, au Président de la République... Merci, mille fois merci !
Pourra-t-on, aussi, pendant qu’on y est, se pencher sur une autre question qui reste trop souvent secondaire tout en étant fondamentale ? Celle de l’Education elle-même (avec un grand “E”). Sur le contenu des programmes, sur les sujets abordés, les savoirs à transmettre ...
Peut-être que l’on découvrira que l’éducation n’est pas uniquement un chemin vers l’emploi dans une logique purement économique mais aussi et surtout une formation de citoyens, d’êtres capables de raisonner, de penser et de peser dans une dimension que l’on pourrait qualifier de “démocratique”.
Rêvons un peu : les maths n’ont que peu de sens sans la philosophie. La biologie sans la géographie, voire l’Histoire, se limite à une maîtrise technique, insipide et sans saveur...
Oui... parlons de tout cela, échangeons et proposons des idées sur l’avenir de l’éducation. Sur les conditions des enseignants, les fermetures de classes -voire d’écoles- ... et puis, tout simplement, de réinventer la notion même de l’éducation... Oui ! Nous pouvons donc aborder un des enjeux majeurs de notre époque et imaginer, construire l’avenir !
Mais on me fait signe (on me murmure) que j’ai tout faux... Tout cela n’est qu’un rêve, une fabulation, un espoir... La fameuse convention citoyenne se limitera à une réflexion sur le “temps” scolaire, les horaires
et les vacances... Un peu décevant.... non ?
Mais il est vrai qu’il existe une alternative, celle que l’on nomme “Education Populaire”... Celle qui ne vise pas à former des exécutant.es de demain mais des citoyen.nes d’aujourd’hui...
Former, informer, construire et proposer l’avenir...c’est le rôle des associations, des organisations citoyennes et des individu(e)s concerné(e)s et engagé(e)s...
C’est aussi, modestement, ce que nous, à Yonne Lautre, tentons de vous apporter chaque jour, chaque semaine...
Et, cerise sur le gâteau, cela nous fait plaisir... et vous ? Bonne lecture !
Tom Roberts
28.05.2025
I have a dream...
Est-ce "has been" d’être solidaire ?
Vaut-il mieux tout foutre en l’air ?
Vivre à fond dans le présent
Et se moquer des changements ?
Profiter sans se questionner
Si c’est logique ou raisonné ?
Peu importe le lendemain
Du futur, s’en laver les mains ?
Quelle drôle de philosophie
Car même l’humain en pâti
"Du moment qu’ça n’est pas moi,
Je me fous de vos dégâts"
Je rêve d’un réveil des valeurs
Générosité qui vient du cœur
Partage, respect et amour
Touche de fierté pour nos vieux jours
Et sinon, en attendant vous avez entendu parler de SoliCagnole ?
Isabelle.
21.05.2025
La spirale du silence, Gaza et tout le reste.
Il y a un concept dont on parle trop peu, et qui pourtant éclaire l’époque que nous traversons : la spirale du silence. Forgé dans les années 1970 par la sociologue allemande Elisabeth Noelle-Neumann, ce mécanisme désigne cette peur qui ronge bien des consciences : celle d’exprimer une opinion perçue comme minoritaire ou impopulaire, de crainte d’être mis à l’écart, stigmatisé, réduit au silence.
Un conformisme insidieux, nourri par l’angoisse de l’isolement social.
Noelle-Neumann s’était penchée sur les traumatismes d’après-guerre, cherchant à comprendre comment certaines idées, souvent peu partagées au départ, pouvaient finir par s’imposer comme dominantes. Cette mécanique n’a rien perdu de sa pertinence. Qui n’a jamais hésité à formuler une critique politique, à questionner un discours dominant, par peur d’être montré du doigt ? Qui ne s’est jamais surpris à préférer le silence au risque d’être caricaturé ?
Nous sommes nombreux à avoir plié sous ce poids invisible.
Les médias, en tant qu’acteurs centraux du débat public, jouent un rôle crucial dans cette dynamique. Parfois malgré eux, souvent par choix éditorial, ils contribuent à façonner une illusion de consensus. Certaines voix sont marginalisées, d’autres surreprésentées. Et le déséquilibre s’installe. Prenons un exemple brûlant : Gaza.
Quand Amnesty International —organisation mondialement respectée — ose parler de « génocide », combien de unes, de reportages d’enquête, d’éditoriaux de fond pour porter cette accusation grave à la connaissance du plus grand nombre ? Bien peu. Trop peu.
Il ne s’agit pas ici d’adhérer sans réserve à l’analyse d’Amnesty, mais de souligner ceci : lorsqu’un acteur de cette envergure formule une telle accusation, le simple respect du débat démocratique exigerait qu’on s’y attarde. Qu’on l’interroge, qu’on l’examine, qu’on en discute. Parce qu’on parle de « génocide ». Et cela ne peut, ne devrait jamais être traité à la marge.
Ce mécanisme d’invisibilisation n’est pas nouveau. La propagande des grandes guerres en fut une manifestation : il fallait non seulement gagner la guerre des armes, mais aussi celle des esprits. Mais quelque chose semble s’accélérer au fil des dernières décennies. L’espace du doute, si précieux dans une démocratie, se rétracte. La pensée critique devient suspecte. Le débat, trop souvent, se réduit à un champ de positions tranchées, où la nuance devient suspecte, voire coupable.
Vivons-nous un glissement de civilisation ? Sommes-nous en train de passer d’une époque où penser librement était une vertu démocratique, à une autre où penser autrement devient un risque social ? Ce qui, hier encore, faisait la richesse de la vie intellectuelle — la confrontation d’idées, le droit au désaccord, l’éloge du doute — semble aujourd’hui relégué au second plan. Le XXIe siècle, celui de l’hypercommunication, pourrait bien être aussi celui de l’autocensure assumée.
Et si le véritable danger n’était pas tant ce que l’on dit, mais tout ce que l’on n’ose plus dire ?
Stéphane Lamure.
14.05.2025
Par quel bout s’y prendre ?
De quoi parler ? D’ici ? De là-bas ? De l’Éducation ? De la santé ? De l’espace ? De la religion ?
On est tellement inondé d’informations, de situations sidérantes, de rumeurs, de vérités, de mensonges, de tentatives de manipulation. D’envie de révolutions, de témoignages d’actions, d’inactions, de bêtises.....
STOP !
On prend une profonde inspiration, on relâche, on recommence et.... ça va aller ? Comment ?
Je ne sais pas trop...
La seule certitude c’est que, peu importe où l’on se trouve ou ce que l’on vit, on est toutes et tous concerné.es, partout...
Effet domino, papillon, boule de neige, quelle importance ?
La finalité sera la même. La machine en marche accélère.
Ces derniers temps, il est tentant de faire sienne la formule de l’humoriste Yann Marguet : "Vivement qu’on crève" car il y a de quoi se demander si, finalement, ce ne serait pas ce que l’humanité aurait de mieux à offrir au vivant dont ces millions d’espèces végétales et animales qui n’ont rien demandé mais qui subissent de plein fouet nos agissements quotidiens.
Heureusement, il y a aussi celles et ceux qui continuent à lutter, qui essaient de ne rien lâcher alors autant en parler !
Récemment il y avait un spectacle contre le fascisme à l’initiative de Swann Périssé, il y a le livre RESISTER de Salomé Saqué à mettre dans toutes les mains dont celles de votre voisin !
Il y a aussi ces scientifiques qui luttent pour leur droit à dire la vérité, ces populations, ces ONG, il y a VOUS, il y a Monsieur et Madame Toutlemonde...
Et on va gentiment finir avec Sartre : "La résistance est un refus de céder au découragement".
Alors tenons bon, ne lâchons rien face aux idées haineuses, cultivons la joie, la poésie et rappelons que nous sommes - toujours- "des milliards contre une élite"
Isabelle Perreau
7.05.25
La Fraternité, la Solidarité, les Communs, passé ou avenir ?
On nous assène que s’en est terminé d’être altruiste, solidaire, fraternel.le.
Ce serait le temps venu pour les seuls Gagneurs (peut être quelques gagneuses aussi)... et du coup la chasse à tous.tes les assisté.e.s serait ouverte : il est temps de "se prendre en main", de "traverser la rue" pour trouver un travail, etc.
J’ai un doute, peut-être en avez-vous ?
Les personnes qui se battent pour les droits sociaux, le droit à une retraite digne, le refus des licenciements boursiers... beaucoup le font en solidarité avec les autres, avec les laissés pour compte.
Les personnes qui se battent pour la sauvegarde des forêts (sans avoir eux.elles mêmes de forêts), celles qui se battent pour préserver l’eau, les terres, un air respirable, la protection contre les empoisonnements chimiques (pesticides, industriels...) ou nucléaires, le font en nécessité pour les générations futures.
Pas seulement pour leur "propre pomme".
Les "éco-terroristes" ne veulent terroriser que les décideurs écocides, ils veulent sauver le vivant, ils ne menacent personne.
Les militant.e.s qui partout tentent de mettre en place des expérimentations de Sécurité Sociale de l’Alimentation, le font pour les paysan.ne.s de leur territoire, pour toutes et tous qui n’ont pas les revenus suffisants pour une alimentation saine et choisie, sans pesticides cancérigènes.
Vouloir le partage, la mise en commun, la démocratie "à tous les étages", cela reste entre nos mains.
À nous de prendre en charge nos devenirs, à ne pas le laisser aux mains de politiques souvent si éloigné.e.s de nos communs.
À nous de surtout pas nous résigner, de ne pas se laisser manipuler et détourner de ce qui nous occupe, de nos besoins : un accès à la santé, à l’éducation, à la mobilité dé-carbonnée, à une alimentation sans empoisonnement, à la démocratie , à la protection du vivant, à un juste partage des richesses, aux droits pour toutes et tous...
Aujourd’hui le temps serait venu de raboter, de supprimer toutes les solidarités. Et si bien au contraire, nos véritables aspirations étaient de les réinventer, de les consolider, de les étendre ?
On s’y colle ?
PP
30.04.25
Une longue et belle histoire du 1er Mai
Si la première fête du travail célébrée avait lieu chaque 1er pluviose (20 janvier) à partir de 1793, elle a quitté cette période aujourd’hui fếtée par les vignerons, pour venir camper au milieu du printemps, le 1e mai.
L’histoire de cette fête du travail remonte à 1886. Aux Etats Unis, une grève générale impulsée par les anarchistes est très massivement suivie. Elle débute le 1e mai, et le 3 mai, lors d’une manifestation à Chicago, 3 ouvriers sont assissinés. Le lendemain, lors d’une marche de protestation, une bombe éclate au milieu des policiers tuant l’un d’entre eux. Quatre syndicalistes seront pendus, malgré l’inexistence de preuves.
L’internationale ouvrière propose de célébrer chaque 1er mai une fête des travailleurs, à partir de 1889.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord minier, la manifestation tourne au drame : l’armée tire sur les ouvriers et fait neuf morts. Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
En France, le 1er mai devient chômé en 1919, puis chômé et payé en 1946.
D’ailleurs, appelons ce jour "journée de lutte pour le droit des travailleurs et travailleuses", plutôt que "Fête du travail". Cette expression a un double sens récemment utilisé par Giorgia Meloni, première ministre italienne d’extrême-droite, pour réformer le marché du travail et supprimer le revenu de citoyenneté le 1er mai 2023, ou par Emmanuel Macron, à la même date, en plein conflit contre la réforme des retraites.
Convoquer l’histoire des 1er mai, c’est se rappeler des combats des travailleurs, qui ont arraché, parfois au péril de leur vie, tous ces fragments de l’état social, qu’aujourd’hui nos gouvernants s’emploient à dépecer.
Poursuivons le combat initié par nos aînés, et avant eux par tous les pauvres gens combattant l’oppression.
Réjouissons-nous des victoires que nos combats suscitent, que nous vous relayons aussi à Yonnelautre, dont voici quelques exemples : Agir contre les élevages industriels dans l’Yonne : Une première avancée, "Les Maghrébins n’ont pas leur place dans les hauts lieux" : l’ex-député RN Daniel Grenon convoqué devant le tribunal de Sens, ou la reconnaissance du délit de "harcèlement moral institutionnel" dans l’affaire France Telecom appelé à faire jurispridence.
Et soyons conscients de tout le chemin restant à parcourir, quelle que soit la direction où nos yeux regardent : répartition des richesses, acceptation de la différence, combat pour la paix, lutte contre le capitalisme qui détruit la planète...
Pour ce qui est de l’Yonne, le rdv du 1e mai est fixé à 10h à l’Arquebuse à Auxerre, 11h devant la gare à Sens. Pour les plus sportifs, ou au sud du département, vous pouvez rejoindre ou encourager les coureurs de l’initiative "lignes à défendre", de Corbigny à Auxerre.
Vincent
23.04.2025
Mais où sont donc les pacifistes ?
Vrai qu’il est rare que j’écrive un texte, et encore moins un édito, à la première personne. Malgré tout, il me semble nécessaire de commencer par là. Bref, je me lance.
Il y a peu de temps, un journaliste m’a contacté car il travaillait sur un projet avec un thème du style : “Que sont devenus les pacifistes des années 60-70 et que pensent-ils/elles de ce monde actuel où la Guerre en Ukraine bouleverse les donnes, où le conflit au Moyen Orient révèle une nouvelle forme de génocide, où l’Afrique reste une terre d’incertitude et où l’Europe se prépare à une guerre majeure... ou, comme les experts diront “une guerre de grande intensité”... ????
J’ai eu du mal à trouver des réponses. Certes, le passé a resurgi et je n’ai eu aucun mal à parler des combats pacifistes des années 60-70, de nos combats contre la guerre du Vietnam, de notre défense de l’Objection de Conscience, de l’occupation du Larzac, des manifestations pour la paix, pour l’amitié et pour la compréhension Internationale. Je n’ai pas eu de mal à évoquer notre travail en Irlande du Nord pour rapprocher les communautés catholiques et protestantes, des échanges avec les jeunes des pays de l’Est derrière le rideau de fer... Tout cela reste ancré dans le peu de mémoire qu’il me reste...
Mais par rapport à l’actualité, aux conflits actuels, à cette volonté d’intensifier nos capacités de défense, d’investir dans les armes, des engins de mort, ... J’avais du mal... Tout ce que j’ai su dire c’était que j’éprouvais un sentiment de colère et de frustration. Colère par rapport à notre incapacité de réagir face aux leçons du passé et de passer du stade de l’émotion à celui de la raison... et frustration car je ne suis plus capable d’agir et de tenter de faire bouger les choses.
Rien n’est simple... Rien n’a jamais été simple...
Bon. Tout cela pour dire que j’ai parcouru les articles de YonneLautre... Puis parcouru d’autres médias... Vrai, on défend la planète, on défend la biodiversité... La justice sociale... On dénonce les injustices, les inégalités, la souffrance sociale... Et tout cela est si important !
...Mais on ne parle plus de la Paix...
... De la lutte pour défendre cette Paix, à promouvoir une Amitié entre les peuples du monde, d’une volonté à construire une compréhension entre les cultures et à porter ce combat à un niveau politique... Faudrait y réfléchir... non ?
Une simple réflexion... 2300 Milliards d’Euros de dépenses militaires en 2023 et cela ne cesse d’augmenter. Regardez ces militaires qui bombent le torse et que tous (ou presque) prennent au sérieux, à ces va-t-en guerre, responsables politiques, qui se vantent d’une force supposée mais ...
Mais ?...
Une simple réflexion, oui... surtout une simple question : qui, depuis longtemps, peut se vanter d’avoir gagné une guerre ? Malgré un budget de la défense considérable, une technologie impressionnante et des hommes fiers avec de beaux uniformes, la France n’a jamais gagné de guerre depuis la nuit des temps, les États-Unis n’ont jamais vaincu un pays, la Russie n’a jamais conquis une victoire considérable...
Les vainqueurs de la seconde guerre mondiale ? Ni la France, ni les États-Unis, ni la Russie...
Non, si on est arrivé à vaincre un “petit” pays (1945) dirigé par un cinglé, c’était uniquement en assemblant nos forces et ce ne sont que les “alliés” qui ont réussi à venir à bout du 3ème Reich... Cela mérite réflexion.
Bref, qui a gagné un jour une guerre ? La France en Algérie ? Les États-Unis au Vietnam ?
L’Union Soviétique en Afghanistan (puis les USA)... Il paraît que nous avons débarrassé la Terre de dangereux dictateurs en Irak ou en Libye... Où en sont ces pays aujourd’hui ?
Évoquons ce que l’on appelle le “conflit du Moyen Orient”.... Après la connerie monstrueuse du Hamas qui a fait un millier de morts en Israël et l’enlèvement d’une centaine d’otages... la riposte s’est soldée par 40 à 50 000 morts à Gaza... La vengeance s’est mutée en génocide dont les victimes sont avant tout des femmes, des enfants et d’autres qui n’ont jamais demandé quoi que ce soit.
Mais une chose est sûre, Israël a déjà perdu cette guerre... Certes, des dizaines de milliers sont morts, un semblant d’État (Gaza) a été réduit en cendres... Mais réfléchissez un instant : 50 000 morts, ce sont des êtres humains qui avaient des amis, des femmes, des maris, des enfants, des parents, des cousins.... Tsahal n’a réussi qu’une seule chose, c’est d’avoir crée la haine... et cette haine va se développer, se répandre et s’inscrire dans les gênes de ceux et celles qui ont souffert mais qui vivent encore.... cette guerre ne sera jamais, oh grand jamais, finie.
Le pacifisme, la lutte, la révolte contre les guerres et le système qui nous pousse à nous y préparer et à investir davantage dans l’armement que dans l’éducation, la santé ou les retraites (etc)...
Il est temps, aujourd’hui plus que jamais, de reposer ces questions et d’imaginer une nouvelle façon de repenser le monde... il est désormais urgent de reparler du Pacifisme... Il est grand temps !
Vaste programme...
Tom Roberts
16.04.2025 : Le droit à l’éducation en supérieur écorché
Comme beaucoup de situations de précarité, celle des étudiants et des étudiantes est très préoccupante.
Le droit à l’enseignement supérieur fait partie intégrante du droit à l’éducation. L’État est tenu à des obligations précises pour en assurer la mise en œuvre.
Or, que constatons-nous ? La précarité étudiante s’étend et empêche la bonne mise en place de ce droit.
La précarité étudiante est composée de plusieurs facettes (insécurité alimentaire, difficultés financières, problème de santé mentale et précarité menstruelle) L’importance de mesures ciblées et adaptées pour lutter efficacement contre la précarité au sein de cette population particulièrement atteinte , est une urgence vitale pour la société. 41%des étudiants indiquent limiter où renoncer à des achats alimentaires. Autant déclarent se sentir mal psychologiquement, déclarant une solitude qui n’est plus "l’apanage "du grand âge.
Les étudiantes et les étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Les bourses sur critères sociaux concernent en réalité très peu d’étudiants qui par conséquent perçoivent trop peu pour vivre.
A cette précarité économique s’ajoute une insuffisance importante de l’offre de logements adaptés et abordables. Le loyer moyen s’élève à 576 euros par mois ce qui en dépit des 100 à 150 euros d’APL reste très lourd. 25% seulement des étudiants peut bénéficier d’être logés dans les CROUS, réservés aux boursiers.
Donc beaucoup n’ayant pas droit au CROUS (les expulsés du CROUS) en rupture familiale, par exemple, ou confrontés à des prix locatifs de logements étudiants exorbitants peuvent se retrouver à la rue. Mais ces situations-là sont sous déclarées. Quand les étudiants arrivent à contacter le 115, ils sont réorientés vers le CROUS qui n’a pas ni la mission, ni les compétences et les moyens d’hébergement d’urgence.
Beaucoup d’étudiants doivent en arriver à squatter dans des chambres de 9mètres carré du CROUS, d’autres sont hébergés momentanément chez des copains et ceux qui ont pu se loger très loin de leur lieu d’étude doivent supporter des durées de transport invraisemblables.
En plus de ces difficultés pour se loger, on constate que les étudiants ne mangent pas à leur faim. Le succès du repas à 1 euro dans certains restaurants universitaires est un symbole et un combat à la fois. Généralisé pendant la période du COVID il est plutôt maintenant réservé aux boursiers.
Certains étudiants non boursiers n’ont pas connaissance du droit à une procédure de demande individuelle spécifique perçue comme complexe et incertaine.
Force est de constater que le non- recours aux droits est très important.
Dans certaines universités l’ascenseur social envoie au sous-sol cette jeunesse mal traitée. Ces difficultés peuvent les amener à une insertion sur le marché du travail anticipée, ou un allongement excessif de cursus académiques.
Qu’en est- il de leur santé mentale ? On peut s’étonner de découvrir la santé mentale vacillante des étudiants. La situation se dégrade, par exemple, particulièrement à LILLE où l’Université se mobilise aux côtés d’associations de solidarité (épicerie solidaire, antenne des Restos du Cœur, les distributions du secours populaire français et de la croix rouge) Or, cette aide sociale aux étudiants ne fait pas directement partie de ses missions obligatoires.
Le modèle d’aide est confronté à des dysfonctionnements plongeant les étudiants dans la pauvreté.
L’étudiant défini comme un jeune travailleur intellectuel ayant ce "droit au travail et au repos dans les meilleures conditions et dans l’indépendance matérielle" par le Conseil National de la Résistance en 1946(métier d’étudiant) ne bénéficie pour l’instant d’aucune réelle politique de jeunesse.
Les médias rendent ambivalente l’image de l’étudiant. IL est représenté comme appartenant à une population précaire qui lui rend la réussite encore plus difficile, alors qu’il faudrait un véritable système d’aide pour résoudre cette précarité réelle, aller donc vers plus de justice sociale et d’émancipation réelle de la jeunesse.
Pour conclure, le modèle d’aide dysfonctionne, il plonge les étudiants dans la pauvreté, accentue les inégalités sociales, infantilise les jeunes en étude et exerce sur les étudiants boursiers une forme ambigüe de contrôle social.
Cet échec traduit l’incapacité à penser une stratégie politique juste socialement et émancipatrice.
Brigitte
09.04.2025
Une histoire encore banale.
Une jeune femme se fait brutaliser par un employé dans un restaurant d’un petit village touristique de l’Yonne, elle y travaille comme serveuse, saisonnière pour juillet-aout, elle est jeune. L’employé la harcèle sur le lieu de travail et au travers des réseaux sociaux, lui envoie des photos de ses parties intimes, en vient même un soir à la menacer avec un couteau. D’autres employés s’interposent pour la protéger, le harceleur s’énerve, il frappe.
Un des associés de ce restaurant que nous appellerons Éric est mis dans la confidence par la jeune fille, elle raconte tout, elle pleure, mais ne veut pas porter plainte, son contrat se termine dans quelques jours, elle veut passer à autre chose. Eric en fait part à ses autres associés, demande à ce que cet employé sorte des effectifs de son entreprise, il trouve inconcevable de garder cette personne.
Il voit vite qu’il n’est pas entendu et accueille comme retour : « en même temps tu as vu comment elle est habillée ? ». L’histoire se termine par une révocation du poste de directeur général qu’Eric occupait depuis plusieurs années. L’employé est toujours en poste, la jeune fille se sent salie, abandonnée avec un sentiment amer qu’ont souvent les femmes victimes de ce genre de violence, elle se retrouve seule face à cette histoire.
Cette histoire, une histoire récente et vraie, malheureusement banale, de nombreuses femmes la vivent, tous les jours, sous le regard d’une société qui reste encore trop aveugle. En 2025, nous en sommes toujours là, des réactions d’un autre âge demeurent, comme si le temps, les évolutions des mentalités, Metoo, comme si tout cela n’avait pas eu d’impact, comme si les hommes, en tout cas certains, ne désiraient pas perdre un pouvoir qu’il leur a été conféré depuis si longtemps. Même si, heureusement il y a des choses qui ont avancées, Il reste encore un sacré travail à faire en entreprise où le pouvoir, les objectifs de rentabilité, le manque d’empathie dont des dirigeants font preuve, emmènent certains à avancer comme si l’entreprise ne faisait pas société avec le reste de la communauté, comme si elle pouvait s’affranchir des valeurs qui garantissent le vivre ensemble.
Heureusement, il existe d’autres histoires qui montrent qu’il est possible que le monde de l’entreprise puisse aussi participer à un mouvement sociétal : de jeunes entrepreneurs refusent des contrats qui ont un impact environnemental néfaste, refusent de travailler avec des entreprises sans éthique, ils arrivent à résister au pouvoir de l’argent car conscients de l’impact que leur décision peut avoir sur l’ensemble de la société. Des entreprises appliquent maintenant les règles de parités salariales, les règles éthiques en raccord avec notre époque, refusent de faire primer le profit sur les grands enjeux sociétaux. Nous voyons là alors une nouvelle forme de gouvernance consciente qu’il existe une interconnexion entre la vie sociale et le business. Ces dirigeants et dirigeantes, souvent des jeunes, désirent faire société et le revendiquent. Ces dirigeantes et dirigeants sont encore peu nombreux, mais un mouvement s’amorce.
Eric y voit là un espoir.
Il a été chef d’entreprise pendant 15 ans, Eric connait bien la difficulté à être raccord avec ses idées quand les banques font pression, quand les associés n’ont pas le même point de vue, mais il sait aussi que tant qu’on garde en ligne directrice, une éthique, et qu’on ne veut pas en déroger, on peut induire et créer des synergies, de véritables dynamiques qui, non seulement auront un impact en interne, mais qui, portées par un mouvement grandissant, participeront alors réellement à un changement de société. Ce n’est pas toujours simple, Eric en a payé le prix fort, mais une chose est claire pour lui, s’il devait agir à nouveau de la sorte, il le referait, sans hésiter, sans douter.
Stéphane Lamure
02.04.2025
Cela vire à l’obsession....
Quoi donc ? La pub ! Peut-être parce que, quand je me sens en période de fatigue informationnelle, je change de fréquence et me laisse tranquillement bercer par une radio musicale qui, pour exister, a besoin de diffuser régulièrement des pages publicitaires pour la dernière promotion qui révolutionnera votre vie ! Alors certes, on peut zapper ou tourner les boutons de la radio mais cela tourne à la course poursuite, j’essaie de lui échapper mais elle arrive toujours à me rattraper.
Je manque clairement d’endurance...
Elle est partout ! Elle s’immisce dans mes conversations, dans mes recherches, dans la rue, dans les transports en commun.
On a beau faire de son mieux, elle est futée !
J’entendais récemment dans un reportage une personne faire le constat que les enfants ( et sans doute pas qu’eux...) savaient aujourd’hui plus facilement reconnaître un nombre impressionnant de logos de marques tandis qu’ils se montraient incapables de donner le nom de plantes de leur environnement proche.
Et nous ?
Cela fait réfléchir et, en même temps, les publicités semblent aussi être un témoin de l’Histoire, d’une société, de la politique et... des jeux de pouvoirs ?
Par exemple, avez-vous entendu ( ou vu son équivalent télévisuel ) cette pub qui faisait l’éloge d’une opération de nettoyage de la nature ?
Une voix fait gentiment l’appel et commence par... les chasseurs, c’est quoi déjà le slogan ? "Premiers écologistes de France" ? C’est bien ça ? Aurait-on besoin de redorer un blason ? Aurait-on des choses à se faire pardonner ? A faire oublier ?
Un exemple parmi tant d’autres... J’éviterai de parler des pubs pour les promos sur les tomates encore en plein hiver ou de LA fraise à 20 dollars dont vous avez peut-être entendu parler.
Je sombre dans le paradoxe : faire une pub contre la pub mais presque sous la forme d’une pub. Pardon.
Alors, plus que jamais, gardons nos esprits en alerte, maintenons les entrainements et multiplions les stratégies...
Car, ce n’est pas parce que l’on change l’étiquette d’un produit qu’on en améliore le contenu ou la qualité... (toute allusion à des condamnations récentes de personnages politiques connu.es est totalement fortuite, vous vous en doutez...)
Comment rester vigilant ? Vigilante ?
En continuant à lire et soutenir les médias indépendants ?
En apprenant le nom des plantes de chez nous ? En écoutant de la musique ? En allant dans les musées ?
La liste est non-exhaustive, sentez-vous libres de la poursuivre.
I. Perreau
26.03.2025
Ne rien céder au fatalisme.
Le 21 avril 2002, nous sommes très nombreuses et nombreux à être sonné.e.s par le résultat du premier tour de la Présidentielle. Des manifestations ont lieu dans l’Yonne comme partout dans le pays : faire barrage à l’extrême-droite, ne pas revenir aux années si sombres du fascisme et du nazisme.
Alors des collectifs de toutes sortes naissent pour refaire agora, pour refaire unité, pour ne pas accepter la haine de l’autre et la dictature.
Cela donnera, entre autre, naissance à Yonne Lautre quelques mois plus tard : l’objectif est défini dans l’article 2 des statuts :
"Les objectifs du site yonnelautre.fr sont :
·donner à connaître les associations et organisations citoyennes locales et leurs actions, quand elles oeuvrent dans les domaines de l’éducation populaire, de l’équité sociale, de l’écologie, des droits citoyens et humains, de l’altermondialisme entre autres.
·donner pareillement à connaître les associations et organisations citoyennes nationales (et internationales) et leurs actions, quand elles oeuvrent dans les domaines de l’éducation populaire, de l’écologie, des droits citoyens et humains, de l’altermondialisme entre autres.
· contribuer à offrir un espace de débat citoyen et alternatif.
· contribuer à créer des liens entre les associations.
Le site offre ainsi un portail vers les autres associations/organisations.
L’association Yonne Lautre administre et gère ce site."
Avril 2002-mars 2025.
Ce 26.03.25 c’est l’AG de Yonne Lautre : faire vivre ce site, l’administrer, en prendre la responsabilité éditoriale, en assurer le financement, modérer les demandes de publication, ...
En ce 26.03.25, ce qui marque le plus est l’urgence à ne rien céder au fatalisme.
Or chaque jour les "bras nous en tombent" des nouvelles de haine, de guerre, d’aggravations des inégalités, de remises en cause des droits... À 2002, se rajoute le fait que grandissent encore et de plus en plus vite les menaces contre le vivant (biodiversité, climat), contre la paix (Gaza, Ukraine,appels au réarmement de toutes parts), contre la liberté (toujours plus de surveillance, une IA techno-autoritaire, ...), etc.
De quoi flipper, de quoi regarder ailleurs.
Alors à l’AG de Yonne Lautre ce soir, il s’agira de consolider notre action pour, humblement mais solidement, participer au refus des renoncements, pour lutter pour les droits de toutes et de tous, pour mettre en avant les myriades d’alternatives, de résistances.
"Seules les luttes que nous ne menons pas sont perdues d’avance".
No Pasaran !
(Si vous voulez prendre part, nous écrire, nous soutenir. Merci !!!)
Pascal Paquin, co-fondateur.
19.03.2025
La résistance est là et s’organise
Le contexte international est marqué par le cynisme à tous les niveaux. Les intérêts communs de l’humanité semblent s’être désagrégés au profit d’intérêts particuliers, qu’on ne peut même pas qualifier d’intérêts nationaux tant la mainmise des milliardaires sur l’intérêt général semble toujours plus patente.
Dans ce contexte, l’individualisme a le vent en poupe, le rejet de l’autre fait florès.
On prévoit de produire des armes à tour de bras. La manœuvre est grossière : en agitant le spectre d’un ennemi lointain, c’est d’abord une guerre sociale que l’on veut mener, car pour s’armer autant, il faudra tailler dans ce qui participe au bien-vivre ensemble : les dépenses sociales, de santé, d’éducation...
Face à ces agressions, la résistance peut sembler atone.
Et pourtant, les peuples possèdent une force qu’ils semblent méconnaître. Ils restent des acteurs clés des grands événements historiques. Chez nous, les gilets jaunes, le dernier mouvement des retraites, ont montré la force d’un peuple qui se lève en masse.
L’Yonne, une terre où pourtant les partis réactionnaires prospèrent, fourmille d’initiatives citoyennes, associatives.
2 exemples parmi tant d’autres :
– des citoyens, des paysans bio créent en ce moment des caisses solidaires alimentaires, pour que la bio locale et paysanne soit accessible à toutes et tous. Dans la Puisaye, le Jovinien, le Sénonais, la Vanne et le Pays d’Othe, et prochainement dans l’auxerrois, aillantais et chablisien, les caisses se créent. Envie de rejoindre le mouvement ?
https://solicagnole.fr
– face à l’intolérance et au rejet de l’autre, face aux outrances et aux amalgames, face à l’instrumentalisation de l’antisémitisme et face à une islamophobie massive et rampante, face à une inquiétante extrême-droitisation des médias, toutes les composantes de l’antiracisme se réunissent pour célébrer la journée internationale contre le racisme samedi 22 mars.
22 organisations appellent à des rassemblements : à 11h à Avallon (place du marché), à 11h à Sens (place de la République), à 10h30 à Toucy (place des frères Genet), et à 15h30 à Auxerre (après la vélorution de la roue libre, à 15h30 à l’Arquebuse). Venez nombreuses et nombreux !
Avec Yonnelautre, nous voulons que toutes ces initiatives résonnent !
Vincent, membre de la Collégiale
12.03.2025
Serons-nous les prochains ?
Couleurs printanières à la fenêtre
Sentir la nature enfin renaître
Lumière douce et diffuse
Soleil qui jamais ne s’use
Pourtant, les ombres s’étendent
Voiles obscures et peu tendres
Quotidiennement les angoisses grandissent
De quoi sont-elles les prémices ?
Où l’espoir s’est-il réfugié ?
A-t-il finalement déserté ?
Tué par nos sidérations ?
Étouffé par l’inaction ?
Qui aura l’audace de se réveiller ?
Qui continuera à contester ?
Qu’adviendra-t-il des rêves, des utopies
Si on nous crève, nous affaiblit ?
Ne sommes nous pas plus nombreux
A simplement vouloir vivre mieux ?
I. Perreau
05.03.2025
Zone de turbulence.
Certains d’entre vous qui, pour une raison ou une autre, ont voyagé à bord d’un avion, ont peut-être entendu ce message du pilote qui disait un truc du style : “Mesdames, Messieurs, veuillez attacher vos ceintures car nous entrons dans une zone de turbulences...”
C’est une expérience impressionnante que de traverser ces fameuses “zones de turbulence” lorsque tout se met à vibrer, où tout monte subitement puis redescend aussi brusquement et où l’on se rend compte que nous volons dans une toute petite coquille de noix insignifiante dans un univers déchaîné. On fait confiance au pilote et à ceux qui ont conçu l’appareil puis enfin... on finit par quitter la turbulence et on poursuit son chemin vers sa destination.
C’est aussi, sans aucun doute, l’expérience du marin qui traverse la tempête, qui affronte les 40èmes rugissants, passe le Cap Horn et les mers australes pour, enfin, retrouver des mers plus calmes.
Tout cela pour dire que l’actualité de ce jour peut faire penser à ces turbulences.
Tout d’abord, de l’autre côté de l’Atlantique où un “dérangé” a été élu à la tête de la première puissance -économique et militaire- mondiale.
C’est peut-être moins l’élection d’un “dérangé”(1) qui pose problème que le système qui a permis l’émergence de celui qui s’est donné pour mission de détricoter puis de détruire l’État Américain...(2) avant “d’élargir” son champ d’action.
Il est encore impossible de deviner avec certitude la suite. Le canal du Panama, le Canada et le Groenland restent des points d’interrogation à l’heure actuelle. Mais l’onde de choc traverse l’océan et l’avenir de l’Europe même soulève des interrogations, notamment avec l’affaiblissement de l’OTAN, la chute possible de l’Ukraine (avec l’abandon prévisible du soutien US) et de ce fait, un champ libre laissé à la Russie de Poutine... Sans compter la montée des extrémismes au Royaume Uni, en Allemagne, en Italie... sans oublier la France, avec le soutien du nouveau pouvoir États-unien.
Et qui pour s’élever contre ce nouvel ordre mondial ? Une minorité de convaincus qui ne sont que peu de choses par rapport aux masses populaires toujours prêtes à suivre et à gober ce que l’on leur sert et à entendre ce qu’elles ont envie de croire.
Ajoutons à cette recette déjà explosive un peu d’épices avec l’émergence de cette nouvelle religion à laquelle on attribue ce joli nom “d’intelligence artificielle” et que l’on nous présente comme l’avenir incontournable. Religion que tous les capitaines d’industrie, gourous du High-tech et détenteurs des clés du Pouvoir veulent rejoindre. Tout ce beau monde en vante les vertus et les valeurs, notamment dans le domaine de la recherche médicale, admet qu’il faut rester vigilants par rapport aux risques pour l’emploi mais oublie curieusement d’évoquer les potentiels de manipulation que représente l’IA (souvenons nous du scandale de “Cambridge Analytica”).
Comme dirait l’autre : “qui a besoin de dictateurs dès lors que l’on maîtrise la manipulation ?” ceci dit, nous risquons d’avoir les deux.
Certes, le message est pessimiste et on ne peut que s’en désoler. Il est vrai que, depuis pas mal de temps, beaucoup d’entre nous se sont détournés du “Global” pour s’investir de plus en plus dans le “Local”. La pression est montée dans une cocotte sans soupape de sécurité et risque d’exploser à tout moment : on reste démunis. Il reste à espérer que nos institutions sont encore assez solides, que la société civile conserve son pouvoir de réponse et d’action. Il reste encore une marge... à nous de l’occuper !
“Mesdames Messieurs, veuillez attacher vos ceintures, nous allons traverser une zone de turbulence...”
Mais après, on arrive toujours à destination !
Tom Roberts.
26.02.2025
JOURNEE DE LA FEMME ! 8 mars 2025
Nous approchons du 8 mars 2025 , qui cette année encore partout dans le monde montre que les femmes ont su défendre leurs droits , c’est encore une fois l’occasion de le rappeler ! (remboursement de la contraception , développement des services publics pour l’IVG , orientation des filles dans toutes les filières , formation pour l’accès à tous les niveaux de responsabilité, égalités des salaires , mixité réelle des candidatures aux élections , luttes contre les violences sexuelles et sexistes...) MAIS TOUT N’EST PAS GAGNE...
Depuis janvier 2025, cela fait 50 ans que la loi sur l’IVG est promulguée. C’est une conquête historique pour le droit des femmes, avancée indissociable du nom de Madame Simone VEIL.
Le combat reste à mener pour que des retours en arrière ne se fassent pas ! En France, l’inscription dans la Constitution française de la "liberté d’avorter "et non pas du "droit d’avorter" montre bien comment ce sujet reste sensible.
La situation des femmes est révélatrice de notre société. On peut constater qu’à cause du démantèlement du service public, il y a la fermeture de centres d’IVG.
Tout n’est pas gagné pour les femmes dans le monde. Les entreprises et les actionnaires font d’importants profits alors qu’un nombre effarant de travailleuses et travailleurs pauvres ne peuvent subvenir à leurs besoins de base. Agir pour faire reculer les inégalités sexistes c’est aussi agir pour une société pour tou-te-s , hommes et femmes.
Pendant la Révolution française les femmes ont occupé aussi le terrain de la vie militante. Ainsi il en est de Madame ROLAND , de Madame Théroigne de MERICOURT et de Madame Olympe de GOUGES. Pour ces femmes, la femme naît et demeure égale à l’homme en droit. Par contre, dès 1793 les clubs féminins sont interdits ! Et en 1884 le code civil rétablit l’autorité du chef de famille.
Encore un saut dans l’histoire, 1938 marque la suppression de l’incapacité civile des femmes et en 1944, une ordonnance accorde le droit de vote et d’éligibilité aux femmes en France. En 1946, le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines est désormais inscrit dans le préambule de la Constitution...Mais la lutte n’est pas finie !!
Revenons à nouveau en arrière au temps de la Révolution française et de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789.
"FEMMES REVEILLE-TOI ! LE TOCSIN DE LA RAISON SE FAIT ENTENDRE DANS L ’UNIVERS, RECONNAIS TES DROITS"
Ainsi commence le postambule de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne rédigé par Olympe de GOUGES.
Ses écrits lui ont permis, en tant qu’écrivaine et femme politique d’être considérée comme une des figures emblématiques et reconnue des premières féministes françaises.
En tant qu’écrivaine elle innove dans les thèmes qu’elle aborde : l’esclavage dans "Zamore et Mirza", le divorce dans "la nécessité du divorce’, la prise de voile forcé dans "le couvent". Elle est une des femmes des Lumières et a consacré sa vie à l’abolition de l’esclavage, pour le droit du divorce et contre la peine de mort.
Elle fut guillotinée le 3 novembre 1793 victime des procès expéditifs, sous la guillotine de Paris.
Revenons à l’époque contemporaine. De nombreuses municipalités ont rendu hommage à Olympe de GOUGES en appelant par son nom des établissements scolaires, des voies publiques, des bâtiments publics, des médiathèques, des amphithéâtres, des parcs... et chaque année à la fête de l’Humanité une allée porte son nom.
A l’occasion du bicentenaire de la Révolution française fut exposée au Musée d’art moderne de la ville de Paris une œuvre intitulée Olympe de Gouges in la fée électronique de Nam June PAIK.
Madame Christianne TAUBIRA, le 18 janvier 2016 a donné le nom d’Olympe de GOUGES au bâtiment des services centraux du ministère de la Justice et depuis le 19 octobre 2016 un buste d’Olympe de GOUGES siège à l’Assemblée nationale.
Pour conclure, il est nécessaire d’affirmer que "l’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation ; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur. " Les combats dans le monde entier pour l’égalité des droits des femmes est loin d’être terminé...
Brigitte Suzeau
19.02.2025
Attention climat : ça déraille !
Encore des fermetures de lignes ferroviaires en perspective : en ce qui concerne le sud de notre département il s’agit de la ligne Clamecy-Corbigny et de la ligne Avallon-Cravant. Raison invoquée : le dérèglement climatique qui a fragilisé les voies. Trop de pluie et trop de sécheresse. Résultat la ligne devient dangereuse, des bus feront l’affaire.
Suite à une mobilisation de citoyens à Clamecy samedi 8 février 2025, nous finissons par comprendre de la bouche de Michel Neugnot, Vice président de la région Bourgogne Franche Comté, que de nombreuses voies n’auraient pas été entretenues depuis longtemps, certaines depuis une centaine d’années, d’autres 70 ans, qu’il faudrait 400 à 500 millions d’euros de travaux à réaliser sur les dessertes fines du territoire pour pouvoir maintenir à terme toutes ces voies. Mais la région n’aurait plus le budget.
Le scénario se répète, tous celles et ceux de ma génération (j’ai 55 ans) l’ont vécu maintes fois avec les hôpitaux, les bureaux de poste, les lignes de liaison ferroviaire et bien d’autres : on n’investit plus pendant quelques années dans un service public ciblé que l’on veut supprimer, ce dernier se paupérise jusqu’à devenir obsolète voire dangereux, ensuite on peut le fermer sans risquer de voir naitre un mouvement de contestation d’une d’ampleur suffisamment importante. Rien de tel que de rendre obsolète un service pour préparer la population à en accepter, voire même à en désirer sa fermeture. La technique est bien rodée et elle fonctionne très bien. Quel argument apporter à un élu qui vous dit que la voie ferroviaire est devenue dangereuse, que les trains déraillent ! Face à ce danger nombreux sont celles et ceux qui finiront par accepter le bus en remplacement, certain(e)s se diront que la région ou la nation réinvestira plus tard quand les budgets seront à nouveau au rendez-vous. Là encore, toutes celles et ceux de ma génération pourront témoigner du fait qu’après une fermeture d’un service public, jamais il n’a été réouvert.
Depuis les années 1970 environ 15 000 km de lignes ont été fermées sur un réseau qui comptait 40 000 km après la seconde guerre mondiale, ce principalement en milieu rural faute de rentabilité (80 % des lignes ferroviaires fermées depuis 50 ans concernent des petites lignes rurales). Le rapport Spinetta en 2018 commandé par le gouvernement dans un contexte d’endettement massif du secteur ferroviaire, de faible rentabilité des lignes en milieu rural et d’ouverture à la concurrence imposée par l’Union européenne, préconisait alors la fermeture de certaines « petites lignes » et proposait de privilégier des alternatives par bus. Les régions ont alors pris le relais pour tenter de les maintenir en allouant des budgets pour les moderniser. Le désengagement progressif de l’état au profit des régions pour le ferroviaire régional couplé à des choix budgétaires régionaux, finissent par avoir raison de toute cette histoire, dans un contexte climatique où, au contraire, on devrait miser gros pour désenclaver nos campagnes.
A l’époque où les États-Unis en sont à légiférer pour le retour de la paille en plastique, il n’y a pas que le train qui déraille.
Stéphane Lamure
12.02.2025
Vous vous souvenez ? Le 11 février 2005 était votée la loi pour l’égalité des droits et des chances.
20 ans, le bel âge ! L’occasion de faire le point, de prendre un peu de hauteur de se satisfaire de tous ces progrès accomplis... ou non.
Certes, il y a quelques jours, il y a eu un sursaut, une annonce par exemple pour le remboursement intégral des fauteuils roulants à partir du.... 1er décembre 2025. On est plus à 10 mois près...
On pouvait aussi, jusqu’au 31 janvier, donner notre avis pour une nouvelle loi.
Discuter, proposer, mettre à jour, réajuster.... c’est bien mais quand est-ce qu’il y a une mise en route ?
Des actions concrètes ? De vrais investissements ?
Observez votre environnement, imaginez vous "dans la peau de..."
Fermez les yeux en ville et essayez de traverser une rue sans information sonore.
Essayez de circuler en centre-ville en fauteuil.
Essayez de vous faire soigner par des personnes qui n’ont aucune notion de votre langue.
Et il y aurait tellement d’autres exemples à proposer...
Alors certes, le tableau n’est pas uniquement recouvert de zones d’ombres : il y a des engagements, réels et utiles. Des bonnes volontés qui se remontent les manches pour essayer et faire de leur mieux...
Il y a le cinéma à Auxerre qui, à la demande, veille à obtenir les adaptations pour public "empêché", il y a le théâtre de cette même ville qui programme le spectacle "On ne parle pas avec des moufles" avec un comédien sourd signant fin mars, il y a le développement des sections handisport...
Oui il y a des oscillations positives en même temps, il reste des frustrations, le chantier est tellement vaste ! Alors combien de temps encore faudra-t-il patienter pour voir les choses bouger pour de vrai, pour se faire entendre et reconnaître ? Que les promesses deviennent réalité ? Que la société puisse enfin se féliciter d’être inclusive et accessible, ne laissant personne sur le bas-côté ?
Que les personnes en situation de handicap puissent enfin avoir le choix et le droit "de ne pas" ?
De "ne pas" sortir ce soir parce que l’évènement du lendemain sera tout aussi adapté ou, la semaine prochaine, le droit de "ne pas" prendre rendez-vous avec ce spécialiste-là parce que celui-ci a meilleure réputation et maîtrise aussi la langue des signes par exemple, le droit de choisir ses études, sa voie professionnelle, sa vie...
A quand un "Liberté, égalité, fraternité" pour toutes et tous ?
Dans 20 ans ?
Isabelle Perreau
5.02.2025
J’aimerais manger plus souvent des aliments meilleurs pour la santé,
tu aimerais soutenir une agriculture plus respectueuse de l’environnement, des sols, de l’eau, de l’air,
il aimerait se permettre plus souvent d’acheter des aliments sans produits chimiques,
nous aimerions que les paysan.ne.s de notre territoire aient un revenu digne,
vous aimeriez être solidaires de celles et de ceux qui ont moins de moyens,
elles ameraient que le droit à une alimentation choisie et toute connaissance de cause devienne universel,
Ici et maintenant, dans l’Yonne, l’association SoliCagnole met en place, avec le soutien de la Caisse d’Allocations Familiales de l’Yonne, de France Active Bourgogne et de la Caisse Primaire Assurance Maladie de l’Yonne, des Caisses Solidaires de l’Alimentation.
Venez y prendre part, dès maintenant ou très bientôt selon votre lieu de résidence.
Il vous suffit de suivre le guide !
Pascal Paquin
29.01.2025
Une pente très dangereuse vers l’extrême droite
En France, l’extrême-droite a percé un premier plafond de verre, et est devenue fréquentable pour un large spectre de la classe politique
Le rassemblement national a connu une progression exceptionnelle au sein des classes sociales populaires, notamment en milieu rural, détenant déjà des bastions, d’où il semble très difficile de les déloger. Ainsi, début janvier, M. Odoul annonce 1200 participants pour la cérémonie de ses voeux dans le sénonais, dont de nombreux élus et fonctionnaires, notamment des forces de sécurité. Si ce parti n’est pas parvenu, heureusement, à devenir majoritaire au niveau national lors d’élections législatives en juin qui lui semblaient promises, sa dynamique reste clairement ascendante. Il faut également préciser que ce courant nauséabond bénéficie d’appuis médiatiques clairs, notamment via les médias contrôlés par M. Vincent Bolloré, et qu’il est omniprésent sur les réseaux sociaux.
La droite que l’on qualifiait il y a peu de "républicaine", effectue un rapprochement tel avec l’extrême-droite, qu’on ne voit pas ce qui pourrait faire obstacle à des alliances directes, locales ou nationales. En juin, c’est Eric Ciotti, président des LR, qui accepte la satellisation par le parti de Marine Le Pen. Courant janvier, c’est Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’intérieur, qui affirme "partager le combat de Némésis, un groupuscule xénophobe et identitaire". Ce collectif s’est notamment manifesté dans notre région en brandissant des pancartes portant les inscriptions "violeurs étrangers dehors" pendant le carnaval de Besançon, ces affiches seront reprises par le groupe RN dans l’enceinte du Conseil Régional Bourgogne Franche Comté.
M. Retailleau est un ministre de M. Macron et de M. Bayrou, qui cautionnent donc ces prises de position. Avec ces alliances, la probabilité d’une entrée du RN au gouvernement dans les années à venir devient très forte, une prise de pouvoir par ce parti est un scénario très crédible. Cela impliquerait, faut-il le rappeler, des reculs sans précédent sur les plans humains et sociaux, mais aussi écologiques.
A l’international, le camp occidental va être piloté par une équipe réactionnaire et xénophobe
La situation est proche de la nôtre dans de nombreux pays d’Europe. Dans des pays comme l’Italie, l’Autriche, la Hongrie ou la Slovaquie, l’extrême-droite est déjà au pouvoir. Aux États-Unis, la réélection de M. Donald Trump sonne comme un encouragement à tous les partis d’extrême droite. La superpuissance, qui écrase de son pouvoir tout le camp occidental, en commençant par l’Europe faible et divisée, peut favoriser la lame de fond décrite ci-dessus.
Si le style de M. Trump nous est familier : son arrogance, son impulsivité, ses excès, il est probable qu’il créera les conditions d’un rejet et de résistances, tant internes qu’externes à notre monde occidental. Il est en revanche intéressant de se pencher sur un de ses principaux soutiens, qui semble prendre une place importante dans la nouvelle administration, Elon Musk. Avant de rentrer dans l’action politique, cet homme détient une fortune colossale, mais aussi une emprise sur les consciences grâce au réseau social "X". Cet homme n’a été naturalisé états-unien qu’en 2002, il est en effet né à Pretoria, en Afrique du Sud, en 1971, où il est resté jusqu’à ses 18 ans. Il a donc grandi dans un pays où l’inégalité entre les races était un principe admis, sur lequel se basait le développement séparé des races, l’apartheid. Sa proximité avec l’idéologie d’extrême-droite est donc évidente, et éclaire ses récents gestes rappelant fortement les saluts nazis, reconnus comme tels par des observateurs de toute la planète et par les groupes néos-naziseux-mêmes. Il est notable que M. Musk s’est permis de prendre publiquement fait et cause pour le parti d’extrême-droite allemande AFD, alors même qu’il ne connaît pas ce pays.
Yonne Lautre s’est toujours situé et se situera toujours sur le front de la résistance à la xénophobie, au rejet de l’autre, aux reculs sociaux, humains et écologiques, promis par cette idéologie.
Merci à vous de votre soutien,
Vincent, membre de la Collégiale de l’association Yonne Lautre.
22.01.2025
Vers une sobriété heureuse ?
Premier jour du mois de janvier. C’était il n’y a pas si longtemps. C’était l’heure des bonnes résolutions et ici et là on nous encourageait à être un peu plus comme ceci ou un peu moins comme cela. Il y avait cette musique pour nous parler d’un janvier au sec ou asséché à moins que ça ne soit pour être sobre ?
Donnons-nous un peu bonne conscience pendant 31 jours, on pourra refaire n’importe quoi ou presque au cours des 11 mois qui suivront.
Prenez-soin de votre corps, de votre santé, gratitude et paix sur le monde... Enfin... Pas trop quand même hein !
Il y a des grosses entreprises à faire tourner ! Un patrimoine à mettre en lumière, à revendiquer !
Cocorico c’est l’heure de l’apéro !
C’est pour cela qu’un homme comme le ministre de la santé vous dira discrètement qu’en tant que personne il relèvera le défi du Dry January mais vous, vous faites bien comme vous voulez, en tant que politicien, il ne vous dira rien.
Chacun sa.... ? Et puis il ne faudrait pas contrarier davantage le maire de Château Neuf du Pape. Non mais !
Personne n’est à un paradoxe près. Si vous laissiez par exemple, traîner vos oreilles sur les ondes radios pendant la période des fêtes, les pages de publicité étaient inondées d’annonces de grandes enseignes vantant les mérites de supers promos et réductions sur leurs rayons alcool : moins 30 % pour celle-ci moins x % pour une autre mais bien sûr, on vous demandera d’être raisonnable parce pssst, on a un secret à vous dire, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé... si si !
Mais vous êtes grands et c’est légal alors faites comme vous voulez !
On compte sur votre propre responsabilité, sur votre propre culpabilité. Assumez, c’est tout.
Il n’y a (que ?) le journaliste Jean-Michel Aphatie qui continue à se battre bec et ongles à l’antenne à une heure de grande écoute ( sur Quotidien ) pour pointer nos incohérences et à alerter sur les vrais risques de l’alcool pour la santé dans des discours qui pourraient inspirer Yannick Neuder ou Catherine Vautrin... tandis que, dans la même émission, un de ses collègues proposera une séquence humour sur la fête de la bière d’un petit village paumé où on rigolera de voir de « bons vivants » s’enivrer avec joie.
On vous le dit, on n’est pas à un paradoxe près.
Dans tout ça, que faire ? Culpabiliser d’avoir craqué sur ce verre de rosé de Bandol pour célébrer un évènement particulier ? Ou s’en foutre royalement sur le « faut bien mourir de quelque chose » ?
Je ne sais pas. Moi aussi, je suis pleine de contradictions.
Je peux prendre plaisir à faire découvrir et/ou déguster les nouveautés d’une brasserie locale tout en me disant que pour ce prochain repas, une limonade sera très bien.
On est toutes et tous sur ce fil, parfois dans cette attitude du faites ce que je dis pas ce que je fais alors... peut-être que le mieux est de réfléchir à un équilibre adapté, de réfléchir à nos façons de consommer, de se rappeler de ce que sont nos nécessités et de voir comment s’approprier cette définition du mot sobriété : recherche d’un équilibre entre besoins et ressources disponibles.
Tout continue à se construire, à nous de veiller à ce que demain soit encore désirable.
I. Perreau
15.01.2025
LES MASQUES...
Les “COPs”... on aurait pu y croire.
Certes, il y avait les sommets de la Terre, notamment celui de 2002 à Johannesburg. Rappelez-vous cette fameuse phrase désormais devenue “culte” du président Jacques Chirac : “La planète brûle et nous regardons ailleurs”.... On voulait y croire.
Puis il y a les fameuses COPs... Là aussi, on pouvait (ou on voulait) y croire et, il est vrai, les premières étaient porteuses d’espoir. Il y a eu de beaux discours, des engagements plutôt positifs et, surtout, une prise de conscience globale des dangers qui menacent notre planète et des mesures à prendre pour combattre ces menaces.
Au fur et à mesure des COPs, les espoirs sont devenus illusions et se sont progressivement évanouis dans une sorte de “real-politique” où l’économie prime (comme toujours) sur le vivant.
2024 , COP29 : on apprend que le pétrole et le gaz sont un "cadeau de Dieu", selon Ilham Aliev, le président de l’Azerbaïdjan, hôte de ce sommet. Et de poursuivre : "On ne doit pas reprocher aux pays d’en avoir et de les fournir aux marchés".
On pourrait penser qu’il s’agit d’un cas isolé mais sa “franchise” est finalement révélatrice de l’hypocrisie générale de ceux et celles qui promettent la lune mais qui privilégient avant tout le PIB (Produit intérieur brut), chiffre sacré qu’aucune nation ne veut remettre en question ...
Pratiquement en même temps, la COP28, à Dubaï (tiens, pays producteur de pétrole...hasard ?)... Il n’est désormais plus question de « sortir des énergies fossiles », mais de promouvoir une « transition, hors des énergies fossiles. » Petite subtilité lourde de sens où il ne faut plus réduire la production de plastique, mais simplement d’encourager son recyclage.
D’après une étude de l’OCDE, l’utilisation du plastique devrait, elle, continuer à croître... d’ici 2060, notre consommation de plastique ne diminuera pas mais serait multipliée par trois...
Le « sixième continent » s’en réjouit d’avance.
Passons à la COP16 sur la biodiversité. (Cali, Colombie)... Constat simple : A Cali, la COP16 sur la biodiversité s’achève sans accord sur des sujets cruciaux... (Le Monde 02/11/24).
Les espoirs s’envolent, les illusions s’incrustent. Et, du coup,… Les masques tombent...
Côté « global » ça craint... reste le local... et là, les amis, y’a du taff ...
Tom Roberts
08.01.2025
L’Etat de droit en danger !
Après avoir fait barrage à l’extrême droite dans les urnes, il faut néanmoins poursuivre la primordialité de lutter contre un projet de société discriminatoire et mortifère !
La démocratie est en danger. En effet, garante des principes de séparation des pouvoirs, du respect de la Constitution et des conventions ratifiées par la France, l’extrême droite s’acharne à attaquer l’Etat de Droit. Celui-ci ne peut effectivement pas accepter des lois discriminatoires, la liberté de manifester, la liberté d’expression qui sont des libertés essentielles en démocratie.
Parmi les garanties inscrites dans la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, l’article 2 proclame le "droit à la sureté "qui signifie le droit à être protégé contre l’arbitraire de l’Etat.
Or, M. RETAILLEAU n’est pas un fervent défenseur des libertés puisque l’attaque de M. DARMANIN sur la Ligue des Droits de l’Homme était une réponse à sa question au Sénat. Sa main tendue à l’extrême droite nécessite qu’il soit inconditionnellement nécessaire de défendre l’Etat de Droit, et, de plus, de dénoncer les atteintes qu’il a déjà supportées.
Pour pouvoir mener sa politique discriminatoire, l’extrême droite s’attaque en premier à l’indépendance des juges. Il est ainsi en HONGRIE et en POLOGNE. Il faut donc impérativement rendre plus fort l’Etat de Droit. En effet M. RETAILLEAU a déclaré que l’Etat de Droit n’est ni intangible ni sacré. [Voir interview JDD 28/09/24 ou LCI]
Cela provoque la légitime colère d’un bon nombre de citoyennes et de citoyens craignant une remise en cause de certains principes fondamentaux.
Les Droits fondamentaux sont protégés au niveau Constitutionnel. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen protège par exemple la Liberté et l’Egalité et/ou internationale (notamment avec la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales. L’Etat de Droit est primordial.
Le discours de M. RETAILLEAU s’inscrit dans un contexte éminemment politique. Il dénigre la protection des Droits fondamentaux en disant par exemple que la loi protège trop les délinquants.
Il est important de rappeler que l’Etat de Droit est, sur le plan politique , quelque chose de positif nécessitant une protection spécifique fondée sur des valeurs d’Egalité et d’Universalité.
L’Etat de Droit est en une situation de fragilité inquiétante. Les propos tenus par M. RETAILLEAU reposent sur une confusion volontairement entretenue occultant le fait que l’Etat de Droit est une garantie, pour chacune et chacun, contre l’arbitraire de pouvoirs quels qu’ils soient.
Brigitte SUZEAU
01.01.2025
Une nouvelle année débute
Si nous nous référons à tout ce qu’il s’est passé cette année et surtout à ce qu’il ne s’est malheureusement pas passé, à l’instar de ce que nous demande Stéphane Hessel, que dire de plus que "indignez-vous !". Difficile de trouver des mots plus justes. Cette phrase sonne comme la seule, l’unique, la dernière voie raisonnable à suivre, s’en suivra alors l’action, une résistance, un désir d’autre.
Comme vœu pour 2025 Je vous souhaite de vous indigner, d’aimer, de désirer, et d’embarquer avec vous dans cette folie le plus de monde qu’il vous en est possible.
Tout cela par amour.
Stéphane Lamure
Éditos de 2024
25.12.2024
Ceci n’est plus de la Science-Fiction...
Mercredi 25 décembre 2024... L’édito ne connaît pas le repos.
Avez-vous déjà lu Ravage de Barjavel ?
Ce livre écrit en 1943 sonne aujourd’hui comme un article de journal de décembre 2024.
Ceci n’est pas une dystopie.
Ceci est l’actualité.
Ceci est la réalité.
Un territoire qui peine à trouver de l’eau, de la nourriture si ce n’est un peu rationnée quand vous avez accès à l’information ou pire, si vous avez les bons papiers.
Plus d’électricité, plus de systèmes de communication.
Un territoire dévasté, le Vivant désemparé.
Soudain, en voyant les images, en lisant ou en écoutant les témoignages, à des milliers de kilomètres, comment penser donner encore une once de valeur à nos tracas du quotidien, à nos caprices ou frustrations ?
La vie est tellement fragile, tout ne tient qu’à un si petit fil pouvant être rompu en un simple claquement de ciseaux.
Faut-il pour autant des piqûres de rappel aussi dramatiques pour que l’on daigne retrouver un peu d’humilité ? Que l’on (re)prenne conscience de qui nous sommes ? De ce que nous sommes à l’échelle d’un système aussi complexe que celui de la Terre ?
Apprendrons-nous un jour à nous rappeler de ce qui est essentiel ? Que nous sommes toutes et tous interconnectés ? Que nous avons besoin de chaque parcelle de vie, quelque soit son origine, pour être en harmonie et s’épanouir ?
Heureusement, il y a toujours un peu d’espoir, il y a toujours ces anonymes qui font leur part ou celles et ceux qui endossent ce rôle de porte-parole pour une cause qui nous rassemble... Faisant fi des mascarades qui se jouent sur la scène publique ou dite politique.
Alors essayons de finir sur des touches plus douces, plus positives.
Parlons de la libération du capitaine Paul Watson et de l’engagement sans faille de la présidente de Sea Shepherd France Lamya Essemlali. Parlons de cette initiative à Nancy et de ces citoyens qui mettent en place des Jardins Pirates en plantant des arbres fruitiers ici et là...
N’oublions pas de toujours faire de notre mieux, et gardons à l’esprit ces trois mots du Capitaine : "Courage - Passion - Imagination"
I. Perreau
18.12.2024
Ell’ tourne et se nomme la terre
(Texte inabouti et sans prétention, qu’il faudrait améliorer... à plusieurs ? À vos plumes !)
Ell’ tourne et se nomme la terre
Ell’ tourne avec tout’ ses fournaises
L’Amazonie brûlée
L’Indonésie rasée
Mayotte déchiquetée
La Guyane asséchée
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec tous ses militaires
La Syrie libérée de 50 ans de tyrannie sanglante
Le Liban sous les bombes aveugles et meurtrières
Gaza, l’Ukraine, le Soudan, toutes ces guerres
Ces guerres à n’en plus finir, ces peines hurlantes
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec ses milliardaires
Les démagogues au top 50
Les appels à la haine de l’autre comme seule pensée
L’opium des religions en sur-dose
Les profits pour unique boussoleEll’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec ses prisonnières
En Afghanistan,
En Iran,
à tant d’endroits
dans la rue d’à côté
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec tout’ nos chimères
Qui croire maintenant ?
En qui avoir confiance ?
Quelles solutions pour demain ?
Quels possibles soutenables pour le vivant ?
Ell’ tourne et se nomme la terre
Ell’ tourne et se fout des frontières
Il est des résistances qui demeurent et grandissent
Des fraternités qui ne veulent pas se taire
Des solidarités qui vont refaire société
Des droits universels sur lesquels il ne faut rien lâcher.
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec les colléoptères
Et nous inventons des alternatives
Les femmes se dressent et exigent l’égalité
La justice et la démocratie partout pour toustes
Nous sommes le vivant et nous ne céderons rien
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne et nous sommes solidaires
Avec nos espoirs
Avec nos ténacités
nos mains tendues
et nos rondes de vie
Ell’ tourne et se nomme la terre
Elle tourne avec ses primevères.
Elle tourne la terre, par Léo Ferré
https://www.youtube.com/watch?v=M05LdahhH-Q
Paroles de la chanson Elle tourne... la Terre par Léo Ferre
https://www.paroles.net/leo-ferre/paroles-elle-tourne-la-terre
Pascal Paquin
11.12.2024
Une démocratie piétinée
Le bilan de ce Président de la République apparaît chaque jour plus catastrophique pour notre pays :
– une dette publique passée de 2250 à près de 3100 milliards d’euros, au bénéfice des plus riches,
– des services publics qui s’effondrent en quantité et en qualité, des prestations sociales en berne,
– les déséquilibres écologiques s’agravent.
Dans le même temps, l’usage fait de la démocratie et des outils constitutionnels questionne. Le recours massif aux passages en force, un Parlement souvent ignoré, une absence de prise en compte des messages électoraux envoyés par le peuple souverain.
Un peuple dont les regroupements ont été particulièrement brimés pendant ces deux quinquénats. Que l’on repense au massif mouvement des gilets jaunes, ou plus récemment au non moins massif mouvement des retraites, les réponses ont été proches : absence de prise en compte des messages exprimés et brutalités de toutes sortes exercées sur des citoyens venus exprimer leurs opinions.
Dans le silence général, ces pratiques antidémocratiques sont étrillées de toutes parts. C’est le cas du Comité des droits de l’Homme des Nations unies dans son rapport du 7 novembre 2024.
Sont clairement pointées les atteintes aux libertés d’expression et de réunion, l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre, ou encore une surveillance trop intrusive par l’intelligence artificielle dans le sillage des JO. La Cour européenne des droits de l’Homme, ou le commissaire européen aux mêmes droits va dans le même sens. En France, des instances comme la Défenseure des droits, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté se font encore plus précis.
La justice rappelle l’exécutif à l’ordre et met le hola à certains errements. Il y a 6 mois, le commissaire de police qui avait ordonné la charge contre Geneviève Legay a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Geneviève est une militante ATTAC envoyée à terre par les forces de l’ordre alors qu’elle manifestait pacifiquement. Et il y a quelques jours, c’est le Tribunal administratif de Paris qui a déclaré illégales les multiples interdictions de manifester ordonnées par le Préfet de police de Paris pendant le mouvement contre la réforme des retraites, ainsi que l’interdiction et la confiscation des outils de protection utilisées par les manifestants (lunettes de piscine, sérum physiologique...).
La liberté d’expression est vitale en démocratie.
Refusons les dérives autoritaires décidées aux plus hauts sommets de l’Etat.
Yonne Lautre continuera à vous relayer ces informations, locales comme nationales et internationales. Yonne Lautre continuera à se situer en soutien des mouvements sociaux, qu’ils soient locaux ou qu’ils interviennent sur des échelles plus importantes.
Merci de vos visites, merci de vos soutiens.
Vincent
04.12.2024
J’aime pas les gens
Et vous ?
Au-delà de l’idée de faire connaître ce titre du groupe Shaka Ponk, pourquoi une telle provocation ?
Parce que ce sont les « gens », des « gens » qui sont responsables de l’humeur du monde ? De son état de décrépitude avancé ? De son aspect anxiogène ?
A quoi se raccrocher en ce moment ? Au vernis des fêtes de fin d’année et à la fameuse « magie de Noël » ? Pour moi, cela n’a jamais vraiment fonctionné : « Not my cup of tea » !
Vous êtes-vous raccrochés aux milliers de publicités vous incitant à profiter du Black Friday coûte que coûte pour vous gaver de trucs inutiles sur un air de « je consomme donc je suis » ?
Vous êtes-vous raccrochés aux nouvelles grandes décisions prises récemment à l’échelle de notre planète ? De notre pays ? De notre territoire ?
Les gens, des gens ont pris une direction… à mon petit niveau, j’ai l’impression de nager à contre-courant, pas donneuse de leçon, simplement, qu’à défaut de voir l’étoile du berger, je me dis que j’ai perdu le signal GPS, je ne m’y retrouve pas…
Ce qui parfois réchauffe un peu mon cœur de misanthrope aigrie en devenir c’est que, finalement, je ne suis pas seule à me prendre pour un saumon…
C’est marrant, d’ailleurs, en ce moment, en tant qu’enseignante, j’aborde la Révolution Française, c’est source de questionnements et pour moi de recherches plus fines pour essayer d’apporter des éclairages sur une société d’un siècle passé… et… à m’écouter parler pendant cette leçon, quelque chose résonnait voire raisonnait…
L’avenir s’écrit un peu chaque jour, dans l’épuisement de tout un chacun, dans la fatigue de celles et ceux qui luttent quotidiennement pour (sur)vivre, dans les colères et frustrations face aux provocations des gens que d’autres gens ont élu...(ou pas !) et qui se lavent les mains de ce qu’il adviendra demain.
Est-ce que quelque chose est en marche ? Ou sommes-nous la grenouille de la légende, nageant dans tous les sens mais dans une eau devenant de plus en plus bouillante ? Sommes-nous déjà endormi.es ou avons-nous perdu notre capacité à lutter ?
Avons-nous encore un peu de force pour protéger ce qu’il reste de beau et de vivant ?
Je n’ai pas la réponse mais s’il y a bien une chose dont je suis persuadée, ne serait-ce qu’en lisant les titres de la lettre d’informations qui va suivre, c’est que nous ne pouvons pas manquer de sujets pour nous indigner… Alors terminons comme nous avons commencé, c’est-à-dire en musique :
Et…Indignez-vous !
I. Perreau
27.11.2024
URGENCE CLIMATIQUE ET INACTION DES ETATS
La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CDEH), s’appuyant sur les conclusions du Groupe d’Experts Intergouvernemental (GIEC) s’alarme sur l’urgence climatique et les conséquences néfastes du changement climatique sur les Droits Humains.
Dans ce débat global, le système européen de protection de Droits de l’Homme a un rôle à jouer. Notamment, sur les risques particulièrement sérieux pesant sur les générations futures et sur le besoin impérieux de prises de décisions viables. Ceci rend hautement légitime l’existence d’une protection juridictionnelle face à l’inaction climatique des Etats.
Pour cela, la CESDH, s’appuie sur la spécificité de l’enjeu du changement climatique, sur son caractère inédit. La Cour se prête à un difficile jeu d’équilibriste en tentant de répondre à ce dilemme : comment résoudre la tension entre sa volonté de lutter contre le changement climatique et le respect du cadre contraignant aux recours individuels ? Elle exige précisément une individualisation de préjudice subi.
Le raisonnement s’appuie sur le rôle déterminant des associations en matière de protection de l’environnement, afin que celles-ci aient un large accès à la justice en ce domaine. Pour remédier à la défaillance des gouvernements, la Cour revendique le développement d’une justice climatique au sens procédural du terme.
D’un point de vue collectif, grâce au rôle de vigie des associations cela est différent d’un point de vue individuel. C’est ce qu’il s’est produit pour les requérantes et les requérants de trois affaires faisant recours de la CEDH pour défaillance des Etats.
Un nouveau droit a cependant été reconnu, celui de la protection effective des autorités de l’Etat contre les effets néfastes graves sur la vie, la santé, le bien-être, et la qualité de vie résultant du changement climatique.
Ainsi, la SUISSE a pu être condamnée pour manquement à cette nouvelle obligation. Il reste à savoir si la Cour admettra la recevabilité de recours d’individus victimes de la violation de leur droit à être protégé contre les effets hautement néfastes et graves du changement climatique.
Brigitte SUZEAU
20.11.2024
Curieuse époque...
On a parfois... souvent... du mal à s’y retrouver, à comprendre, à saisir le sens de tellement de choses.
Nous avons pourtant des outils formidables pour comprendre... Nous avons des nouvelles, “l’actu” en continue, du monde, de l’environnement, de la politique... Nous savons, quasiment en temps réel, ce qui se trame de l’autre côté de la planète...
Et pourtant, au fur et à mesure que nous progressons, que la technologie évolue, une sorte de force obscure s’installe et grignote lentement et sûrement tout ce qui aurait pu être considéré comme des acquis.
L’élection de Donald Trump est, cela semble certain, un exemple flagrant... Cette ombre, toujours aussi présente, nous plonge dans un populisme qui constitue une étape dangereuse vers le fascisme. Et lorsque cela se passe dans un pays que l’on considère comme le plus puissant du monde et, “ironiquement”, celui que l’on considère aussi comme la “première démocratie” (comme si les Grecs n’avaient jamais existé), on ne peut que s’inquiéter.
A travers ces discours, cette manipulation de l’info, ces “fake News” et rumeurs qui s’affichent sur le devant de la scène dans les médias, naissent les craintes, les peurs, les suppositions et les appréhensions de quoi pousser les citoyens à se replier sur eux-mêmes, à regarder “l’autre”, celui et celle qui vient d’ailleurs, comme un danger potentiel, un ennemi possible, une menace et du coup, ils adhèrent à des idéologies que l’on croyait disparues depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale avec l’anéantissement du nazisme.
La “Peur de l’autre”, le racisme, l’islamophobie l’antisémitisme ou, tout simplement la Haine, progressent tel un cancer “métastatique”, celui qui s’accroche, se développe, se répand à travers le corps et qui se révèle fatal.
Pourtant, l’heure n’est pas venue -surtout pas- de baisser les bras et de capituler face à l’ombre qui envahit notre univers. Au contraire, il faut bouger, s’exprimer, s’informer et informer. La tâche est rude. Si nous publions sur le site de Yonne Lautre des nouvelles alarmantes, nous continuons de nous faire l’écho des initiatives citoyennes et des actions porteuses d’espoir, portées par celles et ceux qui refusent ce que d’autres considèrent comme des fatalités.
Ce qui veut dire qu’on a du boulot, du pain sur la planche. Alors merci de votre attention, de vos soutiens : on en a tellement besoin.
Bonne lecture !
Tom Roberts
13.11.2024
On ne lutte pas contre des idées avec des discours vides et des invectives.
Une fois n’est pas coutume, la surprise surprend tout le monde (ou presque), le populisme de Trump l’emporte à nouveau, le vote est populaire, il touche toutes les classes sociales, le couperet est tombé, le pire est à venir. L’état le plus puissant du monde sera à nouveau dirigé par un homme qui a mis en avant les énergies fossiles, qui se moque totalement de la disparition du vivant, du changement climatique, de la solidarité, de l’idée même de la démocratie, qui prône l’ « America great again » par la dérégulation, le libéralisme total.
Les USA connaissent aujourd’hui des manifestations climatiques d’une ampleur inédite, une situation sociale calamiteuse, et à l’image de ce qui est actuellement en train de se passer en Europe, la réponse politique qui est devenue la plus populaire faute d’alternative cohérente est le repli sur soi, le rejet de l’autre, la négation des réalités environnementales au profit d’un espoir idéalisé d’un rêve américain soutenu par un des hommes les plus prédateurs que l’humanité peut compter, Elon Musk.
Toute la campagne adverse politique et médiatique, a été construite sur le dénigrement de l’autre, force est de constater que cela ne fonctionne pas. Pire, elle alimente l’adversaire et renforce les peuples dans l’idée que l’adversaire est certainement la solution, les autres ayant depuis trop longtemps échoués.
En Europe, nous n’échapperons pas à cette tendance tant que les politiques ne prendront pas à bras le corps les vraies problématiques auxquelles nos pays sont confrontés. Plutôt que de chercher des arguments pour attaquer l’adversaire, plutôt que d’apporter un programme basé dans sa quasi-totalité à tenter de réguler des dépenses et des recettes, il serait temps de défendre un programme Politique ambitieux qui permette de changer radicalement de paradigme pour retrouver un équilibre nouveau dans une ère nouvelle qui ne peut plus se contenter d’une colonne vertébrale économique qui serait seule à même d’apporter bonheur et équilibre sociétaux. Nous sommes au cœur d’un changement de société dans laquelle la réponse politique, qu’on le veuille ou non, sera déterminante pour l’avenir du monde, sera déterminante quant au devenir de nos démocraties.
Le point de bascule est atteint, les enjeux ont grandement changé et nous demandent d’être inventifs, nos sociétés se disloquent, se perdent, la nébulosité dans laquelle nous évoluons oblige à tout repenser, à tout reconstruire en faisant fi des fondations obsolètes sur lesquelles nous reposons. Une orientation sociétale nouvelle est nécessaire et ne pourra se faire qu’avec le consentement de toutes et tous qui ne pourra voir jour que si tout le monde est accepté, entendu et surtout pris en considération.
Dans le cas contraire, si l’Histoire n’est encore pas lue, si les problématiques auxquelles sont confrontés les peuples n’obtiennent encore pas de réponse, alors ne soyons pas surpris de l’arrivée au pouvoir des équivalents de Trump à la tête de nos états. On ne peut aujourd’hui plus faire de la politique avec des idées d’un autre temps qui ne répondent pas aux problématiques nouvelles, au mieux qui permettent de gagner un peu de temps, au pire qui sont responsables d’un basculement total clivant et qui sont à l’origine même de l’éclatement de nos sociétés.
Quand « Faire société » se doit de reprendre tout son sens.
Stéphane Lamure
06.11.2024
Le pouvoir des fleurs
Le 31 octobre dernier, le média Reporterre publiait sur ses réseaux un dessin de Camille Besse avec une actualisation de la traditionnelle formule d’Halloween « des bonbons ou un sort » devenue pour l’occasion « des bonbons ou je vous lis les infos. »
On ne peut plus efficace ! On ne peut plus réaliste. Que pourrait-il y avoir de pire en ce moment que le flot d’informations dramatiques qui inondent notre quotidien ?
Comment garder le moral et la force de croire que ça ira peut-être mieux demain ?
La violence semble omniprésente, les catastrophes naturelles intègrent les actualités avec une puissance exponentielle.
Autour de nous, ce qui semblait acquis et naturel disparaît sans que l’on puisse avoir la sensation d’agir ou de résister : services de santé, services publics (localement, feu le bureau de poste du pont Paul Bert à Auxerre par exemple), annulation du plan vélo…
Où trouver une respiration ? Dans le résultat des élections ? Dans la justice ? ( #FreePaul Watson) peut-être un peu dans la contemplation… celle d’un vol de grues ? Lui, laisse encore – un peu – espérer que la nature n’a pas besoin de nous pour continuer, la Terre tourne aujourd’hui et tournera demain. Le vivant est résilient et l’Humain fera ce qu’il pourra, il fait déjà tellement ce qu’il veut…
En attendant, afin d’essayer de finir sur une note peut-être un peu plus enthousiaste, je laisse la parole à l’autrice Mona Chollet qui, dans son ouvrage « Résister à la Culpabilisation » écrit ces quelques lignes : « On peut être tenté.e de renoncer à espérer un avenir personnel heureux alors qu’il est maintenant certain que l’humanité est entrée dans des années particulièrement sombres et violentes. Mais c’est une erreur. Le bonheur est une fleur imprévisible qui peut pousser dans toutes sortes de circonstances. »
Isabelle Perreau
30.10.2024
Un pari fou. En serez-vous ?
Les injustices sociales ne sont pas en voie de règlement, bien au contraire.
Dans un contexte de baisse de pouvoir d’achat pour les ménages, alors que les charges augmentent (loyers, énergies,…), c’est notamment sur l’alimentation que les familles essaient d’économiser.
Les unes sautent des repas, les autres limitent la qualité.
L’alimentation est alors souvent contrainte, non choisie.
Alors que ces mêmes familles sont très sensibles à la paupérisation des paysan.nes, à la question de la santé par l’alimentation, à celle de l’environnement.
Il semble très difficile de concilier les intérêts des consommateur·ices et ceux des producteur·ices à l’échelle de nos territoires, sans volonté politique, sans moyen financier.
Pourtant le temps n’est pas venu à la résignation.
Par exemple, Parlons Climat a rendu compte d’une étude où il est demandé aux personnes ce qu’elles feraient si elles disposaient de 50€ de plus par mois pour se nourrir.
Et là, heureuse surprise : 3 personnes sur 4 disent qu’elles consommeraient cette somme auprès de paysan.ne.s de proximité et qui produisent sans aucun pesticide.
À partir de ce mois de novembre, l’association SoliCagnole va lancer trois premières Caisses Solidaires pour l’Alimentation (d’autres caisses devraient être mises en place en 2025). Ces Caisses sont inspirées de la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA).
Les personnes pourront cotiser selon leur revenu et toutes et tous recevront une allocation identique pour faire des achats auprès de productrices et producteurs, de lieux de distribution, conventionné.e.s par chaque caisse.
Au départ le choix sera réduit, puis un Comité Local pour l’Alimentation, ouvert à toutes et tous, sera mis en place pour chaque caisse et travaillera à parfaire le dispositif.
L’enjeu est la santé, l’agriculture et l’alimentation de maintenant et de demain, et au travers de l’alimentation, d’une reprise en main par toutes et tous, de la démocratie de proximité, de la démocratie sociale et solidaire. De la démocratie.
En serez-vous ?
(L’Association SoliCagnole est ouverte à toutes et tous !)
Pascal Paquin, co-rédacteur
23.10.2024
Un autre monde est possible
Un autre monde est toujours possible
L’association Attac est altermondialiste. Pour Attac : "Un autre monde est possible", depuis sa création, il y a un peu plus de 25 ans.
Le site Yonnelautre est né d’Attac, avant d’en prendre son indépendance.
Yonnelautre continue de porter les valeurs fondatrices d’Attac, comme la démocratie, la justice sociale et environnementale, ou la fameuse devise "Penser global, agir local".
Attac est née sur une idée de justice fiscale. Pourquoi ne pas prélever un impôt infinitésimal sur chaque transaction financière, la taxe dite "Tobin" ? Pourquoi ne pas faire participer les actionnaires et l’économie financiarisée à l’économie réelle et aux besoins sociaux ?
Attac a sans relâche mis en lumière les manœuvres d’évitement de l’impôt, notamment via les paradis fiscaux, analysé et décrypté les mécanismes employés par les puissants pour tricher et renforcer leurs privilèges. Un conseil scientifique est composé de nombreux économistes. Grâce à lui, Attac a une mission d’éducation populaire : traduire en termes simples ces mécanismes ultra complexes, afin que la société s’en empare.
Des origines, à l’occasion des contre-sommets internationaux et dans ses liens avec le mouvement paysan, aux luttes actuelles contre les yachts, les jets privés, ou encore à Ste Soline, Attac ne recule pas devant la désobéissance civile. Les puissants ne bafouent-ils pas et ne détournent-ils pas les lois quand bon leur semble ?
Parce que l’injustice se porte bien, parce que l’humanité est confrontée à des choix vitaux, parce que les puissants ont chaque jour davantage la mainmise sur l’appareil médiatique, Attac est toujours nécessaire.
Le comité local de l’Yonne s’invente aujourd’hui un nouvel avenir, avec de nouveaux statuts. N’hésitez pas à y participer ! Réunion à venir début novembre, et pour en être informé : attac89@yonnelautre.fr.
Yonnelautre continuera de vous informer des suites.
Portez vous bien, belle semaine.
Vincent Psalmon
16.10.2024
Un droit n’est pas une obligation
Le 9 juin dernier, le Président de la République, décidait à la surprise presque générale, de dissoudre l’Assemblée Nationale. Cette décision reportait l’examen d’un projet de loi, tant attendu par de nombreuses personnes, et également redouté par d’autres nombreuses personnes.
Il s’agit du projet de loi sur la fin de vie, c’est à dire le droit de choisir sa fin de vie, ou encore le ’’suicide assisté’’.
L’Article 1110-5 du Code de Santé Publique dit ceci : Toute personne a le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible à la souffrance.
Cet article n’autorise pas le suicide assisté, mais seulement le traitement assisté de la souffrance. C’est pourquoi, certaines personnes vont hors de l’hexagone pour pouvoir bénéficier du ’’suicide assisté’’, en Belgique par exemple où cela est possible depuis 2002.
D’autres pays que la Belgique ont dépénalisé cette pratique : Italie en 2019, Allemagne en 2020, Pays-Bas en 2001, Luxembourg en 2009.
Les réfractaires trouvent choquante cette pratique. C’est leur droit. Le problème n’est pas là. Certains médecins sont aussi contre. Ils estiment que leur mission n’est pas de mettre fin à la vie, mais de permettre qu’elle se poursuive. C’est respectable également.
Mais là où se pose le problème, c’est dans l’opposition à ce projet de loi. La réaction est quasiment la même que si cela allait devenir une obligation. Or ce n’est pas le cas. Alors même si vous ne voudrez jamais utiliser ce Droit, n’empêchez pas qu’il existe et que ceux qui n’y sont pas opposés puissent en bénéficier. D’autant plus, que ceux qui l’ont fait (ou le feront) ne l’ont sans doute pas fait sur un coup de tête et de gaieté de cœur.
De plus, en Belgique par exemple, cette pratique est très encadrée.
Je ne peux m’empêcher de mettre ce projet en parallèle à ce qui s’est passé le 4 Mars 2024. A savoir l’adoption du projet de loi inscrivant la liberté garantie de l’IVG dans la constitution française. Ce jour là, la France est devenue le premier pays au Monde à inscrire cette liberté dans sa constitution.
D’autres pays en sont loin, voire très loin. Par exemple, dans certains états des USA très conservateurs, l’IVG n’est carrément pas ou plus autorisée. Même le fait d’être enceinte après un viol ne permet pas l’avortement, la double peine en somme …
Alors respectons la façon de vivre de notre voisin. Les droits de vie et de fin de vie, dès lors qu’ils respectent la législation en vigueur, sont des choses privées et se doivent d’être respectées. Ne confondons plus Droit et Obligation !
Francis Houchot
09.10.2024
Démocratia mon amour... et ma peine.
Le résultat des élections européennes s’est soldé par une percée sans précédent de l’extrême droite. Un signal fort à ceux et celles qui pensaient que l’Europe n’était pas si importante et qui n’ont pas jugé utile de déposer un bulletin de vote dans l’urne.
Le président prend acte et, sans réelle consultation, accepte le verdict des urnes et décide de dissoudre l’assemblée nationale.
Mais qu’avait-il derrière la tête ? Mystère et boule de gomme ! Pensait-il que le vote européen allait se confirmer lors de nouvelles élections et que l’extrême droite accéderait au pouvoir en prenant le contrôle ?... démontrant ainsi l’incapacité du RN à gouverner et à mettre en place son programme ? … ce qui serait un obstacle certain pour la présidentielle de 2027 ?
Si c’est le cas, Monsieur le Président a mal calculé. Il n’a pas pris en compte une possible union des forces de gauche qui allait tout gâcher. Le Nouveau Front Populaire n’a certes pas obtenu une majorité “absolue”, mais a néanmoins remporté une victoire qui lui permettait de prétendre gouverner.
Un gouvernement de “gauche” était légitime. Seul souci, un tel pouvoir allait remettre en cause voire revenir sur des années de travail d’un pouvoir qui s’était fixé pour priorité de réduire les acquis du passé : les retraites, le chômage, la sécurité sociale, les services publiques etc...
Bref, puisqu’il était hors de question d’envisager pareil chose, c’est en unissant les perdants des élections qu’une sorte de “semi-majorité” a vu le jour et qu’un nouveau gouvernement a été formé... “semi-majorité” qui ne pouvait être conçue sans la caution de l’Extrême-Orient.
Voilà. Les urnes ont parlé et n’ont abouti qu’à la victoire des perdants.
Tout cela nous amène à une nécessaire réflexion sur la notion même de la Démocratie.
Est-ce que la Démocratie se limite à des élections libres et indépendantes comme certains veulent nous le faire croire (ex : George Bush junior aurait établi/imposé la démocratie en Irak en 2003) ? Ou est-ce que la démocratie dépasse cette idée simpliste qui ne mène à rien voire au chaos (Regardez l’Irak à ce jour) ?
Non, la Démocratie ne se limite pas à des élections (certes essentielles) dès lors que celles-ci peuvent être victimes de manipulations, de slogans, de mots d’ordre et de “fake news” qui sont désormais omniprésents.
La Démocratie est un système, un système où les pouvoirs sont confrontés à des contre-pouvoirs. Où il y a une nécessaire séparation de ces pouvoirs... avec une justice indépendante, une liberté d’expression et, surtout, un système éducatif qui permet au citoyen d’être informé, de comprendre, de réfléchir, d’analyser et de faire des choix en connaissance de cause.
Informer est essentiel... Mais la presse est désormais devenue l’outil des puissants, les journaux sont les jouets des milliardaires et le citoyen se perd dans les labyrinthes de ceux et celles qui sèment la confusion, les craintes et les peurs... ou encore leurs offrent des divertissements, du pain et des jeux, pour les éloigner de ce qui importe réellement.
C’est cela que nous refusons en relayant chaque jour des faits et des opinions, non seulement qui relatent les dysfonctionnements d’une société qui nous importe, mais aussi des initiatives citoyennes de ceux et celles qui, eux aussi, refusent toujours d’accepter ce que l’ont veut nous faire croire comme des fatalités que nous ne pourrions qu’accepter et auxquelles nous devrions nous soumettre.
Et c’est là, ami(e)s, que nous avons encore un beau travail à accomplir.
Bonne lecture.
Tom Roberts
02.10.2024
À l’eau ?
Depuis que je suis sur cette Terre, il y a un geste auquel je n’ai jamais eu trop besoin de penser. Il était naturel, évident, il.... - oserais-je ? - coulait de source !
Pour l’hygiène ou la cuisine, j’appuyais ou dévissait-vissait et de ce petit mouvement jaillissait une source transparente qui me garantissait bons petits plats, bonnes odeurs et une hydratation impeccable.
Pour les plantes et les animaux, il y avait la fontaine, le ruisseau qui coulait devant la porte de la ferme familiale... On pouvait tout autant s’y désaltérer quand cela était nécessaire, on jouait avec même ! Tout était au mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Cette nonchalance m’a longtemps accompagnée. Puis on a commencé à me dire de faire attention, à me disputer quand avec les copains-copines on en faisait des batailles en cas de fortes chaleurs. On commençait à me dire d’être vigilante, de mieux choisir, de mieux réfléchir, d’observer, de préserver...
Beaucoup savait.
Petit à petit, j’ai pris conscience qu’effectivement, j’avais de la chance.
Cette simplicité n’était pas donnée à tout le monde et surtout elle avait plus de valeur que n’importe quel trésor de pirates ou ticket gagnant au Loto.
Vous l’aurez reconnue, aujourd’hui je vous parle de l’eau...
Ce liquide indispensable au vivant et pourtant parfois, par endroits, si méprisé...
- Je boirais bien quelque chose...
– Désolé, je n’ai QUE de l’eau.
Vous aussi, vous avez déjà été témoin de ce type d’échanges ?
Quand il y a quelques jours, un média local publiait un article sur la qualité de MON eau... j’ai commencé à la regarder de travers...
On me disait de ne plus lui faire confiance, qu’elle était dangereuse...
En d’autres places, quand tout n’est que sècheresse, certains désespèrent de la trouver, rêvent de la voir couler. Ailleurs encore, elle déborde, tue, détruit sans ne rien laisser derrière elle...
Aujourd’hui, quand je retourne dans le village de mon enfance, je n’ai plus le droit de boire à la source de la fontaine, "elle pourrait t’empoisonner ! "
Mais, est-ce vraiment-elle ?
Nous ne savons que trop bien qu’elle n’est pas responsable, nous ne savons que trop bien ce qu’il faudrait faire pour l’innocenter et lui permettre de retrouver sa qualité mais...
Combien de temps tiendrons-nous à faire l’autruche ?
"Cachez-moi ces polluants éternels que je ne saurais voir !"
Dans une société de surinformations, on ne peut plus dire que "l’on ne savait pas"... Cela risque de devenir bien ironique de se souhaiter "santé" en levant des verres...
Alors, combien de maladies, de guerres, de doses de désespoir faudra-t-il avant que l’on prenne enfin soin collectivement de notre grande maison ?
En attendant, une citation revient en mémoire avec la violence d’un boomerang...
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l’argent ne se mange pas."
Isabelle Perreau
25.09.2024
Aimer à l’infini...
Connaissez-vous cette phrase d’Hubert-Félix Thiéfaine : « Le crapaud qui gueulait je t’aime a fini planté sur une croix » ? N’est-ce pas, en quelque sorte, l’histoire de Paul Watson en ces temps troublés ?
Le monde semble marcher à rebours. Tandis que les données mondiales révèlent une baisse de la production d’électricité nucléaire (https://yonnelautre.fr/spip.php?article3912), la France persiste à fonder l’essentiel de sa stratégie énergétique sur cette filière. La Gauche arrive en tête des élections, et pourtant, c’est un Premier ministre et un gouvernement on ne peut plus réactionnaire qui dirigent le pays (avec notamment à la tête du ministère de la transition écologique Mme Agnès Pannier Runacher engluée jusqu’au cou par ses conflits d’intérêt, Reporterre du 20/09). L’eau, notre bien commun le plus précieux et indispensable à la vie, fait tristement la une : polluée par des substances éternelles dans des villes comme Auxerre, Aubervilliers, Lille, ou encore saturée de nitrates dans certaines régions. Et pourtant, nous persistons à répandre engrais et pesticides, comme si de rien n’était.
L’ADEME nous met en garde : toutes les régions de France sont désormais affectées par le changement climatique (https://yonnelautre.fr/spip.php?article10146). Il suffit de prendre l’autoroute pour observer la marée de camions déferlant de toute l’Europe, ou de tenter de voyager en train pour constater que les billets sont souvent dix à vingt fois plus chers que pour le même trajet en avion.
Il y a quelque chose de profondément dysfonctionnel dans ce système. Des groupuscules tels que « Tirer à vue » voient le jour et appellent ouvertement à la violence contre les zadistes de l’autoroute A69 (https://yonnelautre.fr/spip.php?article3199). Parallèlement, un homme qui a consacré sa vie à protéger la nature, pour que nos enfants et petits-enfants aient encore la chance d’apercevoir des baleines dans leur environnement naturel, est jeté en prison.
Au Brésil, comme si les incendies de forêt ne suffisaient pas, on découvre désormais dans le Pantanal une déforestation chimique au moyen de l’agent orange, utilisé par les éleveurs de bovins pour défricher (https://yonnelautre.fr/spip.php?article16793).
Je vais m’arrêter ici, de crainte d’assombrir davantage les esprits, mais la liste des aberrations pourrait s’étendre encore longuement.
Restons donc unis, informons-nous, veillons, organisons-nous, et continuons à nous indigner. Mais surtout, n’oublions jamais d’aimer la vie, afin de ne pas laisser ceux qui la détruisent prendre le dessus.
Stéphane Lamure.
18.09.2024
Jusqu’où irons-nous ?
Chaque jour on repousse un peu plus les limites.
Chaque année, le "jour du dépassement" arrive un peu plus tôt que l’année précédente...
Bien que ma conscience environnementale soit née il n’y a pas si longtemps finalement, que mon réveil ait pris du temps, aujourd’hui je m’informe à tout va.
Je lis, je m’offusque, j’essaie de ramasser des déchets quand j’en croise dans la rue, dans la nature, j’essaie d’adopter de meilleurs réflexes, de meilleurs comportements tout en ne me posant pas trop de questions sur mon accès à l’air que je respire, à l’eau que je bois ou à la nourriture que j’ingère. Mes besoins fondamentaux sont comblés. J’ai de la chance.
J’ai le temps de m’informer, de me former, de me faire un avis sur ce qui peut être "bien" ou "mal" en terme de respect de mon environnement proche et plus éloigné.
Je ne suis certes qu’une infime partie d’un tout qui me dépasse mais tout est connecté, relié.
Que je le veuille ou non, et quoique je fasse, je compte comme les quelques autres milliards de concitoyens avec qui je cohabite. Dans cette dette abyssale, j’ai ma part.
Récemment, en suivant les informations, j’étais scandalisée par le sort réservé aux animaux sauvages de Namibie.
Comment pouvait-on oser les traiter ainsi ? Les sacrifier ? Quelle honte !
Oui, mais...
Personne ne fait rien ?
Personne ne réagit ?
Personne ne passe à l’action ?
Moi la première... J’étais là, je n’étais pas à leur place, alors...
Quelle était MA solution miracle contre la sécheresse qui touchait un pays entier ?
Allais-je continuer à faire pipi sous une douche de 3 minutes maximum pour économiser une chasse d’eau ?
Il y a des jours où le militantisme devient une lutte plus difficile que celle du jour précédent, où l’impuissance vous heurte de plein fouet et où la seule question qui vous reste est celle de se dire "quelle sera la solution la moins pire pour maintenant ? Pour demain ? "
La confiance est un état d’esprit fragile, elle peut être balayée d’un simple flash info...
Et malgré toutes les rechutes, malgré l’ampleur du chantier qu’est celui d’essayer de préserver ce qui peut encore l’être, on a encore des choix qui s’offrent à nous, ils seront plus ou moins faciles, mais chacun aura sa valeur. Un battement d’ailes de papillon, un effet domino, une chaîne de solidarité... Tout a et aura un effet, qu’on le veuille ou non.
Continuons à lire, à réfléchir, osons agir, cultivons les ferveurs.
Isabelle Perreau
PS : Nous en sommes à 60 jours de détention pour le Capitaine Paul Watson.
11.09.2024
Quelques singularités de notre media
Comme bien des personnes militantes associatives bénévoles, régulièrement, on se demande si c’est bien utile, si on doit continuer, si on répond à une attente, un besoin...
Alors on se demande si notre action a des singularités.
Ainsi on peut, dans notre cas, en toute humilité, en énoncer quelques unes :
1/ Un ancrage dans l’Yonne avec une partie des contenus diffusés et la lettre du samedi, avec près de mille abonné.e.s, la "Lettre Écologie Démocratie Justice sociale dans l’Yonne" qui rend compte de l’actualité de la vie associative militante, des rendez-vous (enfin ceux qui nous sont communiqués à temps).
2/ Nos 5 lettres thématiques, du lundi au vendredi : mettre en avant les dossiers les plus importants pour nous, qui listent toutes les actualités, les RDV pour agir, qui les archivent. Ces lettres sont envoyées à leurs abonné.e.s et publiées en ligne, elles circulent, sont reprises par d’autres associations.
3/ Nos annuaires qui demandent un suivi quotidien et sont un moyen différent pour retrouver ou découvrir l’information souhaitée. Notre "Annuaire associatif engagé pour le Climat, la Démocratie, les Droits et la Justice sociale" est particulièrement populaire et réclame notre plus grande attention.
4/ Le Koïnos, qui orchestre les contenus publiés, et qui est un outil mutualisé avec beaucoup de sites locaux : https://www.valleeducousin.fr/
https://www.lacagnole.fr/
https://solicagnole.fr/
https://asef-fleury-la-vallee-89.fr/
etc
5/ Un budget de 150€ par an donc pas de besoin en argent, une autonomie complète, une liberté sans contrainte. L’indépendance et la résilience sont nos valeurs les plus chères.
6/ Une association dont l’assemblée générale permanente est aux commandes du site, de sa ligne éditoriale, de sa modération...
7/ Une volonté non pas de convaincre mais de donner à voir, à réfléchir, afin que nos lectrices et lecteurs puissent mieux s’auto-déterminer....
Humblement, 365 jours sur 365.
Bonnes lectures et belles ferveurs.
Pascal Paquin
04.09.2024
Refusons le coup de force d’Emmanuel Macron
Chaque jour, l’évidence semble plus claire : le Président de la République utilise la Constitution à sa guise. Il utilise et abuse des pouvoirs qui lui sont confiés. Il ne cherche pas l’apaisement, il ne cherche pas la juste mesure, mais il confisque le pouvoir. Il cherche à poursuivre à tout prix sa politique dure avec le peuple et douce avec les puissants, au mépris du message envoyé par le peuple souverain.
Non à ce passage en force du Président de la République !
Oui à la démocratie, oui à un gouvernement du Nouveau Front Populaire, force qui est arrivée en tête des dernières élections législatives.
Défilons nombreuses et nombreux ce samedi 7 septembre. Un rassemblement est organisé à Auxerre à 11 h, place Charles Surugue.
Yonne Lautre continue de nous informer fidèlement. Yonne Lautre continue son combat vers plus de démocratie, de justice sociale et environnementale.
Vincent
28.08.2024
Fin de la trêve estivale ?
A-t-elle seulement existé ?
Alors que l’Europe arrêtait une consultation citoyenne discrète sur la réintroduction de produits issus de la chasse aux phoques, que nos hôpitaux étaient à bout de souffle pour gérer les urgences et la santé de nos concitoyennes et concitoyens, que Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, est à ce jour, et ce depuis le 21 juillet, toujours derrière les barreaux de la prison de Nuuk pour avoir dénoncé les chasses illégales de baleines par le Japon, alors que politiquement la France est.... Non, pas la peine d’en parler, ça aussi vous le savez...
On ne peut pas dire que cet été fut de tout repos.
On ne peut pas dire que l’on avait le droit de relâcher la tension, l’attention, la pression...
Beaucoup sont restés sur le front pour garder les esprits en alerte, interdit de s’endormir !
L’été est chaud ! Au sens propre comme au figuré, chaque mois, un nouveau record, le mois le plus "frais" du reste de ta vie, canicules, incendies, inondations mais aussi marée noire au Venezuela, sur-tourisme irresponsable et tant d’autres évènements passés sous silence...
La liste est non-exhaustive.
Chacun.e, sans doute, a de quoi la compléter.
Tiens, on en oublierait presque le vernis de la ferveur des JO et la cérémonie d’ouverture des paralympiques dans quelques heures... Cet état de confusion est douloureux.
Alors, quand sonne l’heure de la rentrée, soyons prêt.es à relever nos manches pour affronter ces nouveaux défis auxquels on ne pourra pas échapper, soyons prêt.es à nous engager dans ce qui nous semble juste, soyons prêt.es à soutenir celles et ceux qui le font déjà.
N’oublions pas non plus que la rentrée signifie la réouverture des salles de spectacles, de concerts, d’expositions, de nouveaux ouvrages littéraires, de films, de beauté sous toutes ses formes.
Alors, nourrissons-nous, cultivons et cultivons-nous !
Prenons des forces, de la joie, de l’amour, de l’empathie, partout où ces mots se cachent et se montrent...
Prenons soin de ce qui nous est cher.
Isabelle Perreau
10.07.2024
C’est déjà le jour ?
Cette phrase, c’est celle d’un de mes petits élèves, réveillé bien trop tôt, un peu déboussolé et qui ne sait plus trop s’il a raison d’être debout ou s’il ferait mieux de rester encore un peu au lit..
A l’annonce des résultats du second tour des élections législatives, c’est un peu l’effet que ça m’a fait. Comme beaucoup, le dimanche 7 juillet, j’avais le droit de faire mon devoir et j’y suis allée... Le ventre un peu noué jusqu’à ce que résonne ce " a voté". Ensuite, je l’avoue, j’ai fait l’autruche... Il y avait bien cette pendule qui me narguait, mais non, je ne voulais pas savoir, pas tout de suite, on ne sait jamais si...
Finalement, des messages d’ami.es sont arrivés, des mots de soulagement, pas tout à fait de gaieté, non, mais on pouvait au moins reprendre une respiration... Arrêter quelques secondes d’être en apnée. Bien sûr, rien n’est terminé, rien n’est tout à fait sauvé, rien n’est garanti et des luttes, des mobilisations, il en pleuvra encore et encore pour un monde plus juste, plus vert, plus paisible...
Tant que chacun, chacune, d’entre nous cultivera cette flamme d’espoir ou tentera, dans les heures les plus sombres, de souffler sur ses braises , alors, on gardera le droit de croire qu’un autre monde est possible.
On sait bien que les semaines à venir continueront à nous chambouler, à nous garder en alerte, pour autant Yonne Lautre prend quelques semaines de pause au moins pour ses éditos.
On se retrouvera la semaine du 26 août.
En attendant, l’équipe toute entière vous souhaite de passer un été aussi serein que possible.
Et comme dirait l’autre... " On ne lâche rien !"
Isabelle Perreau
03.07.2024
CONFUSION et UTOPIE...
Les Temps... “Ces temps-ci”, sont confus voire carrément sombres. A l’heure actuelle, nous sommes entre deux tours et, il faut bien l’avouer, l’avenir reste “confus”... incertain... Avouons-le, ça fout la trouille...
Depuis que nous avons créé ce site, Yonne Lautre se fait l’écho des constats d’un monde qui reste problématique (le côté plutôt pessimiste de la chose) mais aussi des initiatives populaires, des aventures collectives et souvent locales (le côté optimiste) portées par des citoyen(ne)s qui ne cherchent pas forcément à sauver le monde mais qui ont décidé, coûte que coûte, de refuser le fatalisme et de choisir leur camp en agissant localement.
Vrai que cela ne changera sans doute pas le cours de l’Histoire et la donne “globale”... après tout, le Colibri a effectivement “fait sa part” mais n’a pas éteint l’incendie. Par contre, il a fait son choix et c’est, tous comptes faits, l’important qui compte, l’essentiel qui s’impose.
Choisir son camp reste ce qui fait de nous des acteurs d’un brin d’Espoir... alors, quoi qu’il arrive, ne baissons jamais les bras et choisissons notre camp !
J’avais un maître à penser, un ami qui a compté beaucoup pour moi, un certain Étienne Reclus (arrière petit fils d’Élysée Reclus, anarchiste de renom lors de la Commune de Paris), qui m’a dit un jour un truc qui reste ancré en moi :
“C’est peut-être de l’Utopie, mais c’est cela qui nous fait avancer... non ?”.
Croyons dans l’Utopie. Osons....
Tom
PS. Il faut voir ou revoir ce film « Cabaret » avec Liza Minelli. Outre que c’est un bon film musical (du moins, à mon goût), c’est aussi l’histoire de la montée progressive du fascisme dans l’Allemagne des années trente et comment ce qui paraissait inoffensif au départ est devenu ce que l’on sait. A défaut de voir ou de revoir ce film, jetez un coup d’œil sur l’extrait d’une fête populaire qui est incroyablement symbolique d’un peuple qui peu à peu, s’est laissé séduire par la pensée Nazi : https://www.dailymotion.com/video/x59lab9.
PPS : votez !
26.06.2024
Sans voix ?
Je ne sais pas comment commencer,
J’aimerais trouver les mots pour inciter...
Faire réfléchir, provoquer une réaction
Sur ce chemin des élections
Il parait que je suis pédagogue
Non-associée aux démagogues
Mais peut-on vraiment rester neutre ?
...Je ne veux pas devenir pleutre
Alors je dirais que chaque voix compte
Il est toujours temps d’éviter la honte
On a le pouvoir de s’exprimer
Saisissons, préservons cette opportunité
C’est une lutte sans repos
J’comprends ceux qui en ont plein le dos
ça ressemble à l’éternel recommencement
Mais interdit de renoncer maintenant
L’histoire regorge de témoignages
Les œillères, c’est pour le recyclage
Ouvrez les yeux sur le passé, le présent
Pour inspirer un changement...
Bon vote...
PS : Et si besoin... BON POTE a fait un travail incroyable pour donner des clés de lecture et de compréhension sur notre actualité.
Isabelle Perreau
19.06.2024
Ami.e, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Alors il aura fallu quand même un sacré boulot de la part des politiques pour en arriver là. Les sans dents l’ont encore en travers de la gorge. Et puis comme cette humiliation n’était pas suffisante, alors on se met à emmerder les non-vaccinés, on invite les fainéants à traverser la rue pour trouver un travail, on désigne, on montre du doigt, on incrimine, on juge, on monte les uns contre les autres, on n’écoute pas surtout. Les gilets jaunes hurlaient leur désespoir de ne plus pouvoir s’en sortir, on sort les chars d’assaut et les lacrymos et on leur fait fermer leurs gueules, on éteint par tous les moyens ceux qui ne représentent rien et on se pavane de soirée en soirée à décorer les uns de la légion d’honneur pour tout le pétrole qu’ils ont réussi à extraire, à rabâcher aux autres la leçon du déficit budgétaire pendant que ceux qui doivent traverser la rue se prennent des coups de crosse pour qu’ils rentrent à nouveau dans le moule, le moule de la servitude.
En même temps, les hôpitaux se paupérisent, les liaisons ferroviaires disparaissent et quand elles existent elles sont au mieux insuffisantes, au pire inabordables, alors les pas grand-chose ressortent leur vieux diesel, mais ils ne peuvent pas, ils n’ont plus le droit, c’est critère trois. Alors on vente la voiture électrique ! Mais machin il ne peut pas, il bosse pourtant, dur même, il bosse pour une grosse boite cotée au cac 40, mais il gagne le smic car des hommes importants ont décidé que les bénéfices leur revenaient car c’est eux qui ont financé la boite dans laquelle machin travaille, c’est grâce à eux que machin a du travail.
Et personne ne peut les en empêcher. Et non seulement personne ne le peut, mais personne ne le veut, ça arrange tout le monde, tout le système est bâti sur cette idée. Et machin il l’a très bien compris depuis le temps que ça dure, d’autant qu’il a vu les campagnes mourir d’un état providence absent, les villes étouffer écrasées par le poids du climat et de la pauvreté dans les quartiers dits défavorisés et il se sent impuissant, incompris, abandonné, seul.
Et là, tout doucement les corbeaux arrivent, ils font des nids, nourris de la haine de l’autre, les charognards, et il finissent par entrer dans les sphères du pouvoir déguisés en condor pour pouvoir mieux séduire, sans avoir à faire aucun effort. Même la petite bourgeoisie se laisse tenter par le chant des sirènes, même les plus jeunes d’entre nous, c’est dire comme notre monde les fait rêver. Oh les corbeaux n’ont pas eu à faire grand-chose, d’autres ont travaillé pour eux, les autres politiques par leur incapacité à lire le monde tel qu’il est vraiment, et ces médias suppo de nos biens pensants par le travail de sape quotidien dont certains, beaucoup, font preuve depuis des années déjà.
Drôle d’histoire.
Stéphane Lamure
12.06.2024
À qui le tour ?
Dimanche dernier, en regardant le calendrier des éditos, je ne faisais pas la maline. C’était à moi que revenait la mission de rédiger quelques lignes d’illustration pour cette nouvelle lettre... Je me suis dit que j’allais attendre 20 heures et, qu’avec un peu de chance, j’aurais un souffle de joie et d’espoir à diffuser à travers mes mots.
Quand l’heure a sonné, j’ai plutôt ressenti un vent glacial, une tristesse, une sensation de dépit...
Tandis que d’un côté l’on commémore la mémoire de milliers de personnes mortes pour nous permettre de retrouver une liberté, une humanité, de l’autre on se rit du vivant... On le condamne un peu plus rapidement... On ajuste des œillères sur des petits intérêts, des profits à courts termes.
Dans le style... "Après moi le déluge" ?
Que deviendra demain ? Je ne sais pas. Et même si, dimanche 9 juin, juste après 20h, je rêvais de pouvoir me réfugier loin de toute cette folie ambiante...Croyez-le ou non, mais, au même moment ma "playlist" musicale s’est mise à jouer "Wind of Change" du groupe Allemand Scorpions, alors j’ai souri et, je me suis rappelée cette phrase que mon ancienne instit’ peut encore me répéter quand le cœur en a besoin :
"Rappelle-toi que rien n’est jamais certain, pas même le pire..."
Alors, peut-être qu’il est toujours temps, qu’il est encore temps de garder le sourire, pour continuer à lutter et laisser en chaque instant entendre nos voix.
Aujourd’hui et encore plus demain, ne lâchons-rien...
Isabelle Perreau
5.06.2024
Voterez-vous le 9 juin ?
Une Europe trop lointaine, des politiques européennes déconnectées des besoins des populations ? Un parlement européen avec trop peu de pouvoir face à la Commission et au Conseil ? Une opacité dans les négociations entre les institutions européennes ? Un émiettement considérable avec 38 listes en compétition ?
La liste des raisons de ne pas aller voter ce dimanche 9 juin pourrait être bien plus longue.
Mais, face à cela, d’autres réalités : de plus en plus de lois sont décidées à l’échelon européen, le mode de scrutin (proportionnelle à un tour) est garant d’une représentativité des populations meilleure que bien d’autres scrutins, les enjeux comme ceux de la biodiversité ou du climat, des inégalités sociales ou des souverainetés alimentaires et économiques, ne peuvent pas attendre…
On me dit qu’il est inutile d’aller voter, que les jeux sont faits, que le Rassemblement National sera le grand vainqueur…
Personnellement j’en reste au droit que nous avons encore d’aller voter, chèrement acquis pour toutes et tous, pas si ancien que cela, et qui pourrait être remis en cause tant tous les droits sociaux et démocratiques sont attaqués.
Le 9 juin, j’irai voter comme chaque jour je milite à faire avancer concrètement les choses. Oui voter n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’un acte parmi tous nos actes pour plus de justice, plus de respect du vivant, plus de droits pour toutes et tous, plus de solidarité.
Yonne Lautre, en 21 ans d’existence, n’a jamais donné de consigne de vote et ne va pas commencer.
Mais appeler à aller voter, oui je le fais.
Pascal Paquin
29.05.2024
Agenda
Yonne l’autre est un précieux site d’informations militantes et locales.
C’est également un agenda militant tenu à jour qui vous informe sur les prochaines dates importantes, locales, ou plus lointaines.
Parmi le foisonnement d’initiatives militantes relayées, on peut citer :
– le Festival in-terre-agir à Joigny le 1 juin, à moins que vous ne préfériez vous inscrire ce même jour dans la journée contre les publicités lumineuses
– leJour de la terre à Auxerre le 2 juin, pour aller à la rencontre des associations militantes
– le Festival joie nid dans le square, à Joigny du 7 au 9 juin
– le prochain rdv de l’Université pour tous de Puisaye Forterre le 8 juin
– la Fête de la confédération paysanne à Dollot (senonais) le 15 juin
– ou, plus loin, le rassemblement stop méga bassines, les 20-21 juillet.
Si vous souhaitez que votre initiative militante soit publiée à l’agenda, merci d’envoyer un message à redaction@yonnelautre.fr.
Vincent P
22.05.2024
Être ou pas être ?
Être ou ne pas être mangeur de viande, manger moins de viande, telles sont les questions qui font l’actualité. Mais, au fait, pourquoi l’Homme mange t-il de la viande ?
Le singe qui est descendu de son arbre, avant d’évoluer vers l’Homme Moderne, était végétarien et ne mangeait pas de viande.
Des fouilles ont mis en évidence que cette ’’évolution’’ avait eu lieu chez l’Australopithèque, il y a de 4,2 à 2 millions d’années. Pour une raison, qui semble inconnue à ce jour, cet ancêtre homme-singe s’est mis à consommer de la viande et du poisson.
L’Australopithèque s’est alors scindé en 2 branches, l’une végétarienne, l’autre omnivore.
Seule la branche omnivore est restée, et a continué d’évoluer.
L’autre branche végétarienne a disparu. L’apport de protéines est sans doute à l’origine de sa survie. En effet, qui dit plus de protéines, dit plus d’énergie. Mais ceci, n’aurait sans doute pas pu être possible sans une caractéristique morphologique essentielle. A savoir la main telle qu’elle est. La morphologie de la main permet la préhension, c’est à dire la capacité de se saisir d’un objet. Cette main aurait donc permis à l’Australopithèque de se saisir d’un os, d’un morceau de bois, pour se défendre vis à vis des prédateurs, de chasser, de pêcher un poisson avec une lance.
De nos jours, tous les nutritionnistes le disent, la consommation de viande est trop élevée.
Il est inutile de manger de la viande à tous les repas. Déjà, ce n’est pas bon pour la santé.
Cela peut entraîner des risques cardiovasculaires, des cancers colorectaux et de l’intestin.
Moins manger de viande est bon aussi pour le porte-monnaie, bon pour l’environnement car la viande produite en agriculture intensive est source de gaz à effet de serre, de pesticides, de sur-utilisation d’antibiotiques.
L’OMS préconise une consommation de 300 à 500 grammes par semaine.
Comment réduire ?
Première chose, supprimer la viande au repas du soir. Deuxième chose, réduire les portions à chaque repas peut être une bonne alternative à la suppression complète.
La suppression complète peut se faire mais, ne s’improvise pas.
Remplacer des protéines animales par des protéines végétales est possible, mais cela demande un apprentissage.
On ne balaie pas d’un revers de main plus de 2 millions d’années d’évolution.
J’ai eu l’occasion d’échanger avec une personne sur ce sujet. La femme de cette personne est nutritionniste. Elle voit arriver régulièrement, dans son cabinet, des patients, quelque fois Vegan, dans un état de santé déplorable, en état de carence alimentaire.
Le manque d’énergie est souvent compensé par du sucre, ce qui est une fausse bonne solution.
Alors, vous voulez faire un effort pour la transition écologique, pour votre santé, votre porte-monnaie, votre conscience ? Très bien. Mais éduquez vous !
Francis Houchot
15.05.2024
KESSKI S’PASSE ?
(Where have all these ol’ friends gone ?)
J’ai un chien. Il porte le nom d’Indy. Comme tous les chiens, c’est le meilleur des compagnons.
Il est vrai que je n’ai pas attendu Indy pour découvrir ma campagne, mais depuis son arrivée, c’est entre une heure et deux heures par jour que nous arpentons les collines, que nous traversons les champs, que l’on s’enfonce dans les bouts de forêts et, depuis onze ans, chaque instant est une nouvelle découverte, une nouvelle aventure. Un jour ne ressemble jamais à celui d’avant et je sais que demain, ce sera encore différent.
Parfois je croise des joggers. Respect... je n’ai jamais su courir. L’asthme sans doute. Mais je trouve curieux lorsqu’ils ou elles portent des casques et écoutent de la musique en courant. Je ne sais pas quelle musique cela peut être. C’est peut être sympa, mais c’est quelque chose que je n’arrive pas à faire... car j’ai le privilège, certainement un truc rare de nos jours, de pouvoir écouter les oiseaux, d’entendre le vent et de savourer le silence.
Néanmoins, il y a quelque chose qui a changé depuis onze ans... Comment dire...
Il fut un temps où il ne se passait pas un jour (approximativement) sans que l’on aperçoive un chevreuil ou que l’on croise le chemin d’un sanglier. Certes, il fallait prendre ses précautions et j’avais toujours peur qu’Indy ait envie de jouer avec des marcassins et que la mère se fâche. Dieu merci, ce n’est jamais arrivé. Mais à chaque rencontre, je me régalais...
Puis au fur et à mesure des années, les chevreuils se sont faits de plus en plus rares. Les sangliers ont disparu. Les jumelles qu’on m’a offert restent au placard car elles ne servent plus à grand chose.
Pendant quelques temps, j’ai gardé espoir car il y avait encore les traces. Ces traces que j’ai appris avec le temps à reconnaître. Ces traces qui me rassuraient : “Ils sont encore là... Quelque part... je ne sais où... mais ils sont encore LA.”
Mais aujourd’hui... Il n’y a plus de traces... (Enfin, parfois, mais rarement).
Où sont-ils partis ?... Je n’en sais rien... Le dernier chasseur a-t-il exterminé le dernier sanglier, le dernier chevreuil ? La nature a-t-elle été bouleversée d’une façon ou d’une autre ? Sont-ils partis ailleurs ? Je n’en sais rien...
Mais je garde espoir... Le printemps est là... On entend le bourdonnement des abeilles qui se réveillent... les oiseaux qui piaillent et ce vent qui souffle en caressant les branches des arbres qui bourgeonnent en annonçant des jours meilleurs.
Allez Indy, le temps de sécher nos larmes et c’est reparti pour une superbe balade à travers les champs et les forêts. Un jour, la nature reprendra ses droits... c’est sûr... Espoir.
Tom.
08.05.2024
De la dématérialisation à l’exclusion des Droits, et de l’humain.
Aujourd’hui force est de constater que les services administratifs publics dématérialisent leurs compétences. Mais à l’heure où de nombreuses zones sont sans couverture internet, se créent de surcroit, des obstacles d’accès aux droits.
La difficulté à lire le Français ou à maîtriser le langage informatique et administratif a un impact à l’accès aux droits.
La démarche en ligne, la numérisation des procédures administratives mettent davantage en difficulté les usagers, par exemple : le public précaire, à la rue, ou distancié de la culture numérique.
Le bilan de la dématérialisation en place qui va crescendo, rend l’accès aux services publics de plus en plus astreignant. Le chemin à parcourir pour faire valoir ses droits est fait de telle sorte que les démarches administratives connectées sont un facteur favorisant la rupture des droits.
Depuis plusieurs années, les rapports du défenseur des Droits mettent la dématérialisation comme facteur aggravant les difficultés spécifiques rencontrées par certains publics, (publics précaires, étudiants, ressortissants étrangers...).
L’impossibilité pour un ressortissant étranger de déposer une demande de titre de séjour, entre autres, heurte les principes fondamentaux du service public et entraîne des répercussions considérables sur son droit au respect de la vie privée et familiale qui est, normalement, garanti par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Pour les prises de rendez-vous en préfecture par exemple, la dématérialisation créée des différences de traitement entre les usagers (équipement informatique, type d’accès à internet).
Une alternative à la procédure dématérialisée doit être prévue en direction des usagers. Mais, le Ministère de l’Intérieur entend seulement approfondir la dématérialisation des dossiers des demandeurs d’asile. Pour cela a été créé un portail intitulé "Administration des Etrangers en France"(ANEF) qui a vocation à devenir le seul "interlocuteur ".
Autre constat, la mise en place par le réseau des CAF d’un algorithme de ciblage et de profilage d’allocataires susceptibles d’être davantage contrôlés. Il s’agit des allocataires de l’AAH, les bénéficiaires du RSA, les personnes disposant de revenus irréguliers etc. ...C’est-à-dire, en somme, les allocataires les plus vulnérables et les plus en difficulté !
Les personnes étrangères sont encore plus empêchées de faire les démarches administratives nécessaires à leur vie quotidienne.
Donc, les Droits fondamentaux ne sont pas respectés !
La dématérialisation permet aussi pour les administrations de pratiquer le datamining, la récolte des données et le croisement des fichiers. Cette maltraitance institutionnelle engendre et renforce les inégalités.
Des associations actrices de la solidarité et du travail social, de défenses des Droits sociaux, de promotion de libertés fondamentales et des Droits Humains (Alerte, Gisti, ATD quart monde, CGT, Utopia, APF, la CIMADE, l’AFL, la LDH, Utopia, collect Rom Europe, le mouton numérique entre autres parmi les 26 associations) ont interpelé le gouvernement en Février 2024 et revendiquent de remettre de l’Humain et la possibilité d’accueil physique entre les usagers et les services publics
Donc, la solidarité, mise à mal, doit continuer de se développer afin que cette dématérialisation imposée n’aboutisse pas, comme c’est le cas, à la déshumanisation de la société !
Brigitte Suzeau
01.05.2024
Quand on n’arrive pas à écrire son édito
Le syndrome de la page blanche ? Le trop de tout qui finit par émotionnellement nous submerger ? Je n’arrive pas à écrire mon édito, la pression monte, et pourtant il y a tellement à dire. Sécheresse monstre dans les Pyrénées orientales, incendie ici, inondation là-bas, conflits géopolitiques en croissance constante, des guerres qui n’en finissent pas, des politiques qui regardent hagards les extrêmes droites se mettre en place sans trouver la parade pour pouvoir les contrer, et le veulent-ils vraiment ?
Par quoi commencer ? Où se diriger ? Que faire ? Et si on commençait par lire quelques articles diffuser dans l’Yonne ?
Asperger la banquise d’eau pour la sauver… Quelle drôle d’idée !
https://yonnelautre.fr/spip.php?article4899
En voilà encore une idée ! Toujours l’IA et les nouvelles technologies. Drôle de façon de penser que de miser tous nos espoirs sur notre bourreau. Et si on s’asseyait sur une bombe pour se réchauffer ? https://yonnelautre.fr/spip.php?article4899
De l’eau contaminée chez Nestlé ? Mais non ! C’est impossible !
https://yonnelautre.fr/spip.php?article7112
Le retour d’un insecticide tueur d’abeilles : allez, encore quelques années, histoire de… En même temps ce ne sont que des abeilles, faut quand même pas exagérer ! https://yonnelautre.fr/spip.php?article3839
Celles là et ceux là n’ont pas baisser les bras, et nous sommes des dizaines, des centaines de milliers à penser que cela ne tourne pas rond. ?
Ne lâchons rien. https://yonnelautre.fr/spip.php?article18538
https://yonnelautre.fr/spip.php?article18535
Bonne lecture.
Stéphane Lamure
24.04.2024
Edito poétique...
La valeur du mérite
Qu’est ce qui compte à vos yeux ?
Qu’est ce qui fait sens, vous rend heureux ?
Répondre à des besoins primaires ?
Se prélasser en bord de mer ?
Comment gagnez vous votre vie ?
Sueur du front ou sans souci ?
Comment justifier un salaire ?
Qui donne richesse ou misère ?
Comment décide t-on de l’utile
Du nécessaire, du vital, du futile ?
Qui a le droit à la valeur ?
À une reconnaissance en toute heure ?
Ceux qui créent de nouveaux profits ?
Ou bien ceux qui sauvent des vies ?
Ceux qui puisent toutes les ressources
Et qui jouent l’humanité en bourse ?
Que dire de tous les combattants
Qui militent pour des droits sans faire semblant ?
Que dire de ceux qui garantissent
Un environnement respirable ou de justice ?
Dans ce monde déséquilibré
On ne sait plus sur quel pied valser
Face à toutes les incohérences
Continuons à créer une autre danse...
Isabelle Perreau
17.04.2024
À contre courant de bien des actualités, la question du « mieux manger », du droit pour pour toutes et tous à une alimentation saine et soutenable, ne cesse de s’étendre dans bientôt tous les territoires, avec beaucoup de variantes, d’inventivité.
Et Yonnelautre participe à en rendre compte et les mettre en valeur :
Bouches-du-Rhône : Contre la précarité alimentaire, la Sécurité sociale de l’alimentation ?
Paris : Projection-débat : ’Territoires à VivreS, le film’ mardi 23 avril, à 18h30
Essonne : Soirée-débat : Comment garantir un droit à une alimentation de qualité pour tous·tes ? 24 avril 2024 - 20:00
Maine-et-Loire : L’Université d’Angers va proposer des paniers de légumes bio à trois euros pour les étudiants
Vaucluse : A Cadenet, une association expérimente une sécurité sociale de l’alimentation
Hérault : « Permettre l’accès à une alimentation de qualité pour tous est une mission de service public »
Loire : Caisse sociale de l’alimentation : « On ne pourra changer l’agriculture que collectivement »
Pyrénées-Atlantiques : Comment nous nourrirons-nous demain ?
Finistère : Soirée sécurité sociale de l’alimentation, jeudi 18 avril, à 18h30 salle des Syndicats, à Brest
Gironde : Vers une expérimentation de Sécurité Sociale de l’Alimentation
Var : À Hyères, un écolieu lutte contre la précarité alimentaire
Alsace : Vers une carte vitale pour mieux manger ?
Drôme : Dieulefit : Création du Conseil Local de l’Alimentation
Charente : C’est quoi la sécurité sociale alimentaire à laquelle réfléchit la Charente ? Réponse avec les 150 étudiants bordelais qui en bénéficient
Isère : Sécurité sociale de l’alimentation : la Ville de Grenoble va investir 1,4 million d’euros par an
Vous pouvez retrouver tous les articles dans cette rubrique dédiée https://yonnelautre.fr/spip.php?rubrique2420
Dans l’Yonne, l’association SoliCagnole vient tout juste de se constituer, à l’initiative de Courts-Circuits La Cagnole, la monnaie locale citoyenne de l’Yonne, avec l’appui du GABY Groupement des AgroBiologistes de l’Yonneet de Terre de liens Bourgogne & Franche-Comté.
https://yonnelautre.fr/spip.php?art...
SoliCagnole est une association ayant pour objet :
- d’agir pour promouvoir l’accessibilité à une alimentation saine et soutenable, issue de l’agriculture bio, paysanne & locale, pour toute personne résidant dans l’Yonne.
- d’administrer et populariser l’usage d’une caisse de solidarité alimentaire, nommée SoliCagnole, au bénéfice de toute personne résidente dans l’Yonne, caisse fonctionnant avec la monnaie locale citoyenne de l’Yonne, la Cagnole.
- d’agir pour la souveraineté et la résilience alimentaires de l’Yonne.
- de promouvoir la solidarité notamment auprès des plus démuni.e.s.
Voir ici l’objet et les missions de l’association : https://solicagnole.fr/spip.php?article1
Où les premières mises en place vont-elles se réaliser dans le département ? Avec quelles modalités ? Avec quels financements ?
Comment se mettront en place les Conseils Locaux de l’Alimentation, qui s’y impliquera ?
Les enjeux sont colossaux et beaucoup reste à faire mais nous considérons que seuls les défis que nous relevons pas sont perdus d’avance.
N’hésitez pas à nous contacter, à prendre part !
Pascal Paquin pour SoliCagnole
https://solicagnole.fr/ et secretariat@solicagnole.fr
10.04.2024
Depuis sa création, Yonne lautre a deux pattes : le global et le local.
Yonne lautre a deux priorités : l’humanité et la Nature.
Fruit d’un travail militant et bénévole, Yonne lautre diffuse et relaie des informations précieuses, souvent invisibles dans les autres médias.
Concernant le local, saluons le travail des associations et des collectifs citoyens, qui oeuvrent pour :
– se réapproprier notre eau, dont la gestion est vendue au privé
– défendre la collecte en porte-à-porte des déchets
– s’opposer à la transformation du camping d’Auxerre en parking
– ou mettre les idées d’extrême droite face à leurs contradictions
Merci à eux, merci à tous les autres, merci à vous, d’alimenter et d’enrichir notre écosystème, conscient et militant. Toutes nos actions, même les plus anodines, comptent !
Vincent, co-redacteur
3.04.2024
La France va mieux. Vraiment ?
En janvier dernier, lors de sa conférence de presse, Mr Macron a dit clairement "la France va mieux" ! La France va être plus forte ! Ah bon ? Pourtant on nous a annoncé, depuis, que le déficit pour l’année 2023 était (beaucoup) plus important que prévu. C’est pour cette raison, que le budget, adopté à force de 49.3, devait être revu pour trouver 12 milliards d’Euros d’économies. Et même mieux, il faudra trouver 20 milliards d’euros, pour 2025 ! on parle là d’euros, heureusement ! Cela fait moins peur qu’en Francs... Je croyais pourtant, peut-être bêtement, que Mr Macron s’était engagé à rétablir les comptes de la France. Y a t-il encore des cours de mathématiques dans nos écoles. Même chez EDF, on se plante ! 16 milliards de plus pour la construction de 6 futurs EPR.
Alors que celui de Flamenville n’est toujours pas en service, et accuse de nouveau un retard. Et on apprend aussi, que le toit de ce réacteur devra être changé dès sa mise en service pour malfaçon !
Comme d’habitude, c’est sur le Français lambda que l’on va aller chercher ces sommes. Faire travailler (de force) les chômeurs les plus âgés. Vous savez, ceux qui ne trouvent pas d’emploi, car les entreprises n’en veulent pas. Mr Macron a aussi parlé de réarmement démographique, et de lutte contre l’infertilité. Toutes les études montrent que c’est mal engagé. Plusieurs raisons à cela : morosité due au contexte géopolitique, problèmes environnementaux divers (perturbateurs endocriniens entre autre), salaires ne permettant pas toujours de vivre dignement et n’encourageant pas forcément à procréer. Il a annoncé la fin des déserts médicaux. Comment ? En faisant venir des médecins cubains, par exemple, comme cela semble se dessiner pour l’hôpital de Guingamp ?
Un médecin français ? Dans 10 à 12 ans peut-être, le temps qu’ils sortent de leur longue formation, pas avant en tout cas... En attendant, les médecins étrangers tiendront, à bout de bras, notre système médical. Prions pour qu’une nouvelle épidémie ne vienne pas de nouveau perturber l’équilibre précaire.
Et je ne parlerai pas, cette fois-ci, des manifestations agricoles où l’écologie est déjà la variable d’ajustement. Mais en fait : quels sont donc les critères qui permettent de dire que la France va mal ? J’ai mal pour ma FRANCE. Et vous ?
Francis Houchot
27.03.2024
Soutenir le mouvement des agriculteurs, mais pour quelle agriculture ?
Le 17 avril, ce sera la journée internationale des luttes paysannes.
Il est vrai que la crise agricole occupe une partie de l’espace médiatique ces derniers temps. Mais de quelles luttes parlons nous ?
Il semblerait, d’après les sondages, que 9 français sur 10 soutiennent le mouvement des agriculteurs. Quoi de plus normal puisqu’à ce qu’il paraît, c’est eux “qui nous nourrissent”. Mais ne sommes nous pas victimes d’une sorte de naïveté quand nous accordons notre soutien sans faille à un mouvement qui n’en est peut-être pas "un", mais “des” mouvements divers qui cachent bien des réalités et des intérêts différents... voire divergents ?
Du coup, des précisions s’imposent et “définir” devient essentiel non seulement pour comprendre, mais aussi pour accorder notre soutien -ou pas- selon les revendications des uns et des autres.
Derrière ce mot “agriculteur”, on trouve le “paysan”, le “petit agriculteur”... celui et celle qui respecte la terre, les animaux, l’environnement qui garantit la pérennité de leur travail et de leur production. La terre n’est pas seulement une ressource mais aussi une alliée.
Mais on trouve aussi “l’exploitant agricole”... qui, comme son nom l’indique, "exploite" la terre, les animaux... Sa priorité est simple : produire, faire du chiffre, intensifier et produire encore.
Son budget est son guide et pour cela, les haies sont des obstacles, le bien-être animal un frein... insecticides, pesticides, herbicides... des outils essentiels... les méga-bassines une assurance de produire, coûte que coûte. “L’agri-business”, “l’agro-industrie” et les fermes usines se portent bien.
Enfin, entre les deux, il y a cet agriculteur qui n’y arrive pas. On lui a appris qu’il fallait investir, travailler avec les meilleurs outils, les tracteurs, moissonneuses-batteuses et tout le tralala. Pour cela, il a investi et doit son âme à sa banque... Il est endetté et, devant l’impossibilité de devenir celui qu’on lui a appris à être, il finit
souvent par baisser les bras.
Bref... Si vous faites partie des 9 français sur dix qui soutiennent les agriculteurs, pensez à réfléchir et choisir lesquels vous soutenez réellement avant de répondre aux sondeurs...
Tom Roberts
– 20.03.2024
C’est le printemps !
Le renouveau, la renaissance de la nature, le début d’un cycle...
Les jours qui grandissent, qui se réchauffent, la lumière, les floraisons, les germinations, les promesses de récoltes...
C’est aujourd’hui dans le calendrier mais les changements climatiques bouleversent les saisons et les cycles du vivant. Des printemps toujours plus précoces ? Comment les plantes déterminent leur date de floraison.
À quels autres printemps s’attendre ou espérer ?
Le printemps des peuples ? Celui des consciences ?
À quelles germinations, quels soulèvements, pour quelles pollinisations ?
Nous voulons un printemps fulgurant pour les justices sociales et environnementales, pour les égalités et le vivant.
Nous voulons que nos enfants et nos petits enfants aient droit à des printemps.
Humblement, Yonne Lautre fera sa part et dans notre agenda vous trouverez une myriade de rendez-vous, d’initiatives.
Bon printemps, bonnes lectures et belles ferveurs.
Pascal Paquin
13.03.2024
Comme une ère du bizarre.
L’actualité est dense. Conflits, guerres, tensions diplomatiques, élection européenne et américaine, procès d’activistes, manifestations, blocages, quotidiennement nous comptons les morts, plus de 30 000 déjà à Gaza et essentiellement des civils, tout cela dans une certaine indifférence. Le monde continue d’avancer au rythme d’accords internationaux, pendant que des enfants meurent, de guerre ou de faim, parfois des deux, pendant que la planète suffoque, pendant que les cop s’enchainent et enchainent leurs indifférences, avec cynisme qui plus est. Il nous aura fallu quasiment 50 ans pour que nous commencions à prendre en considération les enjeux liés au changement climatique, combien de temps nous faudra-t-il maintenant pour que nous conscientisons la pente mortifère sur laquelle nous glissons au regard de l’extinction du vivant. Combien de temps nous faudra-t-il pour s’accorder sur l’idée que la pluralité assure notre équilibre, combien de temps nous faudra-t-il pour considérer l’autre comme étant un frère pour qui nous devrions ressentir non seulement de l’empathie mais également de l’amour.
Cette tendance à la sélection et à l’isolement des sujets de réflexions et d’analyses est de plus en plus réelle, dans un monde où il serait pourtant bon de tout relier, une analyse systémique, globale est nécessaire pour un système dans lequel le moindre rouage grippé peut tout faire basculer.
Nous sommes entrés dans l’ère du bizarre, une ère schizophrénique, une ère où un activiste écolo est nommé éco terroriste pendant que nous décorons de la légion d’honneur celles et ceux qui ont le plus participé à tout saccager ; nous posons le changement climatique comme une priorité, ce qui est heureux, mais nous négligeons le fait que nos sociétés sont en train de finaliser une des plus grandes catastrophes de notre temps, l’extinction du vivant , par le refus d’analyser et d’auto critiquer nos fonctionnements sociétaux engendrés notamment par les logiques de la mondialisation, du libéralisme. Nous assurons des dividendes hors normes notamment dans le secteur des énergies et de la finance, secteurs dont les impacts sur notre désorientation ne sont plus à définir, et nous légiférons pour que les chômeurs soient un peu plus traqués, pour que les bénéficiaires du RSA ne touchent pas l’ allocation « gratuitement », pour que nos frères de pays proches et plus lointains soient rejetés de nos frontières sous prétexte que n’avons pas les moyens de les accueillir.
Pendant que beaucoup font leur possible pour fractionner, isoler, opposer, afin de laisser le champs libre pour pouvoir continuer comme si de rien n’était, nous nous attelons depuis le début à l’Yonne l’autre de contrer cette ère du bizarre, nous tentons depuis le début de mettre en lien l’écologie, le social, la politique, la géopolitique, l’humanisme et la poésie. Nous continuerons de mettre en avant celles et ceux qui construisent et vivent d’autres mondes, celles et ceux qui refusent de se soumettre à l’insoutenable, pour toujours tendre vers l’idée qu’un changement est possible, nous continuerons de mettre en avant ces multiples initiatives citoyennes comme récemment l’idée de la sécurité sociale alimentaire sur laquelle nous travaillons. Parce que nous pensons sincèrement qu’un changement est encore possible si nous réagissons maintenant, si nous agissons maintenant. Bonne lecture à toutes et tous.
Stéphane Lamure
06.03.2024
Cette semaine, malgré de nouvelles aberrations, des inquiétudes, des doutes et des colères, la France aura connu une avancée : "Les sénateurs et sénatrices ont voté pour l’adoption du projet de loi constitutionnelle visant à inscrire la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution."
A l’approche de la journée internationale des Droits des Femmes 2024, on se dit que le timing est bien calculé.
On pourrait s’autoriser un petit relâchement en même temps ne perdons pas conscience, rien n’est jamais tout à fait acquis.
A l’heure où renaissent les discours sur le natalisme, la vigilance semble de mise.
En parallèle, le "fléau" de l’infertilité deviendrait presque cause nationale... Peut-être est-ce le moment de se souvenir d’Hippocrate et de revenir à la base de nos fonctionnements : prenons soin de notre nourriture, de nos besoins fondamentaux pour qu’ils deviennent notre première médecine.
Si l’on pouvait arrêter de vouloir colmater les conséquences de nos actes en s’intéressant vraiment aux causes qui les provoquent peut-être parviendrons-nous à retrouver une forme d’équilibre...
Un nouveau mois devient source d’espoir, ça pourrait aller mieux demain.
Alors, si cette semaine on se mettait au défi de s’offrir un peu de poésie ? d’optimisme ? de créativité ? d’inventivité ?
Pour montrer l’exemple, Yonne Lautre vous propose de découvrir aussi bien par le dessin que par les mots "le décor de nos vies" pour que nous puissions réapprendre à emprunter Les Chemins du vivant.
Bonnes lectures et comme dirait l’autre "Aux arts citoyens" !
Isabelle Perreau
28.02.2024
Pour la 100ème, notre lettre
AAE Agriculture & Air & Eau Rivières Océans
est pleine comme un oeuf, tant l’actualité reste forte sur les questions de l’agriculture, du droit à produire bio, du droit à une alimentation saine et accessible pour toutes et tous.
D’un côté des paysannes et des paysans qui ne peuvent pas vivre dignement de leur travail, de l’autre de plus en plus de personnes qui ne mangent pas à leur faim, d’autres qui se privent sur la qualité.
D’une part un gouvernement qui dit comprendre et soutenir nos paysan.nes, d’autre part le même gouvernement qui laisse l’Europe signer de nouveaux accords de libre-échange qui vont aggraver considérablement la situation.
Bien entendu, ce très rapide exposé est simpliste, mais ne serait-il pas temps que l’ensemble des citoyen.ne.s puissent s’emparer de ces questions ? De mettre en place des Conseils locaux de l’alimentation sur nos territoires ? De se donner des moyens concrets pour rendre accessible la bio pour toutes et tous et consolider la filière au lieu de la détruire ?
L’ouvrage est considérable mais la situation invite à inventer, à re-construire des droits fondamentaux tel le droit de se nourrir, à reprendre la main en démocratie locale sur ces droits.
Il y a de quoi être fataliste, mais si nous relevions le défi ? Dans de plus en plus de départements, de localités, les choses bougent.
Humblement, SoliCAgnole a été créée ce 22.02.24. Prenez connaissance de ces objectifs et prenez part !
https://solicagnole.fr/
Pascal Paquin
14.02.2024
En février 2003, le site Yonne Lautre est créé par des militant.e.s associatifs et syndicaux avec trois missions :
1/ Faire connaitre les actions et rdv des associations et des organisations syndicales locales oeuvrant pour la justice sociale, démocratique et écologiste.
2/ Réaliser collectivement une revue de presse des informations à donner à connaitre pour que les personnes puissent mieux s’informer et s’autodéterminer.
3/ Permettre l’expression citoyenne des personnes voulant donner leur point de vue.
En 21 ans, Yonnelautre n’a pas dérogé à ces trois missions tout en développant des singularités :
1/ Nos lettres hebdomadaires thématiques qui permettent aux personnes d’avoir l’actualité des dossiers qu’elles suivent en priorité.
2/ Les chroniques qui donnent à lire des personnes exprimant leur regard et leurs analyses.
3/ Notre lettre du samedi donnant à connaitre l’actualité citoyenne de l’Yonne.
4/ Notre agenda inter-associatif mis à jour en continu.
5/ Nos annuaires permettant de retrouver les informations soit par organisation soit par localisation.
Notre AG du 3.02.24 a renforcé notre association et notre collégiale. Des décisions ont été prises et commencent à se voir :
1/ Le retour de dessins de presse.
2/ Le retour de publication de poèmes.
3/ Le retour des éditos par des membres de la collégiale.
4/ Le renforcement des chroniques.
Mille mercis de votre fidélité sur notre site et de le faire connaitre autour de vous si cela vous semble utile.
Bonnes lectures et belles ferveurs !
Pascal Paquin, co-rédacteur.
Éditos de 2023
21.06.2023
6 semaines de prison pour avoir participé au mouvement social
Dans le cadre du mouvement social, un icaunais vient de passer 6 semaines en prison pour avoir manifesté, dans l’indifférence générale.
Après avoir été reconnu coupable d’avoir "alimenté un feu" lors d’une manifestation devant la préfecture, jugé en comparution immédiate, il est placé sous contrôle judiciaire et se voit interdit de participer à une manifestation.
Ayant compris que cette interdiction ne concernait que Auxerre, il participe à un rassemblement à Sens. Il est reconnu, on vient le chercher, il est placé en détention, pendant 6 semaines. Son crime ? Avoir manifesté !
Il a aujourd’hui retrouvé la liberté suite à un jugement, où il s’est quand même vu condamner à 6 mois de prison avec sursis et 2 ans de mise à l’épreuve.
Cette criminilisation du mouvement social se passe là, devant et à côté de nous.
Les Soulèvements de la terre connaissent actuellement le même sort.
Ici, à Yonne Lautre, nous relayons ces informations ignorées des médias. Nous relayons les initiatives proches et lointaines, comme en Ariège, en Haute-Loire, dans la Saône-et-Loireou la Nièvre, mais aussi en local à Clamecy, à Epineuil ou à Joigny.
Nous relayons ces actions ignorées des autres médias qui contribuent à faire vivre notre écosystème de la résistance, du futur à hauteur d’hommes et d’autres espèces.
Rejoignez-nous, rejoignez-les !
Vincent, Co-rédacteur
14.06.2023
Pour une souveraineté alimentaire respectueuse de la santé et de l’environnement
À la Une de Yonne Lautre de ce matin, nous relayons l’article publié par The Conversation "Quatre pistes pour une souveraineté alimentaire respectueuse de la santé et de l’environnement". Les quatre auteurs chercheurs y présentent une synthèse tout à fait intéressante.
Où "J’ai des doutes, est-ce que vous en avez ?", c’est que l’agro-écologie n’y soit pas clairement indiquée comme la solution la plus soutenable.
Tant qu’on continuera à produire en dépendant des grands semenciers, des multinationales des pesticides, on ne pourra jamais aller vers une souveraineté soutenable.
On en revient à un autre débat souvent tendu entre "consommer local" et "consommer bio, local et de saison". Consommer local, même avec plein de pesticides, ce serait un "pas en avant", ce qui loin d’être certain...
Des personnes de mon village me reprochent de ne pas me fournir en légumes auprès d’un producteur local. Outre que j’ai mon propre potager, je ne ne vois pas grand chose de local chez ce producteur : il a des serres chauffées, mais le village n’a pas de gisement de gaz, il utilise des engrais mais nous n’avons pas d’usine qui en fabrique ici, il utilise des pesticides et nombre de plastiques, mais aucune usine pétro-chimique dans les environs. Tout vient de loin, y compris les graines. La part de "local" est bien petite...
Avec la Monnaie locale et d’autres structures, nous nous posons la question du droit à une alimentation saine pour toutes et tous, -certain.e.s énoncent même le principe d’une Sécurité Sociale Alimentaire. Là encore la question du local ou du bio & local va se poser.
Devons nous "tout tenir" en même temps, tous les paramètres économiques, sociaux, démocratiques et écologiques ou faire des petits pas, nous contenter d’avancer que sur le social par exemple ?
Beaucoup tendent vers la seconde solution, pourtant la question de la santé et des pesticides est incontournable, il faudrait sortir de ce déni.
"J’ai des doutes, est-ce que vous en avez ?"
Pascal Paquin, co-rédacteur.
7.06.2023
Les Soulèvements de la Terre (que Mr Darmanin veut dissoudre depuis le rassemblement de Ste Soline) ont lancé un Appel à soutien suite à une vague d’arrestations en France en lien avec le désarmement d’une usine Lafarge.
Bon moi, j’ai passé ma vie à toujours respecter les lois et puis je n’ai jamais commis de violence, alors pourquoi serais-je concerné par cet appel ?
Ces "éco-terroristes", ces "ultra-violents verts" (selon les gouvernants) ont voulu alerter ?
Mais en quoi aurions-nous des "atomes crochus", des "convergences" ?
Je rejette la violence.
Elles & Ils agissent face à la destruction du vivant, car il en est de cela, ici , partout et maintenant.
Qui sont alors les ultra-violents ? Celles et ceux qui alertent, sans intérêt particulier, au nom du commun de l’humanité ou celles et ceux qui suivent les seuls intérêts des multinationales, des ultra-riches qui massacrent la planète ?
En tout cas au moment où tous les indicateurs virent au "rouge", où "rien ne va plus", nous tentons, humblement et résolument, de contribuer à donner à connaître des myriades de luttes et d’alternatives sur notre site, dans nos lettres thématiques, dans nos annuaires.
Nous sommes minuscules dans ce vaste monde.
Mais des myriades de "minuscules", cela peut faire quelque chose ?
Ils s’attaquent aux Soulèvements de la terre, comme ils avaient durement réprimé les Gilets Jaunes, et ensuite à qui ce sera le tour ?
À relire : ("Quand ils sont venus chercher les communistes..." par Martin Niemöller)
Bonnes lectures, belles ferveurs,
Pascal Paquin, co-rédacteur.
31.05.2023
Yonne Lautre ne demande jamais d’argent, ne sollicite jamais votre générosité.
Une fois n’est pas coutume.
La Micro-Brasserie bio Odile t’en Brasse a été une des premières partenaires de la monnaie locale de l’Yonne, la Cagnole, lancée en mai 2018.
Elle répond toujours présente pour donner main forte, pour contribuer à nos événements, pour être solidaire.
C’est maintenant l’occasion de lui apporter notre soutien dans son projet de développement :
* la soutenir en tant que femme brasseuse qui n’a jamais manqué de ténacité, envers et contre tout,
* la soutenir pour son engagement pour une production bio sans concession,
* la soutenir dans sa volonté de toujours réduire sa consommation énergétique et ses déchets,
* la soutenir comme elle sait soutenir les autres.
Il suffirait de quelques euros chacun.e, car si nous étions des centaines, cela ferait le poids !!!
C’est la Cagnole qui se charge de la collecte et 100% de la somme réunie sera remise à Odile !
Vous pouvez soit faire un virement direct à la Cagnole soit passer par HelloAsso, tout est expliqué ici : https://www.lacagnole.fr/spip.php?article627
Les temps sont difficiles pour toutes et tous, mais notre détermination à être solidaire des bons projets ne doit pas s’éteindre.
Grand merci pour elle.
Pascal Paquin, co-rédacteur.
24.05.2023
Comment travaille la Rédaction de Yonne Lautre ?
Le matin, entre 6h00 et 7h00, commence le travail : consulter les nouveaux courriels reçus par la Rédaction : ceux d’organisations locales, nationales ou internationales dont nous nous suivons les luttes et les dossiers, ceux d’ami.e.s de notre site qui nous signalent des liens qui leur semblent importants.
Les informations sont alors triées et mises en ligne, en Une ou pas, et les liens sont copiés dans les Lettres thématiques et les annuaires.
Chaque événement est aussi créé dans l’agenda.
Ceci fait, nous consultons la presse libre et engagée et nous mettons en valeur ce qui nous semble le plus important, notamment les alternatives, les bonnes nouvelles (si, si, il y en a beaucoup...).
Ensuite mise en forme de la lettre du jour, sauvegarde en pdf, envoi à la liste des abonné.e.s et publication sur le site.
Ce travail se poursuit jusqu’au soir, par intermittence, selon la disponibilité du rédacteur exécutif de notre association.
Le soir, changement de la photo du jour, revisite des sites amis.
En moyenne, ce travail prend entre 4 et 6 heures par jour, 7j/7.
Le samedi matin, changement du bandeau du site, sauvegarde de la base de données et des documents, mise à jour logicielle.
Nous avons cette énergie car nous pensons être utiles à toutes celles et tous ceux qui veulent changer les choses !
Les visites sur le site (2012 par jour en moyenne en ce moment) nous encouragent à continuer...
Pascal Paquin, co-rédacteur.
17.05.2023
Des politiques menteurs et prédateurs, une presse servile, tout ceci n’est pas nouveau.
Mais à toutes ces personnes de pouvoir méprisantes répondent des voix courageuses comme celle de Don Helder Camara :
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Don Helder Camara (7 février 1909 – 27 août 1999)
Martine R, co-rédactrice.
10.05.2023
Quelle belle surprise samedi au rond point nord d’Avallon !
Un rond point habité, non pas de lapins, mais de bipèdes. Une belle brochette de personnes de tous ages, milieux sociaux, des 2 sexes. Une table, un abri, du café vite servi, des discussions intéressantes et faciles, des gens qui s’arrêtent, viennent papoter, participer, certains apportant à manger, une participation, beaucoup de klaxons de soutiens... Certains portent un gilet jaune et ont déjà de belles histoires de ronds-points, d’autres se sentent proches de syndicats, d’associations, de partis politiques, se disent écologistes ou juste solidaires du mouvement. Ils disent : "Avallon est trop petit pour qu’on se divise".
Ils ont promis de se retrouver tous les samedis de 10h à 15h au rond-point nord, face au Lidl, arrêtez-vous si vous passez par là ! Avallon nous montre un chemin.
Cette synthèse est celle des 2 mouvements sociaux majeurs des dernières années.
Les gilets jaunes, cette soif de pureté, de spontanéité et d’horizontalité, cette sociabilité d’en-bas si mal comprise de ceux d’en-haut (militants ou pas).
Le mouvement des retraites, où les organisations stucturées héritières de notre mouvement ouvrier, comme les syndicats, montrent toute leur acuité et leur efficacité, en étant très largement soutenues.
Comme à Avallon, construisons des synthèses !
Yonne Lautre continuera à les relayer, en réactualisant chaque semaine cette maxime "penser global agir local", qui nous anime tous ici.
Bonne lecture !
Vincent pour le comité de rédaction
3.05.2023
Ouf, nous habitons la France, dans une République aux institutions solides, dans une démocratie "libérale", bien loin de toutes ces horribles dictatures ou autres autocraties, de ces régimes sans contre-pouvoir qui oppriment leur peuple.
Mais sommes-nous si bien loti.e.s ?
Avec ce président, qui tel un monarque sans vergogne, méprise des mois de mouvement social contre une réforme de retraite injuste, se moque du parlement à coup de 49-3, se targue d’un Conseil Constitutionnel et ses 9 visages d’un pouvoir antidémocratique...
On dirait que la Vème Constitution de notre République fatigue.
Nos élu.e.s ne sont-ils pas là d’abord pour défendre le Commun, bien loin de privilégier ceux.celles qui le sont tant déjà ?
Faire mieux ne serait pourtant pas si difficile !
Par exemple, en Allemagne, le gouvernement met en place le train à petit prix, fait d’une pierre deux coups en agissant pour le climat et le pouvoir d’achat.
En France, pendant ce temps, on augmente encore les prix du train et on sacrifie toujours plus de terres nourricières à de nouvelles autoroutes, nous qui battons déjà les records en équipements routiers.
Là encore, ce sera pour le plus grand profit de quelques un.e.s seulement !
Mais que vois-je ? Des éco-terroristes, des amish, veulent mettre Des Bâtons dans les routes !!?? En Normandie et partout ailleurs !!??
Notre démocratie ne serait pas encore morte ?! Partout se Soulèvent la Terre et ses Vivant.e.s !
Pascal Paquin, co-rédacteur.
26.04.2023
La communication est un axe essentiel de participation à notre société. Elle détermine la place et le rôle de chacun et celui qui est attribué aux autres, par exemple sur l’ordre et le désordre.
Dans l’émission radio « C’est encore nous », j’ai entendu ce sujet traité par Mme Laélia Véron, maitre de conférence à Orléans en linguistique et stylistique, qui assure une fois par semaine une chronique dans cette émission. Je vous propose d’écouter une ou plusieurs fois ce podcast qui dure 4 minutes environ : France inter Laélia Véron chronique sur l’ordre et le désordre.
Elle permet, à mon sens, de préciser et d’éclaircir ces notions fondamentales.
Christian, co-rédacteur.
19.04.2023
Oyez ! Oyez ! mes bonnes amies et mes bons amis la complainte du peuple bafoué.
Vous m’entendez ?
Oui ! super.
Car en ces temps, nos députés, nos ministres, même la Présidente de l’Assemblée Nationale entendent notre colère et nos désappointements. Mais quelle suite donnent-ils pour répondre à nos aspirations ? RIEN.
Le Conseil Constitutionnel, pourtant constitué « de sages » a formulé dans son avis « le caractère inhabituel des pratiques combinées ». Quid des millions de personnes manifestant dans les rues. En validant cette loi, n’a-t-il pas ajouté aux crises politiques, économiques, écologiques et sociales, une crise institutionnelle ?
. La promulgation par le Président de la République quelques heures après avoir reçu l’avis du Conseil Constitutionnel, au milieu de la nuit, n’est-elle pas un pied de nez aux syndicats et aux manifestants ? Dans quelle série télévisée sommes-nous ?
Il est vrai que dans ce quinquennat, comme dans le précédent, le TEMPS est important. Il faut aller vite, se dépêcher, courir. Oui mais dans quelle direction ? L’allocution du Président lundi soir ne nous a fourni aucune nouvelle piste. Seulement des éléments de langage pour réparer les méfaits des politiques publiques sur les Hôpitaux, l’École, et autres domaines... Bref nous connaissons tous la chanson.
Rappelons quand même que cela fait environ dix ans que Monsieur Macron participe ou préside, soit comme ministre soit comme Président de la République aux destinées de la France. Il a donc contribué largement au chaos de notre société.
Un nouveau défi ! L’épisode des Cent jours s’est mal terminé pour Napoléon. Qu’en sera-t-il pour notre président ?
Christian, co-rédacteur.
12.04.2023
Notre pays doit choisir !
Travailler plus longtemps, faire subir aux travailleurs les errements de notre politique économique ? Tandis que les plus riches accaparent toujours plus de ressources, tout en bénéficiant de multiples cadeaux fiscaux et en pratiquant l’évasion fiscale à haute dose ?
N’abandonnons pas l’un de nos biens communs les plus précieux. Tous en grève et en manifestations ce jeudi, par exemple à 10h à sens et Avallon ou 14h à Auxerre. Témoignons notre détermination.
Continuons à nous informer et à nous former. Une journée intitulée ’un autre monde est possible ?’ coorganisée par attac 89 aura lieu vendredi 28 avril à Joigny, dans les locaux du tiers-lieu B38. Interviendront Ophélie Vildey et Vincent Drezet, de solidaires finances publiques et membres du CA d’Attac. Vous trouverez plus d’informations sur votre site préféré.
Vincent, membre de la Collégiale de Yonne l’autre
5.04.2023
Serait-ce les prémices d’une nouvelle forme de gouvernance que nous vivons actuellement ? Une gouvernance construite sur fond de répression.
Les années Covid ont permis de faire accepter sans trop de ripostes les confinements successifs, les autorisations de sortie, les interdictions de rassemblement, au nom de la sécurité collective. L’État protège, prend soin du peuple… En le muselant. Nous sommes en guerre nous répétait sagement le chef de l’État.
La lutte contre les méga bassines montre à nouveau toute la violence d’un système politique répressif, avec une armada de forces de l’ordre démesurée par rapport au nombre de manifestants, et surtout une façon de faire que l’on peut qualifier sans exagérer de piège : on laisse les manifestants marcher gentiment jusqu’à l’appât et une fois arrivés sur place on tire ! S’en suit bien entendu l’étonnement général quant à la violence constatée sur place, la technique est bien ficelée, les manifestants se voient qualifiés d’éco-terroristes, il s’en suit donc de façon tout à fait évidente une demande de démantèlement du mouvement Les soulèvements de la terre, mouvement qui inquiétait le pouvoir en place de part sa capacité à fédérer et à créer cette immense énergie collective.
Le monde militant connaît une répression sans précédent, il suffit de participer à quelques manifestations pour s’en rendre compte. La répression est à la fois physique, et on passera sur les méthodes de la BRAV M qui surpasse tout entendement, mais elle est aussi idéelle car petit à petit, on inscrit dans les esprits de chacun(e) que lutter, manifester, s’opposer deviennent des actes quasi terroristes, « d’ultra gauche », le gouvernement étant « droit dans ses bottes » pour reprendre une vieille expression que certaines, certains reconnaîtront. Le report de l’âge de départ à la retraite pour protéger les plus faibles légitimant de facto l’utilisation du 49.3 ! Les méga bassines quant à elles viennent assurer notre autonomie alimentaire ! Les confinements, pour protéger les personnes âgées, les hôpitaux ! Que de bonnes intentions qui rendent possible de taire les véritables causes des différents problèmes, qui permettent de clore tout débat.
Nous entrons dans une nouvelle forme de gouvernance qui n’est malheureusement pas propre à la France, l’Europe tout entière s’y prépare pour ne pas dire le monde. Le portefeuille numérique personnel pour les citoyens et résidents de l’UE sera une prochaine étape bien loin d’être anodine et pour laquelle il faudra faire preuve de beaucoup de vigilances.
Stéphane, co-rédacteur.
https://yonnelautre.fr/spip.php?article16522
https://yonnelautre.fr/spip.php?article800#comment142590
https://yonnelautre.fr/spip.php?article17242
https://yonnelautre.fr/spip.php?article3598
https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire
29.03.2023
Depuis des années, depuis la répression du Mouvement des Gilets Jaunes, depuis le début du Mouvement contre la réforme des retraites, le pouvoir exécutif use de moyens de plus en plus brutaux pour « maintenir l’ordre ».
“Les manifestants sont devenus moins dangereux pour les policiers mais courent bien plus de risques qu’avant” selon Télérama (https://yonnelautre.fr/spip.php?article3598).
Des armes de guerre contre une manifestation pour préserver l’eau comme bien commun ? https://yonnelautre.fr/spip.php?article16479
https://yonnelautre.fr/spip.php?article4699
Plus grave encore, y a-t-il eu blocage délibéré des secours pour un blessé grave à Sainte Soline ?
https://yonnelautre.fr/spip.php?article17231
D’évidence il faut revenir à la démocratie et non s’enfoncer dans l’autoritarisme violent, construire de véritables concertations, retrouver le bien commun.
Bonnes lectures, belles ferveurs
PP
22.03.2023
Il pleut sur mon cœur mais pas sur ma ville ni sur ma campagne.
L’eau se raréfie, des coupures sont annoncées, pourtant n’est-ce pas un cycle, l’eau ? Sa répartition se modifie-t-elle ? Des pluies torrentielles génèrent des torrents dévastateurs. Une fatalité ?
J’enrage sur l’obstination d’un gouvernement qui joue et bafoue la constitution et la contestation. Aller contre l’avis des électrices et des électeurs est-ce un respect de la démocratie ?
Je pleure contre la répression policière qui noie sous des nappes de lacrymogènes, de poivre et de coups de matraque les manifestations paisibles. Comment répondre à cette violence ? Par la non-violence ? La non-violence ne peut-elle vivre que dans un système non-violent ?
Je hurle contre les incuries de nos gouvernants qui ignorent les citoyennes et citoyens de ce pays. Ces décisions qui alourdissent leurs charges et détruisent leurs protections, font les beaux jours des actionnaires. D’après Mediapart du 13 mars 2023, douze députés, six sénateurs et trois ministres sont actionnaires de Total énergie. Nous comprenons mieux la politique ou plutôt la non politique de défense du climat.
Je rêve que nos petits gestes solidaires et quotidiens, deviennent la grande rivière des transformations justes vers :
• la fin des énergies fossiles et un climat stable
• la coopération et le bien-être
• la pleine santé
• des villes vivables.
Rêvons, Agissons et surtout Restons lucides.
Christian, co-rédacteur.
15.03.2023
Et pourtant.
Disparition du vivant, guerres, virus, pollutions, inflation, bouleversement climatique, famines, affaiblissement critique du système public, profits colossaux, et maintenant réforme des retraites, tant de mots qui nous ramènent tous les jours vers un avenir qui semble à chaque fois toujours un peu plus sombre que la veille. Il y a de quoi baisser les bras.
Et pourtant tous les jours, des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes se mobilisent, inventent des mondes, des possibles, s’organisent en réseau, recréent du lien, se ré approprient une poésie du vivre ensemble, une harmonie, retrouvent le bonheur d’avancer joyeusement par le respect du vivant. Ils réinventent des mondes dans lesquels être heureux ne passe plus par une surconsommation de choses inutiles, ils sont portés par le désir de créer, ensemble, un avenir vertueux, social, solidaire, respectueux, en toute conscience qu’ils ne font qu’un, condition nécessaire pour un avenir soutenable.
Et pourtant. Soutenable, respectueux, solidaire, trois mots que l’humanité semble avoir oubliés.
Non. Semble seulement. Ils sont des milliers, des millions certainement, à nous montrer régulièrement que d’autres mondes sont possibles, et surtout qu’il fait bon y vivre ! Certes souvent dans l’indifférence médiatique, ou présentés, au mieux, comme des utopistes ou des rêveurs, le plus souvent comme faiseurs de troubles : éco terroristes, zadistes occupant illégalement des territoires, grévistes empêchant la société de fonctionner. Ils « prennent en otage ». Nos médias s’en amusent. Ils font peur.
Et pourtant l’amour serait-il à ce point dangereux ?
Grâce à eux je m’autorise à espérer. Ce sont ces personnes qui me font dire que l’humanité peut être belle. C’est en prenant conscience de toute cette énergie qui existe autour de nous, de tous ces projets vertueux qui chaque jour voient le jour, de toutes ces femmes et ces hommes, ces jeunes et ces moins jeunes qui créent, inventent, protègent, empêchent le pire en allant vers le meilleur, que nous, à l’Yonne l’autre, sommes toujours et encore portés par le désir de continuer à diffuser ce qu’il se fait. Humblement et sans jugement, toujours avec un regard qui brille et dans l’idée que l’avenir peut être beau et poétique.
Stéphane, co-rédacteur.
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28.09.2022
Depuis le début de Yonne Lautre (cela fera 20 ans en 2023), nous avons un axe directeur qu’est l’éducation populaire : tenter de contribuer à donner des informations afin que chacune, chacun puisse s’auto-déterminer (à l’inverse de toute manipulation ou injonction ou…).
Depuis quelques années, les assemblées générales de Yonne Lautre se recentrent sur les urgences climatique, sociale et démocratique, qui forment un tout.
Nous avons aussi la volonté continue de mettre en avant les alternatives, les résistances afin de contrer l’étouffement, l’écrasement sous les mauvaises nouvelles.
Bien entendu les entêtes d’articles qui vont suivre ne sont pas toutes positives, mais nombreuses le sont.
Nous ne voulons pas vous « vendre » des « chimères » comme tant le font.
En ces temps d’effondrements, de basculements, avec les catastrophes climatiques, l’accroissement des inégalités, la victoire des extrêmes-droites notamment en Europe, il y a peu de possibilité d’optimisme.
Pourtant il n’y a jamais eu autant d’initiatives, de créativité, de résistances.
Et, humblement, nous pensons que c’est notre rôle d’inlassablement les porter à votre connaissance.
Bien solidairement
Pascal P, co-rédacteur.